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Je reviens d'Angleterre.
Non, ne croyez pas que je suis une privilégiée en ces temps de coronavirus où le voyage est interdit, mais Kate Atkinson a été mon commandant de bord et m'a montré la campagne verdoyante, les petites villes moyenâgeuses et Londres. Elle m'a transportée dans le temps, aussi, et elle s'est amusée à me balader à l'envi d'une époque à l'autre (20e et 21e siècle).

C'est qu'elle en avait bien la possibilité, en choisissant de raconter l'histoire éclatée d'une (ou même deux) familles anglaises, à travers quelques personnages.
De Ted, le pilote de la RAF pendant la guerre à Bertie, sa petite-fille aimante, en passant par Sylvie, la mère maladroite en amour, Ursula, la soeur engagée et compréhensive, Nancy, l'épouse et voisine, et plein de personnages secondaires émouvants ou exaspérants, l'auteure a mis le doigt sur la psychologie de chacun, en même temps que sur l'air du temps.

Chaque personnage est unique, mais évolue en parallèle avec son époque.
Beaucoup d'évènements tragiques, racontés avec justesse et émotion, une petite touche d'humour et un grand sens de l'humain : voilà ce que Kate Atkinson, auteure anglaise que j'aime beaucoup, nous livre dans cet ouvrage.

Merci, Annette, de m'avoir donné l'envie de me plonger dans cet univers très anglais mais aussi universel grâce à la plume magique de Kate Atkinson.
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Comment ne pas être séduite et émue par le talent de cette romancière, dont j'avais lu déjà: « Dans les coulisses du musée » en1996,« La-Souris Bleue  » en 2004 et «  Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux  » en 2006? .

Tout au long de ce gros roman, fresque familiale de 521 pages qui court de 1925 à 2012, Kate Atkinson nous entraîne , grâce à son attachement inédit à ses personnages, son humanité, sa drôlerie, sa finesse psychologique , son style éblouissant , ses retours en arrière travaillés et judicieux : 1925, 1944, 1980, 1939, 1993 , j'en passe .....au coeur d'un maelström qui joue avec le temps.

Elle entremêle brins du passé, nostalgie et futur durant la longue vie , destinée du personnage principal Teddy , le préfèré de sa mère ( ils étaient cinq frères et sœurs ) .

À vingt ans il s’engage comme pilote de bombardier dans la Royal Air Force : La guerre de Teddy...
Vite promu commandant il connaîtra les horreurs de la 2ème guerre mondiale , la sensation de se «  jeter dans la gueule de la mort » , héroïque : durant quatre ans, il nous fait partager chaque mission au risque d’être la dernière , heureux d’être rentré à la maison mais complètement détruit de l’intérieur.

Le temps passe , il épouse Nancy , mathématicienne férue de chiffres et d’équations , son «  amoureuse d’enfance » ...au destin trop court....
Droit et sincère, tolérant et épatant , Teddy , journaliste, se laisse porter par son passé, sa famille et son histoire.

Désireux de toujours bien faire, c’est un héros humble, effacé et modeste, ne trouvant sa place nulle part.

On souffre et on aime avec Teddy, que ce soit avec Nancy, ses sœurs fantasques : Pamela et Ursula , Viola , sa fille unique «  baba cool » insouciante , mère peu aimante de Sunny et Bernie, indifférente , qui n’aimait pas les gens , désastreuse en amour .

Elle deviendra une écrivaine à succès .....

L’auteure décrit à merveille l’incommunicabilité entre parents - enfants ,l’incompréhension, l’amour pour les petits- enfants jamais démenti, la sensibilité et l’humanité hors pair de Teddy qui se heurte au mur Viola jusqu’à sa mort en 2012.

Ce roman mêle harmonieusement roman de guerre : sociétal et familial, passant du rire aux larmes , du présent au passé , maniant les époques avec un humour vachard , virtuosité et subtilité .
Une œuvre éblouissante qui remet en question la réalité, —- un hommage vrai à la fiction—- philosophique, historique, psychologique , jouant du temps, et de l’empathie avec ses inoubliables personnages , transcendant l’horreur du quotidien pour redonner du goût à la vie, ouvrage sur la guerre et ses conséquences sur les générations qui ne l’ont pas vécue ...

C’est le second diptyque consacré à la seconde guerre mondiale ,après «  Une vie après l’autre » , premier volet que je vais m’empresser de lire ....
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Il y a un grand secret en relation avec la fiction et l'imagination dans ce livre et qui en est, d'une certaine manière, la raison d'être.
Pour le découvrir, il vous faudra partager le destin de Teddy, jeune pilote à la R.A.F. durant la seconde guerre mondiale tout au long de ses 98 années de vie.
Kate Atkinson nous le raconte à sa façon en passant aisément d'une époque à l'autre et, comme d'habitude, en parsemant son récit de références littéraires anglo-saxonnes.
Du foyer fondé par Teddy et Nancy naîtront une fille et deux petits-enfants qui feront à la fois leur joie et leur tourment.
Une famille dans laquelle ne règne pas toujours l'harmonie, où la communication n'est pas facile, mais sur laquelle la bienveillance du patriarche s'étend, inconditionnelle malgré les drames et les souffrances.
Il y a semble-t-il un premier volet à cette oeuvre, Une vie après l'autre, qui s'attache à la vie d'Ursula, la soeur la plus proche de Teddy.
Je le lirai très certainement, Kate Atkinson ne m'ayant jamais déçue jusqu'à présent.
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L homme est un Dieu en ruine de Kate Atkinson

Quand on est pilote de bombardier (le fameux Halifax)dans laRAF en 1940,chaque sortie de mission est une aventure qui peut etre la derniere .
Teddy ,le héros principal, va être confronter pendant 4ans à cela avec son équipage .
Persuadé qu'il va mourir au combat , il va etre obsédé de ne plus faire le mal aux hommes qu'il doit combattre .
Kate Atkinson à écrit un roman vertigineux ,une réussite éclatante .
J'ai été frappé d'admiration pour le héros Teddy .
Quand Atkinson a écrit cette oeuvre ,à mon avis elle était au sommet de son art ,littéraire .
Elle jongle avec le temps , les époques, Cela peut surprendre au début , mais on s'y fait très vite
et en fait contrairement d'être un handicap ça empêche l'histoire d'être linéaire et occasionne des rebonds bouleversants. Passant des larmes aux rires, Kate nous transporte dans des moments superbes , lorsque elle relate l'enfance de Teddy aboutissant à son grand âge, avec les années de guerre, son mariage, la vie de sa fille, de ses petits enfants, sans ordre logique en apparence.
Je ne vous en dis pas plus au risque de vous dévoiler l'histoire.
Un livre qui m'a ému et qui j'espère à vous aussi donnera un bel enthousiasme .
Bonne lcture .
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J'avais été envoutée par Une vie après l'autre où l'on faisait la connaissance d'Ursula Todd, la soeur du Teddy dont les aventures constituent cet Homme est un dieu en ruine. Comme Paul Auster après elle dans 4, 3, 2, 1, Kate Atkinson y explore les possibilités fictionnelles et fait vivre plusieurs destins à son personnage Ursula.
A Teddy, elle ne réserve pas tout à fait le même sort, et je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer le roman. Mais on retrouve l'atmosphère anglaise de la deuxième guerre mondiale, cette aimable société bourgeoise qui affronte les événements avec un stoïcisme plein d'élégance.
Au-delà de la bouffée délicieusement nostalgique qu'évoque cet univers, et quoi que cette nostalgie ait de fantasmé, le roman propose d'interroger ces événements selon le mécanisme fractal et aléatoire des souvenirs de Teddy. Enjambant de longues périodes, revenant, par la force d'un minuscule élément dans un passé lointain, faisant apparemment fi de la construction chronologique d'une existence, le livre explore ainsi la béance existant entre différentes lectures des événements.
Là où, à propos des bombardements alliés sur les villes allemandes, on parlait nécessité et courage, les études historiques ont montré la nécessaire approximation des tirs, l'implacable charnier provoqué, la quasi inutilité militaire et stratégique du carnage. Pourtant il faut bien vivre après. Pourtant la vérité des souvenirs de Teddy vaut bien celle des recherches universitaires ou des discours politiques. Et la nécessité de détruire le régime nazi vaut toutes les absolutions. Quelles que soient les raisons qui aient permis que prospère un tel régime. (La postface de Kate Atkinson est à ce titre tout à fait instructive.)
Et cette lecture qui remet en cause l'univocité d'une interprétation vaut pour tous les personnages du roman : la pragmatique, enjouée et intelligente Nancy, l'insupportable Viola voient leurs comportements lus à l'aune de ce qu'en savent les uns et les autres, de ce que le sort les a laissé être. Dans la fragile vraisemblance des interactions entre chacun.
Le constat est aride : nous sommes impuissance à dominer notre destin ou simplement à l'entrevoir et notre être se réduit à la somme de ce qu'on aura bien voulu voir de nous. Pourtant, l'épaisseur que prend la narration met à distance une possible déréliction.
Et c'est ce qui fait tout le sel du roman : le soin apporté à raconter la trame des existences. A faire vivre cette deuxième moitié du 20e siècle, des années de reconstruction passées, pour Teddy et Nancy, dans la frugalité paradisiaque d'une campagne anglaise loin de tous les conforts à la déchéance médicalisée d'une maison de retraite au modernisme affligeant. Entre les deux, les méandres et les affections d'une vie qui persiste. La résolution à se montrer humain quels que soient les rouages qui aient été brisés auparavant.
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Après le formidable « Une vie après l'autre », Kate Atkinson nous fait suivre le petit frère, Teddy – bien qu'il ne soit en rien nécessaire d'avoir lu le premier tome. Autre roman, construction différente, mais toujours cet extatique bonheur de lecture. C'est de fiction dont il est question (encore et toujours), et la narration éclatée m'a fait frétiller de joie. Ca ne prend pas tout de suite, cependant, le premier tiers m'a fait craindre de rester sur le seuil, et puis l'étincelle survient et on passe par toutes les émotions. Teddy dans la R.A.F et la manière dont la guerre le détruit, de la pire façon qui soit, à l'intérieur, brisant irrémédiablement l'image qu'il a de lui. Teddy qui s'abjure de devenir gentil, le plus gentil qu'il lui soit possible d'être. Teddy et ses amours, ses chiens, sa nature. Teddy et Viola, qu'il est si difficile d'aimer. Teddy et ses petits-enfants, dont l'enfance abominable fait hurler toutes les fibres de notre empathie. Et tout ce petit monde qui vieillit, ces scènes giflantes de quotidienneté, le tri dans la maison quand Teddy ne peut plus vivre seul, le mouroir où on lui impose de finir sa vie, Viola quand elle fait enfin la paix avec elle-même, le tout avec moult prolepses et analepses parfois dans la même phrase, tourneboulant le lecteur et le laissant en manque. Affreux sentiment de solitude quand ça s'arrête, on a vécu mille vies avec les Todd et elles sont pourtant toutes les nôtres, on s'est vu et reconnu en plein d'endroits (et parfois vraiment on ne voulait pas) et ça sonnait tellement juste. J'ai pleuré, j'ai ri, je me suis frotté les mains d'allégresse, j'ai ralenti ralenti la lecture, profondément mécontente de voir le nombre de pages restant à lire diminuer. Roman de guerre, scrutation à la loupe d'une famille, examen de ce que signifie être anglais, ce texte multiforme pose quantité de questions au lecteur et se garde bien d'asséner une quelconque réponse. Bien plus qu'un coup de coeur, une adoration.
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Ce livre est une merveille. Une écriture subtile, un personnage principal magnifique. Emouvant sans une once de mièvrerie.
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Attention , superbe découverte ! Merci à Netgalley et aux éditions JC Lattès pour ce bonbon de la rentrée.

Dans l'homme est un dieu en ruines, Kate Atkinson nous relate l'histoire d'un autre membre de la famille Todd , Teddy . A vingt ans , il devient pilote de la RAF , et va connaître les horreurs de la seconde guerre mondiale. Guerre qu'il nous fait partager de sa première mission au retour à la maison, heureux d'être en vie, mais détruit à l'intérieur. le temps passe et Teddy se laisse porter , par sa famille , son pays, son histoire. 

Les premières pages ont été difficiles pour moi, ne sachant pas si j'allais poursuivre , mais qu'est-ce que j'ai bien fait. Car au fur et  mesure, phrases après phrases, je me suis prise au jeu de ce héros si modeste, si effacé, désireux de bien faire, mais ne sachant trouver sa place. 

C'est bien là la force de se roman, l'auteur a un tel attachement pour ses personnages, qu'elle nous ne le communique grâce à un style magnifique, éblouissant ... J'ai aimé avec lui, vécu avec lui , souffert avec lui. Que ce soit auprès de sa femme, de ses soeurs fantasques, de sa fille ininteressée ou de ses petits-enfants qui vont lui redonner le sourire, Teddy traverse les années . On rit beaucoup ,  on pleure , mais c'est la fin surprenante qui fait atteindre le sommet des émotions humaines. 

J'ai refermé ce livre bouleversée , par l'humanité de ces personnages, la justesse de l'Histoire, et la beauté de l'écriture. Je vous le conseille chaleureusement . 
Lien : http://livresforfun.overblog..
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Je commence par le dernier livre que j'ai lu de cette auteure. J'avais débuté il y a pas mal d'années par "Dans les coulisses du musée" et j'avais été éblouie. J'ai converti ma grande fille avec la lecture de "La souris bleue". Donc que du bonheur. Et ca a été ainsi avec chacun des livres de Kate. Elle m'émeut incroyablement, me fait sourire, me fait frissonner, me fait trembler, me fait littéralement chialer, et encore sourire, et encore désirer, et encore pleurer et encore... Ne pas la lire, c'est vraiment passer à côté de quelque chose de si humain, de si aimant, de si... elle sait transcender l'horreur du quotidien, elle sait redonner un goût épicé à la vie, elle sait transmettre de l'amour. J'adore cette écrivaine, on l'aura bien compris. Mais il me semble qu'elle est plus pessimiste.
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Deuxième volet du diptyque de Kate Atkinson consacré à la Seconde Guerre mondiale, L'homme est un dieu en ruine aborde cette fois le destin de Teddy, frère d'Ursula, l'héroïne au centre de Une vie après l'autre.
Pas de variations cette fois autour des possibles d'une existence mais néanmoins un travail d'orfèvre sur la temporalité puisque l'autrice alterne passé et présent , sans jamais perdre son lecteur en route.
Teddy donc qui a vingt ans, en 1940, s'enrôle dans pilote de bombardier et participera à des raids sur l'Allemagne. Teddy qui vivra très longtemps, connaîtra une belle et tragique histoire d'amour, aura une seule fille et deux petits-enfants, aux destins très variés.

J'avoue ne guère être attirée par les récits de guerre mais Kate Atkinson, à son habitude, parvient à nous rendre sensible la bravoure de ces très jeunes gens embarquant dans des avions à la sécurité toute relative, sans pour autant minorer la souffrance des populations civiles victimes de ces bombardements.
L'aspect familial n'est pour autant pas négligé et , par l'intermédiaire de Viola, fille unique de Teddy, baba cool et mère en apparence indigne, elle dépeint avec subtilité les relations compliquées entre parents et enfants au fil du temps. Que Viola devienne une écrivaine à succès n'est certainement pas un hasard, car comme nous l'indique Kate Atkinson, dans sa postface très éclairante, ce roman traite aussi de la fiction.
On retrouve,avec énormément de plaisir, l'humour souvent vachard de l'autrice, sa subtilité et son art de la narration. Un très grand bonheur de lecture !
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