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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand m'est tombé par hasard dans les mains ce roman écrit par une auteure que je ne connaissais pas, dont l'action évoque comme le dit la 4ème de couverture le destin de "deux jeunes filles en rupture contre l'ordre et le désordre d'un Nigeria à peine sorti de la guerre du Biafra" et de plus édité par Actes Sud, je n'ai pas hésité…J'allais découvrir un pays mal connu et revenir vers une période de l'histoire contemporaine et qui a marqué mes premiers pas d'adulte…
Et je n'ai pas été déçu : je suis rarement resté insensible à la lecture d'un roman édité par Actes Sud.
Sheri et Enitan, la narratrice sont deux jeunes filles, deux voisines, devenues amies malgré les interdits familiaux et que nous allons accompagner pendant pendant près de trente ans.
Enitan est fille d'un célèbre avocat et d'une mère fidèle d'une de ces églises catholiques africaines, qui va abandonner époux et fille pour se consacrer à son église sectaire….Une jeune femme qui idolâtre son père qui l'a élevé seule, un père dont elle craindra pour la vie quand il sera emprisonné, mais un père qui descendra un jour de son piédestal…
Sheri est une métisse, orpheline de mère, une « Banane jaune », si belle qu'elle représentera le Nigeria au concours de Miss Monde….Si belle que sa vie en sera gâchée..
Deux gamines, deux ados, deux femmes s'appuyant l'une sur l'autre pour mener leur vie et restant amies pendant ces 30 ans.
« Sécheresse, famine, épidémie. Aucun des désastres qui frappaient ce continent n'était aussi terrible que la poignée d'hommes qui contrôlaient nos ressources : pétrole, diamants, êtres humains. Ils vendaient tout et tout le monde aux acheteurs étrangers »...Une phrase pour résumer une petite partie de cette découverte littéraire. Machisme des hommes, chômage, prostitution, coups d'État, emprisonnement et disparition des opposants politiques, place de la femme, droits coutumiers, rationnements…nombreux sont les thèmes évoqués. Et ce n'est pas parce qu'on est une femme qui a des diplômes et de l'argent, quand on est une femme qui a connu la vie occidentale ou qui est belle, qu'on passe à coté du destin des autres femmes africaines.
Heureusement que Sefi Atta n'a pas écrit un de ces romans à l'eau de rose, le roman de deux femmes qui ont tout pour réussir, possibilité de faire des études et naissance dans un milieu aisé pour l'une Enitan, beauté pour l'autre Shéri, un livre « se déployant dans le sensible jusqu'au coeur même de l'identité et de l'ambiguïté féminine ». Très peu pour moi ces 4ème de couverture de ce type…Heureusement je n'ai pas lu l'incipit jusqu'au bout, sinon je serais resté sur cette description un peu mièvre, j'aurai reposé le livre et je serais passé à coté de cette découverte.
Avec « le meilleur reste à venir » Sefi Atta a écrit, en prenant pour cadre la vie privée de deux femmes, un livre sur l'Afrique, l'Afrique qui n'arrive pas à se développer malgré ses atouts et ses richesses, confrontée à tant de freins humains, politiques…sur ce continent qui semble dirigé par les hommes, toujours ou presque, machistes, cette Afrique violente dont tous les leaders ont connu la prison. Mais surtout une Afrique dont la force se trouve dans ses femmes….
Dans la lignée de Ahmadou Kourouma, Chinua Achebe, Paulina Chiziane, Sefi Atta est une auteure africaine à découvrir et à suivre. Ce premier roman est un roman plaisant, d'une écriture imagée et percutante.
A conseiller

Lien : http://mesbelleslectures.com..
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A travers le portrait de deux femmes, l'une née dans une famille chrétienne bourgeoise, l'autre née d'un père polygame, Sefi Atta s'attaque à deux thèmes qui semblent récurrents dans son oeuvre : d'une part elle brosse la situation de son pays, le Nigéria, victime de coups d'états permanents, de la démocratie prise en otage par une minorité qui s'appuie sur l'argent du pétrole, et le combat de quelques voix dissonantes, bien décidées à ne pas laisser faire sans rien dire, même si c'est dangereux et vain. D'autre part, au-delà de ces deux femmes, c'est le sort de nombreuses femmes africaines qui nous est dépeint, subordonnées aux hommes par des lois culturelles non-écrites. Avec ce premier roman, Sefi Atta remporte le prix Wole Soyinka de littérature africaine. Une auteure à suivre.
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ce livre nous emmène dans le Nigeria où se croisent coups d'État et vie de jeunes femmes , avec leur rapport aux parents , à leur culture . un voyage dans le quotidien et l'univers de femmes hardies . Livre qui dépoussière les idées reçues !
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Un beau roman qui se passe à Lagos, au Nigeria, qui célèbre la sororité et l'indépendance des femmes. A travers les portraits d'Enitan et de Sheri, deux amies très différentes qui tentent d'échapper à l'oppression à l'école, puis à celle de leurs pères et de leurs maris, on apprend beaucoup sur le Nigeria et les difficultés à s'émanciper en tant que femme.
Il est aussi question de la guerre au Biafra, de la manipulation de l'opinion et de la censure.
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