The Black Flamingo

Ce roman m'a surtout intriguée pour sa couverture flamboyante. le résumé a titillé ma curiosité par la suite. Une histoire en vers libres sur les drags queens ? En voilà une thématique si peu représentée en littérature YA ! Par son sujet novateur, je n'ai pas hésité à me procurer le livre. S'il a traîné dans ma PAL, ce n'est pourtant pas l'envie qui me freinait. J'ai attendu d'être dans le bon mood pour le savourer. Etant actuellement à la recherche de textes poétiques et engagés, je me suis plongée dans cette lecture.

Quand on suit son instinct et ses envies, la magie opère facilement. J'ai été embarquée par cette plume poétique, emplie de tendresse et de douceur. Je me suis laissée entraîner par la forme narrative très dynamique et très aérée. Ainsi, les pages, rythmées et joliment illustrées, défilent à une sacrée vitesse. Une fois lancé, il est difficile de s'arrêter tant l'écriture est fluide et habilement ficelée. C'est beau. C'est puissant. C'est poignant.

Impossible d'être indifférent envers le protagoniste ! Sa quête d'identité et son évolution m'a touchée. Ce n'est pas tant sa situation qui émeut. C'est surtout la bienveillance de son entourage qui est juste attendrissante. La relation mère et fils fait rêver pour sa tolérance et pour son ouverture d'esprit. le cadre familial est loin d'être facile et pourtant, la parente de Michael est d'une telle force d'acier et d'un amour sans faille. Elle veut voir ses enfants heureux et épanouis qu'importe leurs choix. J'ai trouvé ça terriblement beau et lumineux. L'instant de lecture en est donc rafraichissant. Une véritable bouffée d'air frais qui réchauffe le coeur !

Etant bien entouré, Michael va progressivement s'affirmer dans son orientation sexuelle. Cette histoire tranche de vie narre son enfance jusqu'au passage à l'âge adulte avec beaucoup de justesse et de sincérité. L'auteur est loin de dépeindre un monde de bisous ours mais il a cette faculté de révéler la profonde humanité de chaque personnage, les rendant nuancés. le protagoniste lui-même n'est pas tout rose. Il est aussi empreint de teintes grisâtes. Son chemin de vie va lui faire apprendre de ses erreurs. le voir grandir était très plaisant tant il s'ouvre davantage aux autres.

Néanmoins, je n'ai pas ressenti un grand attachement à son égard, ni à son entourage. le fait que l'histoire soit racontée en vers libres sous forme de fragments de vie, je ne me suis pas sentie pleinement impliquée par sa quête. du moins, quelques passages ont peu perdu mon attention car j'étais plus focalisée sur la mise en page plutôt que sur le contenu en lui-même. Par conséquent, ce qui fait le charme du roman, le dessert un peu. En effet, nous restons à la surface des pensées de nos personnages ce qui a crée une certaine distance avec moi. de fait, je suis ressortie de cette lecture satisfaite mais il m'a manquée ce quelque chose pour parfaire l'instant de lecture.

En dehors de cet aspect, j'ai savouré cette plume si exquise. Les messages véhiculés sont criants de vérités et de réalités. J'ai beaucoup aimé suivre ce parcours de vie atypique. N'étant pas familière à l'univers des drags queens, j'ai aimé en apprendre plus sur leur mentalité et leur façon de pensée. Assister à la transformation vestimentaire de Michael m'a particulièrement plu car nous avons toute une réflexion sur l'acceptation et l'amour de soi : une thématique qui résonne très fort chez moi. La scène finale invite le lecteur à prendre de la hauteur ce qui rend la conclusion toute aussi belle.

En bref, une très bonne lecture que je recommande vivement pour les lecteurs.rices aimant les récits en vers libres engagés !

Dans ce roman autobiographique, on suit Michael adolescent noir et gay, de son enfance à la fin de son adolescence et ses années à l'université. Ce livre est un petit coup de coeur pour ma part ! C'est un très beau roman coming of age sur la recherche et la construction de l'identité à l'adolescence, d'autant plus en tant que personne noire et queer, ainsi que la recherche de représentation et l'envie de trouver sa place. le roman est écrit à la première personne, et on est dans la tête du personnage principal (et donc de l'auteur) et porte un beau message d'acceptation de soi. Et cela fait beaucoup de bien ! Il est encore trop rare de trouver des romans où l'on peut entrer dans la tête d'un personnage noir et queer. Peut-être qu'il serait sympa de s'intéresser à d'autres romans publiés par cette maison d'édition ?
L'un des gros points positifs du roman pour moi a été la justesse de la description de ce sentiment de ne pas être à sa place au sein d'une communauté ou d'un groupe : on renvoie au personnage dans le livre qu'étant noir, c'est comme si cela le rendait "moins gay", que du coup il se sent comme illégitime au sein de la communauté LGBTQIA+, que comme il est métisse grec-chypriote et jamaïcain il ne se sent comme pas assez noir, pas assez grec et pas assez jamaïcain pour se sentir à sa place dans l'une de ces communautés… Jusqu'à ce qu'il finisse par trouver sa place au sein d'un club de drag. Cela met en évidence toutes les nuances et la diversité au sein d'une même communauté, ce qui peut raisonner chez le-a lecteur-ice. le roman traite aussi de l'absence et l'abandon d'un parent et son impact dans la construction de soi : le personnage est laissé à l'abandon par son père, et est en constante recherche d'une figure paternelle.
Petite précision pour terminer : le style d'écriture est assez original, puisqu'il est écrit en vers libres, et on alterne entre pages du journal intime de Michael, et ses poèmes. Cela le rend très facile et rapide à lire (et très addictif !) et donc très accessible, notamment pour des lecteur-ices occacionnel-les, mais peut en déstabiliser certain-es du moins au début de la lecture.
On s'attache beaucoup au personnage, on le voit grandir et évoluer et c'est très émouvant de le quitter en fin de lecture. On a presque envie d'une suite !

Dans ce livre écrit en vers libre, on suit la vie de Michael, de son enfance et son attrait pour les Barbies à l'université, où il essaie de trouver sa place dans les clubs et de découvrir de nouvelles personnes, et surtout un nouveau lui. On a à la fois accès aux poèmes et autres textes qu'il écrit, et à ses SMS, dans un livre illustré.

Quant à l'histoire tout d'abord : j'ai beaucoup aimé, c'est vraiment ce type de récit qui m'attire, avec des personnages qui n'ont pas peur de sortir de la norme, qui sont à la fois touchants, forts, humains, etc. C'était aussi très intéressant de suivre son histoire avec tout son évolution, sur une quinzaine d'années.

Pour autant, j'ai été un peu déçue par l'écriture. C'est sans doute dû à la forme en vers libre, mais j'ai eu un peu de mal avec la temporalité, et j'aurais aimé que certains sujets abordés soient plus creusés, que les personnages en parlent plus que ce qui a été fait. Malgré tout ça reste une bonne lecture lue en un après-midi, que je recommande à tous !

Un coup de coeur ! Une claque ! L'une de mes lectures préférées de l'année !
Ce livre, écrit en vers libres, raconte l'histoire de Michael, un garçon en quête d'identité durant une bonne partie de sa vie.
Ce que j'ai aimé, c'est qu'on suit vraiment Michael sur des années de sa vie, et on a l'impression de grandir, de vieillir, et d'évoluer avec lui. La trame de ce livre est très bien exécutée pour cela.
Au tout début du livre il est petit, enfant, il se sent déjà en décalage avec les autres enfants de son âge, préfère jouer avec des copines plutôt que des copains. Il nous raconte comment il vit dans sa famille, le divorce de ses parents, sa relation avec son oncle, avec sa mère, l'arrivée d'un beau-père puis d'une demi-soeur.
On le voit grandir au fil des chapitres, il se pose de plus en plus de questions sur lui-même, sur qui il est et qui il aimerait être. Il tente de parcourir le chemin vers l'acceptation de soi, la liberté.
A l'adolescence, il est moqué, change d'école, rencontre Daisy sa meilleure amie, et bien d'autres personnes. Il se pose énormément de questions sur sa sexualité et son identité, et décide finalement de faire son Coming Out.
Dans ce livre, le temps passe vite. Michael grandit vite.
Il nous raconte sa famille, ses origines : jamaïcaines et chypriotes. On y parle de racisme, car il est métisse, "en plus d'être gay, cela fait beaucoup" disaient-ils. Il ne se sent pas inclus dans sa famille.
Puis il part à l'université, loin de son foyer. Il y fait de nouvelles rencontre, intègre de nombreux club, jusqu'à trouver LE club où il s'y sent bien, un club fait pour lui. Il a enfin trouvé son identité, sa voix, une nouvelle histoire commence pour lui.

Je tiens tout d'abord à remercier les éditions Slalom pour l'envoi de ce roman plein de poésie et de questionnements autour de l'identité, de la sexualité et de la place des minorités dans la société.

D'abord, soulignons le travail éditorial et graphique de cet ouvrage aux jolies dorures et couleurs sur la couverture et aux illustrations internes pertinentes, qui se marient bien avec l'intrigue.

La narration, à la première personne, est loin des romans ordinaires puisqu'on a davantage l'impression de lire le journal intime de Michael. Sa plume est douce, touchante, et renvoie à sa délicatesse.

Sans se vouloir manifestant, ce roman dépeint les questionnements qu'un adolescent peut avoir au sujet de ses envies, de ses représentations de l'amour et de son orientation sexuelle. En effet, l'homosexualité de Michael est manifeste mais toutes les conséquences que cette identité peut créer sont différentes d'une personne à l'autre.

Si ce roman reste bienveillant et plein de positivité, il montre tout de même le paradoxe à parfois ne pas se sentir représenté par telle ou telle étiquette (notamment quand Michael se dit "pas assez noir, pas assez gay"). J'ai beaucoup aimé cette ambivalence qui montre qu'il existe des milliers de nuances parmi la communauté LGBT.

Bref, un livre touchant, qui montre l'importance des mots et de la confiance en soi pour bâtir sa propre personnalité et assumer sa différence.