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EAN : 9782213706689
299 pages
Fayard (13/09/2017)
3.95/5   22 notes
Résumé :
«  On ne raconte jamais l'histoire des hommes vue de la mer. Et c'est pourtant là que l'essentiel se joue. C'est en lien avec la mer que se sont faites l'essentiel des innovations ayant bouleversé les sociétés humaines. C'est par la mer que circulent, depuis des millénaires, idées et marchandises. C'est en s'assurant le contrôle des océans que les empires se sont hissés au sommet de leurs ambitions. C'est quand ils perdent le contrôle des mers qu'ils déclinent. À l'... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
La mer a toujours eu un rôle essentiel dans L Histoire. C'est là que la vie est apparue et c'est là que se joue le contrôle des empires. de tout temps, la domination des terres a assuré la domination des mers.
Jacques Attali, après une analyse historique de l'importance de la mer, explique longuement pourquoi la mer est « l'enjeu majeur de notre temps ».
Il insiste aussi dans ce livre sur l'urgence qu'il y a à agir:
« Comme on ne connaît pas les océans, on ne les respecte pas, on les pille, on les pollue, on les assassine. On ne les connaît pas et on ne les explore quasiment pas. L'homme visite beaucoup plus l'espace que les grands fonds ».

Beaucoup à faire pour mieux connaître ces océans.
ET pourtant l'avenir va leur donner encore plus d'importance: en 2035, 75% de la population mondiale vivra à proximité des côtes.
Enjeu écologique aussi: en 2050 on estime qu'il y aura plus de plastique que de poisson dans la mer. Les mers commencent à être saturées en CO2 et ne peuvent plus en absorber. L'élévation des niveaux des océans pourrait atteindre entre 20 et 110 cm d'ici 2100.

L'angle historique est passionnant dans le livre:
Son essai traite de l'histoire des océans. Il y démontre par exemple que la plupart des innovations ayant bouleversé les sociétés humaines « ont eu un lien avec la mer », à commencer par « toutes les idées de liberté ». Il en va de même pour la circulation des marchandises, et plus globalement de la puissance des pays.
La mer joue un rôle essentiel dans la diffusion de l'information. Déjà en 1850 le premier câble télégraphique entre l'Angleterre et la France était sous-marin.
Le premier sous-marin de l'Histoire, l'Alligator a été construit pendant la guerre de Sécession par les Sudistes a fait basculer cette guerre dans le camp des "guerres modernes".
Jacques Attali nous explique comment, plusieurs fois dans le passé, la France a manqué la chance de devenir une grande puissance maritime. Selon lui il est urgent de réagir dans ce domaine pour espérer avoir une place de premier plan dans le peloton de tête de la mondialisation.
Il faut ainsi développer les ports et surtout le port du Havre qui pourrait jouer un rôle dans cette compétition maritime internationale.

Ce livre passionnant nous donne un autre regard sur la mer. Il faut quitter notre attitude de consommateur et comprendre que l'avenir de la planète sera assuré si l'on adopte les valeurs inspirées par la mer et qui sont, d'après l'auteur: le courage, l'esprit d'initiative, le désir de s'accomplir, le sens de la brièveté de la vie, la curiosité, l'ouverture au monde, la solidarité, l'altruisme...
L'avenir des nations appartiendra à ceux qui sauront adopter une stratégie maritime.
Notre avenir dépendra grandement aussi de notre capacité à gérer les ressources de la mer.
Un très bel essai à méditer...
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Après s'être attaché – ou attaqué ? – aux bruits, à la musique, au temps, à la foi, au destin de l'Occident (j'en oublie …), Jacques Attali, génial essayiste polygraphe nous parle aujourd'hui de la mer … Vaste programme, dirait le général …
Comme toujours, j'éprouve une impression de « déjà lu » et puis je me rappelle opportunément que depuis plus de cinquante ans – Jacques Attali faisait partie de la même promotion de l'ENA que mon mari – l'auteur émet des prédictions qui se réalisent. J'en veux pour preuve ses idées décoiffantes sur les objets nomades développées dès 1990 dans « Signes d'horizon ». Je n'y croyais guère, alors … mais il avait raison.
Alors, partons aujourd'hui avec lui sur la mer jolie pour nous enseigner que tout vient de l'océan et que tout risque d'y mourir si nous n'y prenons garde. A part le premier chapitre un peu difficile à avaler – même l'auteur nous indique qu'il est possible de sauter cette partie liminaire – le reste est assez accessible, malgré l'avalanche de statistiques. La mer est notre origine et risque d'être notre ultime aboutissement. Car « c'est donc par la mer que passera une part essentielle de notre richesse future. Et c'est par elle que nous pourrions mourir. » Brrr …
La thèse majeure de cet ouvrage est de nous rappeler que la puissance appartient aux Nations qui ont su mettre en oeuvre une réelle stratégie maritime et côtière, dans le passé comme pour l'avenir. A ce propos, la France, mais aussi l'Allemagne et la Chine, disposant d'un arrière-pays assurant sa subsistance, n'ont jamais saisi les opportunités de développement sur mer … à part peut-être au cours des dernières années pour ce qui est de la Chine.
D'où l'importance des ports, des détroits, des routes maritimes qui pourront s‘ouvrir grâce ou à cause du réchauffement climatique, des flux de données passant par les câbles sous-marins, les extraordinaires avancées technologiques que furent le gouvernail d'étambot, le chronomètre, la roue à aubes, le conteneur … et la nécessité de sauvegarder la biodiversité des espèces, de maîtriser la surpêche, de limiter la production des plastiques, d'assurer l'absorption du CO² ou de limiter la surexploitation du sable … Nous savons tout cela mais il n'est pas superflu de nous le rappeler.
De graves périls menacent les océans. Je reste cependant perplexe devant la faiblesse des solutions ici proposées pour y remédier ; Jacques Attali serait-il blasé face à l'inertie des gouvernants devant les menaces écologiques ??? Ou tout simplement lucide ???

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Ce livre Histoires de la mer me fut utile pour réfléchir sur l'état du monde et notre avenir. Bien que toujours changeante, le mer, toute la mer, semble immuable et éternelle. Elle sépare et unit à la fois. Elle est le lieu de nos paradoxes, un lieu de vérité. Personne ne va impunément sur la mer. Par ailleurs, nul n'affronte la mer. Dans notre monde nihiliste où la Technique insensée de Heidegger parait dominer l'humanité, la mer serait-elle la dernière transcendance évidente dont nous avons tant besoin ?
Le marché est global, la démocratie locale. Ce point de vue de terrien serait-il ou pas universel ? Etre terrien signifie peu de chose. Etre marin a du sens, presque un sens universel, quel que soit l'origine terrestre du marin.
La clé d'une démocratie globale serait-elle ou pas à rechercher dans un peuple de la mer ?
Indépendamment du réchauffement climatique et de la montée des eaux, les modes de vie dictés par les technologies ou par l'impérieuse nécessité de survivre mieux apparaissent de plus en plus mobiles, nomades. Par certains aspects, les globaux individualistes sont mobiles comme des marins. Il leur manque l'essentiel : un fort sentiment d'appartenance a un peuple commun, à l'humanité avec une obligation d'assistance effective bien mieux mise en oeuvre que sur terre.
Les marins connaissent le véritable sens de la lutte pour la vie. Ils sont des Christophe Colomb qui, à la suite d'un dangereux périple, dont il chercha à réduire les risques, accosta aux Bahamas, en octobre 1492. Les terriens engoncés dans leurs habitudes délétères luttent pour la vie en tuant leur désespérance à coup de sauts à l'élastique et autres prouesses futiles dont ils espèrent imbiber leurs egos d'adrénaline avec l'ambition de passer au delà de l'éphémère.
De ces deux conceptions du Struggle for life, laquelle, selon vous, mériterait de l'emporter ?
Une dernière chose, ce livre me conduit à en apprécier d'autres. Je ne citerais que le pilote de James Fenimore Cooper.
Bonne lecture
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Jacques Attali est un cheveu de mer.
Non pas un cheval de mer, mais une déformation, une dislexie de la mer.
Cet ouvrage est un poil nombriliste, deux poils abusif et une touffe arrogante. C'est une source pélagique et pédagogique parfois utile, une entrée en matière, une vulgarisation intellectuelle mais aussi une vulgarité envers le métier de géographe: les fils de Strabon y sont relégués.
Comme chaque dislexie est personnelle, toutes les grandes histoires de ceux qui ont pris l'aventure politique pour premier amour sont des déflorations de la réalité... Et ici des strabismes à défaut de Strabon concernant notre chevelu de gauche.

Je propose donc de renommer cet ouvrage "histoires de la mer connue de Jacques Attali".

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Écrire l'Histoire de la mer depuis la mer et non depuis le continent est un décentrement méthodologiquement fécond. Après d'autres historiens (comme Olivier Chaline : La Mer et la France) Jacques Attali élargit la perspective à la terre entière, ou plutôt à l'ensemble des océans. Son approche est globale, archéologique, historique, littéraire, artistique, économique, géopolitique, écologique aussi, puisque de la survie des océans dépend la survie de notre espèce. Autour de quelques brillantes vues générales, rétrospectives et prospectives, l'ouvrage se présente comme un riche article de Wikipédia (ce qui est plutôt un compliment), plein d'informations et de chiffres, avec un appareil de notes singulier, qui renvoie au livre seulement et jamais à sa page (Wikipédia fait mieux !).
Le style est celui d'un rapport, comme l'auteur sait si bien les faire, avec ses listes de propositions pour améliorer les choses. On aura compris que Jacques Attali ne se limite pas à des analyses, aussi brillantes soient-elles. Il reste dans le rôle de conseiller des princes, qui propose et promeut les bonnes pratiques. le politique est derrière l'écrivain dans cet essai stimulant et pédagogique.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
On a ainsi repéré en 2016 575 espèces marines consommées par l'homme, ayant ingéré du plastique. 28% du poisson et 1/3 des huîtres et des moules contiennent ainsi du plastique. Un européen peut ainsi avaler 11000 particules fines de plastiques / an et 4000 micro-fragments s'accumuleraient dans ses tissus chaque année. p279
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Une seule grande firme de soda (Coca cola) produit à elle seule 100 milliards de bouteilles en plastique par an, utilisées en moyenne pendant 15', et pour la moitié 1 seule fois ! p278
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Pour produire une bouteille en plastique d'un litre, il faut un quart de litre de pétrole et 6 litres d'eau. p271
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Vidéo de Jacques Attali
Emission de France Culture :Inégalitaire, trop compétitive ou trop laxiste, l’école française est aujourd’hui accusée de tous les maux. Entre le développement rapide des plateformes numériques, l'état inquiétant de l'enseignement public et la concurrence exigeante des modèles éducatifs internationaux, comment se réinventer ? Pour l'économiste et écrivain Jacques Attali, c'est "une question de méthode"
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