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EAN : 9782365691451
400 pages
Editions Les Escales (08/08/2016)
3.81/5   110 notes
Résumé :
Personnage haut en couleur, Mazie Phillips tient la billetterie du Venice, cinéma new-yorkais du Bowery, quartier populaire du sud de Manhattan où l'on croise diseuse de bonne aventure, mafieux, ouvriers, etc. Le jazz vit son âge d'or, les idylles et la consommation d'alcool – malgré la Prohibition – vont bon train. Mazie aime la vie, et ne se fait jamais prier pour quitter sa « cage » et faire la fête, notamment avec son amant « le capitaine ».
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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
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Juste un petit mot en passant pour exprimer mon désarroi.
Y a-t-il des gens qui sont payés, dans les maisons d'édition pour choisir les titres des ouvrages ?
Il y a maintenant des titres si longs qu'ils couvrent toute la première de couverture.
On a aussi ceux qui n'ont absolument rien à voir avec le contenu mais qui sonnent bien.
Et voici maintenant des titres qui donnent autant envie de plonger dans la lecture que de déguster un potage aux poireaux tiède dans une cafétéria de Guéret, le lundi soir à 21h00, en compagnie d'Édouard Balladur.
Franchement, « »Mazie, Sainte Patronne des fauchés et des déshérités », c'est sexy hein ?
Le titre original (de l'américain) est « Saint Mazie »... Va comprendre l'éditeur français...
Si ma bibliothécaire préférée n'avait pas affiché un coup de coeur sur ce roman, je pense que je n'aurais même pas eu la curiosité de lire la 4eme de couv. Et tout à fait franchement, ça aurait été dommage...
Mêlant faux journal intime et faux témoignages de proches, Jami Attenberg nous conte de façon romancée la vie de ce personnage haut en couleurs du New York des années 30. Mazie Phillips Gordon a réellement existé et a marqué les coeurs et les esprits des petites gens de son époque.
En compagnie de cette femme hors du commun, faites une virée dans le Manhattan populaire des années folles et partagez trente ans de vie d'une femme pas comme les autres...
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« Il devrait y avoir des saints pour tout. le saint patron de l'Esprit libre. le saint patron des gens qui dansent comme des idiots. Un saint pour l'océan. Un saint pour le ciel. Un saint pour la lune. Et un saint pour les amants. J'aimerais me sentir et observée, mais de loin. J'aime l'idée que les saints me regardent. Ils sont en haut et moi en bas. Je sais bien qu'ils n'existent pas. Je ne suis pas stupide. J'ai juste besoin de rêver un peu au fond de ma cage, c'est tout. »

Cette « cage », c'est la caisse du cinéma Venice, dans le sud de Manhattan. Mazie Phillips y aura passé de très nombreuses heures, avec ses clients mais aussi à observer ce qui se passe dans la rue. Elle est l'associée du propriétaire (son beau-frère). Elle s'y tient du milieu de la matinée à tard dans la soirée. Elle qui a tant la bougeotte, et un grand faible pour la boisson, arpente le reste du temps les rues de ce quartier, attentive à tous et à toutes, y compris les miséreux.

Sa soeur aînée, Rosie, lorsqu'elle a fui leur père violent, a emmené avec elle Mazie et Jeanie, ses petites soeurs. Mariée à Louis, un entrepreneur un peu louche, elle est trop stricte avec elles, pour leur bien se dit-elle… Mais comme on l'a vu Mazie est très indépendante et incontrôlable. Et Jeanie, la petite dernière, sera, elle aussi, la cause de bien des soucis.

Mazie Phillips-Gordon, née en 1897, nous la suivrons de 1920 à 1940 en grande partie grâce à son journal intime, et pour le reste par des entretiens avec des interlocuteurs variés qui ont connu ou ont entendu parler de cette vraie figure locale. Une certaine Nadine, cinéaste sans projet, mène ces interviews dans le but d'écrire une biographie de Mazie.

Sa vie sentimentale et amicale sera marquée par bien des cahots. Mais rien qui puisse l'abattre définitivement dans sa volonté d'aider ceux qui croisent son chemin et sont dans la débine.

Existe-t-il des saints laïques ? On serait tenté de le croire avec cette lecture. Mazie, d'origine juive mais pas pratiquante, sera amie avec une religieuse catholique, Soeur Ti, qui la première l'aura poussée à s'engager pour tenter de faire reculer la misère.

Ce roman, marquant mais peu plaisant, souffre tout de même de nombreuses redites. Il ne faudrait pas imaginer toutefois un fond « édifiant », Mazie est entière : généreuse mais soupe-au-lait. Une écorchée vive. Comme ses soeurs.
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Mazie Phillips tient la billetterie du Venice, un vieux cinéma situé dans un quartier de Manhattan. Ce roman est écrit sous la forme d'un journal, de témoignages de personnes ayant connu Mazie et de commentaires de l'auteur.
Mazie commence son journal en 1907 pour le terminer vers 1934. de façon très irrégulière elle y consigne ses journées, ses rencontres et son histoire personnelle. A travers ces lignes, on découvre la vie à New-York au début du 20 e siècle.
Au départ, Mazie est plutôt spectatrice du monde qui l'entoure puis elle rencontre Soeur Ti avec qui elle lit une amitié très forte. C'est à ce moment qu'elle commence à s'ouvrir et à s'occuper des autres. Elle dépense sans compter pour aider les sans abris et tous les déshérités de son quartier.
Un superbe roman, un vrai coup de coeur.
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Quelle belle découverte que ce roman ! Autant original dans la forme que dans le fond, il ravira les amateurs de romans du début du XXe siècle, mais aussi ceux qui aiment les belles histoires de vie, pleines d'humanité et de tendresse, mais aussi de détresse et de coups durs. Un magnifique roman, poignant et bien écrit !

Mazie vit à New York. Alors qu'elle est encore une fillette, elle se voit offrir un journal intime. Par touches espacées dans ses jeunes années, nous commençons à suivre cette fillette qui grandit bien vite dans une famille pas comme les autres. En effet, ce sont sa soeur et son beau-frère qui l'élèvent, ainsi que sa petite soeur, son père étant alcoolique et violent et sa mère bien trop soumise. Dans le quartier populaire de Manhattan, Bowery, la voilà qui expérimente la vie. La vraie histoire commence à la fin des années 10, alors qu'elle a 19 ans. La vie s'accélère, et la voilà qui tient la billetterie du Venice, cinéma appartenant à son beau-frère qu'elle aime comme un père. de sa cage de verre, elle voit la vie défiler, avec son lot de misère et d'événements tragiques, mais aussi de belles choses et de belles personnes, à l'image Soeur Ti. Mais elle ne se contente pas de la regarder défiler, elle la vit également : elle aime faire la fête, avoir de bons amis, boire un coup de temps à autre, plaire aux hommes, et ce n'est pas la Prohibition qui l'en empêchera ! Femme de caractère, elle verra son quartier changer du tout au tout lors de la Grande Depression, envahi dès lors par une myriade de sans-abris qui étaient il y a peu de temps ses prétendants bien mis et fortunés. Elle ne pourra laisser le monde s'écrouler sans ne rien faire, et Mazie n'a pas peur de mettre la main à la patte, ça non !

Incroyable Mazie ! Il y a peu de personnages qui restent longtemps dans mes pensées après avoir refermé un roman. Je commence un nouveau roman, et j'en lis encore un autre, je rencontre des dizaines de personnages dont le souvenir s'estompe peu à peu. Mais avec Mazie, c'est différent. Son caractère fort, qui ne s'en laisse pas compter, à une époque où les femmes n'avaient pas les mêmes droits qu'aujourd'hui, son altruisme et sa bonté, en font un personnage qu'on aimerait avoir pour amie. Son souvenir me restera longtemps !

L'histoire en elle-même est sidérante puisqu'elle marque l'histoire même du New York du début du XXe siècle. Est-ce de par sa construction, dont je vous parlerai un peu plus tard, ou de par la justesse de son propos, je ne saurais le dire, mais l'auteur parvient à ancrer son histoire dans la grande Histoire, elle tend à une véracité étonnante, alors même que je connais mal les événements qu'elle nous présente. C'est peut-être parce que le personnage de Mazie est inspiré d'un portrait publié dans le New Yorker et écrit par Joseph Mitchell, mais Jami Attenberg fait revivre une époque, une ville, une pulsation, une histoire de manière fabuleuse et passionnante.

Par sa construction polyphonique, l'auteur appuie donc encore plus l'ancrage de son roman dans l'Histoire de New York. En effet, le roman laisse la part belle au journal intime de Mazie, mais aussi laisse entrevoir des extraits d'interviews de personnes ayant connu Mazie, ou ayant trouvé le journal intime, ou encore professeur d'histoire avec une grande connaissance de l'histoire de la ville. Laissant supposer qu'une personne a créé ce livre à partir de tous ces éléments, l'auteur donne l'impression qu'il s'agit d'un vrai travail biographique. Il donne une autre dimension à son écrit, et surtout tend à l'originalité et se détache des autres romans. C'est de plus parfaitement maîtrisé, sans aucune incohérence, ni dans les dates, ni dans les faits, et écrit avec beaucoup de sensibilité. Elle parvient à changer de ton selon qu'on est à l'écrit avec le journal de Mazie, ou que l'on est plus dans un langage oral d'interview avec les autres témoignages. C'est finement vu, et parfaitement découpé et agencé, c'est réussi.

Les personnages rencontrés témoignent d'une époque complètement folle. J'ai déjà parlé de l'incroyable Mazie, mais ses soeurs, et particulièrement Rosie, valent le détour, sans parler de son beau-frère, de son voisin, de Soeur Ti, et j'en passe ! Les personnages sont tellement bien construits qu'ils donnent l'impression d'avoir tous vécu, ce qui donne encore plus de poids au caractère témoignages et biographie au roman.

Que dire de plus si ce n'est que ce roman est une petite pépite, plein d'émotion, d'humanité et de tendresse, mais aussi de violence, celle de cette époque difficile, entre Prohibition et Grande Dépression. Une lecture passionnante à la rencontre d'un New-York bien différent de celui qui nous est habituellement présenté et de ces années de douce folie. Un roman de vies, un coup de coeur.
Lien : https://breveslitteraires.wo..
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Avec un titre aussi original on ne pouvait que s'attendre à une lecture unique autour d'un personnage fort et atypique : Mazie a été pour moi une très belle découverte !

En alternant les extraits du journal intime de la célèbre Mazie et les confessions des personnes qui ont croisé sa route, Jami Attenberg écrit un roman efficace et très agréable à lire. Les pages défilent, le lecteur se régale et savoure l'histoire de cette femme à la fois si ordinaire et si extraordinaire à la fois. En commençant par son arrivée à New York, on suit les aventures d'une enfant puis d'une adolescente et enfin d'une femme jusqu'à l'aboutissement absolu : la Sainte Patronne, la reine du quartier.

Ce récit met en lumière de nombreuses thématiques : les moeurs strictes de la société envers les femmes, la description d'une époque fascinante et perturbée de la Grosse Pomme, les relations familiales conflictuelles et compliquées, la volonté d'émancipation et de liberté, la foi ou encore le destin. Mazie est une femme qui souhaite vivre, se balader dans les rues, être maitresse de soi sans dépendre de personne mais elle n'en reste pas moins un être humain en quête d'amour. J'ai adoré ce personnage principal car elle a un sens incroyable du sacrifice, de l'altruisme et du courage.

A côté d'elle vous ferrez la connaissance de ses soeurs : Rosie l'aînée qui espère tellement avoir un enfant au point de s'en rendre folle, Jeanie la plus jeune qui aura le destin le plus étonnant et égoïste du lot; Louis le mari de Rosie qui deviendra le père par adoption de l'héroïne; le capitaine qui sera l'amour principal de Mazie, la bonne soeur Ti qui sera sa meilleure amie... Tant de personnages différents qui croiseront la route de Mazie alors que cette dernière est enfermée dans sa "cage" au cinéma en voyant la vie des autres défiler derrière sa vitre...

J'ai dévoré ce livre à la vitesse de la lumière, me régalant des anecdotes, des différentes voix qui content cette existence unique... Une belle découverte et ma première rencontre avec Jami Attenberg dont je lirai assurément ses autres romans !

En définitive, je vous conseille de faire plus ample connaissance avec la reine Mazie !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
En fait je crois que j’ai toujours été fascinée par Mazie, moi aussi. Notamment parce qu’elle a emprunté des chemins de traverse. Le mariage et les enfants, ce n’était pas son truc. C’est ça qui la rendait extraordinaire à mes yeux. Le seul fait de savoir qu’il existe d’autres manières de vivre, d’autres chemins possibles, même si vous ne les choisissez pas pour vous-même, ça compte, non ?
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George Flicker, voisin de Mazie, 285 Grand Street
Avant de devenir la Reine du Bowery, reconnaisable depuis des décennies à ses grandes robes colorées, a son éternel chapeau mou, à sa canne et à ses bracelets au poignet, avant de faire l'objet d'articles dans les journaux et les magazines, avant d'etre qualifiée d'éminente New-Yorkaise, de "héros" comme ils disent, bien avant tout cela, elle n'etait que Mazie Phillips, ma voisine du dessus, une gamine pour qui j'avais, me semble-t-il, un petit béguin alors qu'elle se souciait de moi comme d'une guigne.
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Journal de Mazie le 15 octobre 1918
Il y a deux sortes de docteurs pour bébés. Je me suis renseignée. On m'a donné des noms. En sortant de chez moi, je n'aurai qu'à marcher cinq blocs dans un sens, ou dix blocs dans l'autre. Dans le premier cas, j'aurai un bébé à vie, dans le second, je n'aurai plus rien dans le ventre, hormis la place nécessaire pour ma prochaine rasade de whisky.
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Quand un taxi dévale la rue, elle ronchonne : pourquoi si vite ? Et moi, je rayonne : où est la fête ? Voilà ce que je voudrais lui dire : il y a toujours une fête quelque part !
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D'un point de vue purement intellectuel, je comprends pourquoi il avait gardé de si bons souvenirs de cette femme. il se sont rencontrés à une période de leur vie ou tout était parfait. Il l'a regardée, il lui a dit qu'elle était sublime, et il est remonté sur son bateau. Ils sont restés parfaits l'un pour l'autre jusqu'à la fin des temps.
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Videos de Jami Attenberg (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jami Attenberg
Jami Attenberg, interviewée lors de sa venue au Festival America, nous parle de la Famille Middlestein, l'un des romans les plus remarqués de cette rentrée littéraire 2014.
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