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La servante écarlate tome 1 sur 2
EAN : 9782221203323
544 pages
Robert Laffont (08/06/2017)
3.95/5   7350 notes
Résumé :
On l'appelle Defred. Quoique son nom, dans la machine normalisatrice qu'est devenue la société de Gilead, n'ait plus aucune importance. Ni sa personnalité. Aux yeux des fanatiques qui ont édifié le système, seul compte son ventre.
Dans ce monde clos à coup d'interdictions, de persécutions et de diktats religieux, la maternité est réservée aux Servantes, réduites à cette seule fonction. Sinon, c'est la déportation dans les colonies irradiées où croupissent les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1109) Voir plus Ajouter une critique
3,95

sur 7350 notes
La servante écarlate est une dystopie choc. Il traite a la fois d'une prise du pouvoir qui ne laisse aucune place a la liberté mais également à la place des femmes dans la société.
Ce livre est écrit d'une façon douce qui oscille entre passé et futur pour bien montrer l'évolution des lois et des moeurs.
La dictature est a son comble, la délation, la peur font que la population ,et plus surement les femmes ,ne prennent aucun risque et obéissent.

Un livre qui fait assez froid dans le dos, qui touche du doigt certains pays existants de nos jours quand à leur idéologie sur le role et le devenir des femmes. Ce roman montre aussi l'ennui et la déroute de toute la population face a un dogmatisme religieux et a sa pudibonderie.

Un livre fort, qui marque et qui blesse aussi bien par sa narration , que par la possibilité qu'une telle chose puisse arriver dans notre monde et mettre encore une fois la liberté quelle qu'elle soit en péril.
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" C'était après la catastrophe, quand ils ont abattu le président, mitraillé le congrès et que les militaires ont déclaré l'état d'urgence".
Defred se souvient de l'ancien temps, de sa vie de femme libre de sa fille et de Luke son mari tous deux disparus lors de la tentative d'évasion vers le Canada.
Defred est son nouveau nom. Dans cette république de Gilead les femmes sont reléguées à divers tache, les plus chanceuses sont mariées à des dignitaires, elles sont vêtues de robes bleues, les marthas s'occupent de l'intendance, elles sont vêtues de vert, enfin les servantes écarlates dont fait parti Defred sont habillées de rouge avec une coiffe couvrant les cheveux et une sorte d'oeillères ressemblant à des ailes d'anges. Son rôle est la procréation. Dans un pays où la fécondité a fortement baissé chaque maison, chaque commandant a sa servante écarlate.
Je n'en dirais pas plus sur l'histoire de Defred.
" La servante écarlate" est parue en 1984. Comme "1984" de George Orwell le roman de Margaret Atwood est effrayant, cette dystopie a de quoi faire réfléchir, ce qui rend ce récit glaçant c'est la façon presque anodine de supprimer le droit des femmes, interdiction de travailler, d'avoir un compte en banque...
" La servante écarlate " est un monologue car à qui parler de ses angoisses, de ses peurs de ses espoirs dans un régime totalitaire où tout le monde suspecte tout le monde. Ne vous attendez à une histoire réjouissante pleine de rebondissement.
" La servante écarlate" est un roman coup de poing qui a pour but de nous faire réfléchir sur la fragilité de la liberté et surtout de la liberté de la femme, des femmes.
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"Je veux un ventre !" s'était écrié Napoléon après son divorce d'avec Joséphine, cette dernière ne lui ayant pas donné l'héritier tant espéré. Vous allez me demander quel est le rapport avec ce roman de science-fiction. Il est bien là justement : la procréation. Margaret Atwood imagine une société américaine dans laquelle seule une certaine caste de femmes, les Servantes, auraient à donner la vie. Mères porteuses, elles sont attribuées à des couples en mal d'enfants et sont à la merci des Epouses (en bleu) et des Commandants. Nous sommes proches ici des romans d'Huxley et d'Orwell : hiérarchie, surveillance totale et constante (l'Oeil), société sous contrainte... Il s'agit du schéma type d'une contre-utopie mettant en scène l'absence d'espoir, de possibilité de changement. Atwood dénonce les dérives, notamment celles des régimes totalitaires. La déportation de celles qui faillissent à la règle n'est pas sans rappeler les heures sombres de notre histoire. S'ajoutent à ceci le rationnement, les différents codes, les tatouages sur les Servantes afin de les identifier, la propagande, les arrestations et les exécutions... Il serait bien difficile de ne pas y voir un lien. Mais le totalitarisme ne touche pas non plus que la politique. le puritanisme en prend aussi pour son grade si j'ose dire.

Defred fait partie de ces Servantes. C'est à travers elle que nous pouvons découvrir ce monde froid, hostile, où la peur a pris la place de la communication. Les sentiments n'ont pas leur place. La narratrice insiste sur le fait que si un seul grain de sable venait s'immiscer dans les rouages bien huilés de cette vie qui lui est donnée, ce serait la fin. Il est interdit à ces "ventres" d'être malades ou infertiles.

Defred oscille entre vie présente et souvenirs de ce monde passé où, comme elle le dit elle-même, les gens ne pouvaient pas savoir qu'ils étaient heureux. La phrase est répétée à plusieurs reprises. Tout est détruit pour elle : sa vie de couple avec Luke et leur petite fille, ses études avec sa copine Moira... L'Oeil est toujours là... Sa confession est à la fois poignante et révoltante.

Je n'ai pas pu me détacher de ce roman lu en quelques heures seulement. Au-delà de cette palpitante lecture, il donne à réfléchir sur tout ce qui pourrait enfreindre la liberté.

A lire absolument !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Vous êtes une femme.

Imaginez que, du jour au lendemain, on bloque tous vos comptes et que vous n'ayez plus de liquide sur vous.

Imaginez que, du jour au lendemain, vous êtes licenciées comme des malpropres et gare à vous si vous faites un esclandre.

Imaginez que, du jour au lendemain, vous ne pouvez plus acheter quoi que ce soit.

Imaginez, que du jour au lendemain, vous vous retrouviez dans un « couvent » où on vous « apprend » à n'opposer aucune résistance.

Imaginez que, du jour au lendemain, vous n'avez plus aucune possibilité de vous distraire (lire, aller au cinéma, se promener, danser, écouter de la musique…)

Imaginez que, puisque vous avez déjà enfanté, vous en êtes réduite au rôle de « reproductrice ».

Imaginez que vous vivez chez un « commandant » et son épouse pour servir de « mère porteuse ».

Imaginez que vous vivez recluse dans une chambre dépourvue du moindre artifice.

Imaginez que, du jour au lendemain, votre seule possibilité est de sortir pour faire les courses, sans possibilité de vous sauver.

Imaginez, imaginez, imaginez… Mais ce temps redoutable est-il si loin que ça ? Croyez-vous que l'on pourra échapper à cet univers ?

J'avais vu le film, il y a très longtemps. Je ne l'ai jamais oublié, je l'ai toujours dans un petit coin de ma tête et j'y pense quelquefois. Je ne savais pas que c'était tiré d'un roman de Margaret ATWOOD. J'ai lu ce livre en apnée. J'ai mis du temps. Et je me dis quel avenir nous attend, nous les femmes ? Avec les pesticides qui coulent à flot sur notre terre, l'infertilité qui se répand, croyez-vous vraiment pouvoir échapper à cet enfer ? Ce monde existe déjà. Combien de couples vont en Inde chercher des mères porteuses ? Méfiez-vous Mesdames. Soyez sur vos gardes !
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Un jour d'automne ou de printemps, peu importe la saison, le temps défile, la vie reste une putain de tranche de temps qui s'écoule ou pas, je déambule dans le village. le café de quartier que j'ai toujours vu s'est transformé en maison d'habitation. Où est-ce que les gens prennent-ils leur bière maintenant en sortant du boulot, ou le dimanche matin avant d'aller à la messe à l'église Saint-Martin ? Les cloches sonnent, quelle heure peut-il être, on en revient toujours au temps. Sous la place de l'église, je découvre le mystère du temps, un espace dédié à perdre son temps ou justement à vivre en dehors du temps : une nouvelle boite à livre. Il me faudrait un parasol et une bière pour flirter avec le temps et ma nouvelle découverte. Mais le café a fermé il y a des années. A la place, je ne trouve que de la poussière, poussière de ma vie qui s'envole au milieu de cette place sans café, sans hommes, sans jupes qui virevoltent.

Que j'adore la découverte de ces boites à livres, où je peux regarder et fureter ce que les gens, les vrais pas les pauvres types comme moi ou les bisons solitaires d'une plaine poussiéreuse, ont lu et veulent faire partager ou se débarrasser. Aujourd'hui, je découvre une vieille édition « J'ai Lu », classée dans le domaine S-F. Mon dieu, combien d'années n'ai-je pas lu de romans de science-fiction. D'ailleurs, je n'en lis jamais ou presque. Je pourrais les compter sur les orteils de mes sabots. Je ne suis pas un spécialiste du genre, même pas un ignare, pire que ça. le pauvre type. Mais pour une foi, je connais. Une série que je n'ai pas vu a remis au goût du jour ce texte qui date pour la version originale de 1985, une vieille dame canadienne que je ne connais pas encore l'a écrit comme pour décrire le monde dans lequel nous pourrions bientôt vivre. Quarante ans après, ce roman n'apparaît plus vraiment comme de la science-fiction, ni de la dystopie mais comme une réalité potentielle suivant les options choisies pour nous gouverner.

Je n'ai pas l'intention d'en dire plus sur Defred et son costume écarlate, sur les anges de la réalité ou de la fiction dystopique. Simplement, parce que si tu n'as pas lu le livre, tu as vu la série, si tu n'as pas vu la série, tu as lu le livre, si tu n'as ni lu le livre ni vu la série, tu vas te précipiter sur la boite à livre dans laquelle je déposerai cette vieille édition de la vieille Margaret Atwood – comme tous les livres que je récupère dans des boites à livre. Et en attendant l'accomplissement de la femme ou le fanatisme de ce monde, je finis les dernières gouttes de ma bouteille de Crown Royal.
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Citations et extraits (850) Voir plus Ajouter une citation
Pourtant, je m’en souviens maintenant. Ce qu’elles contenaient était une promesse. Elles parlaient de transformations ; elles suggéraient une série infinie de possibilités qui se déployaient comme des reflets renvoyés par deux miroirs placés face à face, et se prolongeaient, un double après l’autre, jusqu’au point de fuite. Elles suggéraient une aventure après l’autre, une garde-robe après l’autre, une amélioration après l’autre, un homme après l’autre. Elles suggéraient le rajeunissement, la souffrance vaincue et transcendée, l’amour éternel. La véritable promesse qu’elles contenaient c’était l’immortalité.
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Les toilettes ont quelque chose de rassurant. Les fonctions corporelles au moins restent démocratiques. Tout le monde chie, comme dirait Moira.
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Le gardien la passe à la peau de chamois, amoureusement. Cela au moins n’a pas changé, la manière dont les hommes caressent les belles voitures.
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Rien ne change instantanément. Dans une baignoire qui se réchaufferait progressivement, on mourrait bouilli avant de s’en rendre compte.
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Serena Joy serre mes mains comme si c'était elle, et non pas moi, qui se faisait baiser, comme si elle trouvait la chose agréable, ou douloureuse, et le Commandant baise, à un rythme régulier de pas cadencé, une, deux, sans relâche, comme un robinet qui goutte. Il est absorbé, comme un homme qui fredonne sous la douche sans se rendre compte qu'il fredonne ; comme un homme qui a d'autres choses en tête. C'est comme s'il était ailleurs, à attendre de jouir, tout en tambourinant des doigts sur une table. Il y a une impatience dans sa cadence, à présent. Mais n'est-ce pas le rêve érotique de tout homme ? deux femmes à la fois? C'est ce que l'on disait. Excitant, disait-on. Ce qui se passe dans cette chambre sous le baldaquin argenté de Serena n'a rien d'excitant. Cela n'a aucun rapport avec la passion, ni l'amour, ni le romantisme, ni avec aucune des autres idées qui nous servaient à nous émoustiller. Cela n'a rien à voir avec le désir sexuel, du moins pour moi, et certainement pas pour Serena. Le désir et l'orgasme ne sont plus considérés nécessaires; ils ne seraient qu'un symptôme de frivolité, comme des jarretelles tape-à-l'œil, ou des grains de beauté : distractions superflues pour des écervelés. Démodées. Cela paraît étrange que les femmes aient jadis consacré tant de temps et d'énergie à s'informer de ces choses, à y penser, à s'en inquiéter, à écrire à leur propos. Il est tellement évident que ce sont des divertissements. Ceci n'est pas divertissant, même pour le Commandant.
Il s'agit d'une affaire sérieuse. Le Commandant, lui aussi, fait son devoir. Si j'entrouvrais les yeux, je pourrais le voir, son visage pas déplaisant suspendu au-dessus de mon torse, avec peut-être quelques mèches de ses cheveux d'argent lui tombant sur le front, absorbé par son voyage intérieur, ce lieu vers lequel il se hâte, et qui recule comme en rêve aussi vite qu'il s'en approche.
Je verrais ses yeux ouverts. S'il était plus beau, est-ce que je prendrais davantage de plaisir à ceci ?
Au moins il représente un progrès par rapport au précédent, qui sentait le vestiaire d'église par temps de pluie ; l'odeur de votre bouche quand le dentiste commence à vous curer les dents; l'odeur d'une narine. Le Commandant, lui, sent l'antimite, ou cette odeur est-elle une forme vindicative de lotion d'après-rasage ? Pourquoi doit-il porter ce stupide uniforme ? Mais est-ce que son corps blanc, hirsute, cru, me plairait davantage ? Il nous est interdit de nous embrasser. Cela rend la chose supportable.
On prend de la distance. On décrit. Il jouit enfin, avec un grognement étouffé comme de soulagement. Serena Joy, qui retenait son souffle, le laisse s'exhaler. Le Commandant, qui était arc-bouté sur les coudes, à distance de nos corps combinés, ne se permet pas de plonger en nous. Il se repose un instant, se retire, se rétracte, se rebraguette. Il fait un signe de tête, puis se détourne et quitte la pièce, en fermant la porte derrière lui avec un soin exagéré, comme si nous étions toutes deux sa mère souffrante. Il y a là quelque chose d'hilarant, mais je n'ose pas rire. Serena Joy me lâche les mains. «Vous pouvez vous lever, dit-elle. Levez-vous et partez. » Elle est censée me laisser me reposer, dix minutes, les pieds sur un coussin pour augmenter les chances. Elle est supposée consacrer ce moment à une méditation silencieuse, mais elle n'est pas d'humeur à cela. Il y a de la haine dans sa voix, comme si le contact de ma chair l'écœurait et la contaminait. Je me démêle de son corps, me lève; le jus du Commandant me coule le long des jambes. Avant de me détourner, je la vois lisser sa jupe bleue, serrer les jambes; elle reste étendue sur le lit à contempler le baldaquin au-dessus d'elle, raide et droite comme une statue.
Pour laquelle des deux est-ce pire, elle, ou moi ?
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Bernardine Evaristo nous parle de « Manifesto ».
Ne jamais abandonner: telle est la devise que n'a cessé de suivre Bernardine Evaristo tout au long de son extraordinaire trajectoire. Née d'un ouvrier nigérian et d'une institutrice anglaise, l'autrice de Fille, femme, autre – qui lui a valu le Booker Prize en 2019 aux côtés de Margaret Atwood – raconte ici son enfance dans la banlieue londonienne des année 1960, ses épreuves, le racisme, les injustices, mais aussi la foi inextinguible et joyeuse qui l'a guidée dans ses nombreuses aventures. Autoportrait de l'artiste en femme rebelle, passionnée et touche-à-tout, Manifesto nous entraîne dans les coulisses d'une vie trépidante, faite de voyages, d'amours, de poésie, de théâtre et d'engagements. Ce texte intime jette un regard neuf sur quelques-unes des questions essentielles de notre époque – le féminisme, la sexualité, le militantisme, le communautarisme.
Avec panache, humour et générosité, Bernardine Evaristo nous invite, chacune et chacun, à devenir ce que nous sommes, envers et contre toutes les formes d'oppression.
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Françoise Adelstain
Actuellement en librairie
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