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3,79

sur 571 notes
Renouant avec la tradition des Huxley, Orwell, Bradbury et de sa Servante écarlate, Margaret Atwood nous plonge dans un univers à la fois familier et terrifiant. Un monde dévasté à la suite d'une catastrophe écologique sans précédent, où se combinent des conditions climatiques aberrantes, des manipulations génétiques délirantes et un virus foudroyant prompt à détruire l'ensemble de l'humanité. D'ailleurs, c'est presque fait : d'êtres humains, au début du Dernier Homme, il ne reste que Snowman, lequel est confronté à d'étranges créatures génétiquement modifiées - les Crakers, une nouvelle race d'" humains " programmés pour n'être sujets ni à la violence, ni au désir sexuel, ni au fanatisme religieux -, et à des animaux hybrides qui s'appellent désormais porcons, louchiens ou rasconses... Ce monde visionnaire, c'est presque le
nôtre...

Des flashback's et les souvenirs de Jimmy nous avisent de quelle façon notre civilisation est retournée à l'état sauvage. Or, plusieurs autres sujets s'entrelacent (les "plèbezones" en opposition des enclaves pour l'élite, des fillettes vendues aux trafiquants afin d'alimenter la commerce du porno, le mythe du savant fou et ses créations) pour aboutir -sous couvert d'un roman d'anticipation- à une critique âpre, presque libelliste et soutenu par un langage puissamment évocateur.

Teste qu'il faut arriver à la moitié du roman pour que ça devienne vraiment intéressant.
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Snowman est le dernier homme sur Terre après un événement qu'on ne comprend tout à fait qu'à la fin.
Il vit à la manière de Robinson Crusoé, avec les indigènes. En effet Snowman est entouré de créatures : "les crakers" qui sont des aménagements d'humains.
Nous suivons la solitude de Snowman, ses rapports avec les crakers, son expédition pour trouver de quoi se sustanter.

Mais surtout, le récit est composé pour la majeure partie des souvenirs de Snowman, et de la description du monde qu'a créé l'auteur, un monde dans un futur proche où la recherche, la technologie et l'homme ont commencé à manipuler la nature.

Clairement, les descriptions de ce monde et des nouvelles "créations", bien qu' intéressantes, ne m'ont pas suffi pour vraiment apprécier ce livre.
Je n'ai déjà pas une prédilection pour les scenarii post-apocalyptiques, mais qui plus est quand il n'y a qu'un personnage. Je me suis donc un peu trop ennuyée. Et comme malheureusement, tout est si plausible et réaliste, ce n'est clairement pas le type de lecture qui me permet de m'évader.

Bref, certainement un bon roman pour les amateurs du genre, une certaine imagination mais pour moi une impression de vendredi ou la vie sauvage... et donc d'ennui.
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C'est le premier roman de Margaret Atwood que je lis, une autrice reconnue il me semble. Pour faire simple, j'ai aimé l'ensemble du roman, mais certaines choses m'ont un peu déçu.


J'ai aimé l'univers dystopique et post-apocalyptique, je me suis beaucoup reconnu dans le personnage de Snowman, et énormément de passages m'ont plu (c'est d'ailleurs le livre sur lequel j'ai noté le plus de citations).

L'histoire se déroule dans un monde où l'humain fait énormément de manipulation sur le vivant, les massacres et le porno extrême et dégueulasse sont très facilement accessibles sur Internet aussi. Tout cela sert à poser la question suivante au lecteur : Quand est-ce qu'on va trop loin ?

Et on découvre petit à petit pourquoi la société s'est effondré à travers de nombreux aller retour entre le passé et le présent de Snowman. le texte aborde plein de sujets intéressants et certains passages sont même très dur à lire (faites gaffe si vous êtres très sensible au sujet de la pédophilie).

J'ai aussi beaucoup aimé la scène de fin qui, malgré sa simplicité, en dit beaucoup, et l'univers dépeint par Atwood regorge d'idée que je trouve génial (les porcons, l'Extinctathon...).

Snowman est attachant et on s'en fait pour lui dans ce monde détruit. Mais il est aussi hanté par deux autres personnages importants. On a Crake, le meilleur ami de Snowman qui est un homme très intelligent et qui est entouré de mystère jusqu'à la fin du roman, et Oryx, le "grand amour" de Snowman (je met des guillemets parce que je trouve cette histoire d'amour très bizarre).


Maintenant, je vais dire ce que j'ai moins aimé dans ma lecture. Déjà, à cause de l'absence des guillemets sur de nombreux passages, j'ai souvent confondu les dialogues des personnages au narrateur. C'était pas toujours clair ou agréable à suivre, et j'ai même trouvé des coquilles.

Ensuite, la révélation qui explique pourquoi la société s'est effondré était ni étonnante ni décevante pour moi. Ma réaction était plutôt : « Ah ben d'accord. » Peut-être que j'en attendais trop.

Mais sinon, le seul vrai problème pour moi c'est Oryx. Je n'ai toujours pas compris en quoi ce personnage est important. J'ai l'impression qu'elle ne sert à rien, encore plus maintenant que je connais la fin. Snowman l'aimait, mais je ne suis pas sûr que c'était réciproque tellement elle agissait bizarrement (elle m'a même énervé sur sa façon de gérer sa relation avec Snowman).

Sans en dire plus, elle a vécu une vie horrible, mais quand elle en parle elle dit que c'était pas si mal. Ce qui me mettait extrêmement mal à l'aise, comme Snowman qui l'écoutait d'ailleurs, mais ce dernier est toujours mis en tort par Oryx, comme si Snowman dramatisait quelque chose de pas si grave que ça. Si c'est fait exprès, et je pense que c'est le cas, je dis bravo à Atwood pour m'avoir énervé sur le comportement d'Oryx à ce sujet. le seul mec saint d'esprit est jugé comme un gars immature dans ce futur horrible.

Même Crake dit des trucs que je trouve aberrant (pas tout le temps non plus), mais Snowman n'arrive jamais à avoir l'argumentation nécessaire pour répondre. Cela m'a autant frustré que terrifié.
Du coup, je ne supporte pas Oryx, mais je ne sais pas trop si c'est fait exprès par l'autrice.
Au final, j'ai fermé le bouquin avec beaucoup de questions et j'y pense encore.


Donc je vous conseille quand même grandement ce livre. Je lirai les 2 suites, ça c'est sûr.
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Très belle découverte, grâce à un prêt, de la plume virtuose de Margaret Atwood : une fois accroché par un récit qui peut sembler au premier abord décousu, vous ne le lâcherez plus !

Les brefs chapitres s'enchaînent de manière rythmée et nous décrivent, par petites touches, remontant par flash-back dans la mémoire de Snowman, le personnage principal, un monde post-apocalyptique, visiblement dévasté par un effondrement de la « civilisation » dont on devine qu'il a été provoqué notamment par le dérèglement climatique et la folie humaine.

Snowman, qui s'appelait Jimmy dans le monde d'avant, pense être le dernier être humain. Il est l'anti-héros par excellence, amoureux d'Oryx, fillette qu'il voit pour la première fois sur une plateforme pornographique, avant de la retrouver - et finalement la rencontrer tardivement - devenue femme. Oryx a été recrutée pour aider à l'éducation d'une nouvelle espèce d'humanoïdes, les Enfants de Crake, du nom scientifique mégalomane, créés dans l'un des complexes dans laquelle les élites se sont regroupées, protégées du monde extérieur devenu hostile et de la plèbe.

Mais l'effondrement global aura eu raison même de ces complexes de haute technologie, l'humanité a visiblement été décimée et voilà Snowman en train de tenter de survivre en trouvant à se nourrir lui, et les Enfants de Crake dont il se sent responsable, en essayant d'échapper aux nouvelles espèces d'animaux hybrides échappés des laboratoires.

Au fil des flash-back, Atwood dépeint le monde d'avant, qui n'est pas sans rappeler à de multiples égards notre monde actuel, de manière particulièrement acerbe au point d'amener le lecteur à se demander si, finalement, il n'est pas préférable que cette « civilisation » là ait été décimée.

Un style vif, incisif, beaucoup d'humour, souvent caustique, et une capacité à créer des images qui restent imprimées comme si l'on les avait vu au cinéma, en font une lecture mémorable.

Premier tome d'une trilogie, ce ne sera pas mon dernier Atwood.

Lu en anglais.
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Que voici une drôle d'histoire. Margaret Atwood serait aujourd'hui taxée de complotiste si son roman n'était paru en 2005, bien avant le covid.
Elle nous raconte l'histoire de Snowman, ou plutôt Jimmy nous raconte son histoire, avant que l'humanité toute entière ne succombe à un virus, et qu'il se retrouve a veiller sur des créatures génétiquement modifiées.

J'ai aimé naviguer de l'horrible présent de ce personnage à son passé tout aussi déplorable, dans un monde futur qui ne fait pas rêver. Un roman qui illustre l'avenir tel qu'on n'en a pas envie mais qui pourrait bien être celui qui nous guette.
Un bon livre, pas marrant du tout.
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Premier volume d'une trilogie, ce roman nous entraine dans le futur, un futur victime d'une pandémie apocalyptique qui a éradiqué toute l'espèce humaine... le récit s'entrecoupe de flashback qui nous permettent de découvrir les protagonistes de l'histoire et d'en apprendre un peu plus sur le monde d'avant le virus, un monde où les entreprises ont remplacés les états, où les manipulations génétiques sont faites sans éthique et où la science, au lieu d'émanciper l'homme, l'asservit. Ce roman, magnifiquement écrit et plein de trouvailles linguistiques est un avertissement à prendre au sérieux et illustre bien la phrase de Rabelais: « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ».
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C'est le premier livre de Margaret Atwood que je lis et j'ai adoré ! On suit Snowman, le dernier homme restant, qui revient sur son enfance, sa jeunesse et nous donne a voir le monde dans lequel il vivait avant cette apocalypse et comment il a changé.
J'ai adoré l'univers, pas de gouvernement, si ce n'est les organismes de sécurité des grosse entreprises ;des groupes d'écolos terroristes ; on peut tout voir depuis l'internet ; de nouvelles espèces d'animaux qu'on imagine sans peine ; on peut tout acheter. Comment snowman a grandi la dedans.. c'est ça qui est vachement plaisant, on a pas besoin de poser l'univers, on le découvre petit à petit au fil des souvenirs de snowman. C'est super fluide.
Je me suis jeté sur la suite, "le temps du déluge", "maddadam c'est une trilogie
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Vu la vie que nous menons depuis plus d'un an, maintenant, le résumé évoquant un virus foudroyant a attisé ma curiosité. Est-ce ce qui nous attend ? 🙃 (je rappelle que ce roman a été écrit en 2003.) Non, je blague bien évidemment, je ne m'attendais à ce que l'auteure ait vu juste, mais cette oeuvre reste quand même dans le domaine de l'anticipation, on ne peut pas le nier.

J'ai eu, au début, beaucoup de mal à m'y plonger, je n'arrivais pas à relier les éléments entre eux, le récit avait une allure biscornue, sans queue ni tête. En clair, je ne voyais pas où l'auteur voulait en venir… et je n'y comprenais rien.

Mais je n'ai pas abandonné pour autant et au fils des chapitres, où passer et présent s'alternent, j'ai fini par comprendre la drôle de société dans laquelle le personnage principal vivait durant sa jeunesse. Puis comment les choses ont tellement mal tournées qu'il s'est retrouvé, seul, au milieu d'une civilisation complément décimée et d'un environnement déréglé.

L'auteur ne date pas son récit, à nous de le situer où bon nous semble ! Certains éléments sont très futuristes (comme Les Crackers, ce nouveau genre d'humains très particuliers), mais d'autres sont proches de la réalité actuelle avec une société qui refuse de vieillir, qui voudrait tout contrôler (jusqu'à l'apparence, les goûts ou encore le comportement d'un enfant à naître), des remèdes miracles pour évincer de la vie quotidienne tout ce que l'on juge pénible ou désagréable … et surtout qui consomme à outrance, encore et toujours plus au point de mettre en place des inventions ou des espèces spécialement pour produire encore et toujours plus !!

En somme, c'était une lecture intéressante, bien que peu reposante, car j'ai eu besoin de toutes les connexions de mon cerveau pour bien comprendre ce que je lisais… oui parce que notre cher Snowman perd un peu la boule à force d'être seul et sous-alimenté donc il faut arriver à suivre 😅
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J'ai dévoré se livre récemment et j'en garde encore un souvenir vif tant il était captivant, les personnage, l'ambiance, l'histoire déconstruire et pourtant compréhensible tout est juste parfait à mes yeux
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Snowman est le dernier homme : le dernier homo sapiens vivant après l'effondrement. Dans une Amérique du nord post-apocalyptique au climat tropical, où le soleil brûlant est tempéré par l'orage quotidien de fin d'après-midi, il survit dans un grand dénuement. Il lui faut échapper à des animaux génétiquement modifiés qui se sont reproduits en liberté en s'hybridant encore et qui feraient bien de lui leur repas : les porcons, porcs géants et particulièrement intelligents, les louchiens à l'apparence de bons toutous et au comportement de loups agressifs... Et puis il y a les crakers qui sont des humanoïdes, eux aussi créés par manipulations génétiques. Ils sont grands, beaux, inoffensifs et naïfs. Snowman est leur instructeur : il leur explique le monde... à sa façon.

Peu à peu, par des retours vers l'enfance et la jeunesse de Snowman, qui s'appelait alors Jimmy, on comprend comment on en est arrivé là. Jimmy a grandi dans des compounds, des villes privées appartenant à des firmes souvent spécialisées dans les biotechnologies. Elles se font une rude concurrence pour mettre au point toutes sortes d'OGM végétaux et animaux destinés à l'alimentation ou aux soins. Les porcons sont des réserves d'organes pour les transplantation vers l'être humain. Il y en a aussi qui explorent le transhumanisme avec des recherches pour contrecarrer les effets du vieillissement ou la cryogénisation. Dans ces communautés fermées dont les portes sont surveillées par des vigiles, on trouve des universités, des centres commerciaux et des lieux de loisir. le personnel des compounds est logé et travaille sur place. Autour ce sont les plèbezones. On les dit dangereuses et on ne s'y aventure pas sans arme ou sans garde du corps.

Ce monde d'avant est celui qui m'a le plus intéressée et convaincue car Margaret Atwood part de notre monde contemporain et en tord légèrement la réalité pour nous montrer de façon très crédible ce que pourrait être notre avenir. Adolescents, Jimmy et son meilleur ami Crake se retrouvent pour jouer à des jeux vidéos violents ou surfer sur le net. Là ils assistent à des opérations à coeur ouvert en direct, à des exécutions capitales à travers le monde ou à des suicides assistés. Il y a des sites d'animaux écrabouillés, de la (pédo)pornographie, une starlette qui met en scène sa vie. C'est de la téléréalité devenue encore plus trash ou le dark web remonté à la surface. Tout est sponsorisé. Ce monde est aussi celui du changement climatique, de l'extinction des espèces et des grandes épidémies -dont celle qui met fin à l'humanité : "Durant la première semaine, on délivra des conseils du genre Faites bouillir l'eau et Abstenez-vous de voyager, on dissuada les gens de se serrer la main. Au cours de cette même semaine la population se rua sur les gants en latex et les masques protecteurs. A peu près aussi efficaces, songea Jimmy, que les oranges piquées de clous de girofle du temps de la Mort Noire". Ce roman est paru en 2003.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, prenant, bien écrit.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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