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3,79

sur 572 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Snowman est probablement le dernier homme sur terre, une terre sur laquelle règnent désormais des conditions climatiques aberrantes...
Errant parmi les décombres à la recherche de nourriture et de l'eau, Snowman se rappelle sa jeunesse ...dans une enclave réservée aux scientifiques, quand il s'appelait encore Jimmy et qu'il était l'ami d'un savant génial au nom de Crake...
Crake qui avait su créer des hybrides d'animaux féroces, comme les "porcons" ou des "louchiens", ainsi qu'une peuplade d'humanoïdes : les Crakers (des êtres beaux, naïfs, limite stupides) et sur lesquels Snowman, seul, veille maintenant...

Des flashback's et les souvenirs de Jimmy nous avisent de quelle façon notre civilisation est retournée à l'état sauvage...or, plusieurs autres sujets s'entrelacent (les "plèbezones" en opposition des enclaves pour l'élite, des fillettes vendues aux trafiquants afin d'alimenter la commerce du porno, le mythe du savant fou et ses créations...) pour aboutir -sous couvert d'un roman d'anticipation- à une critique âpre, presque libelliste et soutenu par un langage puissamment évocateur.

C'est bien ce monde que l'auteur a su matérialiser avec une imagination déconcertante, qui est resté dans ma mémoire depuis ma lecture en 2005.
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Le Meilleur des mondes d’Aldous Huxley, on connaissait. Aldous Huxley sous acides, on connait aussi… Mais le meilleur des mondes sous acide, qui aurait télescopé un village de Schtroumfs, et embarqué au passage T.C. Boyle et Lewis Carroll, je connaissais pas…
Ajoutez à cela une imagination débordante, une folie cohérente, un humour noir bien frais, un style fluide et vivant, plus un petit côté alarmiste à la Orwell, vous obtiendrez alors une vague idée de ce que peut être un livre de Margaret Atwood.
Et je suis heureuse… très heureuse d’avoir découvert, toute seule comme une grande – sans Babelio ni rien... ^^ - cette géniale écrivaine, car mieux vaut tard que jamais, surtout en littérature.
Ça faisait longtemps que je n’avais pas ressenti cela, vous savez, cette légère exaltation à la lecture d’un livre avec lequel vous êtes en phase totalement, sans condition et sans effort ; cette sorte de douce ivresse face à la découverte d’un territoire nouveau à explorer… et là, oh joie redoublée ! L’auteure est prolixe, et toute son œuvre semble habitée par cette même énergie de création qui m’inspire et me fait pratiquement planer…
Car oui, c’est un petit évènement que de trouver un auteur qui compte pour soi. Parfois, après avoir écumé un auteur que j’adore - comme Donna Tartt ou Michel Folco - je désespère de retrouver cette sensation à nouveau, cette sensation de découvrir un monde imaginaire si dense et intense qu’il vous dérobe à la réalité pour vous transmuter sans effort dans un univers parallèle.
Margaret Atwood fait désormais partie de ces auteurs-là ; Le Dernier Homme m’a tout simplement conquise corps et âmes…

Mais que raconte donc ce livre, 1er tome d’une série de 3 volumes ?
Jimmy, alias Snowman, mâle de type caucasien, 25-30 ans, crève de chaud et tente de survivre dans un monde où l’espèce humaine semble avoir disparue. Des animaux étranges peuplent ce « nouveau monde »… Des ratsconses, des porcons, des loupchiens, des lapins verts phosphorescents… Et oui, dans un futur proche, l’homme aura manipulé bien des gènes, pour tout un tas de raisons, allant de la plus altruiste – nourrir la planète à moindre frais – à la plus égoïste – remplacer ses organes défaillants. L’un d’eux tout particulièrement actif et créatif - Crake est son nom - aura réussi à créer des créatures totalement modifiées génétiquement, conçues pour être de « simples modèles d’exposition », vivants catalogues des possibilités offertes en matière de modifications génétiques sur embryons… (La créature, dépourvue de toute agressivité, de tout instinct négatif, végétarienne, ne mangeant que de l’herbe et des feuilles , est comme un gros bébé dans un corps d’adulte parfait. Il peut être de n’importe quel couleur de peau, et ne se reproduit que tous les 3 ans. Les femmes voient leur bas-ventre se colorer de bleu lorsqu’elles sont prêtes à la copulation. Les hommes arborent alors de magnifiques pénis bleus également… Ceci n’est que quelques caractéristiques des « Crakers », les enfants de Crake.)
Jimmy était l’ami de Crake, et l’avait même rejoint sur un projet ambitieux, en tant que « publiciste » pour la mise en vente d’une pilule miracle, le "JouissPluss", capable de donner vivacité sexuelle, désir et plaisir accru, ainsi que rajeunissement.
Ils vivaient heureux dans leur « Compound », avec leur insouciance et leur confort. Pas comme dans les « Plèbezones », les villes en dehors des Compounds, sans protection anti-pollution, pleine d’une humanité « basique ». Eux étaient l’élite, les têtes pensantes ; l’opulence quotidienne était légitime… Il y avait bien des groupes de révoltés parfois, comme les « God’s Garderner », les Jardiniers de Dieu, des illuminés écolos qui voulaient que les choses soient différentes, moins injustes… Mais le CorpSeCorp veillait à ce que tout rentre dans l’ordre et que rien ne déborde, jamais. Enfin presque…
Jimmy avait aussi un trésor incomparable : l’amour d’Oryx – petite fille entrevue sur le net, puis retrouvée femme et employée par Crake, l’omnipotent Crake, pour éduquer ses créatures…- et Crake était amoureux d’Oryx, plus que ne le pensait Jimmy…
Maintenant Snowman doit vivre seul avec ses souvenirs. Et avec les Crakers, seuls autres créatures survivantes avec les animaux modifiés… Il doit penser à sa nourriture, sa sécurité (les porcons et les loupchiens sont très agressifs), et à celle des Crakers, devenus maintenant ses enfants en quelque sorte, et à qui il raconte toutes sortes d'histoires, car ils adorent les histoires, surtout celles qui parlent de Crake et d'Oryx.

Voilà… c’est ça l’univers déjanté de Margaret Atwood… qui nous laisse de surcroit pantelant et en plein suspens à la fin du "Le Dernier Homme" - "Oryx et Crake" en anglais. Autant vous dire que je n’attends pas pour dévorer la suite : "Le temps du Déluge", attrapé à la médiathèque ce matin.
Je vous en reparlerais certainement…
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Pour ma part c'est toujours surprenant et instructif de lire un roman de Margaret Atwood.
J'ai mis un peu de temps à lire celui ci car c'est le tome 1 d'une trilogie et en ce moment je n'ai pas envie de lire une série.
Mais finalement je suis ravie de ma lecture . La construction est habile : on découvre Snowman, le dernier homme vivant sur la terre. Il est entouré de Crakers, des êtres étranges, naïfs, d'apparence humaine mais il les définit lui même comme non humains.
J'ai été captivée dès le début, envie de savoir ce qui s'était passé pour que l'humanité disparaisse de la surface de la terre : il ne reste plus qu'immeubles abandonnés et des hordes d'animaux sauvages en particulier des louchiens et des porcons.
Avant d'être Snowman, le personnage principal était Jimmy : il nous raconte son enfance avec Crake, le génie ; et plus tard sa rencontre avec Oryx…
De la science fiction comme j'aime : dépaysante et qui fait un peu peur mais pas trop….
Il me reste donc à lire le temps du déluge et Maddaddam …. Dire que je ne voulais pas commencer de série….
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Il y a quelques mois, si vous vous souvenez bien, je vous parlez de la servante écarlate de Margaret Atwood (http://bookncook.over-blog.com/2017/04/la-servante-ecarlate.html). Je vous disiez ô combien ce livre est fantastique et visionnaire...et bien j'ai récidivé, oui je l'admet! Tombée amoureuse de sa plume, de son imaginaire, de sa capacité à déceler les travers de ce monde et les mettre en lumière, je me suis laissé tenter par un autre de ses romans qui, non seulement m'a mise une claque, mais à la faculté de dévoiler une image du monde grandissant tel qu'il est et sera. Glaçant!

Snowman est seul, il pense être le dernier homme. Soufflé par une pandémie mortel, le monde tel que nous le connaissons n'existe plus. Snowman, lui, l'a connu et nous raconte. Mais Snowman n'est pas totalement seul...il est entouré d'humanoïdes, les Crakers, aussi beaux et gentils qu'on puisse imaginer. Modifiés, ces hommes et femmes sont des copies améliorés de ce à quoi nous ressemblons. le désir sexuel est supprimer afin d'éviter tout sentiment de jalousie, l'urine des hommes est naturellement dotée de propriété dissuasives pour les prédateurs sans oublier les ronronnements, comme arme de guérison dont ils sont affublés. Mais il semble qu'ils ne comprennent pas les différences physiques de Snowman, qu'ils vénèrent un certain Crake et une certaine Oryx... Cet homme seul révèle à l'aide de flash back sa vie d'avant mais ne se doute pas qu'il écrit son futur.

J'avoue qu'au début je ne comprenais rien mais pas de panique La servante écarlate m'a fait le même effet. Donc je me suis accrochée et il ne m'a fallu que très peu de temps avant que l'auteure ne pique ma curiosité. Qui est Snowman? Les Crakers et leur obsession de Crake et Oryx? Comment en est-on arrivé à ce stade de désolation? Car le monde n'est plus qu'un vaste silence sans Hommes. On croise par ci, par là des animaux étranges, croisements entre deux espèces comme les louchiens et les porcons. Les vivres manquent sauf pour les Crakers qui se nourrissent de végétation si bien que Snowman décide de partir en expédition malgré le danger. La route à prendre est le bon moment pour se rappeler celui qu'il était, celui qu'il est devenu.

Roman de science fiction, dystopie...on peut apposer différentes étiquettes au roman de Margaret Atwood mais pour moi il s'agit tout simplement d'un monde visionnaire. Visionnaire quand aux avancés technologiques et biologiques d'aujourd'hui qui feront le monde de demain, à travers les manipulations de masses et génétiques qui traduisent les dérives de l'Homme. J'ai ressenti dans cette plume, le fantasme de transposer notre humanité en créant des êtres supérieurs physiquement et intellectuellement. La question est de savoir pourquoi ne pas sauver notre propre espèce avant d'en créer une autre. Mais évidemment je ne peux en dire plus sans spoiler... L'égoïsme de l'être humain est à son paroxysme dans ce récit. Non seulement il s'agit d'un égoïsme défiant l'éthique mais aussi social puisque la population la plus pauvre se voit vivre en marge dans des "plébzones" alors que des privilégiés comme Jimmy "Snowman" dans des "compound". Fascinant, dérangeant mais surtout alarmiste il réuni beaucoup de thèmes cher à l'auteure.

En passant par l'écologie, l'environnement, l'espoir et le désespoir, la romancière éclaire une dimension effrayante d'une réalité: la solitude. Son protagoniste est seul, malgré l'interaction avec cette autre vie humaine, il ne peut communiquer sur ce qu'il a connu et n'y arrivait déjà pas avant la catastrophe. Même en ayant les toutes dernières technologies, les relations humaines n'ont jamais été aussi disparates. Et si nous en prenions le chemin?

Bref, un roman écrit avec passion, documentation, d'un regard acéré sur nos sociétés. Je ne peux m'empêcher de penser que Margaret Atwood à un don pour piquer la réalité, la détourner pour mieux la révéler. Un écrivain indispensable...tout comme une bonne salade de fruits accompagné d'un thé glacé à la pêche!


Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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J'ai déjà lu pas mal de livres de science-fiction, quelques livres d'anticipation dystopique qui nous montrent de façon effrayante notre monde tel qu'il sera demain si nous ne changeons pas nos habitudes destructrices de notre environnement.
Je trouve aussi comme les autres babeliotes qui ont mis leurs commentaires à ce récit qu'il y a des similitudes à «1984 » de G Orwell, au concept du « dernier homme » de Friedrich Nietzche dans « Ainsi parlait Zarathoustra ».
Personnellement je lui trouve des similitudes avec René Barjavel et en particulier son roman « le grand secret ».
Mais je pense que c'est parce que l'auteure nous fait du neuf avec de l'ancien - grosso modo.

D'abord, il y a cet être bizarre, Snowman, seul au milieu d'une tribu d'enfants naïfs et touchants, les Crakers et autour d'eux, une nature hostile, remplie d'animaux étranges et effrayants car modifiés génétiquement : en particuliers les louchiens (en anglais wolvogs : loup-chien - pourquoi ne pas dire chien-loup, cela existe !) et aussi les porcons (en anglais : pigoons - de pig cochon et sans doute raccoon : raton laveur). Snowman est seul, désespérément seul : il y a eu un désastre humanitaire qui a rayé les hommes de son environnement proche - peut-être que plus loin, dans d'autres terres ingrates, il y a une humanité mais pour l'heure, autour de lui, ce n'est que désolation. C'est assez glaçant et cela m'a donné l'envie d'en savoir plus et de voir jusqu'où il irait dans son désespoir. Bien sûr je n'ai pas lu la suite, ("l'Odyssée de Pénélope", je suppose car M Atwood a dans l'idée de faire une trilogie et il y aura certainement un troisième livre) et donc, à la fin des 394 pages, j'en reste sur ma faim : Snowman est aussi seul qu'au début mais un léger espoir apparaît : « une empreinte de pied humain sur le sable » ami ou ennemi ! Bien sûr cela le relie à un autre livre, une suite. Je me suis laissée aller à donner des indices, ce que je n'aime pas faire – je préfère laisser aux autres le plaisir de la découverte.
Bon je reviens à mon étude. Des flashbacks dans l'écriture m'ont permis de recomposer son passé, ce qui était arrivé à Snowman, du temps où il s'appelait encore Jimmy. La reconstitution de son passé est intéressante car Jimmy est issu d'une famille de scientifiques qui ont poussé trop loin leurs expérimentation dans le génie génétique! Et comme disait Rabelais, "science sans conscience n'est que ruine de l'âme". A force de faire des expériences pour obtenir plus, plus de rendement dans l'élevage de bêtes pour l'alimentation humaine dans les fermes BioIncs, ils font des animaux étranges tel le CoqOTops qui est un poulet très minimaliste avec beaucoup de parties consommables mais sans la capacité de se mouvoir... A force de faire des modification dans l'agriculture pour obtenir plus de rendements, par exemple sur les récoltes de baies de Cafésympa, il s'est avéré que des modifications malhabiles ont été la source de nuisances telles que page 231 : "Un :microbe amateur d'asphalte avait transformé plusieurs autoroutes en pistes sableuses. Toutes les artères majeures étaient en état d'alerte, et un cordon sanitaire avait été mis en place." Et j'en passe.
Comme le dit elle-même, l'auteure, son roman n'est pas un roman de science-fiction mais plutôt une fiction spéculative car il ne traite pas de "choses qui n'ont pas encore été inventées" ! Pour le coup, j'en reste baba : car les rasconses (rakunks en anglais) et les serprats (snats en anglais), j'espère qu'ils n'existent pas - ne serait-ce que dans un seul laboratoire au monde !!!
J'ai pourtant aimé livre ce livre et il m'a fortement imprégnée. Je le relirai plus tard avec autant de plaisir, je pense car il foisonne d'idées. Et il est très en relation avec ce qui ce passe actuellement et ce qui nous pend au nez. Y aura-t-il pour nous, pour l'espèce humaine un dernier espoir ! Un dernier couple pour que nous puissions continuer cette belle aventure qu'est la vie.
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Ce roman regroupe tout ce que j'aime : manipulations génétiques, post-apocalyptique, une plongée immédiate dans le monde d'après sans mise en situation préalable, ce qui permet à mon imagination de fonctionner à plein. Comme dans La Servante écarlate, l'auteure a cette capacité de nous faire adhérer d'emblée à l'univers qu'elle crée, pas le temps de se demander comment et pourquoi le monde en est arrivé là, c'est un fait, on l'accepte. Les explications sont ensuite distillées au compte-gouttes.
Le narrateur est un personnage très singulier, on sent bien qu'on doit le plaindre par certains côtés mais dans le même temps, il n'entraîne pas particulièrement la sympathie par ses paroles, ses pensées. Il n'est pas attachant et pourtant j'avais envie de connaître son histoire. L'auteure se balade aisément sur ce fil entre l'attirance et la répulsion pour le personnage.
La fin du roman me met dans une frustration complète, j'ai besoin de lire la suite ! Bien entendu, la situation actuelle fait que je vais devoir attendre quelques semaines ou mois...
Ce roman a d'ailleurs une résonance très particulière en ces temps de pandémie, certaines phrases sont vraiment troublantes. Et après avoir lu les détails de la vie de Snowman, le confinement actuel, avec tout notre confort moderne, nos moyens de communication, notre approvisionnement, ressemble au paradis sur terre. Faisons donc en sorte d'en obtenir les meilleurs résultats possibles sur le plan médical et d'en tirer le meilleur parti sur le plan humain.
Merci
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Une dystopie saisissante dont Margaret Atwood a le secret.
Le monde tel qu'on le connaît n'est plus. Snowman tente de survivre dans un milieu hostile. Il est seul et en danger. de nombreuses introspections nous permettent de mieux le connaitre et de savoir comment il en est arrivé là, dans cette solitude étourdissante.
Snowman se déshumanise progressivement.
Le premier tome de cette trilogie s'achève sur un cliffhanger désarmant et Atwood, résolue à déstabiliser son lecteur, ne compte pas nous donner toutes les clés dans le tome suivant. Elle mène le lecteur là où elle seule sait aller et attise notre curiosité jusqu'au bout.
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Brillant - Cynique - Dérangeant.

J'ai commencé ce roman, après avoir vu la critique de Links, et j'avoue que comme lui, je suis tombé en admiration pour cette dystopie aussi dérangeante que réaliste... et ça fiche une trouille bleue.

Pour commencer, ce livre est prenant, très. Habituellement, j'ai du mal à accrocher avec les livres narratifs, mais dans ce cas précis, ce ne fût pas un problème , au contraire.

Dés les premières lignes, nous sommes plonger dans un monde post apocalyptique, où Snowman, semble être le dernier homme sur terre. Je me suis attaché à cet homme, sans visage et sans âge, qui tente coûte que coûte de survivre.

Au fil des pages, les flash-backs prennent le pas sur le présent, rendant le récit addictif, avec cette seule question : mais comment en sommes-nous arriver là ? Car c'est la force de récit, son réalisme à outrance et la résonance du terrible, de l'odieux, qu'il a fait naître en moi.
J'ai été tétanisé par l'axe du récit sur la cause animal, car l'auteure pousse à son paroxysme les expériences de l'Homme.
J'ai été dérangé par les manipulations génétique, par ce monde où l'art est désuet, où la vie n'a que peu de valeur, où plus rien n'a d'importance et où on ne se pose plus la question du bien et du mal.
Quant à l'axe sur la pédophilie, il m'a traumatisé, tant il est aussi sordide que proche de la réalité.

L'affect est très présent dans ce livre, les personnages de Oryx et Crake m'ont époustouflés. Ils apportent au récit une dimension humaine aussi terrible que nécessaire.

Les mots ont aussi une place importante dans ce roman, ils dansent, ils mettent à mal, ils accompagnent le récit avec autant de poésie que de douleur.

La fin m'a laissé sans voix, et j'ai hâte de plonger dans la suite de cette trilogie, afin de voir où l'auteure va nous mener.

En bref, un livre qui m'a dérangé, et qui pose des questions dérangeantes mais pourtant nécessaire. Un livre à lire.

Belle lecture à tous.






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Jimmy, devenu "Snowman" à la suite d'un évènement catastrophique ayant détruit le reste de l'humanité, nous fait découvrir sa vie au quotidien dans un environnement défiguré et inhospitalier. En même temps, il se souvient de sa vie et décrit, pas à pas, comment nous en sommes arrivés là. Nous découvrons alors, fasciné et horrifié, ce futur dystopique un peu trop proche de notre monde imaginé par l'esprit génial (ou dérangé, selon les points de vue) de Margaret Atwood.

L'auteur jongle constamment entre le présent et le passé, mais le tout reste cohérent et assez facile à suivre. Les 3 personnages principaux, Jimmy, Oryx et Crake ("Oryx & Crake" est le nom de la version anglophone du livre) sont bien décrits, intéressants bien que moyennement attachants. Ce qui fait tout le sel de ce livre, ce sont les descriptions de la société, de son fonctionnement, du mode de vie des gens, de leurs attitudes, de l'évolution de la situation qui s'aggrave perceptiblement durant la relativement courte vie de Jimmy.

Le dernier homme n'est pas principalement à considérer comme une histoire et encore moins comme une aventure (vous serez déçu si c'est ce que vous cherchez). C'est également une réflexion sur le comportement de l'homme vis-à-vis de la morale, de la nature, des limites de ce qu'il peut faire pour améliorer son niveau de vie, des conséquences futures que ses actions auront. Pour autant, le ton de l'ouvrage n'est pas moralisateur, le constat glacial de la réalité brute de ce que Jimmy vit et remarque est suffisamment frappant pour avoir un impact sur le lecteur.

Le style d'écriture est accessible, jamais alambiqué, tacheté d'humour noir et de cynisme et de mon point de vue, très agréable est facile à lire. On déplorera quelques longueurs au début de l'ouvrage, mais passer les 100 premières pages, difficile de ne pas être happé entièrement par cette lecture.

Il s'agit du premier tome d'une trilogie. S'en suit " le temps du déluge " et " Maddaddam ". Malgré ma pile de livre à lire qui s'allonge plus vite que je ne peux bouquiner, vous pouvez être certain que je me procurerai les autres opus très prochainement. Certains mystères restent non résolu ou flous en fin de livre et j'espère trouver quelques réponses dans ces suites. Je me suis récemment trouvé une passion pour les dystopies, et celle-ci est l'une des meilleures que j'ai lue pour l'instant. Si vous affectionnez ce type d'ouvrage, c'est vraiment à essayer !
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Le hasard décidément ne doit pas exister : j'ai relu cet excellent roman d'anticipation durant le confinement. J'avais complètement oublié qu'un virus fabriqué y avait décimé l'humanité... Ceci étant, bien des thèmes sont abordés, l'eugénisme, les nantis et la plèbe, l'amour fou, le délire du pouvoir et de la puissance, la solitude, la fin d'un monde. Plus le style unique de Margaret Atwood qui ne manque pas d'humour dans les pires circonstances. On ne s'ennuie pas une seconde. Et quelle imagination !
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