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Critique de KrisPy


J'ai plongé avec délice dans « le temps du déluge », second volet de la trilogie de Margaret Atwood, débutée avec « le dernier homme », et qui s'achèvera avec « Maddaddam ». Il paraît que l'on peut très bien commencer par "Le temps du déluge", mais qu'il est préférable de démarrer par "Le dernier homme" , ce que j'ai fait.
Et je ne le regrette pas. Atwood connaît son affaire… Elle manie joliment l'intrigue. Mais la chronologie respectée dans cet ordre est préférable pour bien appréhender toute l'ampleur de cette somptueuse saga.
Tout a commencé quand Crake a décidé de supprimer les humains de la surface de la Terre – voir le dernier homme- via une pilule que tout le monde s'est empressé d'avaler : JouissPlus, pour jouir mieux, pour jouir plus, et en prime rajeunir ! Mais attention, l'abus de ce produit peut couper le pénis des hommes en deux…)
Situé dans un futur proche, le dernier homme nous invitait à découvrir comment vivaient la classe dite supérieure, comment était la vie de tous les jours dans les "Compounds", ces quartiers pour riches ultra-surveillés, ultra-connectés, ultra-propres, ultra-sécuritaires… On y suivait Crake et Jimmy, deux jeunes garçons doués et intelligents, qui allaient à la même école. On les voyait grandir, évoluer, et Crake devenait ce très important créateur-décideur à la tête d'une « Corps » et Jimmy, jouant le rôle du cancre, devenait ce séducteur manipulateur un peu paumé. Tout cela s'achevait par la fin du monde… Seul Jimmy et les créatures créées par Crake semblaient s'en être sorti. (voir ma critique éventuellement.)
Dans le dernier déluge, on va faire la connaissance de Toby, Ren, Amanda, Zeb, Adam Premier, autant de personnages vivants dans les "Plèbezones", ces quartiers non-sécurisés, insalubres, dangereux, ou simplement pauvres, car c'est un monde qui ressemble beaucoup au notre que nous dépeint Margaret Atwood, c'est plus que ça, c'est une projection de ce qui est en train de se passer et qui arrivera inéluctablement si on ne se réveille pas…
Un monde où les jeunes filles, certaines encore mineures, travaillent comme prostituées, transformées en lézards, en serpents, ou en oiseau, couvertes d'une seconde peau à écailles ou à plumes. Un monde où les Jardiniers de Dieu, ces éco-warriors qui se battent pour que le respect de la nature ne disparaisse pas totalement, et que la nature elle-même ne soit plus uniquement le terrain de jeu et d'expérimentation des lobbies industriels. Mais n'est-il déjà pas trop tard… ?
Et dans ce monde déglingué - parfaitement scindé en deux classes distinctes, les riches et les pauvres, habitant respectivement les compounds et les plèbezones - on va faire la connaissance de Toby, traquée par un maquereau hyper-violent, elle va rejoindre le groupe des Jardiniers ; de Ren, fille d'une riche femme de scientifique qui a fui un compounds pour suivre Zeb, son amant, et rejoindre le groupe des Jardiniers de Dieu ; d'Amanda, jeune fille libre et autonome qui débarque un jour chez les Jardiniers et devient la meilleure amie de Ren ; et de Zeb, et d'Adam 1er , des hommes d'importance chez les Jardiniers, le premier est l'homme à tout faire, le bras droit du second, un démerdard qui se sort de toutes les situations ; le second, Adam 1er, est le fondateur du mouvement Les Jardiniers de Dieu, et il est le référent, le chef non officiel de cette étrange congrégation.
Il a créé une sorte de religion axée sur la sauvegarde de la nature. Les préceptes en sont relativement simples et pleins de bon sens : respecter la nature sous toutes ses formes, ne jamais tuer ni consommer d'animaux d'aucune sorte, ne pas gaspiller, recycler, et cela vaut pour tout, l'eau, la nourriture, les humains… Les Jardiniers se sont installés sur les toits des immeubles à l'abandon, recréant un immense jardin totalement viable et autonome. Ils apprennent les uns des autres, se transmettent les savoirs, cultivent des fruits et légumes, soignent avec des plantes et des insectes, ils possèdent des ruches également. Zeb enseigne aussi aux plus jeunes – dont Ren et Amanda - l'art de la guérilla en milieu urbain…
Puis un jour, après moult péripéties pour les uns et les autres, l'épidémie commence… La fameuse épidémie orchestrée par Crake (voir le Dernier Homme). le chaos final s'empare du monde. Qu'adviendra-t-il des survivants ?
La suite dans « Maddaddam »…
J'ai tenté de faire un bref résumé de ce livre si dense… J'espère ne pas avoir été trop énigmatique, ou à l'inverse, ne pas en avoir trop dit... Il est très dur de rendre l'impression que font les histoires de Margaret Atwood sans vouloir entrer trop dans les détails, car son style en regorge, de détails, qui n'en sont pas vraiment au final, car chaque élément est là pour une bonne raison, nourrir les personnages et l'intrigue, ajouter des couleurs à l'histoire qui se dessine sous nos yeux, éclairer notre compréhension. de fait, malgré ce foisonnement d'informations, le récit se déroule limpide, lumineux, et les rhizomes de celle-ci se mêlent à la perfection à ceux de l'histoire précédente et parallèle du Dernier Homme.
Je dévorerais déjà la suite si je ne m'étais pas trompée de livre à la médiathèque… ^^
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