Bellas mariposas

Original, ce roman l'est par sa taille : 86 pages en tout et pour tout. Original, il l'est aussi par la forme choisie par l'auteur : de très brefs paragraphes sans ponctuation au style direct mais aussi plein d'humour et de légèreté, un peu comme on imagine les pensée et les idées qui nous traversent l'esprit sans ordre et à la suite les unes des autres. Comme bien souvent, l'écrivain sarde décédé tragiquement à 42 ans, met en scène le petit peuple et les marginaux de son île natale. A travers le regard lucide et acéré de deux gamines délurées, l'auteur raconte les rivalités meurtrières, les fanfaronnades des mecs, les lâchetés, l'adultère et la prostitution qui constituent le quotidien de la vie d'un quartier populaire de Cagliari sans que toutes ses bassesses et autres ignominies de l'âme humaine n'affecte une seul minute la légèreté et la joie de vivre des deux fillettes au cours d'une journée d'été tout à fait ordinaire.

Alors c'est assez difficile de rentrer dedans : un long monologue sans ponctuation, une longue phrase. C'est cependant intéressant, une jeune fille raconte son histoire dans un immeuble de Casteddu, quartier du nord de Cagliari (publié en 1996, bien avant "L'amie prodigieuse". .ou Erri de luca "Le jour avant le bonheur" ou Montedidio, par un auteur mort jeune) son amie ses frères et soeurs ses parents et voisins tous y passent avec une langue rude et précise...et parfumée. J'aime bien....