Un roman de fiction-historique très bien écrit avec une histoire haletante! Les héros sont très attachants. La révolution est en marche!!!!!
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- Où c'est que vous allez comme ça ? s'enquit Francin quand ils traversèrent la place du village.
- On va plaider au comte pour libérer Pierrefendre.
- Je vais avec vous ! On va voir si on n'est pas solidaires du mouvement de Paris contre les nobles ! Nous aussi on va faire tomber notre bastille pour libérer notre prisonnier !
- Vive Francin !
Et passant par le puits la petite troupe attira l'attention du jeune Lebranchu :
- Eh qu'est-ce qui se passe, les hommes ?
- Viens avec nous, mon petit gars, on va prendre d'assaut les prisons du comte !
- Alors je prends ma fourche, hein, parce qu'il paraît que tous les aristocrates du pays ils ont engagé des mercenaires et des brigands pour piller les villages en représailles à la Bastille. Ils ont peur, ils veulent prévenir les révoltes.
- Tu fais bien de le dire, jeunot, on va s'outiller bien comme il faut en passant !
Ainsi la compagnie turbulente atteignit l'orée du village où entrait le vieux Cornusse avec son panier rempli d'herbes :
- Bon d'là bounde d'bestiaux, là voù qu'z'allez à bailler coum des abreuvagés ?
- On va défendre le village contre les mercenaires des Caussevent ! Rentre à l'abri, Cornusse, on sait pas comment ça peut finir !
- Ay donc ! J'ai acouté dire de c'tes débesilleurs et faut s'déminfier d'çou-là ! Allez les houmes, les Caussevint y sont ben capab', faut vouèr coum y avont fait au charcois d'Linot !
- T'as raison, faut venger ça, Cornusse !
Enfin la petite armée s'étant nourrie au cours de sa marche de paysans rancuniers armés de faux et de fourches, Angèle qui marchait sur le chemin s'horrifia :
- Mais qu'est-ce que vous faites, malheureux ?!
- On va massacrer les Caussevent !
Uriel avait du mal à respirer.
- T'es tout cramoisi ; avertit placidement Lucien. Tu devrais recommencer à inspirer sinon tu vas étouffer et on a besoin de toi pour pas se faire massacrer demain matin.
Alors le forgeron se leva d'un bond et tempêta malgré l'ennemi tout proche :
- Mais foutre diable qu'est-ce que j'en ai à faire de ta réserve de poudre, tête de chou !! Tu es en train de dire que Jeanne, ma Jeanne, est en ce moment errante, toute seule sur les chemins on ne sait où, au milieu des soldats déserteurs, des prêtres réfractaires, des coupe-jarrets, des espions étrangers, des aristocrates émigrés, des ivrognes chasse-coquins, des mercenaires, des paysans qu'ont trucidé leurs nobles à coups de fourche, des Pouillard corrompus et des filles à chaude-pisse ?!! Que ma Jeanne est à la merci du premier assassin, du premier voleur, du premier abruti, que dis-je du premier joli-cœur venu ?!
Sa fureur intimida Cortaise, qui se rattrapa tout bas en blêmissant d'alarmer les deux guetteurs :
- Ah oui mais t'inquiète pas, Colonel, ça je suis absolument sûr, tu peux être tranquille, y a pas de jolis-cœurs là où elle est, c'est... pfff ! Ils sont tous dans ton régiment !