Instruire, prêcher, commenter l'Évangile, en laisser la trace plus profonde dans les âmes, le faire arriver au coeur et à la mémoire par les yeux, ce fut donc le but de notre symbolisme, à nous chrétiens, mais avec ce caractère de plus, que n'eut jamais assez le symbolisme antique, d'une tendance non interrompue à séparer l'homme de la terre, à spiritualiser la partie matérielle de son être et à l'élever par de continuels désirs vers le ciel, où sont toutes ses espérances. Telle fut la cause de sa naissance , de sa vie, de ses progrès; c'est l'explication de toute notre iconographie sacrée, dans laquelle il faut bien se garder, nous nous hâtons de le dire et nous comptons le prouver, de voir en rien le caprice des imaginations artistiques, la fantaisie de travailleurs satiriques ou facétieux, non plus que l'inintelligente profusion d'éléments inutiles ou muets, pris au hasard et accolés sans discernement aux façades ou aux corniches intérieures de nos églises.
C'est la merveilleuse histoire de ce symbolisme nouveau qu'il nous faut tracer par un rapide aperçu avant de passer au développement des principes qu'il adopta et des théories qui l'animèrent. Remontons donc en peu de mots aux causes du symbolisme chrétien; parcourons ses phases consécutives ; voyons quelles lois il a suivies dans son application à l'art catholique depuis ses premières manifestations jusqu'à uous.