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Critique de PAGENOIREblog


Aujourd'hui, je vais m'attaquer au poème épique d'Agrippa d'Aubigné, Les Tragiques, un texte difficile, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, la langue est ancienne, et certaines tournures de phrase laisse perplexe ; les multiples références historiques peuvent empêcher la compréhension des vers, et amènent constamment à se référer aux notes, ou (honteusement) à Wikipédia ; enfin, l'état d'esprit de l'homme de la Renaissance (dans sa conception du monde, de ses relations, etc) n'est pas pleinement entendable pour le lecteur du XXIe siècle. Pour autant, il serait vraiment dommage de se priver de la lecture des Tragiques, oeuvre de témoignage engagée prenant la forme, comme je te l'ai dit, d'un poème épique long, très long (et pourtant la prosodie des vers est on point), narrant les déchirements religieux dont l'auteur a été témoin, et même acteur.

Bref, ne tardons pas à débuter. Comme d'habitude dans Relis tes classiques avec moi,

POURQUOI LIRE LES TRAGIQUES ?

1. POUR AGRIPPA D'AUBIGNÉ, DONT LA VIE EST ABSOLUMENT FASCINANTE.

Agrippa d'Aubigné est connu comme poète, mais il est avant tout un soldat qui a été particulièrement actif dans les guerres de religion qui ont secoué la France de la deuxième moitié du 16e siècle (mais si, tu te rappelles de l'emblématique massacre de la Saint Barthélémy). À l'origine des guerres : un différend d'ordre religieux qui dégénère en ambition politique. Deux confessions se battent : catholique et réformée (protestant, quoi). Deux camps politiques s'entretuent : celui du roi de France catholique et le parti huguenot (protestant, donc) réuni autour d'Henri de Navarre (ou Henri IV, comme tu veux). Un même peuple s'entretue pour défendre ses croyances respectives, et c'est au nom de Dieu et/ou de son roi qu'on massacre.

D'Aubigné justifie ses propres actes de violence :

« le doigt de Dieu me leve, et l'ame encore vive
M'anime à guerroyer la puante Ninive… »

(VI, v. 138-139)

La puante Ninive, c'est Rome et, par extension, les catholiques qui la servent. Mais bon, c'est le doigt de Dieu qui le veut ! Passons.

Fils de gentilhomme calviniste (je ne l'ai pas précisé avant mais tu l'as compris, il est protestant), il a également reçu une très bonne éducation qui fait de lui, en plus d'un homme d'épée, un humaniste, dont les enseignements n'ont rien à envier à ceux de Gargantua. On dit qu'à 7 ans, il traduisait le Criton (je ne l'ai même pas lu !). Il connaît le latin, le grec, l'hébreu… Et s'intéresse aux Lettres. Coup sur coup, il publie en 1616 et 1617 Les Tragiques, le premier livre de l'Histoire Universelle et les Aventures du Baron de Foeneste, faisant de lui une figure emblématique de la littérature, étudiée dans tous les lycées de France et de Navarre (même si cela n'a pas toujours été le cas).

Ami proche d'Henri IV, il demeure tout de même un ami très critique, surtout quand ce dernier se convertit au catholicisme. le 27 décembre 1594, après une tentative manquée d'assassinat où la lèvre du roi est fendue, il lui prédit : « Sire, vous n'avez encore renoncé Dieu que des lèvres, il s'est contenté de les percer ; mais quand vous le renoncerez de coeur, alors il vous percera le coeur. ». Quinze ans plus tard, la prophétie se réalise.

Pour résumer, Agrippa parlait couramment des langues mortes, savait se battre, répondait à son roi et écrivait de la poésie à ses heures perdues. Ça ne te donne pas envie de lire ce qu'il a écrit ?

(...)
Si tu veux lire la suite, n'hésite pas à la lire sur mon blog ! ()ien juste en bas)
Lien : https://www.pagenoireblog.co..
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