Douche écossaise

Attention, si vous lisez ce petit livre rouge (rien à voir avec LE fameux, hein...) dans un endroit public, ne vous étonnez pas d'attirer les regards curieux ou inquiets (pour votre santé mentale) de ceux qui vous observeront en train de rigoler tout seul. Selon que vous ayez déjà pratiqué la randonnée (ou toute autre activité d'ailleurs) en groupe, ou envisagiez simplement de le faire, vous ne rirez pas tout à fait de la même couleur... Mais l'important, c'est de rire. Peu importe la couleur.

L'auteur exerce la merveilleuse profession d'accompagnateur en montagne, activité qui lui procure une matière semble-t-il extrêmement riche pour que cette "Douche écossaise !" soit déjà son cinquième opus dans lequel il met en scène Jacques, son double littéraire. Spécialiste de la randonnée, de la montagne et de la gestion des égos qui constituent les petits groupes réduits à cohabiter pendant quelques jours. Au titre, on devine que l'épopée de 130 kilomètres sur la West Highland way, de Glasgow à Fort Williams sera certainement arrosée. En faisant connaissance dans les premières pages avec les huit protagonistes de l'aventure, on se doute qu'il y aura de l'animation. Et ceux qui ont déjà vécu l'expérience du "petit groupe" commencent à glousser sous cape au rythme des souvenirs qui remontent. On a les deux copines obsédées par la nature, le bio et l'homéopathie, la chieuse (il y en a toujours une...), l'extra-terrestre (celui qui est toujours dans la lune et qu'on oublie partout), le brave type qui s'est fait refourguer le séjour par son patron qui n'aime pas la randonnée, le représentant en vins qui décide de passer à l'étude du Whisky ou encore la petite bourgeoise B.C.B.G qui vient prendre sa dose d'encanaillement pour l'année...

Bref, tous les ingrédients sont réunis pour un séjour inoubliable entre averses et magnifiques ciels, traversées sur des mers démontées, dégustations des spécialités locales (ah, le Haggis... mon estomac s'en est souvenu à peine les lettres du mot arrivées au cerveau), découverte de la faune des Highlands... Sans oublier les comportements pas toujours très clean des touristes en goguette (la scène du "passage way"...) ou les incompatibilités culturelles (prenez un douanier, mettez le face à un camembert...). On rit, mais on voyage aussi et on les envie nos amis lorsqu'ils cheminent entourés de cerfs et de biches ou profitent, grâce à une trouée magique de lumière, d'un panorama à couper le souffle, en haut du Ben Nevis.

Le plaisir de la lecture tient justement au fait que l'auteur n'occulte aucun côté de cette aventure collective qui parvient à réunir en de rares instants de communion face à la beauté de la nature des individus que tout sépare. Et pour lesquels il éprouve une indéniable tendresse.

Ravie d'avoir découvert cette collection des Editions Guérin, au Salon du Livre, au milieu des beaux livres sur la montagne et l'alpinisme, ces petits volumes plein d'humour sont un régal. Sans oublier les superbes illustrations d'Antoine Chastagnier !
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..

"Le voyage en Écosse comblera les attentes des lecteurs de Jean Marc Aubry". Voilà ce que l'on peut lire en 4ème page de couv.
Sans doute eux... oui. Moi, bof. C'est le premier livre que je lis de lui. Je ne suis donc pas très convaincu.
Pourtant l'idée de partir avec Jacques, l'accompagnateur, à travers une merveilleuse rando au travers des Highlands Écossais me branchait bien :
départ Glasgow, puis parcours le long du Loch Lomond et enfin Fort Williams. En regardant des photos sur le net, on peut être époustouflé.
En fait, dans le livre, on se retrouve non pas au milieu des paysages mais au milieu des gens dont le trait a été tiré à l'extrême, dont l'humour potache me laisse à peine esquisser un rictus.
Mais bon, Aubry a ses fans. Je le laisse donc auprès de ses adeptes.