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Perséphone 2014 est un livre bien singulier. Il m'a intrigué par son style et son sujet bien que j'ai été confuse sur le récit, assez décontenançant. Pour ceux qui ne connaissent pas le mythe de Perséphone, le voici : Perséphone, dite Koré, est la fille de Déméter, déesse des moissons et de Zeus, roi des dieux, chérie par sa mère. Mais alors qu'elle cueillait des fleurs avec ses amies, Hadés, dieu des Enfers, surgit de la terre et l'enlève pour en faire son épouse (comme c'est romantique...). Sa mère la recherche pendant longtemps et ira jusqu'à mettre en péril la terre, refusant d'exercer son rôle, obligeant Zeus à rappeler Hadés de rendre Perséphone. Sauf qu'elle a mangé une graine de grenade que celui-ci lui a offert et du coup, ne peut plus sortir des Enfers. Mais grâce à un compromis, elle ira rendre visite à sa mère six mois à la surface et restera avec son époux les six derniers mois, formant les saisons que nous connaissons tous. Bon le mythe est dit, et est au centre du roman. L'auteure aborde à la fois ce récit légendaire et sa vie de femme et d'écrivain autour de ce sujet. Dans une écriture très particulière, marqué par la poésie (d'autant plus que c'est un poème qui ouvre le roman), Aubry relate le mythe, du début jusqu'à la fin. Mais elle en profite pour aborder les thèmes entourant la légende, des thèmes intemporels et tournant autour de la féminité : l'amour maternel, les relations amoureuses, la beauté mais aussi la stérilité, le viol, la maîtrise du corps, ect. Les moments autobiographiques s'entrelacent avec ceux mythiques et hors du temps mais souvent, on ne voit pas la frontière et il est difficile après de distinguer. Un de mes passages préférés est la description poétique de la Fresque de Vergina, une fresque connue sur l'enlèvement de Perséphone, si bien que j'ai cru le voir vivre. C'est un texte assez complexe, à relire plusieurs fois et les lecteurs non téméraire peuvent effectivement être découragés à le poursuivre. Moi-même, il m'était difficile d'avancer tant malgré le texte envoûtant, l'étrangeté était tel... Plus proche d'un poème qu'un roman, un texte intéressant sur un mythe grec, au style magnifique et à suivre. En tout cas, j'espère qu'il sera plus lu parce qu'il m'a l'air méconnu autour de moi. + Lire la suite |
Sylvia Plath (1932-1963), la vie comme un mauvais rêve (Toute une vie / France Culture). Diffusion sur France Culture le 26 février 2022. Un documentaire de Pauline Chanu, réalisé par Annabelle Brouard. Prise de son : Marc Garvenes et Tahar Boukhlifa. Mixage : Philip Merscher. Archives Ina : Sophie Henocq. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque de Radio France. Photographie : Sylvia Plath en 1954. Granger-Bridgeman Images. Sylvia Plath, née le 27 octobre 1932 à Jamaica Plain, dans la banlieue de Boston, et morte le 11 février 1963 à Primrose Hill (Londres), est une écrivaine et poétesse américaine, autrice de poèmes, d'un roman, de nouvelles, de livres pour enfants et d'essais. Si elle est surtout connue de façon internationale pour sa poésie, elle tire également sa notoriété de "The Bell Jar" (en français, "La Cloche de détresse"), roman d'inspiration autobiographique qui décrit en détail les circonstances de sa première dépression, au début de sa vie d'adulte. Sa vie, son œuvre et son esthétique poétique et littéraire sont le sujet de milliers d'études dans le monde entier. Elle publie son premier recueil de poèmes, "The Colossus", en Angleterre en 1960. Depuis son suicide en 1963, Sylvia Plath est devenue une figure emblématique dans les pays anglophones, les féministes voyant dans son œuvre l'archétype du « génie féminin écrasé par une société dominée par les hommes », les autres voyant en elle une icône dont la poésie, en grande partie publiée après sa mort, fascine comme la bouleversante chronique d'un suicide annoncé.
Invitées :
Valérie Rouzeau, traductrice et poétesse, autrice de "Sylvia Plath, un galop infatigable" (Jean-Marc Place, 2003). Traductrice pour les ouvrages de Sylvia Plath "La Traversée" dans "Arbres d'hiver" (Poésie/Gallimard, 1999), "Ariel" (Gallimard, 2009). Traductrice de Ted Hughes, "Poèmes (1957-1994)" avec Jacques Darras (Gallimard, 2009)
Sylvie Doizelet, romancière, autrice notamment de "La Terre des morts est lointaine" (collection "L’un et l’autre", Gallimard, 1996). Elle a traduit le recueil de Ted Hugues, "Birthday Letters" (Gallimard, coll. Poésie, 2015) adressé à Sylvia Plath. Elle a également préfacé "Sylvia Plath, Arbres d'hiver précédé de La traversée", traduction de Françoise Morvan et Valérie Rouzeau (Gallimard, coll. Poésie, 1999)
Claire Fercak, romancière, autrice notamment de "Rideau de verre" (Verticales, 2007) et plus récemment "Ce qui est nommé reste en vie" (Verticales, 2020) et "Après la foudre" (Arthaud, 2021)
Gwenaëlle Aubry, romancière, philosophe, autrice notamment de "Lazare mon amour" (L’iconoclaste, 2016), "Perséphone 2014" (Mercure de France, 2016) et plus récemment "Saint-Phalle : monter en enfance" (Stock, 2021)
Sonia Wieder-Atherton, violoncelliste. Elle a notamment conçu le spectacle "Danses nocturnes", avec Charlotte Rampling, où se rencontrent les œuvres de Benjamin Britten et de Sylvia Plath
Un très grand merci au Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir (28 place St Georges, Paris 9ème) pour nous avoir permis d’utiliser des extraits de Letters home, film réalisé par Chantal Akerman en 1984, à Sonia Wieder-Atherton et Charlotte Rampling pour l’extrait de "Danses nocturnes", spectacle conçu en 2013.
Lecture des textes et poèmes (extraits) par Odja Llorca.
Archives :
Extraits de "Sylvia Plath – The Spoken Word" (Label British Library, 2010)
Interview de Sylvia Plath par Peter Orr pour la BBC (1962)
Interview de Sylvia Plath et Ted Hughes pour la BBC dans l’émission "Poets in partnership" (18.01.1961)
Lecture des poèmes du recueil "Ariel" par Sylvia Plath
"Danses nocturnes", Sonia Wieder-Atherton et Chalotte Rampling, poèmes de Sylvia Plath et musique de Benjamin Britten
Musique : "Overturn" d'Alexandra Stréliski (album "Inscape")
Sources : France Culture et Wikipédia