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EAN : 9782715242258
120 pages
Le Mercure de France (01/01/2016)
3.43/5   7 notes
Résumé :
...Perséphone, Fée Personne. Tu nommes pour moi la faille et l'élan, le massacre et le sacre, la vérité muette et les mots qui la scandent, le désir d'être matière et la forme à trouver. Tu condenses les corps que j'ai aimés et l'espace glacé qui les sépare. Les livres s'écrivent entre les corps. Ils naissent des révolutions fragiles qui bouleversent la chair et défont l'ordre des mots, de ces précaires mondes à l'envers. Je n'écris pas à la place de la vie. Et pas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Perséphone 2014 est un livre bien singulier. Il m'a intrigué par son style et son sujet bien que j'ai été confuse sur le récit, assez décontenançant.
Pour ceux qui ne connaissent pas le mythe de Perséphone, le voici : Perséphone, dite Koré, est la fille de Déméter, déesse des moissons et de Zeus, roi des dieux, chérie par sa mère. Mais alors qu'elle cueillait des fleurs avec ses amies, Hadés, dieu des Enfers, surgit de la terre et l'enlève pour en faire son épouse (comme c'est romantique...). Sa mère la recherche pendant longtemps et ira jusqu'à mettre en péril la terre, refusant d'exercer son rôle, obligeant Zeus à rappeler Hadés de rendre Perséphone. Sauf qu'elle a mangé une graine de grenade que celui-ci lui a offert et du coup, ne peut plus sortir des Enfers. Mais grâce à un compromis, elle ira rendre visite à sa mère six mois à la surface et restera avec son époux les six derniers mois, formant les saisons que nous connaissons tous.
Bon le mythe est dit, et est au centre du roman. L'auteure aborde à la fois ce récit légendaire et sa vie de femme et d'écrivain autour de ce sujet. Dans une écriture très particulière, marqué par la poésie (d'autant plus que c'est un poème qui ouvre le roman), Aubry relate le mythe, du début jusqu'à la fin. Mais elle en profite pour aborder les thèmes entourant la légende, des thèmes intemporels et tournant autour de la féminité : l'amour maternel, les relations amoureuses, la beauté mais aussi la stérilité, le viol, la maîtrise du corps, ect.
Les moments autobiographiques s'entrelacent avec ceux mythiques et hors du temps mais souvent, on ne voit pas la frontière et il est difficile après de distinguer.
Un de mes passages préférés est la description poétique de la Fresque de Vergina, une fresque connue sur l'enlèvement de Perséphone, si bien que j'ai cru le voir vivre.
C'est un texte assez complexe, à relire plusieurs fois et les lecteurs non téméraire peuvent effectivement être découragés à le poursuivre. Moi-même, il m'était difficile d'avancer tant malgré le texte envoûtant, l'étrangeté était tel...
Plus proche d'un poème qu'un roman, un texte intéressant sur un mythe grec, au style magnifique et à suivre. En tout cas, j'espère qu'il sera plus lu parce qu'il m'a l'air méconnu autour de moi.
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Le mythe de Perséphone relu et transformé d'une manière incroyablement personnelle, poétique et rusée.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/08/25/note-de-lecture-persephone-2014-gwenaelle-aubry/

Sept ans après « Personne », en ayant proposé entretemps le magnifique « Partages », ainsi que son propre hommage à Sylvia Plath, « Lazare mon amour », Gwenaëlle Aubry revisitait pour nous un mythe bien particulier, sous une forme personnelle et poétique, avec ce « Perséphone 2014 », publié en 2016 au Mercure de France.

Si Yoko Tawada (« Opium pour Ovide », 2000) et Nina McLaughlin (« Sirène, debout – Ovide rechanté », 2019, dont on vous parlera prochainement sur ce blog) ont démontré avec un éclat particulier comment certaines métamorphoses conservent leur parfaite actualité intemporelle, ce sont jusqu'ici pour nous Mélanie FaziTrois pépins du fruit des morts », 2003) et Jeff NoonPollen », 1995, dont on vous parlera aussi prochainement sur ce blog) qui avaient su le mieux saisir les facettes les plus intimes, les plus abruptes et néanmoins les plus profondément politiques du mythe de l'adolescente arrachée à sa mère pour aller épouser le souverain des Enfers.

Dans un entretien passionnant et émouvant, réalisé à l'époque avec la grande librairie bordelaise Mollat (à écouter et regarder ici), l'autrice se confiait sur l'importance qu'avait eue et qu'avait toujours pour elle ce mythe spécifique. Pour trouver le chemin personnel de réécriture, de palimpseste et de codage d'une histoire qu'elle avait commencé à travailler dès ses 18 ans et jusqu'à ses 23 ans, d'une histoire qui a irrigué quasiment l'ensemble de ses romans jusqu'à celui-ci, sous une forme ou une autre, d'une histoire où partir, quitter et fuir sont les maîtres-mots initiaux, elle a su mobiliser un impressionnant tissu filigrané d'adolescences simultanément joueuses et volées, dans lesquelles rôderont longtemps un ça et un surmoi freudiens, rendus humains et volatils. Pour un mythe qui « lie de la manière la plus serrée le désir, la jouissance et la mort », pour un mythe, certes, du rapt amoureux mais surtout de la « circulation entre terre et enfer », des « saisons en enfer et des tentatives de retour », il fallait en effet une proposition aussi belle et aussi audacieuse.

Même si, dans « Personne » ou dans « Partages », l'écriture de Gwenaëlle Aubry s'était montrée diablement minutieuse et évocatrice, on ne s'attendait pas nécessairement ici, de prime abord, à un tel jaillissement de poésie en action. C'est que, comme l'autrice l'expliquait avec retenue et émotion dans l'entretien cité ci-dessus, il s'agissait bien d'écrire pour la voix (et l'on pensera inévitablement à un autre détournement mythique et poétique, celui de Maria Efstathiadi et de son « Hôtel Rouge »), de trouver une « langue-matière » capable de décaper le mythe, de retrouver autant que possible « la chair derrière le savoir et l'érudition ». En jouant avec une folle justesse de l'alternance entre prose et poésie, et des ruptures malignes du rythme qu'elle crée, l'autrice illustre dans l'intrication même des mots et des phrases à quel point ce mythe-là, proprement travaillé, peut « tout absorber et tout déformer ».

De la phrase de William Butler Yeats si décisivement placée en exergue de ce roman décidément inclassable (« J'ai souvent eu l'idée qu'il existe pour chaque homme un mythe qui, si nous le connaissions, nous permettrait de comprendre tout ce qu'il a fait et pensé. »), Gwenaëlle Aubry nous offre une éclatante démonstration poétique.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Se forger une vie à partir d'un mythe séminal, semer dans son adolescence la graine de Perséphone, et ce non pas à la surface du corps-mère de Déméter, mais bien dans l'Antiterre inférieure où la grenade s'ouvre en plein déhiscence, exhibant ses graines rouges et pulpeuses, telle est la perspective de Perséphone 2014 : rendre compte de la fatalité mythologique acceptée dès le plus jeune âge comme un amor fati, un destin auquel s'identifier et qui traverse la vie comme une flèche, avec bonheur, avec malheur, un devenir Perséphone-Korê accepté jusqu'au bout, jusqu'aux enfers.

Pas de récit dans cette centaine de pages publiées au Mercure de France, dans une liberté d'écriture où l'intime et l'érudit, le poétique et le prosaïque, le singulier et le mythique tendent à se croiser. Se croiser ? Ou se freiner ? Chocs ou enlacement ? Ce n'est pas si simple.

C'est que Gwenaëlle Aubry se prête à un exercice difficile. En se vouant à Perséphone, elle se voue à rejouer les fameux mystères d'Eleusis, dont le secret fut préservé jusqu'à nous. Ce mystère et ce secret pèse à mon sens sur la vibration qui peut émaner de ce livre qui joue à plein sur la confession sans jamais réussir à rien nous dire, bâillonnée (kinbaku accepté), empêchée par l'objet même de sa passion.

Ce faisant nous sommes toujours à l'orée de l'expérience intérieure qui pourrait nous émouvoir.

S'affronter au mythe est s'affronter à la démesure tragique de l'intelligence et de la vie. Faut-il souligner combien de créateurs se sont affrontés à la « machine infernale » et ont su transmuer cette défaite en une sublimation ? Pour la confession, c'est Leiris qui a su dans son Âge d'homme montrer l'ombre et la lumière de ces images mythiques, idéales, absolues et ambigües. Gwenaëlle Aubry se rattache à cette ligne, en mettant en exergue ces quelques lignes de Yeats :

"J'ai souvent eu l'idée qu'il existe pour chaque homme un mythe qui, si nous le connaissions, nous permettrait de comprendre tout ce qu'il a fait et pensé."

rapt-persephone-Bernin
Rapt de Perséphone par le Bernin (Villa Borghèse) – Crédit Photo

Mais c'est bien chez Leiris qu'on trouve la plus grande proximité, car c'est bien pour explorer le monde bizarre du désir que le mythe est ici convoqué. de Perséphone, l'auteur garde uniquement l'ouverture, le rapt. Cet arrachement est tout pour l'auteur. le ravissement de la korê (jeune fille), l'abandon, la dépense et la destruction dans l'érotisme est pour elle l'essentiel, ce qui, dans son existence, fait sens, ce qui recouvre, incarne toute la puissance de ce qu'elle a vécu.

Bien sûr dans tous ces motifs on lit en sous-main toutes les lectures littéraires qui sous-tendent ce qui pourtant se présente comme le plus confidentiel. C'est d'ailleurs l'objet du dernier encart du livre qui précise ses dettes et hommages :

On retrouve dans ce texte des traces de :
Georges Bataille, Günther Zuntz, David Bowie, Radiohead, Tiqqun, Søren Kierkegaard, Lou Reed, André Breton, l'Hymne homérique à Déméter, Sylvia Plath, Héraclite, Ovide, Marguerite Duras, Plotin, Homère, Arthur Rimbaud, Antonin Artaud, Iggy Pop, Henry Purcell/Klaus Nomi, Pascal Quignard, Walter Benjamin, Henri Michaux, Michel Leiris, Aristide.

C'est la liste des citations présentes, mais aussi des idées qui parcourent le livre. Et c'est aussi sa limite, car chacun de ces auteurs ont su déjà puissamment délivrer leur approche singulière du mythe, ou bien une pensée plus complexe par rapports aux événements évoqués dans le texte.

La rhapsodie de tous ces auteurs m'a donc laissé dans un certain malaise.
J'aurais voulu une chose radicalement nouvelle. Pas une Perséphone 2014, mais une révolution, une restitution, un scénario d'un film mental qui serait une Perséphone 2066 : radium city. Au moins.
C'est qu'on lit toujours avec des attentes, et de ma part, des attentes insensées.
Lien : https://lucienraphmaj.wordpr..
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Somptueux de bout en bout (j'ai tout lu à voix haute, inspirée semble-t-il puisque l'une des dernières phrases précise : "je me fie à l'ouïe et à la voix"). Un livre bouleverséant pour moi – alors même que Perséphone n'était de prime abord pas mon mythe préféré. Outre le rapt (surtout, entendu dans une polysémie inattendue) et le viol, évoqués sans fards mais sans portrait attendu de victime non plus, sont avant tout explorés Eros et Thanatos (deux noms absents, pourtant), ou le sexe et l'effroi tout autant que le rire, ou encore "le sacre et le massacre". le roman (si le terme convient à un récit si poétique) se conclut presque là-dessus, et sur la figure de Baubô.
Gwenaëlle Aubry tire ainsi parti de la puissance du mythe qui transcende et accompagne une histoire personnelle démultipliée, et qui n'est livrée que selon ce surplomb mythique. Loin d'une esthétique réaliste, mais le lecteur assiste à la manière dont un imaginaire personnel transforme (concrètement quoique lentement et malgré cet aveuglement indissociable de la vision) le réel.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je suis entrée dans le mythe en même temps que dans la vie. Le mythe était une prodigieuse machine, un arc géant qui vous catapultait hors de l’enfance, loin, très loin des entraves de l’enfance, et sans doute très en deçà aussi, avant les premiers mots, les premiers liens, les premiers récits. Le mythe était l’histoire première, celle que toutes les autres (et surtout la mienne, que j’avais oubliée) ne faisaient que répéter.
Le mythe était une formidable machine à fabriquer de la distance. Il m’a projetée flèche perdue en Sicile en Turquie en Grèce on s’en doute, mais pas seulement, il installait de la marge puis aussitôt l’absorbait, le terrain vague de Stalingrad, la région forestière de Gagnoa, les tables luisantes des intérieurs bourgeois et les boîtes peu fréquentables, les chambres clandestines où être enfin entière parce que livrée au corps d’un autre, les zones périurbaines radicalement désolées et l’abondance suspecte de certaines prairies, tout cela s’intégrait à sa géographie, se disposait selon ses dimensions (planes, d’ailleurs, grossièrement binaires).
Le mythe était une machine de guerre qui, souterraine et rusée, menait un inlassable travail de sape. Parce qu’il n’avait plus cours dans le monde où vous viviez (où vous vivez encore), parce qu’il y avait perdu toute valeur marchande, il le désaxait. Pièce par pièce il le mettait hors circuit, et à la fin le monde tombait en lui.
Le mythe était une merveilleuse machine circulatoire. Le mythe structurait le bric-à-brac, puisait dans les décharges, agençait des choses sans âge, des débris archaïques (très pesants, très rouillés), bricoleur superlouche à la Tinguely, le mythe décapait des matériaux hors d’usage, le mythe recyclait puis, dans un éclatant bruit de ferraille, mettait tout en mouvement, et soudain le courant passait, tout devenait vif et fluide, tout communiquait, tout circulait.
Le mythe était une matrice fabuleuse. C’est en passant par lui que je suis entrée dans les livres, pendant des années je n’ai rien fait d’autre que l’écrire, c’était cela que je faisais, réécrire le mythe, raconter encore et encore cette histoire qui ne m’appartient pas et que tout le monde connaît, les manuscrits s’accumulaient qui sans cesse la tramaient, quand j’ai voulu en dire d’autres (la mienne incluse, que je souhaite oublier), toutes étaient prélevées sur lui. Le mythe était le noyau atomique, très actif, très instable, qui n’en finissait pas d’irradier, qui, traversant leur matière,pulvérisait les récits, les réduisait à leurs éléments premiers, terre eau feu et air agencés par une géométrie archaïque.
À la fin il ne restait rien, ni histoire, ni sujet, plus d’anecdote ni de secret, rien d’autre que des états de crise, des événements élémentaires, la part commune, muette et illicite, la trace d’un très ancien désastre.
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Je regarde une photo de Chris Killip : c’est, décentrée, une petite fille blonde, longues mèches en bataille, visage de lionceau, lèvres et paupières étrangement renflées. Elle porte un blouson en lycra dont la fermeture éclair est remontée sous son cou, une jupe sombre aux genoux, des chaussettes blanches, des vieilles sandales, trop légères. Autour d’elle, a waste land, à la fois dune et décharge, couvercles de canettes, amas de cendres blanches, télé éventrée, débris de bois mêlés à l’herbe sèche, balancelle rouillée. À l’arrière-plan, découpé par une corde tendue entre deux piquets et comme échoué, un tas de charbon, plus loin la mer, grise, étale, dont l’écume a la blancheur des cendres. La petite incline la tête, grave, concentrée, presque apeurée. Son bras gauche est dressé, paume tendue comme pour refuser, repousser, le droit, ouvert à l’horizontale, dessine très exactement ce qu’en danse classique on nomme la deuxième position. Autour d’elle, appuyé pour moitié sur ses cuisses, pour moitié sur le sol, un cerceau. Elle a un pied dehors, l’autre dedans. Peut-être (sans doute) l’a-t-elle fait tourner autour de ses hanches, pour rien, pour jouer, pour la mer vide et les choses hors d’usage. Mais ses jambes sont arquées, tout son corps tendu, son visage si grave : on dirait qu’elle se bat avec le cercle de bois, comme si elle cherchait à y entrer tout entière ou à en sortir, on ne sait pas.
Cette petite fille au cerceau, tu as beau dire, c’est encore toi.
Tu es encore cette enfant seule sur la terre vaine, flancs de l’Etna ceinturés par ta mère ou Irlande minière,
et qui, grave, absente, gracieuse, joue,
joue pour le ciel vide et la mer sans vagues, invente un jeu que nul n’a codé, un rite sans formule,
se tient à la lisière, au point exact où le cycle peut être brisé ou perpétué, hésite encore
(un pied dehors, un pied dedans, un geste qui refuse, l’autre qui accepte),
et puis, soudain, danse à l’envers.
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Le mythe était une matrice fabuleux. C'est en passant par lui que je suis entrée dans les livres, pendant des années je n'ai rien fait d'autre que l'écrire, c'était cela que je faisais, récrire le mythe, raconter encore et encore cette histoire qui en m’appartient pas et que tout le monde connait, les manuscrits s'accumulaient qui sans cesse la tramaient, quand j'ai voulu en dire d'autres (la mienne incluse, que je souhaite oublier) toutes étaient prélevées sur lui. Le mythe était le noyau atomique, très actif, très instable, qui n'en finissait pas d'irradier qui, traversant leur matière, pulvérisait les récits, les réduisait à leurs éléments premiers, terre eau feu et air agencés par une géométrie archaïque.

A la fin il ne restait rien, ni histoire, ni sujet, plus d'anecdote ni de secret, rien d'autre que des états de crise, des événements élémentaires, la part commune, muette et illicite, la trace d'un très ancien désastre.
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Souriante et figée elle l’écoute et tombe plus loin encore, plus loin au fond du monde : tête la première dans son enfer privé. La voici chair identique perdue dans la mêlée des corps les accouplements indistincts l’anonymat des charniers. Une voix chuchote à son oreille, qui n’est plus celle de Korè, qu’elle ne reconnaît pas : de quoi te plains-tu, siffle la voix, pourquoi pleures-tu sous ton loup noir ta peau de chienne? N’as-tu pas ce que depuis toujours tu cherchais? Toi qui voulais le suivre et te laisser ravir. Toi qui voulais t’oublier perdre visage et voix et ne plus pouvoir dire jusque-là c’est moi. Essuie ces larmes, mouche la petite ! Ce que tu voulais, tu l’as : te voici devenue l’instrument anonyme de sa jouissance et de la tienne. Et dans celle-ci, que vous arrachez à des corps interchangeables, comme dans la mort, vous êtes seuls, lui et toi, l’avez toujours été, même en ce temps glorieux où vous étiez deux. Pourquoi hésites-tu encore à tuer la petite qui pleure et se rebelle ? Prends détruis dévore fais-toi l’impassible complice de son assassinat les sentes ne manquent pas où l’enterrer ni les sous-bois.
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Jadis (je m'en souviens à présent), j'adis j'étais Koré : j'étais jeune fille, je dansais, je portais le nom du reflet qui vacille dans le regards des amants. J'étais Koré, je devins Perséphone, fus sacrée reine des morts, maîtresse de l'Hadés.
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Vidéo de Gwenaëlle Aubry
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