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EAN : 9791026225393
120 pages
Librinova (06/11/2018)
4.62/5   4 notes
Résumé :

Clarisse de Marsac quitte Paris pour échapper à un scandale mondain mais surtout à l'influence de sa mère qui la tient sous sa coupe. Il est certain que la jolie veuve a bien des secrets à cacher et elle ne peut pas compter uniquement sur la gentillesse de sa tante Adeline chez laquelle elle va résider pour la tirer d'embarras.

Heureusement qu'elle rencontrera pendant cette villégiature estivale un précieux allié...Mais la société campagnarde... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Avec Les secrets de la villégiature, Marie-José Aubrycoin renoue avec le genre épistolaire qui était déjà celui de Les égarements du coeur. Un genre qui fait du bien : une société feutrée, tout occupée à la vie sentimentale et la recherche du plaisir. Un genre qui dépayse : non pas qu'avec les sms et les mails, nous ayons renoncé à nous écrire. Mais ici, on se déplace dans une époque où chaque lettre pouvait être ciselée comme une petite oeuvre d'art.

Seulement voilà, Marie-José Aubrycoin est aussi l'auteure des Confessions d'une meurtrière, et cela se ressent. Les secrets de la villégiature est aussi un roman noir : les protagonistes ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être, ils ourdissent des plans pour se tromper les uns les autres, ils cachent des secrets dans les alcôves. La mort rôde, le meurtre peut-être... comment vont-ils se sortir des impasses où ils se sont fourvoyé ?

Un roman léger mais noir, qui fait du bien mais décourage la naïveté, qui met en scène de vieilles dentelles mais leur fait dissimuler à peine mieux que de l'arsenic... une fois de plus, je me suis régalée à la lecture du dernier livre de cette auteure dont j'apprécie également beaucoup les chroniques sur Babelio. Que ce soit dans ses romans ou dans ses chroniques, Marie-José Aubrycoin décode nos travers, chasse les faux-semblants et les arrangements, révèle ce que certains voudraient garder invisible derrière les apparences. Une lecture que je vous recommande pour passer un bon moment sans arrière-pensée… puisque l'auteure les a débusquées pour vous !
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Avec Les Secrets de la Villégiature, Marie-José Aubrycoin remet au goût du jour le roman épistolaire, tel qu'il était à sa grande époque, aux XVIIème et XVIIIème siècles. C'est original, osé et périlleux à la fois.

J'ai lu les grands classiques du genre, et je suis une inconditionnelle des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, mon préféré…
C'est donc avec plaisir et exigence mêlés que j'aborde cette lecture, curieuse de voir comment l'auteure revisite ce genre littéraire, aujourd'hui démodé.

Le premier détail qui me frappe est l'absence de datation des courriers échangés, mais les noms des correspondants, leur style d'écriture et les informations qu'ils échangent me ramènent bien vite à l'âge d'or des grands romans épistolaires. Il y est question de vertu, de séduction, de rumeurs et de vengeance… En fait, il faut attendre la quatorzième lettre pour qu'un détail historique situe le récit au XVIIIème siècle, après la mort de Louis XIV.
Les personnages évoluent dans un milieu aisé et suffisamment désoeuvré pour disposer de tout le temps nécessaire pour donner libre cours à leur goût des potins mondains et des réputations faites et défaites.
Je craignais de trouver cette « petite société provinciale » un peu ennuyeuse et surannée, tout comme la jeune héroïne de ce livre, partie se reposer (mais pas seulement !) à la campagne chez une tante de son défunt mari dont les fréquentations se réduisent à « une vieille femme grincheuse, une famille rurale éprise de botanique dont la conversation tourne autour des plantes et des progrès d'une ribambelle de marmots, deux beautés locales qui se piquent de belles lettres et imposent à leur entourage des soirées où l'insipide se dispute au grotesque ». Mais, à partir de la dixième lettre, j'ai découvert avec malice et bonheur des péripéties qui ont réveillé mon intérêt car elles apportent scandale et modernité au genre épistolaire ainsi revisité ; la lettre facilite les confidences et permet de libérer les maux que la décence et le rôle à tenir en famille et en société obligent à garder secrets.

Marie-José Aubrycoin a su doter son roman d'un rythme dynamique en nous donnant à lire des lettres courtes et circonstanciées. Nous sommes loin des longueurs ennuyeuses de la Nouvelle Héloïse de Rousseau ou de Clarissa Harlowe de Richardson, heureusement ! Les péripéties alternent avec des passages plus descriptifs et l'intrigue se met habilement en place. L'humour est présent, tant dans les situations décrites dans les lettres que dans les changements de ton de certaines d'entre elles, notamment celles de l'héroïne principale selon qu'elle écrit à sa mère où à son amie/amante.
De plus, la narration épistolaire est ponctuée d'extraits d'un journal intime, ce qui rompt la monotonie sous-jacente dans ce genre de récit et illustre le sentiment de solitude de celle qui le tient. Là encore, l'humour est présent, mais c'est plutôt celui de l'auteure qui prête parfois à son personnage une certaine naïveté. Il y a également, dans ce journal, une grande délicatesse et une attention aux autres qui mérite d'être soulignées.
L'auteure a réussi à créer pour chaque correspondant un style propre et personnel tout en donnant à l'ensemble un côté très « siècle des lumières » poussé à l'extrême de l'ouverture d'esprit, « épris de libertés nouvelles ». La jeune héroïne développe des idées très féministes, notamment sur « l'institution du mariage qui bride les élans du coeur et sème dans son sillage déceptions et regrets, n'est faite que pour martyriser ceux qui se voient contraints à s'y soumettre ». Cette jeune veuve aspire à « fixer les règles du jeu de la vie qu'[elle veut] mener dorénavant ».

Les Secrets de la villégiature est une oeuvre polyphonique originale pour l'époque où se situe le récit. En effet, les ouvrages de référence que j'ai déjà cités, De Laclos, Rousseau ou Richardson notamment, se cantonnaient à des amours hétérosexuelles assez conventionnelles. Or, il est évident que seule une certaine idée de la bienséance empêchait de faire état dans les livres des siècles passés de relations de couples entre deux hommes ou deux femmes et encore moins de désir d'enfant dans ces circonstances-là. Je n'en dirais pas plus pour ne pas trop divulguer la suite de ce livre, mais je salue la transposition de problématiques très contemporaines en plein XVIIIème siècle et y trouve la modernité et l'originalité que j'attendais.
Marie-José Aubrycoin sait ménager le suspense ; quand une partie de l'intrigue semble trouver son dénouement, un autre mystère surgit pour captiver les lecteurs. J'avoue qu'elle a réussi à me surprendre.
Naturellement, j'ai apprécié l'univers référentiel sous-jacent et le petit clin d'oeil au livre de Richardson au travers du prénom de l'héroïne principale, Clarisse.

Ce livre est un bel hommage au roman épistolaire, genre oublié, écrit avec une certaine originalité dans le respect des titres fondateurs que j'ai cités. Je pense cependant qu'il faut les connaître pour l'apprécier à sa juste valeur.
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« Ouais, ouais, il épistole quoi ! » Driss, Intouchable…
On se rappel de nos deux personnages principaux dans Intouchable quand Driss découvre que Philippe correspond avec une femme…

Ici, nous retrouvons Clarisse de Marsac, une jeune veuve qui se retrouve à fuir Paris pour une histoire de courtisan mal embouché... pour échapper à la cour empressée du vicomte de Marsac (Enfin, c'est qu'elle dit et fait croire). Elle se retrouve chez une tante (Adeline de Marsac) de feu son mari. Sa mère (Madame de Grandpré) restée à Paris et avec son petit-fils doit sauver la face auprès des langues de vipères de ses amies (enfin, à cette époque, on ne dit pas ça et on essaye de ne pas le penser !!!). Elles correspondent ensemble à la manière de Madame de Sévigné, Madame de Grandpré se fait un plaisir de répandre les nouvelles de sa fille... Nous suivons petit à petit les correspondances de toutes les personnes qui gravitent autour de ce duo quelque peu machiavélique (si, si). Enfin, c'est une époque où il faut sauver sa peau et les préjugés. Surtout les préjugés. de ce fait, Clarisse en villégiature rencontre différentes personnes présentes autour d'elle et correspond avec son entourage resté loin d'elle. Mais qu'a-t-elle à cacher ? Pourquoi être parti si loin, si longtemps ?

Les personnages sont typiques et caractéristiques pour la plupart. Bien que certains ne le soient moins comme Clarisse et le beau neveu de la voisine d'Adeline. Adeline qui d'ailleurs nous livre non pas des correspondances avec qui que ce soit, mais son journal !

Nous sommes dans un temps lointain où nous nous déplaçons en calèche, à tombeau ouvert… Marie-José sait placer le verbe haut et les tournures épistolaires propres en ce temps. Elle place des thèmes très contemporains et modernes dans cette époque, qui devaient également déjà exister. On parle là d'homosexualité, d'adoption, d'homoparentalité… En parallèle un pervers sexuel sème la zizanie partout où il passe ! Ses enfants ne savent plus qu'en faire. Une époque où la bienséance et le respect des traditions font rage.

Marie-José manipule la langue française avec beaucoup de manière et de faculté. C'est beau, c'est fluide. Des touches d'humour sont glissées par-ci, par-là, au détour d'une ligne, après un point, au début d'une lettre.

On découvre l'envers du décor. L'environnement dans lequel évolue nos personnages, les secrets que tout le monde s'évertuent à cacher… Une intrigue, enfin plusieurs, glissées avec habileté dans des correspondances teintées de non-dits.

Cela fait bien longtemps que je ne m'étais pas prêté au jeu de la lecture de roman épistolaire et je dois dire que Marie-José Aubrycoin a dépoussiéré tout ça pour le remettre au goût du jour !

Petit bémol, si s'en est un, c'est que nous n'avons ni date, ni lieu en haut de chaque lettre et il nous manque peut-être une liste des personnages pour savoir qui est qui par rapport à qui. Mais même sans ça, qui serait un plus, on ne se perd pas et on comprend où on va et avec qui.

Je vous recommande ce livre qui change de nos habitudes de lecture et qui pourrait vous réconcilier avec le style. J'ai pris beaucoup de plaisir dans ce roman où la langue française est manipulée avec franchise, subtilité et harmonie.
Lien : https://linstantdeslecteurs...
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Le commentaire de Nathalie :
Ce roman est écrit d'une manière un peu spécial et original.
Nous suivons les correspondances écrites de plusieurs personnages que nous découvrons tout au long de l'histoire.
De Clarisse de Marsac (veuve de 20 ans), sa mère Mme de Grandpré.
L'amie Mme Sylve, M.Henri de Pressaille, Monsieur de Breteuil, tante Adeline et bien plus encore.
On suit le tout dans une écriture un peu guindé, d'une certaine aristocratie ou bourgeoisie, d'une mondanité d'une autre époque.
On passe à travers les mensonges, les scandales étouffés, les secrets de famille et de polichinelle. La médisance, les cancans, et même des meurtres.
Plusieurs histoires différentes qui finissent par se rejoindre.
L'auteure avec son écriture nous transporte à une autre époque sans aucune difficulté. On y croit, on vit et ressent les émotions avec les personnages…
Lien : http://lesmilleetunlivreslm...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Ma chère Hélène, je te sais l’esprit suffisamment libre pour que tu t’abstiennes de juger de ce qui pourrait paraître bien inconvenant à ceux qui se posent en censeurs rigoureux et qui prétendent dicter à leur prochain la conduite qu’ils doivent adopter sous peine de damnation, ou pire, de ridicule. Nous savons trop, toi et moi, combien il est délicieux de transgresser les interdits pour ne point faire preuve d’indulgence envers ceux qui s’aiment, qu’ils soient du même sexe ou non. Aux yeux de la raison, l’amour est un bandit, mais que ce bandit est séduisant !
À bientôt ma très chère
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