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EAN : 9782378738457
212 pages
Ex Aequo (17/01/2020)
4.56/5   17 notes
Résumé :
Mai 2016.
À la suite du décès de son oncle, Arthur, trentenaire français né en Roumanie aux débuts des années quatre-vingts, se rend à Bucarest afin de régler la succession.
Il ignore pourtant presque tout de cet homme qui vient de lui léguer l’intégralité de ses biens.
À peine arrivé dans l’appartement de ce parent aussi généreux qu’énigmatique, Arthur tombe sur un violent comité d’accueil qui l’oblige très vite à se rendre à l’évidence : son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Vivement la suite !
En effet, ce roman haletant s'achève par « à suivre ». L'intervention d'un mystérieux personnage par le biais d'un coup de fil inattendu relance l'action et soulève de nouvelles questions.
Un livre haut en couleurs, qui nous propose une image intéressante de la Roumanie, à travers les yeux d'un franco-roumain, Arthur, revenu à Bucarest pour une histoire, en apparence banale, d'héritage. Mais, ce n'est au fond ici qu'une belle métaphore, habilement filée sur quel est l'héritage d'un régime communiste connu notamment pour une surveillance policière très efficace, sur les générations actuelles. Un questionnement sur le besoin de connaître son histoire familiale, où sont habilement insérées des informations historiques et culturelles sur la Roumanie. Cela va par exemple jusqu'à l'indication du décalage horaire entre la France et la Roumanie, ou de brèves réflexions sur le cinéma roumain. Beaucoup d'humour et une langue très colorée, très variée aussi, pas mal argotique, qui donne une certaine dynamique au récit.
Pour les personnages, il y un passage qui restitue fort bien leur « consistance » : « Après tout, je profite de l'aide précieuse d'une sacrée escouade ! Un pote aux petits oignons, une urgentiste aussi compétente qu'affriolante, son fripon de fils champion du monde du déguisement et toujours flanqué de son sémillant grand-père philosophe, deux historiens caractériels aux connaissances titanesques, un commissaire mordu d'espionnage, un homo expert en confession sur l'oreiller et maintenant, l'une des actrices les plus renommées de Roumanie ! »
Le titre me semble aussi très bien choisi et je me demande s'il ne constitue pas un clin d'oeil à Frédéric Dard. Une lecture que j'ai beaucoup appréciée : légère et sérieuse à la fois.
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Arthur, trentenaire franco-roumain, se rend à Bucarest pour régler la succession de son oncle qui lui a légué ses biens. Un oncle dont il ne sait rien. Sa mère, en effet, avait totalement coupé les ponts avec son frère resté en Roumanie et le portrait qu'elle en faisait à son fils était sans appel : un individu à éviter.
Dès son arrivée à Bucarest, Arthur va se trouver confronté à d'étranges événements et semble être la cible d'un maître-chanteur. Un peu amoché, mais bien décidé à se sortir de ce mauvais pas, il se lance, tant bien que mal, dans une enquête qui l'amène à creuser dans le passé de son oncle et dans les dessous secrets et plus ou moins sordides de la période Ceausescu.
J'ai été très vite happée par l'intrigue, qui démarre sur les chapeaux de roue et ne faiblit pas. Nous sommes dans un roman à multiples facettes. Il y a bien sûr l'enquête de notre détective amateur, avec un suspense bien mené puisque chaque découverte d'Arthur l'entraîne vers de nouvelles questions. Mais il y a aussi une histoire d'espionnage, une immersion dans Bucarest et ses habitants que l'on découvre avec amusement souvent, il y a le style de l'auteur, sa façon personnelle de nous embarquer à la suite d'Arthur, son humour très présent, et une galerie de personnages souvent burlesques et atypiques... Tout cela donne un cocktail savoureux : on rit beaucoup, on gamberge pour essayer de prendre Arthur de vitesse dans ses déductions, on se fourvoie aussi ! Et en prime on apprend pas mal de choses sur la Roumanie d'avant 1989, et sur le Bucarest d'aujourd'hui.
Conclusion : j'attends la suite avec impatience !
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J'avais déjà entendu le nom de Sylvain Audet-Gainar mais du premier abord je ne le remettais pas. Et puis j'ai fait le lien quand j'ai vu qu'il s'agissait d'un polar roumain. Et oui je connaissais Sylvain Audet Gainar pour ses traductions des polars de George Arion, publiés chez Genèse éditions.
Et voilà que j'avais entre les mains son premier roman
Mai 2016. Après la mort de son oncle, Arthur, un trentenaire français, né en Roumanie au début des années 1980, se rend à Bucarest afin de régler la succession. S'il connaissait peu le défunt, il découvre vite que son existence fut complexe. Il tombe en effet à son arrivée sur un violent comité d'accueil. Débute alors une enquête historique sur les traces de son énigmatique parent.
Dans ce premier roman en forme de clin d'oeil, l'auteur nous propose un excellent divertissement. En effet nous allons suivre les aventures truculentes d'Arthur Weber, ce jeune franco roumain qui découvre son héritage et pas seulement ce grand appartement en centre-ville de Bucarest, mais aussi ce pays complexe qu'est la Roumanie. Trente ans après la « révolution » roumaine, ce roman plonge le lecteur français dans les réalités de ce pays méconnu. Il est toujours en proie à son trouble passé, à ses paradoxes mais un pays qui révèle une énergie vitale époustouflante.
Dans cette histoire j'ai aussi retrouvé l'atmosphère que j'aimais tant dans les romans d'Arion, cette ambiance si particulière à cette Roumanie secrète, ce pays et ces habitant tenus loin de tout par une dictature de plomb. Un pays où il fallait mieux appartenir à la nomenklatura et être un apparatchik plutôt qu'un opposant au régime.
Mais ce que j'ai beaucoup apprécier aussi dans ce roman c'est son rythme, ses situations burlesques, comme le sont aussi certains personnages. C'est l'humour qui s'en dégage. Nous sommes là dans la comédie sociale. L'affrontement de deux monde, l'occident que représente notre héros, Arthur ce jeune français et un monde resté figé dans ces année Ceaușescu.
J'ai aimé plonger dans ce pays incroyable de contradiction. Et j'ai aimé y être immergé avec ce ton décalé et parfois caustique de Sylvain Audet-Gainar
Bravo et merci monsieur l'auteur pour cette première belle partition.
Lien : https://collectifpolar.com/
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De l'humour, du suspens, des personnages attachants, un rythme haletant… Et pour alimenter le tout, la découverte de Bucarest et surtout de l'histoire de la Roumanie. On s'amuse, on palpite au gré des péripéties de l'histoire, et l'on s'indigne aussi face aux machinations du pouvoir politique de l'époque. Voici de quoi emmener le lecteur dans une intrigue qu'il ne voudra pas quitter jusqu'au dernier mot.
J'ai été particulièrement sensible au besoin du héros, Arthur, de découvrir son histoire et à sa quête effrénée pour éclaircir le mystère entourant le personnage de son oncle. Son enquête nous mène ainsi dans un univers mêlant l'histoire familiale à la grande Histoire.
L'écriture de l'auteur est vive, dynamique et le vocabulaire parfois fleuri, une délectation. Bref, une lecture très agréable, tout à la fois légère et soulevant tout en même temps des questionnements plus profonds quand aux séquelles laissées par le gouvernement communiste sur les générations suivantes. Je referme ce roman avec l'envie de lire le second qui en est la suite !

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Un polar réussi pour nous dépayser et nous faire voyager. Citybreak impossible? Partons pour Bucarest!

Tous les ingrédients du genre : des bastons, une enquête bien compliquée, des jeunes femmes sexy, du sexe, un chauffeur de taxi bien graveleux, un maître-chanteur....Pour la couleur locale : au centre-ville, un immeuble logeant des privilégiés de l'ancien régime (toujours en place 40 ans plus tard), des rues grises et défoncées dans des quartiers moins huppés.

Arthur, gallo-dace,  est venu de France liquider la succession de son oncle qu'il n'a jamais rencontré . A peine installé dans l'appartement dont il a hérité, il est défiguré à coup de poêle à frire par un agresseur invisible.  Après une seconde effraction, Arthur décide d'enquêter sur la vie de son oncle. Une archiviste, un historien l'aideront à dépouiller les Archives de la Securitate : son oncle était un médecin proche des Ceausescu, gynécologue. Il obtient le concours d'alliés un peu baroques : un grand-père amateur de Frédéric Dard et son petit-fils de 5 ou 6 ans aux déguisements fantaisistes particulièrement mal embouché mais très sagace, un Don Juan chargé de nombreuse et encombrante famille, une vieille voisine fouineuse et tenace et même une étoile du cinéma roumain. 

Je ne vous dévoilerai pas l'intrigue ni les épisodes qu'on pourrait qualifier de baroques, de surréalistes et même parfois de grotesques. Je vous laisse découvrir et profiter de cette lecture distrayante.

Par delà la rigolade, l'intérêt historique :  la période Ceausescu et ses suites.

L'épilogue en 2017 et le mouvement #REZIST :


Lien : https://netsdevoyages.car.blog
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Février 2017
Malgré un froid à pierre fendre, nous tenons bon. L’immense place de la Victoire est pleine à craquer et des centaines de milliers de corps emmitouflés frémissent à l’unisson dans cette nuit glacée. Jamais, depuis décembre 1989, autant de Roumains ne sont descendus dans la rue. Il aura fallu attendre qu’une parodie de gouvernement fasse voter en catimini un décret d’urgence dépénalisant plusieurs délits de corruption pour que le vase déborde. Chaque soir depuis une semaine, partout à travers le pays, une foule excédée se rassemble pour crier sa colère sous un seul mot d’ordre : #REZIST.
L’ambiance est bon enfant. On offre des fleurs aux gendarmes. On distribue des boissons chaudes à des inconnus. On crée, à qui mieux mieux, des slogans percutants.
Assisterait-on enfin au réveil d’une conscience civique en Roumanie, bientôt trente ans après la fin de la dictature ?
Rien n’est moins certain.
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Ces histoires de coups tordus, de trahisons, de complots, de double-jeu me mettent à chaque fois le cerveau à l’envers.
— Quel intérêt d’avoir mis en place une machination aussi tarabiscotée ? ne puis-je pourtant m’empêcher de demander.
— Tout d’abord, pour des raisons diplomatiques. Depuis quelques années, les dérapages mégalomanes de Ceauşescu inquiétaient l’Occident et on cherchait un moyen de renverser une opinion publique encore très favorable à son égard. En apprenant le cynisme avec lequel les services secrets roumains s’en prenaient à des opposants sur leur territoire, les Français en furent outrés. Le Président François Mitterrand, qui devait se rendre en visite officielle à Bucarest cette année-là, reporta même sine die son déplacement. Et puis cette mystification avait aussi une raison très pragmatique. Organiser ces prétendues actions criminelles permettait à Matei Haiducu, avant que sa défection ne soit découverte par les autorités roumaines, de rentrer à Bucarest et de mettre à l’abri les membres de sa famille en les aidant à se réfugier en France. Notamment son plus jeune frère, Andrei Ion Haiducu, qui deux ans à peine après son arrivée à Paris, épousa une Française avec qui il eut un fils.
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— San-Antonio !? J’ignorais que Frédéric Dard avait ses adeptes jusqu’en Roumanie.
— Des fanatiques, vous voulez dire ! Dans les années quatre-vingt-dix, les librairies roumaines ont été inondées par cette série. On en traduisait jusqu’à quatre à cinq titres par an ! Après des décennies de censure et de littérature bien-pensante, croyez-moi, ces romans trouvaient preneurs. Un chef-d’œuvre de la libre-pensée, d’après mon père. Lui-même est devenu tellement accro à cette collection qu’il s’est mis à en adopter le langage et à contaminer toute la famille. Résultat des courses, Răzvan n’a jamais lu un seul conte de fées avec son grand-père, mais il est devenu incollable sur Alice aux pays des merguez, Le Pétomane ne répond plus ou Remets ton slip, gondolier !
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La Guerre Froide a laissé des traces indélébiles sur notre continent. Y compris dans le domaine de l’humour ! Quand j’étais plus jeune, après la chute du Mur de Berlin, je pensais qu’en quelques années cette cicatrice disparaîtrait, qu’il nous suffirait d’apprendre à nous connaître, que je pourrais, par ma double culture, contribuer à ce remaillage européen. Mais ces retrouvailles ont tardé et j’ai dû vite abandonner cette présomptueuse ambition d’édifier mes contemporains.
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Ces quelques heures à Bucarest m’ont largement suffi pour constater de nouveau, et avec regret, que cette ville est toujours d’une étonnante fidélité à elle-même : tumultueuse, désordonnée, inclassable, épuisante, et par-dessus le marché, peuplée de près de deux millions d’habitants à son image.
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Vidéo de Sylvain Audet-Gainar
Bande-annonce de Micmac à Bucarest
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