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Critique de Jolap


Merci aux Editions Albin Michel et à Babelio qui, par le biais d'une opération Masse critique privilégiée m'ont offert ce livre.
Si l'on en croit l'auteur, Morgan Audic, Il y a dans cette histoire « de bonnes raisons de mourir ». Cet auteur talentueux va tenter de nous expliquer pourquoi un cadavre atrocement mutilé est suspendu à la façade d'un bâtiment, alors que, quelques années plutôt un meurtre à peu près similaire a eu lieu la nuit même où la centrale de Tchernobyl a explosé. Deux enquêteurs l'un Rybalko l'autre Melnyck vont travailler sur cette étrange affaire. le tueur signe toujours ses crimes d'une hirondelle empaillée. Deux enquêtes habilement menées par deux policiers, l'un agissant à titre privé, l'autre dans son cadre professionnel, vont tenter de démêler ces bonnes raisons de mourir.

La victime, Léonid Sokolov, est citoyen russe, fils du petro-oligarque Vektor Sokolov, ancien ministre de l'énergie en 1986. L'épouse de ce ministre et l'une de ses amies avaient été assassinées d'une manière à peu près similaire à Tchernobyl trente ans plutôt le 26 avril 1986. Il y a tout lieu de penser qu'un lien existe-t-il entre ces assassinats.

L'enquête est servie par une écriture vive, précise ce qui rend le récit dynamique, vivant, terrifiant, désespérant. L'auteur nous présente minutieusement ses personnages, leurs profils, leurs faiblesses, leurs attentes, leur désespoir dans un pays dévasté par la guerre. On croise au fil des pages le corps des vieillards et des enfants gisant sur des brancards ensanglantés, des morts nus, des morts en treillis, des morts en survêtement allongés « sur des brancards lépreux » Comme si les meurtres dont il est question ne suffisaient pas !

L'auteur illustre avec force détails la guerre en Ukraine, des corps des vieillards et des enfants gisants, « Des obus qui tombent sur les immeubles » , des morts partout, la guerre, la vodka, les assassinats, la morgue qui empeste la poudre et le sang.
Il est question des magouilles, des petits arrangements, du trafic de drogue et bien entendu de l'impact radiologique et sanitaire provoqués par la catastrophe nucléaire de Tchernobyl où « L'enfer vénéneux » semble hélas s'afficher pour des milliers d'années.

En tournant les pages j'ai pu me faire une idée précise de la fin du monde. La plume de cet auteur a une puissance descriptive incroyable sur la région de la catastrophe, mais pas seulement.
Un roman policier posé comme une couronne d'épines sur des pages sanglantes de l'histoire de l'Ukraine, sur l'âme russe, ses coutumes, ses attentes et son désespoir.

Un récit dur, instructif que je situerai entre enfer et damnation, exceptionnellement documenté.

L'auteur signe un récit tranchant où la psychologie, l'écologie, la politique et l'économie étayent chaque chapitre comme pour le fixer à jamais.

C'est un roman policier oui bien sûr, mais c'est aussi beaucoup plus que ça…..
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