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Michèle Audin (Autre)
EAN : 9782377291762
261 pages
Libertalia (04/03/2021)
3.73/5   11 notes
Résumé :
« Il ne s’agit pas de se jeter des crimes et des cadavres à la tête, mais de considérer ces êtres humains avec respect, de ne pas les laisser disparaître encore une fois. »

La guerre menée par le gouvernement versaillais de Thiers contre la Commune de Paris s’est conclue par les massacres de la « Semaine sanglante », du 21 au 28 mai.
Cet événement a été peu étudié depuis les livres de Maxime Du Camp (1879) et Camille Pelletan (1880).
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
"De tout ce que j'ai lu, il ressort surtout que le D. X. et ses semblables – les amis de l'ordre, au pouvoir à Paris depuis le 28 mai 1871 – ont tout fait, justement, pour que ce nombre ne soit pas connu. Ils ont tout fait pour que rien de la véridique histoire de la Commune ne soit connu, et en particulier, pour que ses morts disparaissent autant que possible.
Et ils ont réussi."

Pas complètement, ajoute ensuite Michèle Audin dans sa conclusion, après 220 pages de confrontation avec les textes, archives et registres autour de la Commune de 1871 et de la Semaine sanglante en particulier.

Comme elle le souligne en citant Camille Pelletan, "il ne s'agit pas (…) de se jeter des cadavres et des crimes à la tête, mais de considérer les êtres humains qu'ont été ces cadavres avec respect, de ne pas les laisser disparaître encore une fois…"

Il est étonnant de voir comme on en revient toujours, toujours à ce point essentiel : dire le nombre, c'est dire aussi les êtres humains et la façon dont ils ont été fauchés.
Le minimiser, voire le taire, c'est nier ces vies, effacer leurs espérances anéanties.

Les documents manquent, qui pourraient poser les faits. Les registres d'état-civil ne disent pas ce que disent les registres des cimetières, qui ne disent pas ce que disent les témoignages. Ces derniers, directs ou indirects, proches de l'évènement ou écrits beaucoup plus tard, sont forcément partiaux.

Retrouver les victimes des exactions et des exécutions commises par les versaillais durant la Semaine sanglante n'est pas anodin.
Le sujet même ne prête pas à l'impartialité, Michèle Audin n'y prétend pas elle-même.

Ce livre court, qui évoque rapidement la Commune, tort le cou à quelques idées reçues et met quelques points sur les i, nous plonge ensuite au coeur du sujet en récapilutant les points de recherches : cimetières, puis morts enterrés ou pas à Paris en dehors des cimetières, puis ossements découverts au cours des années suivantes durant des travaux de voirie.

Michèle Audin y compare les sources, des écrivains et journalistes de l'époque aux historiens d'aujourd'hui.
Et elle donne les chiffres qu'elle a trouvé, qu'elle a reconstitués, en soulignant pourquoi ils restent incomplets et pourquoi le nombre réel des victimes de la Semaine sanglante ne sera sans doute jamais connu.

Ce n'est pas une lecture facile, mais je la trouve nécessaire.
En une poignée de pages, tous les aspects de la Semaine sanglante sont abordés, qui permettent d'en comprendre la férocité.

La virulence des extraits de presse de l'époque et des témoignages ne laisse pas de place au doute.
C'est une haine terrible qui s'exprime contre les communards, il n'y a pas "les morts de part et d'autre", il y a une volonté d'anéantissement total qui pousse à fusiller et massacrer à tout va, hommes, femmes, enfants, dans une fureur sans fin.
Ça m'a suffoquée.

Et puis il y a ces corps qu'on jette à l'eau, qu'on brûle, qu'on enterre dans des fosses imporvisées, dont on prend bien garde de n'en pas laisser de trace dans les documents officiels.
Ces corps dont Zola, anti-communard comme bien d'autres écrivains, dit : "Les bandits vont empester la grande cité de leurs cadavres – jusque dans leur pourriture ces misérables nous feront du mal."
Quel venin contre des cadavres, vraiment…

Je préfère finir avec les mots de Michèle Audin : "La vraie conclusion est qu'il reste bien des pistes de recherche ouvertes sur la façon dont sont morts, mais aussi ont vécu les communardes et les communards."
Une bonne bibliographie et des références complètent l'ouvrage pour qui veut aller plus loin.
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Du 21 au 28 mai 1871, le gouvernement versaillais met fin à la Commune de Paris, en menant une guerre meurtrière et massacrant sans distinction et souvent sans jugement. Michèle Audin, interrogeant les archives des cimetières de Paris mais aussi de la banlieue, de l'armée, de la police, des pompes funèbres, recherchant dans la presse les mentions des charniers sous les pavés, exhumés jusqu'en 1920, des corps brûlés dans les casemates des fortifications, de ceux repêchés dans la Seine, propose un décompte des victimes de cette « Semaine sanglante ». Son estimation est supérieure à celles de Maxime du Camp, historien versaillais, et de Camille Pelletan, journaliste radical qui n'a pas eu accès à tous les services. Comme écrivait ce dernier : « Il ne s'agit pas de se jeter des crimes et des cadavres à la tête, mais de considérer ces êtres humains avec respect, de ne pas les laisser disparaître encore une fois. »

Très brièvement, elle rappelle l'histoire factuelle de la Commune : la défaite contre la Prusse, la révolte, le massacre. Puis elle confronte aux faits l' « abondante légende dorée » qui entoure ces événements : la suppression du travail de nuit qui n'a concerné que les ouvriers boulangers, l'autogestion des ateliers abandonnés par leurs patrons et réquisitionnés, qui n'a pu être appliquée, faute de temps, l'égalité de salaire pour hommes et femmes dont elle ne trouve pas de trace, sauf un entrefilet dans le Cri du peuple à propos du traitement des instituteurs et institutrices, sans confirmation au Journal officiel ni dans les procès-verbaux. Elle confirme la défense d'une barricade, place Blanche, le 23 mai, par un bataillon de femmes, et des participations féminines sur de nombreuses autres. Elle recense également les mentions d'élus de l'assemblée communale qui se sont battus jusqu'à la fin de la Semaine sanglante. Si un décret a bien été voté à l'unanimité le 5 avril, menaçant d'exécution d'un nombre triple d'otages, en représailles à des assassinats de prisonniers par les versaillais, il n'a jamais été appliqué par la Commune. S'il y a toutefois bien eu des exécutions (l'archevêque, des gendarmes et des prêtres), ce ne fut jamais sur décision de l'assemblée. En revanche, ce vote a immédiatement mis fin aux exécutions. Elle procède encore à de nombreuses mises au point, par exemple au sujet des viols, occultés par tous les historiens, des cours martiales.


Le dimanche 21 mai, 100 000 soldats entrent dans la ville par le Point-du-Jour, près de la porte de Saint-Cloud, tuant immédiatement des prisonniers. Michèle Audin procède donc à un méthodique décompte des morts depuis cette date, jusqu'au 28 mai. Préalablement elle passe au crible les évaluations des précédents « compteurs » : Prosper Olivier Lissagaray (« 17 000 morts avoués »), Alfred Feydeau et Maxime du Camp (6 667, « avec une certitude absolue »), Camille Pelletan (30 000 fusillés de Paris »), Robert Thomas (7 400). Elle présente les archives qu'elle a pu consulter, dont certaines inédites, proposent d'intégrer certaines inhumations au-delà du 30 mai, au contraire de ses prédécesseurs, et commence à égrener les registres des cimetières, à pointer d'évidentes dissimulations, voire des falsifications, pour parvenir à un « chiffre officiel » de 8 509 morts. Dans la presse, elle relève des mentions de corps jetés dans la Seine qu'il sera impossible de comptabiliser, et d'exhumation partout dans Paris : puit de la place des Fêtes, fossés de la Muette, bois de Boulogne, Buttes-Chaumont, square de la Tour-Saint-Jacques, etc. Des ossements identifiés comme ceux de fédérés, des ossuaires complets même, seront découverts à l'occasion de chantiers, jusqu'en 1920 ! En conclusion, elle estime qu'il n'est nullement déraisonnable de doubler ce chiffre minimum et officiel.

Au-delà du simple exercice de comptabilité, Michèle Audin articule de précieux témoignages sur ces journées sanglantes, participant à rendre justice aux victimes et à la « véridique histoire » de la Commune.


Article à retrouver sur le blog :
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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*****CRITIQUE PARUE SUR LE BLOG MEDIAPART DE FAISONS VIVRE LA COMMUNE LE 1 03 2021 ****** :

C'est un livre d'enquête et de combat que Michèle Audin nous propose aux éditions Libertalia après " Eugène Varlin , ouvrier relieur " ( 2019 ) et " C'est la nuit surtout que le combat devient furieux , une ambulancière de la commune " ( 2000 ) .
Ce livre qui arrive symboliquement quelques jours avant le début des célébrations du 150 ième anniversaire de la commune de Paris est à l'image des chroniques de l'auteure sur son blog : des faits , des gestes , des écrits , des déclarations , des décomptes documentés , vérifiés et recoupés .
Michèle Audin a repris à bras-le- corps le dossier sensible du nombre de morts de la commune du fait des versaillais .
" Il ne s'agit pas de se jeter des crimes et des cadavres à la tète , mais de considérer les êtres humains qu'ont été ces cadavres , avec respect , de ne pas les laisser disparaître encore une fois , ce qui oblige aussi à se souvenir de ce qu'ils ont été ."
Ce livre revient sur un certain nombre de légendes . C'est en particulier le cas des barricades tenues par des femmes . Elle revient aussi sur la question de la présence des membres élus de la commune sur les barricades .
" S'il est vrai que plusieurs de ces membres se sont cachés ou même ont fui dès le début des combats , beaucoup d'entre eux se sont battus jusqu'au bout . "
Elle en dresse une liste de près de 30 noms , sans oublier ceux qui furent assassinés avant la " semaine sanglante " .
le coeur du livre est la question obsédante du nombre de morts avec des témoignages souvent sujets à caution . La légende noire de la commune écrite par les vainqueurs et colportée jusqu'à nos jours par les réactionnaires et ceux qui ne veulent pas savoir .
Michèle Audin parvient à démontrer que le comptage des morts " à la du camp " sont volontairement minorés . Leur reprise par Robert Tombs n'honore pas ce dernier .
Un autre ouvrage de l'auteure sort aussi ce mois de mars chez Gallimard : " José Meunier , 19 rue des juifs " , roman qui a pour toile de fond la commune et l'exil .

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Comme le titre l'indique parfaitement, il va être question de comptes, de chiffres, de tentative de bilan dans cet essai paru chez Libertalia pendant les commémorations du 150e anniversaire de la Commune de Paris. le nombre de morts durant cette révolution prolétarienne est peu connu. Et pour cause…

Michèle AUDIN s'attaque à un travail de fourmi, d'historienne très méticuleuse. Si elle se base sur des écrits plus ou moins anciens ayant déjà traité le sujet, c'est pour mieux les contrer, expliquer minutieusement certaines improbabilités, même si elle reconnaît le sérieux des travaux fournis à un instant T, avant l'arrivée de données supplémentaires qu'elle possède désormais.


Tout d'abord, rendre compte des chiffres donnés antérieurement, et les confronter aux avancées de la science, aux nouvelles façons de comptabiliser, faire resurgir les corps oubliés, etc.

Michèle AUDIN va scruter avec ardeur les registres d'époque, ceux ayant trait aux morts dans Paris et dans les villes proches durant cette brève période de la Commune de Paris (18 mars-28 mai 1871). Oui mais ne pas omettre les combattants morts avant, c'est-à-dire ces communards qui ont péri sur le champ de bataille avant l'avènement du 18 mars. Et contrairement aux travaux précédents, démontrer avec une grande perspicacité les morts de la Commune après qu'elle fut renversée, des suites de blessures, d'assassinats (nous verrons dans cet ouvrage qu'après le 28 mai, les exécutions sommaires se poursuivront d'effrayante manière).

Les archives des cimetières parisiens ou de la banlieue proche où avaient eu lieu des échauffourées sont passées au peigne fin. Michèle AUDIN oeuvre magistralement, bout par bout, les chiffres, nombreux, donnent le tournis. Chaque archive est épluchée, disséquée, analysée au plus près. L'historienne raconte sa manière de procéder, étape par étape.

Elle insiste sur les barricades, celles des femmes notamment, des barricades dont on ne sait pas grand-chose, puisqu'il est évident que les combattants sur le terrain n'avaient guère le temps d'écrire, ce qui ne fournit pas toujours la matière première nécessaire pour les spécialistes, peu d'informations étant disponibles (certaines ont été détruites). Projet ambitieux et impressionnant. Car Michèle AUDIN parle aussi des viols commis, des abus en tous genres, la barbarie à l'oeuvre dans une guerre violente. « Toutes les fois que le nombre des condamnés [Communards, nddlr] dépassera dix hommes, on remplacera par une mitraillette les pelotons d'exécution ».

La semaine sanglante (21-28 mai 1871) est examinée avec un rare soin, c'est là que tout se joua, que l'ignominie parvint à son paroxysme. Michèle AUDIN rappelle comment parfois on enterrait les victimes, dans une fosse commune, le plus vite possible. Elle s'attarde aussi sur les légendes, en démontre l'impossibilité ou l'exagération notoire.

Les corps furent parfois retrouvés des décennies après la Commune, notamment lors de travaux de terrassements dans Paris. Forcément, ces cadavres n'avaient jamais été comptabilisés…

Remarquable travail, qui ne donne pas un chiffre exact, mais tend à se rapprocher au plus juste du nombre des combattants tombés. le nombre ne sera jamais connu. Mais l'estimation de Michèle AUDIN ne paraît pas farfelue, d'autant qu'elle a su expliquer sa démarche. Alors 15000 morts ? C'est possible, d'ailleurs l'autrice met un point d'honneur à ce que ces chiffres avancés ne soient pas vus comme une sorte de voyeurisme pour sensations malsaines mais bien collant au plus près de la tragédie. Un essai original et sérieux à découvrir.

Les éditions Libertalia nous offrent cette aubaine avec leur talent habituel pour proposer des textes allant à contresens de l'Histoire, mais jamais de manière évasive ni dogmatique. Paru récemment, ce livre, par ailleurs accompagné de photographies ou peintures d'époque, mais aussi d'un index et d'une massive bibliographie, nous replonge dans cette période somme toute mal connue, avec les fortes tentatives de récupérations politiques diverses, donc déformant forcément une partie de la vérité. Michèle AUDIN tient à rétablir certains faits et s'y prend de manière magistrale et convaincante.

https://deslivresrances.blogspot.fr/

Lien : https://deslivresrances.blog..
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La « semaine sanglante » ce ne fut pas seulement en ces jours de mai 1871 le combat mené parles troupes versaillaises contre le peuple de Paris en armes, rue après rue, barricade après barricade, ce fut surtout le massacre systématique des prisonniers, de ceux qui avaient perdu la bataille, un massacre gratuit n'ayant qu'un but : faire disparaître définitivement les acteurs du soulèvement – grands ou petits – et faire passer aux Parisiens l'envie de recommencer. C'était en effet la 4ème tentative révolutionnaire en moins de cent ans...
Michèle Audin a un but : chiffrer avec la plus grande rigueur possible l'étendue du massacre. Pour ce faire elle s'appuie sur les témoignages d'époque et sur les archives, en particulier les relevés d'inhumation dans les cimetières. Elle arrive à un ordre de grandeur minimal de 15000 victimes.
Un beau travail d'historien.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Peu de témoignages sur la Commune :
La littérature de l’époque fourmille de textes dont les auteurs écrivent comme s’ils avaient été présents, comme s’ils avaient vu – l’ambassadeur des États-Unis, Elihu B. Washburne, parmi des dizaines d’autres, vous raconte, dans ses Recollections, le 18 mars comme s’il avait été à Montmartre au petit matin de ce jour-là… Devinez s’il y était !
Pourtant, il y a peu de témoignages sur la Commune écrits par les acteurs de cet événement. Bien sûr, des Parisiens « lettrés » ont tenu leur journal ou écrit des souvenirs, mais la plupart étaient hostiles à la Commune (voir La Commune de Paris racontée par les Parisiens de Jean-François Lecaillon) et surtout étaient des spectateurs. Je cite quelques-uns de ces témoignages dans ce texte, comme celui de Paul Du Boys à propos des cours martiales ci-dessus.
Il nous manque le témoignage des gardes nationaux, des ouvrières parisiennes. Beaucoup de raisons à ceci : le confinement – les protagonistes sont enfermés ensemble dans Paris –, le peu de durée – soixante-douze jours –, l’analphabétisme – l’enseignement n’est ni gratuit ni obligatoire –, la dureté de la répression – ne détruisait-on pas les documents de peur d’une fouille ou d’une perquisition ? Détruire les papiers qu’il a dans les poches, c’est la toute première chose que fait Maxime Vuillaume, au tout début de Mes cahiers rouges. Il n’est pas le seul :
"Mon portefeuille, plein d’autographes précieux, entre autres une lettre de Delescluze, de cartes civiques, de documents nombreux pouvant me servir à faire plus tard l’histoire de cette époque, fut jeté dans les lieux avec mon képi."
C’est ce qu’écrit Sutter-Laumann dans son Histoire d’un trente sous (p. 319). Les archives de la préfecture de police regorgent de listes de képis, morceaux d’uniforme, armes, jetés dans les « lieux » et retrouvés lors de vidanges de fosses septiques. La Bièvre et les égouts ont aussi été mis à contribution – mais le papier ne survit pas à cette épreuve.
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Candidat lui aussi, Francis Jourde (qui était comptable et ancien membre de la Commune) répond, évoquant le jeudi de la Semaine sanglante, le 25 mai, sur le boulevard Voltaire :
Je ne viens pas ici me poser en héros, mais j’affirme que j’ai fait mon devoir. Je m’étonne d’entendre émettre ces insinuations à deux pas de ce boulevard Voltaire [la réunion a lieu rue Oberkampf] où se sont passés tant de faits qui sont dans toutes les mémoires. Qui marchait à la tête des deux cents hommes qui se dirigeaient vers le Château-d’Eau ? Les bourgeois Delescluze et Jourde. Qui rencontrèrent-ils en route ? Le bourgeois Vermorel, frappé à mort et frappé aussi bien par les calomnies de ses amis que par les balles versaillaises. Et qui soutenait le bourgeois socialiste Vermorel ? Deux ouvriers, Avrial et Theisz. Ce jour-là, citoyens, il n’y avait ni bourgeois ni ouvriers, il n’y avait que les défenseurs de l’idée socialiste unissant leurs efforts et mêlant leur sang.

Tous les bourgeois et ouvriers qu’il nomme étaient des membres de la Commune…
On peut donc s’étonner de lire, dans la préface d’une réédition récente des Réflexions sur le mouvement communaliste et sous la plume d’un historien aussi respecté que Jacques Rougerie, que Gustave Lefrançais, élu du IVe arrondissement, « est un des rares membres de la Commune qu’on trouve sur les barricades pendant la Semaine sanglante ».
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Quant à ceux qui sont faits prisonniers, beaucoup sont traînés dans les cours prévôtales ou cours martiales, dont je vais parler plus bas. Ceux qui en réchappent et son emmenés à Versailles peuvent être fusillés sur le chemin, parce que leur tête ne revient pas à un officier, parce qu'ils ne marchent pas assez vite ou parce qu'ils aident un autre prisonnier épuisé. Après quoi il faudra survivre dans les prisons versaillaises.
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On prend la barricade, on tue ceux qui la défendent, puis ceux qui auraient éventuellement pu la défendre, ceux qui avaient une tête à la défendre... Ce sont ensuite les perquisitions, à la recherche d'armes notamment, et encore des tueries, de ceux qui ont « une mine d'insurgé », de ceux qui sont dénoncés, de ceux qui se sont débarrassés de leur uniforme mais pas de leurs godillots...
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Les causes de la révolte sont multiples, colère des vaincus, mépris des gouvernants, pas de travail et donc pas d’argent. Elles amenèrent plusieurs soulèvements manqués.
Après la capitulation, une assemblée fut alors élue, majoritairement royaliste (malgré le vote républicain de Paris), et elle choisit de s’installer à Versailles, juste avant le 18 mars 1871.
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