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Critique de Grecie


Les Enfants de la Terre est une oeuvre déroutante et probablement la plus inégale de toutes mes lectures. le premier tome, le Clan de l'Ours des Cavernes, avait été un enchantement indescriptible ; les autres, en comparaison de ce chef d'oeuvre, m'ont extraordinairement déçue. Ce dernier volume, Les Refuges de Pierre, est un condensé de cette ambivalence de sentiments.

Ayla a rejoint avec Jondalar le clan de la Neuvième Caverne où vivent les proches du jeune homme. le roman retrace la première année après ces retrouvailles, durant laquelle Ayla et les Zelandonii vont apprendre à se connaître, à se respecter et à s'aimer .

Les qualités du premier tome se joignent aux défauts des suivants pour faire un nouvel opus très inégal. le plaisir de découvrir l'organisation sociale d'un nouveau peuple, ainsi que les nombreux passages concernant le Clan (ou Têtes Plates) et leurs rapports avec les Zelandonii rappellent celui ressenti lors de l'immersion dans le clan de Brun, avec Iza et Creb qui ont élevé Ayla. Il y avait de l'émotion à réentendre évoquer ces personnages ainsi que Durc, le fils abandonné - pour moi les plus attachants de la série.

En revanche, quelle barbe devant ces longues descriptions, illisibles pour moi, de paysages géographiques qui s'interposaient comme des obstacles à la narration déjà pas très palpitante du récit ! (Pourquoi n'avoir pas mis une carte en début de roman ?) Quelle plaie que ces explications hyper détaillées sur la façon de fabriquer tels objets et leur composition ! Et que dire de cette manie qu'a l'auteur de faire répéter par ces deux héros, trente-six fois dans chaque livre, la façon dont Ayla a découvert la pierre à feu, la façon dont Ayla a trouvé Whinney, la façon dont Ayla a sauvé la vie de Jondalar... avec toujours les mêmes réactions des interlocuteurs, notamment ébahis par la pierre à feu (oui, effectivement, c'est une découverte extraordinaire pour les intéressés, mais pour le lecteur qui se tape la même scène sans arrêt, c'est horripilant).

Et plus exaspérant encore, comme dans les autres opus : cette façon qu' a Auel de mettre sur un piédestal ces deux personnages favoris, Ayla et Jondalar, pour moi sans conteste l'un des couples les plus gavants de l'histoire de la littérature. L'amoureuse de roman d'amour que je suis n'a jamais ressenti la moindre émotion, la moindre empathie durant toute l'aventure vécue par ce couple. Parce que qu'ils sont trop ceci et trop cela : les plus beaux, les plus gentils, les plus ingénieux, et j'en passe et des meilleurs. Lui est le maître amant du roman ; quant à Ayla... Elle apprend aux Zelandonii à : apprivoiser des animaux, faire du feu sans bâtons, utiliser une aiguille et un lance-sagaie, empêcher les grossesses... C'est même elle, l'étrangère fraîchement débarquée, qui découvre sur des lieux mille fois arpentés par son nouveau peuple une grotte merveilleuse, la plus belle jamais trouvée, celle dans laquelle rayonne le plus la présence de Doni, la Grande Mère de la Terre.

Vraiment, une saga en demi-teintes, que je ne saurais vraiment conseillée et qui est en même temps un tel ovni dans la littérature mondiale qu'il serait dommage de ne pas la lire. Peut-être faut-il simplement s'arrêter après le premier. Il semble d'ailleurs que la série se poursuive encore après les Refuges de Pierre ; j'ignore si j'aurais jamais l'envie de supporter à nouveau ces deux exaspérants Enfants de la Terre.
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