Edité en janvier 2015, l'ouvrage est un recueil de textes très actuels sur les dysfonctionnement de l'Union européenne, répartis en trois chapitres : Crise économique, Crise politique et Crise de sens du projet européen. Les articles de Justine Lacroix, Etienne Tassin et Jean-Marc Ferry sont comme toujours limpides. Ce dernier synthétise dix propositions énoncées pour résoudre la crise de l'euro et présente son point de vue personnel. Son esprit de synthèse permet au lecteur de comprendre quelque chose à une crise par ailleurs assez difficile à appréhender au travers des médias audiovisuels (c'est une litote). La partie sur la crise politique est très riche en informations (Nicolas Levrat, Philippe Herzog, Alain Laquièze) et met aussi bien en évidence les dysfonctionnements actuels qu'elle liste les perpectives d'évolution possibles. Le troisième chapitre évoque les projets porteurs qui redonneraient "envie" de faire l'Europe.
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"Les leaders politiques européens n'ont pas su énoncer cette nouvelle légitimation [le défi de la mondialisation] dans leur communication politique. Ils s'en sont tenus à des phrases assez creuses sur le fait que "nous avons absolument besoin de l'Europe" ; que "l'Europe c'est bien", "qu'il faut y croire quand même"... Ils n'ont guère pris en charge la question véritable : celle du sens actuel de la construction européenne par rapport à la mondialisation [...]"
Jean-Marc Ferry
En faisant ratifier ce traité [le TSCG], nos gouvernements ont feint d'ignorer que la crise des dettes publiques est avant tout le résultat de la crise financière qui l'a précédée, ainsi que les mécanismes de dégradation des budget publics induits par trente années de concurrences fiscale.
Danny Lang
Quelle raison a-t-on aujourd'hui de croire en l'Europe, de voir dans l'Union un projet politique enthousiasmant, dès lors que ce qui fut le principale ressort de cet enthousiasme, au principe de l'élan européen initial, est semble-t-il aujourd'hui dépassé, sans objet : à savoir, le désir de mettre fin à la guerre en Europe et de substituer une Europe démocratique à une Europe nazie ?
Etienne Tassin
Le traité [du TSCG] ne dit mot sur l'interdiction qui est faite à la BCE de financer directement les déficits publics, qui l'a conduite à prêter aux banques privées plus de mille milliards d'euros de crédit à très faible taux (1%) pour que les banques puissent ensuite (si elles le veulent bien) prêter une partie de ces sommes aux Etats à des taux bien plus importants.
Dany Lang
[la règle] suppose qu'un ratio de 60% est un chiffre optimal réalisable par tous les pays. Or, en Europe, des pays comme l'Italie ou la Belgique ont depuis longtemps des dettes publiques de 100% du PIB, sans déséquilibre car ces dettes correspondent à de forts taux d'épargne des ménages nationaux.
Dany Lang