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François Augiéras (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782246550822
182 pages
Grasset (01/03/2006)
4.05/5   22 notes
Résumé :

A la fin des années 1960, Augiéras, fuyant la civilisation, s'installe dans une caverne en Dordogne. Entre feu et musique, il y invoque les forces surnaturelles. Domme ou l'Essai d'Occupation raconte cette vie retranchée. Dans un double mouvement de retour à l'état divin et de perte d'identité, l'auteur annonce la venue d'un " Homme " nouveau en osmose avec l'Univers... La société, des médecins ont cru Augi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Visionnaire ou illuminé ?
Enfant des étoiles ou doux dingue ?
En tout cas François Augiéras ne trouvait pas sa place parmi les hommes d'aujourd'hui. Il se sentait autant d'hier - très loin hier, que de demain - dans un avenir proche. A la fin des sixties, après des années de nomadisme à travers le monde, des errements dans diverses idéologies et des séjours chez les moines de Tibhirine et du mont Athos, François Augiéras se fixe à Domme en Périgord où l'énergie magnétique est très puissante et parfaite pour vivre en bonne intelligence avec le cosmos et sa nature essentielle.

Déjouant les pièges d'une vie rangée et d'une identité précise, il s'exclut de la civilisation pour vivre partiellement à l'hospice et la plus grande partie de ses journées dans une caverne sous les ruines d'un château. Il décore son univers particulier de grandes étoffes peintes, construit un appareil à créer des vibrations, écrit beaucoup et médite inlassablement.

Il entre régulièrement en communion avec l'énergie primordiale qui exclut la notion de temps et d'espace au profit de la claire vision de la "Lumière Eternelle que l'Occident appelle Dieu". Cette faculté de dédoublement du corps et de l'âme lui fait connaître des pouvoirs psychiques très anciens, une "pure réserve d'existence absolue".

Réaliste de son besoin d'isolement, il sait qu'"il y a une part de panique et de total désespoir dans ma façon de vivre". Les habitants de Domme sont hostiles à son étrangeté et au mystère qui l'entoure mais ils gardent le silence car Augiéras fréquente aussi assidûment un banc de l'église dans une ferveur figée.

Cet Essai d'Occupation, titre du livre, peut se comprendre à différents niveaux de lecture, constants et répétitifs : au niveau du sol puisque François Augiéras n'a pas de domicile fixe et qu'il se crée un univers caverneux secret ; au niveau du corps car il souffre du coeur et est très affaibli à cause d'une dénutrition liée à son indigence ; au niveau de l'âme dont il affirme et ressent l'indépendance et la survie ; et au niveau de la Terre où une nouvelle race venue du ciel permettra au "Futur de redonner la main au plus lointain Passé".

Quelques pages de toute pureté et de profonde réflexion résonnent de la musique New Age des années 70 où l'annonce d'une nouvelle ère, celle des Enfants du Verseau, laissait entrevoir un monde plus conscient de la liberté et de la responsabilité individuelle. Elle n'est pas datée avec précision mais il semble certain que la présente ère des Poissons se termine, entraînant dans ses flots le chaos et la mutation obligée de l'Homme actuel.

Etonnant, sans doute inclassable, ce petit morceau de vie d'un homme différent contient une part de lumière et de rayonnement qui ne laissera personne indifférent.

Un tout grand merci à Nadejda qui, par sa critique élogieuse et inspirante, m'a permis de découvrir François Augiéras.
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Proche de la magie africaine, des rituels amérindiens, des chamanes, François Augiéras après avoir beaucoup voyagé, entre autres en Algérie, au Sénégal, en Grèce où il séjourne au Mont Athos, après des séjours à l’hôpital de Périgueux va, à la fin des années 1960, se réfugier dans les grottes de Domme pour fuir l’hospice où il est accueilli à titre d’indigent.

Cet homme se veut un Homme Vivant, au service du sacré, un homme nouveau qui sent les vibrations de l’Univers et qui s’unit dans sa grotte, à la terre-mère et sous le ciel étoilé, au cosmos.
«  Tel un ressac qui lave une plage inconnue, je ne sais pas qui je suis, d'où je viens, si ce n'est que j'existe, avant de mourir et de renaître ailleurs, sous les paupières closes de l’Univers-Divin. »
« Est-il joie plus délicieuse que de quitter le temps pour vivre au cœur de la pierre, en contact immédiat avec les forces du monde, et de parler avec son âme dans le silence du roc ? »

Mais la présence de ce païen nomade et libre qui dit « n'être plus qu'un archétype vieux comme l'Univers, qu'une âme millénaire, et qu'une voix solitaire. » n’est pas du goût de tous dans ce village de Domme où il se sent épié et où il va voir pillée et souillée la première grotte où il s’est installé...

Ce livre que j’avais lu en 1982 année de sa première édition, soit 11 ans après la mort de son auteur, n’a pas pris une ride et je l’ai redécouvert avec le même émerveillement.

Je place François Augiéras au côté d’Antonin Artaud, Jean Genet ou Henry Miller qui disait de Domme et la Dordogne où il a fait un arrêt alors qu’il se rendait en Grèce, comme Augiéras lui-même l’a fait bien des fois, et plus particulièrement au Mont Athos :
« Coup de génie, de ma part, cette idée d'explorer la région de la Dordogne avant de me plonger dans l'illumination millénaire du monde grec. Rien que le coup d'oeil sur la rivière noire et mystérieuse du haut de la magnifique falaise à l' orée de Domme, suffit pour vous emplir d'un sentiment de gratitude impérissable. Pour moi cette rivière, ce pays ..... Ce n'est pas plus la France que l'Autriche, ni même l'Europe : c'est la terre d'enchantement jalousement marquée par les poètes et qu'eux seuls ont le droit de revendiquer comme leur.
Ce qui se rapproche le plus du paradis, en attendant la Grèce.(...)
Rien ne m 'empêchera de croire que si l'homme de Cro-Magnon s'installa ici, c'est qu'il était extrêmement intelligent, avec un sens de la beauté très développé.(...) Rien ne m'empêchera de croire que cette grande et pacifique région de France est destinée à demeurer éternellement un lieu sacré pour l'homme et que, lorsque la grand-ville aura fini d'exterminer les poètes, leurs successeurs trouveront ici un refuge et berceau. 
(...) Il se peut qu’un jour la France cesse d’exister, mais la Dordogne survivra, tout comme les rêves dont se nourrit l’âme humaine.» (Le Colosse de Maroussi)

Et l’on peut ajouter que le premier monastère tibétain fondé en Europe l’a été en 1975 en Dordogne, après que ses moines aient lu dans leurs oracles que c’était là qu’ils devaient se rendre.

Merci à cet Homme auquel on peut dire comme le Devin dans « Ainsi parlait Zarathoustra » :
« Tu nous as fait voir de nouvelles étoiles et de nouvelles splendeurs nocturnes ; en vérité, tu as tendu la vie elle-même au-dessus de nous comme une toile de tente multicolore. »
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Acquisition dans les années 1980 /
Re-lecture fin décembre 2021

En cette fin d'année, entre quelques réjouissances entre amis, préparatifs de cadeaux, je replonge dans des tris de rayonnages, et me re-voilà avec un texte d'un "auteur maudit", choisi il y a un temps certain (!!!), dont une amie à l'époque m'avait communiqué son enthousiasme et son admiration !

François Augérias, un homme au parcours aussi incroyable que douloureux; dans ce texte, il se retrouve, à sa demande, dans un hôpital psychiatrique, étant perdu et craignant pour son état mental; sans le sou, souhaitant se retirer loin des hommes...mais c'est encore trop !!
Il peut sortir quotidiennement, va marcher, désire trouver un coin pour lui tout seul, comme les bêtes: une tanière !

Ce qu'il parvint à faire; il s'y réfugie, se nourrissant de pain, beurre, thé; se détachant de son enveloppe corporelle, afin de ne pas ressentir la violence de sa solitude?

Mentalement, il se retrouve dans une sorte d'absolu mystique, de volonté de dépassement humain , et d'harmonie avec la Nature, le Grand Tout !

Lecture complexe car elle va au creux de la douleur d'un homme qui se sent étranger à ses congénères ...et à ce monde.

Artiste flamboyant et incompris,qui me fait beaucoup songer à Antonin Artaud...

Ce texte très intense...on ne peut en sortir indemne ; il nous prend aux tripes,tant on ressent la quête de cet homme-poète ,totalement désespérée et exacerbée !!




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Ce qu'il y a de dérangeant avec la folie, c'est qu'elle s'oppose à ce que l'on ne peut que difficilement définir en pratique : la sagesse.
Compliqué alors de répondre à la question qui m'a pourtant taraudé tout au long de son récit : Michel Augieras est-il fou ou bien sage ?
Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il s'agit d'un sacré bonhomme et que sa tentative de vivre sur cette Terre (Essai d'occupation), pour désespérée qu'elle soit, relève d'un sublime effort de mise à nu.
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Le sommet de la littérature !
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Je ferme les yeux, et je rappelle à moi un savoir très ancien : il y a deux pierres à côté de mes doigts, je les touche doucement, comme en aveugle. J'en saisis une, la plus légère, et je commence à les frapper l'une contre l'autre, à petits coups discrets, puis rapides, avec des silences et des reprises obstinées. Très vite, je suis emporté par le rythme, et j'y prends plaisir. Deux pierres cognées l'une contre l'autre donnent un son humble, primaire, d'une indépassable pauvreté qui me saoule et m'atteint profondément : il est à la mesure exacte de ma propre détresse puisque j'en suis réduit, en fait d'instrument de musique, à deux cailloux cognés obstinément. Cette similitude dans la pauvreté me porte à m'identifier au bruit que font mes pierres, des chocs faibles, désespérés, gais, amortis par la proximité de la roche et par celle du sol lourdement sablonneux. Je deviens ce bruit, il me tire hors de moi. Paupières closes, affolé par le bruit que je fais, je ne suis plus qu'une âme qui passe du côté des forces du Monde et peut tout provoquer par écho.

(…) Qu'ai-je voulu, souhaiter, pendant cet appel aux forces du Monde? Du fond de ma petite grotte, à coups de pierres, j'ai crié ma détresse. Cependant, ce bruit de pierres cognées obstinément, pendant des heures, plairait-il aux Hommes, s'ils pouvaient l'entendre du sentier des falaises ?
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L'entrée d'une caverne plus vaste qu'une église apparaît à ma vue. Le chant des oiseaux ne pénètre ici qu'assourdi : j'ai quitté l'air chaud des bois, et me trouve en présence, soudain, du curieux silence et du froid des profondeurs de la roche. La voûte est à quinze mètres au moins. Une immense grotte avec, ça et là, de lourdes pierres tombées sur le sol sablonneux, à plat; des blocs de pierre ressemblant à des tables de géants, à des sièges, à croire que je suis attendu. je fais quelques pas dans un total ravissement, un étonnement sans borne; j'étais certain de l'existence d'une grande caverne sous le château de Domme, mais je ne pensais pas découvrir une grotte aux dimensions cyclopéennes; cette grotte, c'est l'Europe mystérieuse et secrète; c'est le Monde souterrain, sacré, hanté, où il me faut me réfugier.
Un couloir s'enfonce plus avant dans la pierre. Je m'y engage en rampant. Le couloir aboutit à une chambre obscure, au sol de sable très fin, très froid; et je m'y repose, immobile, couché sur le dos, dans une totale obscurité, dans un silence effrayant et dans une nuit de tombe. Le plafond est si bas que, tout étendu que je suis, je peux le toucher de la main. Au coeur de la pierre, dans cette obscurité, je ne vois pas mon corps; et, de moments en moments, dans cette nuit sans étoile, il me devient étranger. Qui plus est, j'ai perdu toute notion de l'Espace et du temps; et, depuis un instant, je ressens l'influx du "grand cristal". Immédiatement perceptible.
Les infinis couloirs à cristallisation sont là, tout proches. L'influx, ici d'une rare intensité, s'empare délicieusement de mon âme dans sa totalité; mon corps oublié, je ne suis plus qu'un esprit dans cette "chambre royale", un esprit vaste, heureux, isolé du monde, libéré de toute entrave. Le temps et l'espace détruits à cette profondeur et dans cette nuit, je suis moi-même enfin, au dimensions de l'Univers, un géant couché dans sa chambre de pierre. Et "je vois"! Venues de tous les temps possibles, de multiples images passent devant mes yeux grands ouverts dans le noir. Une masse incroyable de connaissances, d'appels, de fulgurantes lueurs ! Puis, sous l'influx du "grand cristal" qui va grandissant, les images s'effacent, et je passe soudain dans un état d'absence heureuse.
Ma conscience existe encore, intacte, mais désintéressé de ce qui n'est pas sa joie de ressentir l'immense influx qui lui vient de la roche. Plongé dans une sorte de mort, j'ai le sentiment de flotter à un mètre au-dessus de mon corps étendu sur le sable glacé, au plus noir de la pierre. Les images réapparaissent, très nettes, intensément colorées, de très anciens souvenirs. Je revois une caverne marine, un long séjour sous la mer, infini, jusqu'à n'être plus qu'un délicieux oubli du temps. Oui, j'ai connu cela; je me souviens du lent balancement des houles entendu pendant des millénaires dans une grotte lavée par les flots où j'ai vécu d'une vie divine, heureuse. Il s'efface... le souvenir de la caverne marine ! Je reconnais maintenant une antique odeur de pierre sèche : j'en suis certain, entre plusieurs existences, très loin dans le passé, j'ai vécu dans des tombes, l'âme heureuse et à demi consciente, mon corps abandonné à un très pur sommeil.
Cette fois-ci, quand je rentre en mon corps, il me faut un long moment pour savoir où je suis, pour me souvenir de mon état présent, sur cette planète, dans cette chambre de pierre : c'est le vieil étonnement, l'instant d'hésitation, la perte de toute mémoire, bientôt suivie de la joie de renaître.
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L'Univers n'est pas ce que les Hommes croient; l'âme est infinie, et l'espace un gigantesque cristal reflétant, dans tous les temps possibles, la Lumière Primordiale, que l'Occident s'obstine à vouloir appeler Dieu.
Je monte sur une avancée de la pierre pour voir de plus près mes grandes étoffes peintes, dont la présence insolite dans cette caverne oubliée des Hommes me fait pénétrer dans une éternité de rêves. Je pose délicatement la main sur tel personnage, en un geste de reconnaissance et d'amour, mes lèvres sur tel visage, mon front contre un ciel criblé d'astres, puis mes yeux contre l'or.
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Des relations magiques entre l'Homme et le Cosmos vont à nouveau s'établir : ce qui se passe, c'est plus que l'avènement d'une religion, c'est la réapparition de l'Homme Vrai, la renaissance de l'Homme Fils de la Terre et des Astres ! De l'Homme aux dimensions de l'Univers ! L'Ere du Christ est finie, un point de rupture est atteint ; les circonstances sont favorables à une réinvention de l'Homme (p. 126).
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Une plate-forme surplombe la vallée. Je m'étends sur la pierre humide. J'ai emporté de quoi me préparer du café, peu désireux que je suis de boire celui de l'hospice, et, d'autre part, je veux m'éloigner des humains dont je n'ai rien à attendre de bon. Accoudé à quelques pas du précipice, je suis libre absolument, ou presque. Sans doute, me faut-il coucher à l'hospice, y prendre hâtivement mes repas; le reste du temps je suis libre comme l'air. Mais il s'agit d'une terrible liberté qui m'effraie et m'attire à la fois, comme le vide au bord duquel je me suis allongé.
Vu des hauteurs de Domme, cette immense table de pierre qui oblige la Dordogne à de larges méandres, et, plus particulièrement, de cette vigoureuse avancée des falaises où je fais une halte, le vaste paysage demeure d'une rare beauté malgré la pluie qui, à l'horizon, commence à tomber. Elle rend maintenant de moins en moins distinctes les lointaines falaises et les noires collines du Sarladais qui paraissent depuis quelques instants tirées d'une peinture chinoise.
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Videos de François Augiéras (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Augiéras
François Augiéras (1925-1971) : Une vie, une œuvre [2000 / France Culture]. Par Christian Giudicelli. Réalisation : Marie-Andrée Armynot. Équipe technique : Christian Fontaine et Stéphane Desmond. Émission “Une vie, une œuvre” diffusée sur France Culture le 6 août 2000. François Augiéras est un écrivain français, né à Rochester (État de New York) le 18 juillet 1925 et décédé à Périgueux le 13 décembre 1971. François Augiéras est le fils de Pierre Augiéras, un pianiste français renommé, et d'une mère peintre sur porcelaine d'origine polonaise. Pierre Augiéras, installé aux États-Unis pour raisons professionnelles, meurt d'une appendicite deux mois avant la naissance de son fils. Revenu en France quelques mois après sa naissance, François Augiéras passe son enfance seul avec sa mère. À Paris, qu'il trouve sinistre, il étudie au collège Stanislas. Il vit ensuite à Périgueux, où il s'installe à l'âge de huit ans. À l'âge de treize ans, à la bibliothèque municipale, il découvre André Gide, Nietzsche et Arthur Rimbaud. Attiré par l'art, il quitte l'école à l'âge de treize ans pour suivre des cours de dessin. En 1941, il s'inscrit dans un des mouvements de jeunesse qui prolifèrent sous le régime de Vichy, mais dès 1942 il s'en détache pour devenir acteur dans un théâtre ambulant. Il s'engage, en 1944, au dépôt de la flotte à Toulon, puis passe en Algérie où il se retrouve à Alger. Il ne s'y attarde guère, pressé d'aller vers le Sud qu'il pressent être son véritable pays, et où il rejoint son oncle Marcel Augiéras, militaire colonial en retraite, qui vit à El Goléa, dans le Sahara. Augiéras s'inspire de cet épisode pour écrire en 1949, “Le Vieillard et l'Enfant”, qu'il publie à compte d'auteur sous le pseudonyme d'Abdallah Chaamba. L'ouvrage retient l'attention d’André Gide qui, quelques mois avant son décès, rencontre le jeune écrivain après que ce dernier lui a envoyé deux lettres. Augiéras décrit plus tard un Gide manifestement ému par sa rencontre avec lui, et s'imagine comme le « dernier amour » du grand écrivain. “Le Vieillard et l'Enfant” est publié en 1954 par les Éditions de Minuit et une rumeur prétend alors qu'« Abdallah Chaamba » est un pseudonyme posthume de Gide. Solitaire et révolté, Augiéras multiplie les voyages, parcourant notamment l’Algérie et la Grèce, et faisant retraite au mont Athos. En 1957-1958, il participe à la revue “Structure”, que dirige Pierre Renaud à Paris, puis s'engage dans une compagnie de méharistes du sud algérien. Ses livres s'inspirent de sa vie mouvementée. Lui-même écrit : « J'ai accepté – ou appelé – de dangereuses aventures, toujours avec cette arrière-pensée : ça deviendra des livres ! » D'un tempérament panthéiste, Augiéras évoque ouvertement dans ses écrits l'attirance sexuelle à la fois pour les garçons et les jeunes filles, mais également pour les animaux. En 1964 paraît sans nom d'auteur, aux éditions Julliard, “L'Apprenti sorcier”, un texte peu connu, sauvage, d'une force peu commune, où un adolescent entretient des rapports masochistes avec le prêtre chez qui il est placé, puis vit une histoire d'amour avec un jeune garçon. En 1967, Augiéras achève le premier livre qu'il signe de son véritable nom, “Une adolescence au temps du Maréchal et de multiples aventures”. Les errances, la précarité, l'extrême solitude aggravent son état de santé. Les séjours à l'hôpital de Périgueux se succèdent. À la fin des années 1960, il réside un temps dans les grottes de Domme pour échapper aux conditions de vie dans les hospices, et y écrit sur des cahiers d'écolier. Son livre “Domme ou l'Essai d'occupation”, qu'il ne parvient pas à faire éditer de son vivant, est inspiré de sa vie dans les grottes. Miné par la pauvreté et la malnutrition, prématurément vieilli par ses conditions de vie, il s'installe dans une maison de repos à Fougères, puis dans un hospice pour indigents à Montignac. “Un voyage au Mont Athos” est publié en 1970. Usé du cœur, François Augiéras meurt le 13 décembre 1971 à l'hôpital de Périgueux. Il est inhumé à Domme le 18 décembre 1971. L'un de ses rares amis, l'instituteur Paul Placet, s'emploie ensuite à faire connaître l'œuvre d'Augiéras en organisant des expositions de ses peintures et en diffusant ses manuscrits. Avec la participation de :
Jean Chalon, écrivain et exécuteur testamentaire de l’œuvre de François Augiéras Michel Mardore, romancier, critique de cinéma, réalisateur, photographe, auteur d’un projet de film inabouti, d’après le livre “L’Apprenti sorcier” de François Augiéras Paul Placet, écrivain et ami intime de François Augiéras, auteur d’une biographie intitulée “François Augiéras, un barbare en Occident” (La Différence) Stéphane Sinde, auteur d’un film documentaire sur François Augiéras : “François Augiéras, un essai d’occupation” Textes lus par Fabrice Eberhard Sources : France Culture et Wikipédia
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