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L'autre côté des ombres tome 1 sur 2
EAN : 9791038112179
320 pages
MxM Bookmark (13/07/2020)
4.4/5   42 notes
Résumé :
Allowin est un exorciste, Frédéric est hanté. Il y a des rencontres qu'on ne peut éviter !

Allowin Singulier-Weyrd ne s'attendait pas à être contraint et forcé d'hériter du cabinet d'exorcisme familial. Surtout par sa grand-tante décédée qui hante encore les lieux. Une fois installé dans ce petit village, bien loin de sa vie d'exorciste itinérant, Owin va devoir regagner la confiance des habitants et faire ses preuves. Sa rencontre avec l'un de ses c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Cela faisait un petit moment que je n'avais pas lu un roman qui me happe aussi rapidement que le premier tome de Allowin Singulier-Weyrd. La couverture m'avait fait de l'oeil, et le résumé encore plus. Il est assez rare de tomber sur une saga parlant d'exorcistes et quand en plus cela concerne un clan... Pas besoin d'aller plus loin pour moi, j'étais prête à passer un bon moment.

J'aime de plus en plus la maison d'édition MxM Bookmark. On y trouve des petites pépites qui mélangent surnaturel et romance, deux des genres que j'adore, et avec Allowin Singulier-Weyrd non seulement on a le temps de voir l'univers se construire et comprendre les règles qui régisse le monde où vit notre héros, mais en plus, la romance est douce, progressive et très humanisée dans le sens que l'auteur prend bien en compte les sentiments de ces deux protagonistes, les bons comme les mauvais. Les événements s'enchaînent également, mêlant plusieurs histoires pour nous faire comprendre le métier d'Owin, en parallèle de la trame principale. Impossible de s'ennuyer donc. Si bien qu'à la fin de ma lecture, je n'avais qu'une envie, en lire plus.

L'un des points qui m'a le plus plu est sans aucun doute l'ouverture d'esprit de ce monde. On y trouve une acceptation naturelle : sexualité, "religion", ethnie, choix de vie... qui change réellement de ce que l'on peut ressentir habituellement dans notre monde à nous. J'ai aimé le fait que cela aille de soi, qu'on ne se pose pas de questions, qu'il n'y ait pas d'interrogations sur certaines choses. On retrouve bien entendu des obstacles qui peuvent nous parler, mais cela n'a rien de "toxique". Les attentes de sa famille, son choix de carrière, le respect des règles de la société (vous savez la base : ne pas tuer son voisin...)... pour moi cela a beaucoup plus de sens que de savoir si le personnage va être accepté par les siens s'il choisit un personnage du même sexe. Parce qu'on ne devrait pas avoir cette crainte. Si deux personnes s'aiment... pourquoi tergiverser. Bref, l'acceptation et cette sensation de respect m'ont vraiment fait plaisir.

Du côté surnaturel, suivre Owin n'est pas de tout repos, mais là encore, j'ai beaucoup aimé. Non seulement cela nous permet de découvrir les différentes créatures que l'on peut rencontrer dans Allowin Singulier-Weyrd, de ne pas s'ennuyer et de comprendre la psychologie des gens peuplant ce monde, notamment vis-à-vis du surnaturel. Pour moi, il y avait ce côté tout à fait plausible. Et on sent aussi que Noémie Auke a passé du temps à construire son univers. Il est complexe, avec des règles bien définies. Aucun couac pour moi. Il y a une part de mystère avec une série de meurtres, mais aussi la malédiction de Frédéric. de quoi nous tenir en haleine. On pourrait croire qu'il y a peut-être trop d'événements, mais franchement non, d'autant plus que nous suivons Owin sur une assez longue période.

La romance est elle-aussi vraiment agréable à suivre. Elle ne prend pas vraiment le pas sur le reste, n'étouffant pas le récit. Elle est tendre, douce, progressive, pas du tout vulgaire. C'était un réel plaisir à lire. Les relations entre les personnages, en général, sont de toute façon très bien construites dans Allowin Singulier-Weyrd. Complexes et variées, encore une fois, on voit que l'auteur n'a pas juste créé des personnages pour faire joli. Il y a une réelle psychologie derrière chacun d'eux. Même Bleiz, notre fenrir était absolument parfait. Il ne lui manque que la parole. Avec Owin et Frédéric, les trois chouchous ont gagné mon coeur immédiatement.

Un premier tome très très réussi. Pour moi il n'y a aucun faux pas. C'est un roman d'urban fantasy plein d'émotions, complexe, avec une sensibilité à fleur de peau, parfaitement dosé. Et en prime, écrit par une auteur française ! Que demander de plus. Ah si ! le tome 2 !!
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Owin, reprend le cabinet d'exorcisme de sa tante décédée, dans un petit village. Il n'est pas motivé, par rapport à ses habitudes d'exorciste errant, mais il s'adapte rapidement au rôle, et rencontre Frederic, dont la famille est maudite...

J'adore le worldbuilding de fantasy contemporaine. Les petits détails d'un univers qui ressemble au nôtre (et plus spécifiquement qui est très français, ne pas se fier à la couverture où le personnage à une tête de beau gosse américain générique), mais où la magie est reconnue et considérée comme une des choses ordinaires de la vie. On appelle un exorciste quand il y a un meurtre, pour savoir s'il ne peut pas avoir le témoignage de la victime. Les gens normaux reconnaissent les signes d'un croquemitaine dans les parages. Même le mystère le plus important du tome est lié à l'univers surnaturel.

Le style d'écriture va très bien avec cet aspect, il a aussi un côté magique, mais présenté comme une évidence.

la relation d'Owin avec sa famille est complexe, pas idéalisée, mais personne n'est présenté comme tout noir non plus. Il y a beaucoup de références à des choses qui leur sont arrivées et qu'on ne saura jamais (l'enlèvement par les fées, les circonstances de l'alliance entre les deux branches de sa famille), et qui sont peut-être plus épiques que ce qui arrive à Owin... en fait, pour un roman de fantasy, c'est vraiment de la tranche de vie, mais pas au sens négatif du tout. Il y a plusieurs problèmes dans le village (croquemitaine, meurtres, malédiction de Frederic), et même s'ils arrivent en même temps chronologiquement, ils ne sont pas liés, ce n'est pas le genre révélation d'une grosse machination. Bien sûr, il y a des questions de vie ou de mort, mais cela reste, pour beaucoup, la vie quotidienne d'un exorciste, et la première fois qu'il tombe amoureux. le fait que le sort du monde ne soit pas en jeu renforce le fait que c'est notre monde, juste plus magique.

La romance entre Frederic et Owin est crédible, humaine et naturelle, deux personnes qui se rencontrent, ont suffisamment de sympathie pour passer du temps ensemble, s'entraident, deviennent amis puis amoureux. En soi c'est bien de pouvoir décrire une relation saine, même si je préfère les trucs plus tordus et tragiques, mais c'est moi. Mais chacun des deux personnages est sympathique en soi (même si pour Frederic cela a mis du temps pour moi parce qu'on met longtemps à le comprendre), ça aide.
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Ambroisie, la grand tante d'Allowin Singulier-Weyrd fait tout un ramdam depuis un moment dans le village où elle gérait la "boutique" multiséculaire de la famille Singulier, c'est quand même un comble pour une exorciste de se manifester en tant que fantôme de manière aussi outrancière, mais elle a décidé qu'Owin lui succéderait, peut importe qu'il ait d'autres projets !
Owin reprend donc les affaires de sa tante, un dossier s'impose à lui, un contrat de sang qui lie sa famille aux Cendrevent victimes d'une malédiction tenace et dont il ne reste qu'un représentant vivant, Frédéric, lorsqu'il rencontre celui-ci Owin ressent quelque chose …


Un monde presque semblable au notre, sauf que la magie y est omniprésente, on ne va pas chez le pharmacien, mais chez l'apothicaire qui a toujours quelques sorts en réserve, le four des boulangers est alimenté par des feux follets, le ménage est fait par des lutins, votre voiture vous ramène à la maison si vous n'êtes pas en état de conduire, un monde normal.
La Grande Guerre dévastatrice a mené à la création de l'Acte d'Équilibre il y a deux siècles et demi, les grandes familles de magiciens le font respecter et il est hors de question de maltraiter les êtres surnaturels faibles. Un monde parfait où garous et vampires savent se tenir, bon il reste les démons, mais tant qu'on ne les invoque pas, normalement ils ne posent pas problème, les fées sont un peu ingérables, mais on fait avec, et quand un croquemitaine pointe le bout du nez il suffit de planquer les enfants et d'appeler un exorciste en urgence !
L'environnement est assez original, bien défini et cohérent, nous le découvrons par petites touches au détour des pérégrinations des personnages.
C'est dans cet univers qu'évoluent nos héros et que se développe leur relation, Owin a du travail pour permettre à Fred de survivre, mais il partage de plus en plus sa vie avec lui en commençant par lui proposer de travailler à "la boutique", puis à participer à ses enquêtes, pour finalement partager son lit. La romance se développe en parallèle à l'action mais en étant bien intégrée et en évitant les ébats stéréotypés à rallonge, ça change agréablement.


Une plume fluide et agréable nous délivre ce roman d'urban fantasy et d'aventures animées par des personnages attachants et bien esquissés, un livre qui se dévore d'une traite et nous rend impatient de découvrir le prochain tome.Une lecture facile et agréable qui pourra satisfaire toutes les classes d'âges et procurer un agréable moment de délassement …
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L'Equilibre, créé il y à 2 siècles et demi à la suite d'une grande guerre dévastatrice, permet à la magie de faire partie intégrante de la vie. La population a l'habitude de faire appel aux exorcistes pour régler les problèmes quotidiens ou relationnels : poltergeists, malédictions, fantômes, follets, loups-garous...

An 367 de l'ère post Equilibre. Bois-aux-Alouettes, petite bourgade perdue dans la campagne.

Allowin Singulier-Weyrd, membre d'une famille puissante à la double lignée, exorciste itinérant, hérite, un peu contre son gré, du cabinet d'exorcisme et de la clientèle de sa grand-tante décédée.

Frédéric Cendrevent, dernier membre de la famille Cendrevent, invocateur, porte à lui seul le poids d'une lourde malédiction qui l'empêche de trop s'éloigner de son manoir et qui masque la couleur de ses yeux, la hantise débordant de son regard. Il a pour compagnon un fenris, Bleiz, qui s'est attaché à lui et le protège comme il le peut.

Un pacte de sang lie le cabinet Singulier au manoir Cendrevent. Allowin, rencontre Frédéric lors de sa première intervention, et intrigué par Frédéric, décide de briser la malédiction. Il lui propose alors, horrifié par ses moyens de subsistance, de travailler avec lui au cabinet comme assistant.

En parallèle des investigations d'Allowin afin de lever la malédiction de Frédéric, nous allons suivre le quotidien de ce cabinet, une chasse au croquemitaine, des exorcismes, une parcelle de forêt, des revenants, une nymphe des bois, l'aide de Frédéric lors de certaines interventions d'Allowin, une enquête policière sur des meurtres violents, ... et le rapprochement de Frédéric et d'Allowin.

L'histoire est vécue à travers Allowin, mis à part un prologue et un épilogue par Frédéric, ce que j'ai trouvé très habile. La romance est douce et subtile, plus suggérée que vraiment décrite, leur seule scène intime étant très soft et très forte en même temps.

L'auteur nous plonge avec talent dans un univers moyenâgeux et contemporain à la fois. L'apothicaire côtoie l'informatisation des dossiers du cabinet d'exorcisme, le fantastique et la magie d'un escalier qui décide tout seul de qui monte et d'une voiture qui choisit de ramener à bon port cohabite avec un standard téléphonique ou il faut taper #1 pour joindre l'Ordre des exorcistes. Toutefois, un prologue posant plus clairement les bases de cet univers aurait été nécessaire, j'ai parfois eu l'impression que j'avais raté une préquelle.

La fin est tout à fait logique et évidente et j'ai hâte de lire la suite de leurs aventure et de découvrir, entre autres, le sort des fenris.

Un grand merci à NetGalley et MxM Bookmark pour ce Service Presse qui m'a permis de découvrir cet auteur.
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Cela faisait un moment que je n'avais pas eu de faille temporelle de lecture ! C'est-à-dire qu'il m'est arrivée plusieurs fois d'ouvrir le livre en me disant que je lisais quelques chapitres et, lorsque je relevais le nez, les heures étaient passées (oups ?). Aucune surprise donc si je vous dis qu'il s'agit là d'un beau coup de coeur !

Dès le début, le lecteur plonge dans la vie d'Owin alors qu'il hérite du cabinet d'exorcisme de sa tante et déménage donc dans ce village qu'il ne connait pas tellement. Il y a beaucoup de codes propres à l'univers et de mots qui apparaissent de manière parfaitement normale alors que le lecteur ne les connait pas. Mais ça fonctionne, parce cela est fait naturellement justement. Les longues explications ne sont pas nécessaires car le contexte est bien amené et, lorsque quelque chose peut paraître complexe, une petite phrase suffit à en donner la compréhension au lecteur.

Owin est un personnage auquel il est très facile de s'attacher. Sa famille prend une place très importante (avec ses qualités et ses défauts) et si nous n'avons pas tout un récit de son enfance, les quelques moments clés qui nous sont présentés, par petites touches et pour expliquer des réactions et des émotions, font qu'on comprend son caractère et que l'on a toujours envie d'en savoir plus (je veux carrément connaître mieux Yvain ! Et Orphée m'intrigue très fortement).

Si j'ai adoré Owin, je dois dire que Frédéric n'est pas en reste. Il ne parle pas beaucoup, il observe, est clairement méfiant et n'incite pas forcément à l'apprécier au niveau des relations humaines. Mais savoir qu'un démon cherche à vous posséder, que vous êtes le dernier de la lignée à avoir une malédiction sur les épaules et que vous êtes piégé dans votre maison avec des esprits frappeur… ça ne donne pas forcément beaucoup de place à la sociabilité !

Je sens que je me perds déjà (mais j'ai beaucoup à dire sur ces deux personnages que j'ai déjà tellement hâte de retrouver !). Pour Owin qui est toujours sur les routes et qui se refuse à être le bon soldat exorciste de la famille, l'annonce de son héritage est rude. Mais il apprécie la tante qui lui a légué le cabinet et cherche à lui faire plaisir, d'autant plus que son fantôme hante encore les lieux, signe qu'elle a besoin de quelque chose. Il reprend alors ses travaux, ses missions et, par là, les exorcismes réguliers chez Frédéric.

Il y a dans ce roman une grande place faites aux yeux. de part Frédéric d'abord, dont les yeux « débordent de hantise ». Je pense que chaque lecteur se fera sa propre vision des choses mais ce fait est vraiment quelque chose qui m'a marqué. de la même manière que les yeux d'Owin font tout de suite savoir aux autres qu'il est exorciste. Les noms ont également une place importante, ce qui se retrouve bien souvent en fantasy (notamment lorsqu'il s'agit de la Féerie) et c'est un rappel auquel je suis assez sensible lorsqu'il arrive dans un roman.

On pourrait penser que le « léger » problème de Frédéric serait suffisant à lancer l'intrigue mais on y ajoute également des meurtres, des réflexions sur le deuil et les revenants, des moments de douceurs fantomatiques comme de violence à la fois physique et psychique. Tout est bien dosée et le roman oscille entre actions et réflexions, entre dialogue amusant et sérieux. le lecteur se fait ses propres hypothèses et suit Owin dans ses pérégrinations, découvre sa gentillesse, sa droiture mais également son petit côté imbu de lui-même. Il comprend Frédéric et son attachement à son fenris, son intelligence et son agacement qui monte rapidement. (Je vous ai déjà dit à quel point j'avais aimé ces deux personnages ? Oui ? Bon.)

La romance n'est clairement pas le coeur de l'histoire et elle est tellement naturelle qu'elle est particulièrement belle car normale. La prise de conscience d'Allowin, tout comme la défiance de Frédéric, font que la fin est diaboliquement logique et qu'il me fait le tome deux. Voilà.

En bref, un roman qui m'a séduite tant au niveau de l'intrigue que des personnages et du monde mis en place. Un joli coup de coeur !
Lien : https://tempsdemots.wordpres..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le cabinet d’exorcisme Singulier existait depuis tellement de temps que nul ne se rappelait si c’était le clan ou la boutique qui avait donné son nom à l’autre. Comme beaucoup d’autres, les Singulier avaient gagné en puissance après la Grande Guerre dévastatrice qui, deux siècles et demi plus tôt, avait mené à la création de l’Acte d’Équilibre et à la fermeture de la plupart des frontières. Avant cela, leurs origines se perdaient dans les détails de la plus grande Histoire.

Bien qu’on n’y vende plus rien depuis longtemps, tout le monde l’appelait « la boutique ». Il avait été transféré de génération en génération, de père en fille et de fille en cousin selon les envies, les besoins et les compétences. Parfois, il changeait d’emplacement, sans jamais quitter Bois-aux-Alouettes, la petite bourgade endormie qui l’avait vu inauguré, le seul lien que les Singulier avaient gardé avec leur région d’origine.
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— J’ai cru que tu n’arriverais jamais ! s’exclama Ambroisie.

Un instant, elle eut ce geste avorté pour l’embrasser sur le front, le souvenir d’un rituel trop peu souvent effectué pour qu’il aille jusqu’au bout. Owin s’était préparé au froid qui lui aurait marqué la peau, alors il ressentit un pincement de regret qu’il chassa très vite. Il se raccrocha à son irritation.

— Je n’arrive pas à croire que tu hantes ta propre boutique ! Et que tu déranges tout le voisinage tant que t’y es !

— Il fallait bien que j’attire ton attention.

— Tu es la honte de la profession, ne put-il s’empêcher de dire. Je pourrais t’exorciser et repartir.

  L’esprit de sa grand-tante projeta alors un tel sentiment d’incrédulité amusée que la tentation de passer à exécution fut presque trop forte pour être ignorée. Magnanime, Owin se maîtrisa.

— Pourquoi moi ? demanda-t-il, une question presque rhétorique.
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— Qu’est-ce qui s’est passé ?

  Frédéric haussa les épaules.

— Je ne sais pas. Comme l’humain était sur le point de mourir, et d’emporter avec lui l’esprit-loup, je les ai séparés.

  Impressionné malgré lui, Owin croisa les bras. Ce n’était pas évident à faire, il fallait une bonne technique et une certaine bravoure. Les esprits-loups prisonniers d’un hôte humain ne survivaient pas lorsque ce dernier rendait l’âme, à moins d’avoir mordu quelqu’un d’autre plus tôt dans leur vie et de pouvoir alors changer de corps. Chez les loups-garous rescapés de la Grande Guerre, le fenris était si inextricablement lié à son hôte humain que les séparer pouvait tuer les deux. Et lorsqu’on y arrivait, on prenait le risque que l’esprit-loup, dans sa douleur, se retourne contre soi.
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Un temps indéfini plus tard, Owin admirait la courbe du dos de Frédéric dans son lit. De la sueur brillait sur sa peau. Il appuya les lèvres sur sa nuque, obtint en réponse un petit soupir et une menace essoufflée :

— Allowin, Allowin, si tu n’accélères pas…

  C’était lui dont la mâchoire était un peu douloureuse, pourtant c’était Frédéric dont la voix était rauque.

Owin rapprocha ses doigts couverts de gel de l’endroit qui intéressait son amant, dont le dos s’arrondit pour le forcer à franchir les derniers millimètres. Imperturbable, il caressa doucement les replis cachés. Avec un hoquet d’impatience, Frédéric fit mine de se retourner, alors il plaqua son épaule au matelas et le mordit là où elle rencontrait la nuque.
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Il s’écoula à nouveau un temps indéterminé durant lequel ils s’écoutèrent respirer. Enfin, Frédéric relâcha son pull. Il se redressa à quatre pattes et manqua retomber, le sol n’avait pas l’air très stable.

— Qu’est-ce que… Oh.

— Oh ?

— Je crains que tu n’aies atterri sur un squelette, Allowin. Je viens de poser la main sur une cage thoracique.

  Owin nierait toujours s’être relevé tellement précipitamment qu’il en avait chuté à nouveau, un doigt glissant dans ce qui devait être une orbite vide. Un frisson violent le secoua de haut en bas. Il détestait les squelettes encore plus que les cadavres. Les os qui craquaient parfois avec ce bruit humide de moelle, le cliquettement des articulations… Non.
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