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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Mamout va péter un plomb, c'est clair. La faute à Dolto patron voyou, un foutu salaud plein d'arrogance, magouilleur, profiteur, menteur … L'écriture d'Aurousseau est à l'image de son personnage, elle déborde de haine, d'énergie, de colère rentrée. Avant l'implosion ?
Nan Aurousseau réussit un premier roman qui se lit d'une traite. Telle une mitraillette Mamout vide son chargeur textuel sur Dolto et sa petite entreprise. Tel un volcan trop longtemps resté éteint, l'éruption décoiffe, dynamite, emporte tout sous ce flot plein de rancoeur, trop longtemps tue. Un roman sympathique qui donne envie de refaire un tour de chauffe avec Aurousseau.
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Mamout comptait rentrer dans le droit chemin en travaillant dans une entreprise de plomberie.
Oui mais son patron Dolto est un salaud de la pire espèce; escroc, voleur, menteur, il envoie ses gars sur des chantiers non sécurisés bricoler avec du matériel de récupération.
Dolto est une ordure et pour Mamout la coupe est pleine.
Il frôle la dépression, Dolto l'obsède, il veut le pièger, lui faire regretter ses magouilles ignobles.
Alors il le suit à la trace, traquant le faux pas, attendant la faute....

Ecrit comme on parle, dans un langage populaire, c'est un roman de la rue qu'a écrit Nan Aurousseau, un livre brut de décoffrage, sans fioriture.
Les mots viennent comme ils viennent dans leur réalité crue, ils fusent et s'entrechoquent avec drôlerie, avec énergie, avec la rage de la France d'en bas, avec la puissance de leur imperfection.
On lit vite, très vite, entraîné par le débit, sourire aux lèvres mais haine en dedans, à maudire ces patrons exploiteurs et escrocs comme il y en a tant..
Un premier roman sympathique par un auteur qui impose son style à grands coups de rentre dedans.


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Mamout est employé chez Dolto, une entreprise de plomberie.
Dolto est un patron véreux, un vrai sale type.
Mamout ne va pas se laisser faire.
Un roman très sympathique, écrit comme on parle, d'un ton gouailleur.
C'est plein d'humour.
Le passé carcéral de Mamout lui sert bien, mais l'empêche aussi de dépasser des limites qui pourraient lui être néfastes.
Le monde des ouvriers de BTP, on est en plein dedans.
Un monde pas vraiment tendre, carrément dur parfois.
Je découvre cet auteur, et c'est une bonne surprise.
Je vois qu'il a écrit des romans policiers, j'en tenterais bien quelques uns.
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Une histoire qui nous plonge dans le monde du travail et tout particulièrement le BTP, pas trop de surprises pour ma part puisque je fais partie indirectement de cette grande famille.

Le personnage principal tout comme l'auteur connaissent bien ce milieu puisqu'ils ne font qu'un (c'est histoire et celle de l'auteur du moins je suppose plus ou moins romancée), ça se ressent par les termes et les habitudes qui y sont exposés, les réunions de chantier, les travers et les combines des ouvriers, les petits chefs qui se prennent pour Dieu le père, et les exploités , les coups foireux … Tout une petite foule pas toujours clean qui bouillonne dans une grande marmite ! Il y a de quoi péter les plombs !

Le titre évocateur, “Bleu de chauffe” provient de cette même expression qui sous-entend qu'on se remet au travail sérieusement, et bien sûr le fameux “bleu” de tout ouvrier, ce n'est plus un mot à définir. Notre homme après avoir flirté avec la prison, enfile donc son bleu pour reprendre du service, avec, il est vrai de très bonnes intentions. Mais voilà, le grand manitou, lui chauffe les nerfs, et ce n'est pas sans compter sur le relent d'ex-taulard, pour aiguiser son besoin de régler les comptes comme il l'entend. le récit est parfois drôle parfois acide, énergique pour ne pas dire dynamique ! Un franc parler il est vrai mais jamais vulgaire, et toujours des vérités bien placées. Et puis au détour de ce tourbillon, on croise des passages qui nous interpellent :

Page 83 : il y a des mouvements secrets de la pensée qui n'apparaissent jamais nulle part, ni le jour ni la nuit. Ce sont des paroles tenues dans des mains discrètes, comme de petites bougies protégées du vent des fanfares officielles. Nous nous y réchauffons, tels des loups venues d'un autre cosmos et en partance pour y retourner.



L'intérêt de ce livre réside dans cette implication personnelle de l'auteur et on ressent pleinement cette part de vécu. Pour ceux qui baignent dans le monde du travail, cela leur semblera qu'un reflet ô combien mille fois croisé et sans doute subi, des passages qui résonnent et dont l'auteur nous fait le plaisir de dévoiler sans se priver

Page 121 : Louize était habitué, de par sa position hiérarchique, à abuser de son petit pouvoir minable et mon attitude de plus que désinvolte ajoutée à mes écarts de langage le rendaient haineux. Il n'était rien, vraiment, beaucoup moins intéressant qu'un brin d'herbe, pourtant, dans son microscopique milieu du monde du travail salarié , il se prenait pour un dieu et parvenait à imposer sur les chantiers une simili terreur larvée. Hallucinant. Comme si la vie n'était déjà pas assez difficile comme ça pour un ouvrier, il fallait que ce mec-là vienne en remettre une couche.

Au fil des pages, on ressent la tension qui s'étire, cette envie de remettre les pendules à l'heure, comment supporter ces petits chefs foireux et prétentieux.



Page 122 : pourvu qu'il ne me pousse pas à bout, pourvu qu'il ne m'oblige pas à en venir aux mains, parce que malingre comme il est, une gifle et le petit pois qui lui sert de cerveau peut lui sortir facilement par les narines... c'est que je me disais en le regardant bien droit dans les yeux, le comique, afin qu'il comprenne, qu'il se tienne un peu en retrait car je la voyais déjà en filigrane la fin de l 'histoire pour lui, le minable qui se planquait derrière sa veste en tergal et son froc de chez Prisu,, ses petites cannes maigrelettes, son petit torse de poulet arrogant qui se prenait pour un coq sous sa chemise à dix balles.



Ce roman comme une fresque de notre société, dénonce en demi-teinte :

- des abus sociaux, genre : arrêt maladie déguisé, manigance pour se faire licencier sans perdre les avantages, tout un monde commun et des pratiques très courantes et bien plus qu'on pourrait se l'imaginer

- et l'abus de pouvoir d'une hiérarchie sur une population à la merci d'un besoin de travail.

En filigrane, on pourrait aussi citer, la main-d'oeuvre non déclarée, la pression en pyramide, se muant en dépression pour beaucoup de personnes, les dessous de table, les chantiers torchés, les malfaçons camouflées, le manque de sécurité, et surtout un manque de respect dans tous les sens du terme … ce mal être, ce mal au travail n'est que la répercussion de cette société qui en demande toujours plus, et toujours plus vite, à moindres coûts forcément, arrive où un maillon de la chaîne finit par céder…

Page 139 : on était toujours vendredi et ma femme était en retete jusqu'au mardi suivant. Elle ne s'inquiétait plus de mon arrêt maladie, le trou de la Sécu c'était comme celui de la couche d'ozone, plus on avançait vers lamer moins elle en parlait.

Au delà de ces sujets, on aborde la vie de couple, la stérilité et ce manque d'enfant dans un couple.

Un premier roman qui décoiffe, et bouscule, un style particulier, je serais curieuse de lire son prochain roman.


Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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Bleu de chauffe ou la difficulté d'être ouvrier en ces années 2000, trimbalé au gré du patron et largement exploité, tel est le thème de ce roman. Cette histoire contemporaine nous fait découvrir le monde du prolétariat vu par l'oeil acerbe de Nan Aurousseau l'auteur, à travers le dur métier de plombier qu'il connait bien, sur Paris et sa banlieue.
Le côté fiction du récit semble être Dolto, un patron malhonnête et sans scrupules qui méprise et arnaque tout un chacun. En face, Dan, plombier OHQ, loin d'avoir oublié son passé d'ancien taulard refuse d'être manipulé.
A travers Dan le narrateur, entre passé et présent, l'auteur nous brosse un tableau peu reluisant du secteur du BTP (Bâtiment et Travaux Publics).
Certains passages très intéressants, au delà de la fiction relèvent de la réalité décrivant les vols de matériels sur les chantiers, les accidents et les conditions de travail; quant aux patrons et sous traitants c'est magouilles et compagnie.
Dans ce roman assez court, Nan Aurousseau utilise l'expression populaire pour nous raconter cette histoire instructive mêlant réalité et fiction. Il choisit de laisser le lecteur interpréter le final.
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Une critique humoristique (noir) de notre société et du monde du travail
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Long d'environ 180 pages, le premier livre de Nan Aurousseau (né en 1951) se lit très facilement. L'intérêt de ce roman, à mon avis, c'est l'expérience du narrateur en tant qu'ouvrier du bâtiment spécialisé dans la plomberie, et bien sûr le ton donné à cette narration, à savoir un mélange assez bien dosé d'humour et d'observations plutôt acides et désespérées sur la condition ouvrière et humaine en général. Bref, «Bleu de chauffe» n'est pas un roman dont la lecture est indispensable, mais il laisse un bon souvenir.
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Un roman plein de fraicheur et d'énergie qui montre sans fard la dureté du monde ouvrier
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Le narrateur est un plombier vulnérable qui en voit de toutes les couleurs avec son patron : en effet le premier vient de sortir de prison, il est en liberté conditionnelle et le second ne pense qu'à faire du profit au détriment de ses employés. Mais notre héros n'est pas dupe ! Avec un humour qui grince et dans un style plein de verve et d'énergie, l'auteur nous informe d'une manipulation qui n'est peut-être pas seulement imaginaire...
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