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Hélène Seyrès (Traducteur)David Lodge (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782352871224
530 pages
Archipoche (06/05/2009)
3.98/5   3091 notes
Résumé :
Le destin n'y est pour rien. Si les couples se font et se défont, dans le petit bourg de Highbury, c'est qu'Emma s'est improvisée entremetteuse. Il est bien plus distrayant, pour une jeune femme accomplie, de s'immiscer dans les affaires matrimoniales des autres plutôt que de chercher un mari. À moins de se retrouver prise malgré soi à son propre jeu...



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Critiques, Analyses et Avis (306) Voir plus Ajouter une critique
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sur 3091 notes
💍☕️Emma ou comment passer à deux doigts de l'amour....☕️💍


Emma Woodhouse, 21 ans, est une jeune femme bien née, issue de la bonne société anglaise et ne désirant aucunement se marier. Résidant dans sa belle demeure de Hartfield à Highbury, son quotidien se résume à apaiser les craintes de son père hypocondriaque, rendre des visites de courtoisie à ses voisins. Sa gouvernante, Mrs Weston s'étant mariée Emma s'ennuie et décide de jouer les dames marieuses notamment avec Miss Harriet Smith qu'elle destine à Mr Elton, le vicaire de Highbury. Seulement, Mr Elton, ambitieux et conscient de sa position sociale dédaigne la pauvre Harriet au profit d'Emma...
Malgré les remarques et avertissements de Mr Knightley, l'ami de toujours d'Emma, celle-ci poursuit ses manigances en la personne de Frank Churchill, fils de Mr Weston. Tout cela entraîne des quiproquos et des situations fragiles faisant prendre conscience à Emma de ce qu'est réellement le sentiment amoureux...


Après avoir lu Mansfield Park où j'en étais sortie déçue, je me suis lancé dans la relecture de ce roman au potentiel plus prometteur. Quelle bonne idée !

Dans ce roman, Jane Austen dépeint au travers de son personnage d'Emma les classes sociales aisées de la campagne anglaise et leur manigance afin de ne pas se mélanger au peuple ou à d'autres communs. L'auteur nous relate une vie simple, dans une petite ville loin de Londres où il ne se passe rien. L'arrivée de nouveaux visages, de lettres anime l'atmosphère et apporte du renouveau dans cet environnement tranquille.
La condition de la femme est également mise en avant avec l'obligation pour des femmes de bonne famille sans fortune comme Mrs Weston de se marier avec un homme ne faisant pas de la dot un impératif ou, de trouver à se placer dans une famille comme institutrice (Miss Fairfax).


Pour les sceptiques, Emma n'est pas une simple romance. Non, l'auteure a eu la bonne idée d'intégrer à son roman une intrigue avec des personnages jouant des rôles. Cela donne la sensation de mener une enquête afin de déterminer qui par exemple à acheter un piano à Miss Fairfax, qui a signalé à Mr Churchill que le docteur avait une nouvelle voiture. Ces étranges situations apportent au récit un côté humoristique puisque les personnages se lancent soit dans des théories erronées, soit tentent de se justifier maladroitement.


En ce qui concerne les personnages, le personnage d'Emma est spécial. Autant j'avais trouvé la jeune Fanny Price dans Mansfield Park insipide, autant je trouve Emma par certains côtés énervante. Et je préfère ! Au moins, elle suscite une réaction. Ce personnage au départ est présenté comme imbu de sa personne, persuadé de tout savoir, de tout connaître de la vie, donc de donner des conseils avisés à autrui. Cet aspect est très frappant dans sa relation avec Harriet Smith qu'elle prend sous son aile et la façonne de telle manière qu'elle met en péril son avenir.


💝Pour conclure, Emma fait partie des grands classiques de la littérature anglaise à lire ou relire.💝
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C’est l’histoire d’Emma Woodhouse, jeune femme de vingt-et-un ans qui vit seule avec son père dans leur propriété de Hartfields. Sa sœur Isabelle, plus âgée, a épousé John Knightley, dont elle est très amoureuse ; ils ont cinq enfants et vivent à Londres.

Autour de cette famille appréciée de tous gravite Miss Taylor l’ancienne gouvernante d’Emma qui a épousé, à l’instigation de cette dernière, Mr Weston, la jeune femme ayant trouvé dans l’organisation de ce mariage des dons de marieuse qu’elle compte bien réutiliser…

On rencontre aussi Harriet Smith qui devient une amie d’Emma qui veut la faire monter dans l’échelle sociale en lui trouvant un mari de rang plus élevé.

Rajoutons George, le frère de John Knightley, trente-sept ans, Franck Churchill, le fils de Mr Weston, à peu près du même âge qu’Emma, dont l’arrivée est toujours annoncée comme imminente et évoque plutôt l’Arlésienne, Jane Fairfax; un pasteur Mr Elton et nous aurons une petite société fort intéressante vivant dans ce petit village de Highbury.


Ce que j’en pense :


Jane Austen nous dépeint très bien la vie de tous les jours, dans la campagne anglaise, où la principale distraction pour ne pas dire occupation est d’aller chez les uns ou les autres, dîner ou prendre le thé en parlant de la pluie et du beau temps, en prenant bien soin de donner son avis éclairé sur tout.

On prend garde à ne pas s’enrhumer, étant donné la météo, à alimenter la conversation, comme le feu dans la cheminée, en passant par les couvertures dans la voiture. Quand on ne se parle pas, on s’écrit, on se perd en tergiversation pour le moindre petit événement : un piano arrive chez Jane, qui a bien pu l’envoyer ? Dans quel but ? Que cela cache-t-il ?

Bien installée dans son rôle de marieuse qui lui a si bien réussi avec Mme Weston, Emma décide de se remettre à l’ouvrage, en essayant de démontrer à son amie Harriet que le vicaire, Elton est amoureux d’elle, se mettant parfois dans des situations équivoques dont elle a du mal à se sortir. Certes, on aime son enthousiasme, la bienveillance dont elle fait preuve avec son père qui ronchonne tout le temps et n’est jamais content.

Elle est pleine de bonne volonté, intelligente dans sa façon de s’exprimer, de voir les choses quand elle veut bien être de bonne foi. Ce qui donne des joutes verbales avec George Knightley assez agréables, car il n’hésite pas à lui exprimer clairement sa façon de penser.

Elle a décidé de ne pas se marier et de vivre seule, se consacrant à son père. Seulement voilà, elle devient très vite irritante par son snobisme, son esprit de castes, son orgueil aussi qui la pousse à se montrer dure, ironique… Je pense que Jane Austen cherche à la rendre plutôt antipathique au lecteur, en tout cas, elle y parvient très bien…

C’est le troisième roman de Jane Austen que je lis. J’ai bien aimé « Raison et sentiments », de même que « Persuasion ». J’ai eu plus de mal commencer à m’intéresser à celui-ci, car il ya des longueurs, et je n’ai jamais baigné dans l’aristocratie anglaise, donc leurs codes m’irritent un peu, de même que leurs vies étriquées, centrées sur eux-mêmes, (cela leur ferait du bien de travailler un peu quand même…), mais on peut concéder une chose à l'auteure: au moins, à cette époque, les gens se parlaient, ils échangeaient leurs opinions propres, non inspirées des journaux télévisés comme à notre époque. Le stress qui a empli nos vies, ne semblait pas de mise à l'époque, du moins dans la haute société. Était-ce pire qu'à l'heure actuelle, je n'en suis pas sûre...

Les héros ont une certaine culture, ils lisent. Du moins certains. Emma et Jane jouent du piano. Leurs discussions peuvent être intéressantes. Leur côté caricatural s’il heurte au début, les rend attachants et on a une belle description de la société de l’époque, mais aussi de la campagne anglaise, des paysages qu’on visualise sans peine, et comme toujours les thèmes chers à l’auteure sont présents : les sentiments, les émotions, la raison, les préjugés, tout y est très bien analysé.


Cette fois encore, le charme de Jane Austen a fonctionné donc je vais continuer à découvrir son œuvre en gardant « Orgueil et préjugés » pour la fin car j’ai beaucoup aimé le film.

Un pavé de 512 pages qui se laisse dévorer avec plaisir, même si l'on soupire parfois, quand les discussions s'éternisent.

Note : 8,5/10
Challenge Pavés
Challenge 19e siècle
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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♪ ♫ J'ai l'honneur de ne pas te demander ta main
Ne gravons pas nos noms au bas d'un parchemin ♫♪

Emma Woodhouse est belle, intelligente et riche. Elle n'a que vingt-et-un ans, un beau parti pourrait-on dire... Chut ! Vous n'allez pas commencer... Justement, c'est le sujet du roman.
Elle habite la belle demeure de Hartfield, près du gros bourg de Highbury, - vous voyez où c'est, avec son père âgé, hypocondriaque et veuf, qu'elle adore.
Emma Woodhouse est entourée d'amis et voisins fidèles, tel Mr Knightley, son meilleur ami de seize ans son ainé, propriétaire du riche domaine tout près de là. Il y a aussi son ancienne gouvernante, Miss Taylor, qui vient d'épouser un veuf fortuné, Mr Weston, et puis les Churchill dont le fils Franck vit à Enscombe dans le Yorkshire, mais qui rend visite très souvent à sa mère souffrante...
Emma, persuadée d'être à l'origine du mariage de Miss Taylor et d'avoir des talents d'entremetteuse, décide alors, pour occuper sa solitude, de faire épouser les autres...
Bon, vous remarquerez qu'il n'y a rien de très..., - comment dire les choses de manière élégante et mesurée, rien de très excitant dirons-nous.

Ici c'est une écriture du quotidien qui prévaut, où, a priori, il ne se passe pas grand-chose.
Ainsi, le fait pour une jeune fille d'aller porter une lettre à la poste un jour de pluie devient un événement important, une aventure presque... C'est dire...
Le véritable souci des héroïnes de Jane Austen, - je parle sous votre contrôle car ce n'est que le quatrième roman que je lis de cette autrice, est de trouver le véritable amour, pour elles-mêmes, mais aussi pour les autres. C'est donc ici le cas d'Emma qui se découvre donc des talents d'entremetteuse...
De ce talent qu'elle souhaite cultiver, elle voudrait en faire comme une oeuvre d'elle-même, comme un art, rien de moins... Peut-être qu'elle s'ennuie aussi, pour tout vous dire.
Le jeu du mariage devient presque pour Emma alors un divertissement, une diversion à l'ennui.

Cette fameuse Emma, j'ai commencé tout d'abord par la trouver insupportable. C'est vrai, non ? Elle veut tout régenter autour d'elle, à commencer par vouloir marier tout un chacun.
Alors, elle régente, a le goût de régenter tout le monde, dans sa manière de vouloir préparer des mariages. Elle voudrait réussir le mariage d'une autre, sa toute nouvelle protégée par exemple, la jeune et jolie Harriet Smith, de l'éloigner d'un amour sincère et spontané qu'elle a, pour essayer de la réorienter d'ailleurs de manière assez calamiteuse vers un autre amour...
Harriet, détournée de cet amour sincère et partagée, ses rêves alors ont été brisés. Elle pourrait ne jamais s'en relever... Mais ici le roman ne bifurque pas vers la tragédie, je vous rassure...
Emma ne comprend pas comment elle a pu manquer autant de discernement.
Elle n'a pourtant que vingt-et-un ans et on pourrait penser qu'il serait raisonné qu'elle agisse d'abord pour son propre bonheur, ou du moins pour sa propre destinée...
Elle ne va pas rester sur cet échec...
Elle n'a que ça en tête, le mariage des autres... Les voisins, les amis, tout son entourage... Cela devient compulsif chez elle... Elle songe déjà aux mariages de ses neveux et nièces qui ne sont pas encore nés. On l'écouterait, elle marierait les moutons, les poules, même les insectes alentours tant qu'à faire, si elle le pouvait...
Pourtant Emma est très intelligente, d'une intelligence qui confère presque à la manipulation. Elle oriente, elle détourne...
Mais voilà, Emma n'a que faire du mariage lorsqu'il s'agit d'elle bien sûr. Elle est sous contrôle d'elle-même, en permanence.
« Faites ce que je dis, pas ce que je fais. »
L'amour impliquerait-t-il une perte de contrôle, et si oui, vaut-il la peine d'être vécu, au risque d'y perdre son confort et sa tranquillité ? Ce sont les questions qu'Emma va se poser tout au fil de ce très long roman.
Se marier est-il la meilleure façon de trouver l'amour ? Dans l'univers de Jane Austen, les mariages sont souvent des mariages de raison, ou dit autrement : des mariages d'intérêt.
Mais pourquoi diable Emma Woodhouse se marierait-elle alors ? Elle ne manque pas d'argent, elle est très intelligente, adore son confort, elle a tout ce qu'il faut pour être heureuse. Elle serait alors bien sotte de s'encombrer d'un mari, non ?
Ne dit-elle pas d'ailleurs : « C'est seulement le manque d'argent qui rend le célibat méprisable aux yeux d'un généreux public. »
Elle est très aimée par son père, un père très indulgent. D'ailleurs, ils se ressemblent tous deux. J'ai trouvé qu'il y avait un lien entre l'hypocondrie du père qui cherche à se protéger des microbes de la vie et la manière dont sa fille Emma ne cherche quant à elle qu'à se protéger du sentiment amoureux, comme si c'était là aussi une maladie... Étrange, non ?
Pour Emma, un bon mariage, n'est pas un mariage guidé par la passion.
Ce roman serait-il alors un plaidoyer pour le célibat ?
Emma ne voit rien ne se qui se passe autour d'elle, car sa vanité l'aveugle. Jane Austen la montre pleine de mauvaise foi, elle voudrait tout contrôler et finalement se trompe, s'égare, reconnaît ses erreurs. C'est là que j'ai fini par la trouver attachante...
On s'aperçoit alors qu'elle était sûre d'elle, les stratégies qu'elle avait échafaudées au tout départ ne fonctionnent pas bien, on la croyait très perspicace, elle se trompe sur beaucoup de choses...
Et puis ça se passe presque comme dans un roman policier, on distingue des signes qu'Emma ne voit pas du tout.
En dépit de la manière dont Emma essaie de se tenir hors-jeu, à distance, de se protéger du sentiment amoureux, j'ai été séduit par la manière dont elle s'égare, se trompe... Et c'est comme cela aussi que sa propre histoire se construit... Devient belle... Et fait d'Emma un magnifique personnage de femme indépendante.
Alors, me direz-vous, à quel endroit ai-je commencé à me passionner pour Emma ? Oh la la ! Attention, doucement les amis, pas de passion chez Emma... Mais pourquoi ai-je dis ce mot ? Je vais y venir.
Emma ne va pas rester indemne de tout cela, contrairement à ce qu'elle croit.
Cette peur d'être troublée, d'être atteinte par la passion, d'être touchée par l'idiotie des amoureuses qu'elle côtoie, - tiens, comme Harriet, et qui deviennent bêtement fétichistes... Emma se préserve de tout cela. Veut à toutes forces échapper à cela...
Pourtant, ce n'est pas le manque de passion qui anime Emma, mais plutôt la manière dont elle contrôle ses passions.
Pourquoi ne me suis-je jamais ennuyé dans ce récit ?
C'est une comédie brillante, on est confronté en permanence au suspense, on échafaude des scénarios qui changent sans arrêt.
À un moment donné, toutes les combinaisons apparaissent possibles, probables, où tout pourrait arriver... Même Emma pourrait finalement ne jamais se tromper... Ou bien tomber amoureuse à son tour...
Derrière les apparences, c'est un roman ironique et grinçant, avec de la méchanceté sous la soie, les froufrous et les dorures, de la manipulation, des égarements, des erreurs...

Contrairement à d'autres héroïnes de la littérature classique, je ne tomberai pas amoureux d'Emma Woodhouse, je me mets en retrait pour laisser la place à qui vous savez ; cependant j'ai fini par m'y attacher et m'en faire une amie. N'est-ce pas l'essentiel ?

Et puis Emma à son tour va devenir l'arroseuse arrosée... N'est-ce pas magnifique ?
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Emma est une jeune femme orgueilleuse. Un orgueil dur ; un orgueil de caste. Un orgueil que je qualifierais aussi de féminin et dont notre héroïne tire fierté, s'en drapant comme dans une robe de bal, rehaussant sa personnalité et son caractère clairement affirmé.

Cette nature nous change des autres figures "austeniennes". Emma est différente de toutes les autres : Lizzie, Anne, Catherine, Elinor, Marianne... Emma agace, Emma perturbe et brouille les repères du lecteur. Quel tempérament... pour une femme de cette époque. Tempérament autorisé par l'aisance financière, comme l'affirme la narratrice par le truchement d'Emma elle-même. La fortune, seul gage d'indépendance et d'autonomie d'une femme en ce temps-là.

Mon affection a plutôt été vers les personnages secondaires : Mr Knightley , Miss Bates, Mrs Weston, Miss Smith, tous riches à leur manière de par leur situation, leur caractère et leurs dispositions d'esprit. L'orgueil d'Emma qui, au fil du roman, s'apparente toujours davantage à de la vanité plutôt qu'à de la fierté nous montre un personnage imbu de lui-même mais qui a la force d'aller au bout de ses convictions, de ce qu'il considère comme étant "son devoir envers les autres". Jean de la Fontaine aurait conclu ce récit par l'une de ses célèbres morales, celle de l'arroseur arrosé, qui rend à Emma toute son humanité, la laissant désarmée face à l'imprévu, elle qui avait tant à coeur de tout maîtriser dans son existence.

"Emma" est, je crois, le roman le plus long d'Austen et, à mon sens, le plus fourni parce que le plus complexe. La meilleure adaptation cinématographique (toujours selon moi) de l'oeuvre est celle de Douglas McGrath (1997), très esthétique, et servi par une belle palette d'acteurs tels que Ewan McGregor, Toni Collette, Jeremy Northam, Gwyneth Paltrow et Greta Scacchi.
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Emma, c'est l'histoire d'une jeune fille qui a la chance d'être jolie, riche, intelligente et d'avoir un père qui l'adore.
Elle gère le petit univers social du village de Highbury et tout l'intérêt du roman réside dans ce qui arrive quand ses amis ne réagissent pas comme elle l'entend.
Elle se transforme volontiers en « marieuse » et tente d'arranger une alliance pour sa protégée, Harriet Smith, avec deux candidats qui ne font pas du tout l'affaire et reste aveugle à leurs penchants réels.

J'ai assez peu de sympathie pour l'héroïne, prétentieuse et trop gâtée, par contre je me suis régalée à contempler le mode de vie des demeures anglaises, j'ai savouré les descriptions : service en argent, chevaux, apéritifs au salon, toilettes soignées pour les réceptions.
Emma est un roman, toujours élégant, souvent drôle, parfois moralisateur mais il est loin d'égaler pour moi « Orgueil et préjugé » ou « Raison et sentiments ».
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Citations et extraits (215) Voir plus Ajouter une citation
– Je n’ai pas de succès, murmura Frank Churchill à Emma, ils sont pour la plupart offensés. Je vais m’y prendre mieux : Mesdames et Messieurs, par ordre de Mlle Woodhouse, je suis chargé de dire qu’elle renonce à connaître vos pensées ! Nous sommes sept ici, sans nous compter (Mlle Woodhouse a la bonté d’estimer que j’ai déjà donné la mesure de mon esprit) et elle vous prie de bien vouloir émettre, chacun à votre tour, soit une pensée très spirituelle en vers ou en prose, originale ou répétée, soit deux remarques modérément spirituelles, soit enfin trois bêtises !
– Oh ! très bien, intervint Mlle Bates, je n’ai pas besoin de m’inquiéter : trois bêtises, voilà justement mon affaire ; je suis bien sûre de dire trois bêtises dès que j’ouvrirai la bouche !
Emma ne put résister au plaisir de répondre :
– Pourtant, Mademoiselle, il peut se présenter une difficulté ; permettez-moi de vous faire remarquer qu’en l’occurrence, le nombre est limité : seulement trois bêtises à la fois !
Mlle Bates, trompée par le ton cérémonieux et ironique, ne comprit pas immédiatement ; quand elle saisit l’allusion elle ne se fâcha pas, mais une légère rougeur indiqua qu’elle avait été blessée.
– Ah ! bien. Je vois ce qu’elle veut dire, ajouta-t-elle en se tournant vers M. Knightley, j’essaierai de me taire le plus possible. Je dois être bien insupportable pour qu’elle ait dit une chose pareille à une vieille amie !
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- Il faut, dit-il, qu'un homme ait une bien bonne opinion de lui-même pour inviter les gens à quitter le coin de leur feu et à affronter un temps pareil, pour le plaisir de le venir voir. Quelle présomption ! Et quelle folie de se soumettre à ce désir tyrannique. Si par devoir ou par nécessité professionnelle nous étions contraints de sortir par une soirée de ce genre, nous nous trouverions à plaindre à juste titre : pourtant nous voici, vêtus sans doute plus légèrement que de coutume, qui nous mettons en route, de notre plein gré, pour aller passer cinq heures dans la maison d'un étranger avec la perspective de ne rien dire et de ne rien entendre que nous n'ayons dit ou entendu hier, que nous ne puissions dire ou entendre demain. Le temps est déjà mauvais, il sera pire au retour. Quatre chevaux et quatre domestiques mis en branle pour transposer cinq personnages transis dans des chambres plus froides que celles qu'ils quittent !
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Oh ! s'écria Emma, je sais qu'il n'existe pas au monde une meilleure créature qu'elle, mais vous savez aussi que la bonté et le ridicule forment la base de son caractère.
_ Cela est vrai, dit-il, je l'avoue. Mais si elle était riche, j'admettrais même que le ridicule surpassât la bonté ; si elle avait de la fortune, je ne trouverais pas mauvais que ses absurdités fussent pour vous un objet de dérision. Si elle était votre égale par sa position, je ne vous ferais aucun reproche. Mais, Emma, considérez la distance qu'il y a de vous à elle : elle est très pauvre, elle est déchue de l'état de prospérité dans lequel elle était née, et, si elle vit longtemps, son sort deviendra encore plus malheureux. Sa situation devrait exciter en vous la pitié. En vérité, vous vous êtes mal conduite. Vous, qu'elle a vue enfant, vous qu'elle a vue grandir lorsque ses attentions vous honoraient, vous venez maintenant, par l'étourderie, par un orgueil mal entendu, de vous moquer d'elle, de l'humilier devant sa nièce et devant les gens dont quelques-uns imiteront votre exemple. Ce que je vous dis, Emma, ne vous est pas agréable, sans doute, et je vous assure que cela me l'est encore moins. Mais il est de mon devoir de vous faire ces représentations. Tant qu'il sera en mon pouvoir de vous dire la vérité, je le ferai. En vous donnant de bons conseils, je vous prouve la sincérité de l'amitié que j'ai pour vous : et je me flatte qu'un jour ou l'autre vous me rendrez plus de justice que vous ne le faites à présent.
Tout en parlant, ils s'approchaient de la voiture. Elle était prête et, avant qu'elle pût dire un mot, il lui avait donné la main pour y entrer. Il avait méconnu les sentiments qui l'avaient engagée à tourner la tête et l'avaient empêchée de parler. C'était un composé de colère contre elle-même, de mortification et de chagrin
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Dans ce cas particulier, il convenait de tenir compte à M. Elton de la situation particulièrement délicate où il se trouvait : n'était-il pas entouré de la femme qu'il venait d'épouser, de la jeune fille qu'il avait demandée en mariage et de celle qu'on lui avait destinée ? Emma lui reconnaissait volontiers le droit d'être mal à l'aise et de mettre quelque affection à ne le point paraître.
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– Je pose comme règle, Harriet, que si une femme hésite d’accepter les propositions d’un homme, elle doit prendre le parti de les repousser ; si elle ne peut se décider sur-le-champ à dire : « oui », c’est « non » qu’il faut répondre. On ne peut entrer dans l’état de mariage avec des sentiments douteux. J’estime qu’il est de mon devoir, comme votre amie et comme votre aînée, de vous donner cet avertissement, mais ne croyez pas que je veuille vous influencer.
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