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sur 1652 notes
Cette fois-ci, Jane Austen, nous emmène dans une belle demeure, celle de Mansfield Park. Madame Price, la mère de Fanny a fait un mauvais mariage. de plus, elle a beaucoup d'enfants et surtout elle est pauvre. Ainsi, elle demande de l'aide à ses soeurs mieux mariées qu'elle pour élever la jeune fille. C'est ainsi que Fanny arrive à Mansfield Park à l'âge de dix ans. Monsieur et Madame Bertram, son oncle et sa tante, vivent retirés à la campagne et ne fréquentent pas la société de Londres. La famille et surtout les femmes sont ainsi préservées des hommes mal intentionnés. Cependant, Mary et Henry Crawford font leur arrivée dans le voisinage pour quelques semaines. le quotidien des habitants est alors quelque peu bousculé surtout en l'absence du père et lors du retour du frère aîné Tom. Jane Austen réussi à nous ennuyer dans les premiers chapitres autant que ses protagonistes. On comprend ainsi la joie et le divertissement que ressentent les habitants de Mansfield Park lorsqu'une pièce de théâtre se prépare.

Dès le départ, Fanny est un personnage très transparent qui souhaite se faire oublier au possible. En effet, elle n'est pas élevée sur le même pied d'égalité que ses deux cousines. Heureusement, son cousin Edmond est beaucoup plus attentionné. Elle deviendra au fil de l'histoire un véritable appui pour ses tantes, ses cousins et ses amis. On se demande si son souhait le plus cher se réalisera. le dénouement se fait dans les derniers chapitres.

Jane Austen décrit toujours avec justesse la psychologie de chaque protagoniste. Au final, on déteste ou on aime les personnages. Elle réussit également à donner les menus détails de ce quotidien sans pour autant nous lasser car tout est intéressant : la végétation et les bosquets de Mansfield Park, le feu dans la chambre de l'Est, le bal, le dîner et les mariages.

Même si le roman est assez long, on est totalement plongé dans l'univers de l'auteur. C'est avec regret que j'ai posé mon livre et quitté Mansfield Park.
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Pour soulager leur soeur, Mrs Price, Sir et Lady Bertram décident d'accueillir chez eux une de leurs nièces, la jeune Fanny. La parente pauvre grandit auprès de ses cousines Maria et Julia et de ses cousins Tom et Edmond. Rapidement, Fanny s'attache à Edmond qui est pour elle un ami tendre et généreux. « Elle se prit à considérer son cousin comme un modèle de bonté et de noblesse, qui possédait des mérites que personne, sinon elle, ne pourrait jamais estimer à leur juste valeur, et qui avait droit de sa part à une gratitude que nul sentiment n'était assez puissant pour payer de retour. Lorsqu'elle songeait à lui, un mélange de respect, de gratitude et de tendresse emplissait son coeur. » (p. 43 – tome 1) Entre les deux cousins, on pressent dès les premières pages que la tendresse innocente des débuts deviendra bien davantage avec les années.

Dès son arrivée, la jeune fille est sans cesse soumise au regard impitoyable de Mrs Norris, son autre tante, qui ne sait que critiquer et récriminer. Gagnant en grâce et en qualité à mesure des années, Fanny devient pourtant une charmante personne et une ravissante jeune femme. Ses cousins et cousines pensent de plus en plus au mariage et Mrs Norris s'emploie, pendant la longue absence de Sir Bertram, à dégoter des partis avantageux à ses nièces et neveux. « Tout le monde devrait se marier dès qu'un beau parti se présente. » (p. 49 – tome 1) Quand Mr et Miss Crawford, frère et soeur, arrivent à Mansfield, la tante entremetteuse veut arranger des noces au plus vite. Mais surtout, Mrs Norris ne peut s'empêcher de déprécier Fanny et de lui faire entendre qu'elle est un poids pour une famille qui l'a gracieusement accueillie. « Ce sera une ingrate et une entêtée si elle ne fait pas ce que sa tante et ses cousins lui demandent – une ingrate en vérité, étant donné ce qu'elle est, et qui elle est. » (p. 160 – tome 1) Voilà qui est bien injuste envers la jeune Fanny Price qui est toute dévouée à sa tante Bertram et s'attache à se rendre utile tout en restant discrète.

L'immense défaut de Fanny, c'est de se croire sans importance et sans valeur. Convaincue qu'elle gêne où qu'elle se trouve et que sa présence incommode quiconque, elle vit en retrait, sans cesse sur la réserve. Mais l'âge l'a parée de bien des vertus et des grâces et ce sont les autres, surtout les hommes et son cousin Edmond, qui lui révèlent sa valeur. « Il faut vraiment que vous commenciez à vous aguerrir et à vous faire à l'idée que vous valez la peine que l'on vous regarde. Vous êtes en train de devenir une jolie jeune femme, essayez d'accepter qu'il en soit ainsi. » (p. 211 – tome 1) Fanny se moque bien d'être jolie pour un autre qu'Edmond. Et quand le jeune homme est en proie à de cruels tourments amoureux, son coeur juvénile balance : « Il était cruel d'être heureux alors qu'Edmond était en train de souffrir. Toutefois, un certain bonheur naissait, par force, de la certitude même de sa souffrance. » (p. 51 – tome 2)

Tout le monde attend de Fanny qu'elle soit exemplaire, meilleure que ses cousines et surtout reconnaissante. Mrs Norris et Sir Bertram insistent à l'envi sur la générosité qu'ils ont témoignée à leur nièce défavorisée. Même son cousin Edmond fait d'elle un idéal : « Vous avez prouvé que vous étiez honnête et désintéressée, montrez aussi que vous savez être reconnaissante et que votre coeur est sensible ; alors vous serez devenue la femme exemplaire et parfaite que j'ai toujours pensé vous voir devenir. » (p. 127 – tome 2) Dans le monde doré de Mansfield Park, la charité est mesquine et comptée. Aider est un devoir chrétien, mais il s'agit de ne pas faire entrer n'importe qui dans cet univers de privilèges jalousement gardés. Ici, on est très conscient des personnes qui sont ou non fréquentables. Et c'est avec le plus grand sérieux que l'on mène des discussions interminables sur les entrées des jeunes filles dans le monde et que l'on tient des palabres assommants sur le choix d'une pièce de théâtre.

Jane Austen dépeint sans pitié une société très mesquine, pétrie de certitudes et de préjugés. Les portraits sont féroces et acerbes. Lady Bertram est une femme indolente qui se soucie peu de ses enfants. Elle ne pense qu'à son bien-être, à son ouvrage et à son petit chien. Mrs Norris est une horrible bonne femme fortement pénétrée de son importance et persuadée de sa supériorité. Au sein de cette déplaisante société, Fanny fait figure de fleur pure et douce. Très sensible et quelque peu fragile, elle résiste toutefois contre vents et marées. La vertu et le maintien sont, une fois encore, victorieux de la bassesse.

Je n'ai pas apprécié ce roman de Jane Austen autant que les autres. J'y ai trouvé des longueurs et une certaine pesanteur. Dès les premiers chapitres, l'issue de la romance entre Fanny et Edmond est prévisible. J'ai retrouvé avec plaisir le cynisme de l'auteure, mais je me lasse peut-être de son écriture. Je vais attendre avant le dernier roman qui me manque, Northanger Abbey.

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Ca reste agréable, mais c'est le Jane Austen qui m'aura le moins fait vibrer.



Voilà une nouvelle découverte Austenienne à mon actif. Malgré deux points très positifs, je dois dire que je reste très réservée sur mon avis final.

Il n'est pas question de dire que je n'ai pas aimé, non, ce ne serait pas vrai, mais je dois admettre que quand je lis un Jane Austen, je m'attends à plus de sensations, beaucoup plus d'émotions.
On va donc commencer par les points les plus négatifs, et on finira par la note positive !

- Point négatif numéro un, le plus gros : FANNY PRICE. Ca alors, pour un personnage Austenien, faut admettre que Fanny brise les codes ! Cette gosse n'a aucun caractère, c'en est effrayant ! Douce, pour ne pas dire effacée, Fanny n'élève jamais la voix, ne se met jamais en porte-à-faux avec personne, ne se met jamais en colère, est soumise, timide, n'exprime pas ses sentiments. Si j'osais, je dirais que Fanny est un peu chiante. Oserais-je ? J'ose !
Les personnages principaux féminins de Jane Austen ont normalement un petit côté rebelle, et c'est d'elles en général que vient la satire que l'auteure exprime sur la société qui l'entoure. Ce sont ces femmes qui nous montrent à quel point leur condition, leur environnement, leur culture, leur éducation, était inadaptée à l'époque et méritait qu'elles fassent la révolution et ne se contentent pas de leur sort.
Et Fanny a du mal à exprimer ça. Même si la réaction naturelle à ce qui lui arrive durant tout le livre est de la prendre un peu en pitié, ce qui nous conduit aussi fatalement à rejeter les bases de cette société du 19e siècle qui lui est si cruelle, je n'ai pas réussi à m'attacher vraiment à elle. Elle me faisait un peu de peine, mais c'est tout. Cette soumission à tout m'a un peu gonflée, à vrai dire, j'ai eu envie de la secouer et de lui ouvrir les yeux.

- Point négatif numéro 2 : L'histoire. Je crois que j'ai passé tout le livre à attendre que ça bouge pour de bon. Même si ce n'est pas le genre de littérature qui nous apporte beaucoup d'action, normalement il se passe suffisamment de choses pour nous intéresser du début à la fin. Ici ce fut moins le cas. Je me suis parfois un peu ennuyée, et je n'ai pas toujours compris les éléments qui semblaient prendre beaucoup de place aux yeux de l'auteure et de ses personnages. Je pense notamment à la pièce de théâtre, qui a fait un tel foin, a amené tant de drames et dont je n'ai pas compris l'importance. C'était peut-être (et même certainement) fait exprès pour montrer la futilité des principes moraux et des priorités de l'époque, mais bon. Ca ne m'a pas trop parlé.
Bref, l'histoire se traîne beaucoup, la romance tarde, même si on sait bien dès le début de où elle va surgir, jusqu'aux 20 dernières pages, et ensuite hop hop hop, c'est réglé en quelques lignes. J'avoue que ça m'a laissée sur ma faim après 540 pages à attendre qu'il se passe quelque chose. D'autant que l'auteure nous a habitué à beaucoup de romantisme, de cour délicate, des sentiments naissant timides et gagnant en force et en ampleur au fur et à mesure que les personnages apprennent à se connaître.

Il me semble que les 500 pages précédentes auraient du être consacrées à voir évoluer Fanny, mais je ne peux pas dire que ce soit le cas. Elle change relativement peu entre le début et la fin, et son caractère doux, pour ne pas dire passif, finit par devenir vraiment un poids. Même si la morale dit qu'il vaut mieux un caractère aimable et doux que volcanique, ça nous donne une lecture assez fade, au final. En tout cas, c'est l'impression que ça m'a donné, alors que mes autres lectures de l'auteure ont emporté mon coeur dans un tourbillon de sentiments beaux et simples, et purs à la fois.


Bon, donc oui, j'y ai vu de gros défauts. Et pourtant, ma note est positive tout de même (même si elle dépasse à peine la moyenne), alors pourquoi ? Eh bien parce que face à ces gros défauts, il y a deux énormes bons points :

- Point positif numéro 1 : le style "Austen" ! Alors ça, c'est toujours un tel plaisir d'y revenir, que même avec la pire histoire, je serais incapable d'y mettre une note négative. Jane Austen sait vraiment trouver les mots pour me conserver attentive au bout de sa plume. C'est raffiné et délicat, c'est noble, comme écriture. On se laisse facilement embarquer par ce vocabulaire travaillé, ces mots recherchés, délicats. C'est presque un poème ! Malheureusement, une plume, toute magnifique soit-elle, ne peut pas faire TOUT le travail.

- Point positif numéro 2 : La caricature très réussie de l'ensemble des autres personnages, tellement poussée à l'extrême qu'on ne peut qu'en rire. Alors là, pour le coup, Jane Austen n'a pas dérogé à son habitude. Ses personnages secondaires, pourtant tous excessivement différents les uns des autres, sont vraiment gratinés, elle ne les a pas épargnés ! L'avis de l'auteure sur son époque transparaît pratiquement entièrement dans les défauts de ses personnages. Ils sont tous, au mieux, ridicules et risibles, au pire, franchement détestables. Leurs défauts sont tellement mis en avant qu'on ne voit quasiment que ça. le défaut récurrent étant la futilité et l'oisiveté de la bourgeoisie victorienne. La plupart des personnages est vraiment pathétique. Certains me marqueront plus que d'autres, comme la tante Berthram (une femme oisive et fainéante, mais qui a la classe lol, et sans aucun avis propre, quelle dinde !) et la tante Norris, infatigable, pipelette, avare de tout et pourtant qui se met toujours en avant, bref, insupportable. Et chacun des autres personnages est dans la même veine, aucun n'échappe à l'acidité tendre de l'auteure, pas même Edmund Berthram, qui doit pourtant être le personnage masculin le moins énervant, mais que je n'ai pas beaucoup apprécié malgré tout, car il se laisse complètement aveugler par ses sentiments, et n'est pas maître de son jugement.
Des personnages secondaires Austeniens très réussis, donc !

Et pour couronner le tout et ne rien gâcher, j'ai eu le plaisir d'effectuer cette lecture en LC avec ma tite Meli, grâce à notre LC Austenienne traditionnelle du mois d'Août :)
Et mieux encore, car c'était pour une fois également une découverte pour Meli ! Je crois que ça doit être le seul Jane Austen qu'elle n'avait pas encore lu et dont elle ne connaissait pas l'histoire. Je pourrai bientôt vous dire si elle l'a apprécié autant que les autres oeuvres de l'auteure, en vous partageant sa chronique dès qu'elle sera publiée. Mais patience, Meli a beaucoup beaucoup de chroniques à écrire chaque mois, donc, ce ne sera pas pour tout de suite, je pense !


Bref, ce nouveau roman de cette grande dame est pour moi une petite déception, les autres m'ayant rendue vraiment fan. J'espérais qu'il en irait ainsi jusqu'au bout de mes découvertes. Mais, on le sait, on ne peut pas tout aimer, et ça ne m'empêchera pas le moins du monde de découvrir encore ceux que je n'ai pas encore eu la chance de lire. Il me semble qu'il me reste Raisons et sentiments, Persuasion et Lady Susan. J'en oublie peut-être. Mais j'ai désormais la légère inquiétude d'avoir déjà découvert ceux qui avaient le plus de chance de me plaire. Nous verrons bien ! J'en lis au minimum un par an, parfois deux, donc nous serons vite fixés :)

Cali
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Mansfield Park ! Un de mes Jane Austen préférés...
Je suis presque triste d'arriver à la fin du roman mais également de l'oeuvre de Jane Austen... Il ne me reste plus que Raison et Sentiments à lire, de ses 6 oeuvres principales ! J'aime tellement sa plume, sa manière de décrire la société anglaise, ses personnages, l'ambiance... Un vrai coup de coeur pour les romans de Jane Austen !
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A l'âge de dix ans, Fanny Price est envoyée par sa mère chez sa tante, plus riche, qui lui offre de prendre en charge son éducation. de Portsmouth à Mansfield Park, le choc est rude pour la jeune fille qui était très attachée à ses frères et soeurs, notamment son aîné William. Mais malgré le mépris de ses deux cousines Maria et Julia, ainsi que les humiliations de la tante Norris, Fanny se rend bien vite indispensable à la maîtresse de maison, lady Bertram, et fait la fierté de son oncle, Sir Thomas. Et puis il y a Edmund, son cousin, qui prend immédiatement soin d'elle.
La vie suit son cours, jusqu'au jour où les jeunes gens sont en âge de se mettre en ménage. Bien que Sir Thomas souhaite prendre en compte l'affection de ses filles, il leur fait bien comprendre l'intérêt d'un bon mariage : c'est ainsi que Maria est promise au riche M. Ruthworth, et que tous essayent de convaincre Fanny d'accepter les avances de M. Crawford. L'avenir, bien sûr, prouvera à chacun l'importance des sentiments et de la compatibilité d'humeur au sein d'un couple, sans oublier la vertu et l'honneur, toujours récompensées.
Sous ses airs bien-pensants, Mansfield Park séduit par son style toujours aussi mordant qui suggère le caractère fort et la libre éducation de son auteure. Jusqu'au bout, on doute du dénouement heureux pourtant attendu de la part d'un roman d'apprentissage, au point que sa réalisation - peut-être à dessein ! - paraît presque factice, ce qui n'était pas le cas d'Orgueil & Préjugés, où les obstacles au mariage étaient finalement bien minces. Un vrai classique à savourer.
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Bien que j'ai une préférence pour les héroïnes fortes ou incisives, j'ai beaucoup aimé la délicatesse de Fanny Price. Elle est bien sure de nature effacée, timide, rougissante et détestant plus que tout être le point de mire de quoi que ce soit. Mais ça colle assez avec l'image d'une jeune fille pauvre sorti d'un monde rempli d'enfants pour intégrer un univers sans chaleur, hypocrite, et arrogant.

Le manque de confiance de Fanny, sa souffrance, son "humilité" me l'ont rendu attachante.
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J'ai malheureusement moins apprécié ce roman, en grande partie à cause des personnages. Aucun d'eux n'a trouvé grâce à mes yeux. Fanny est certes charmante et touchante, mais elle est tout de même agaçante. Sa timidité, sa discrétion et sa modestie la rendent un peu insipide. Edmund est assez froid comme pouvait l'être Darcy, mais sans rien avoir de son charisme. Les cousines Maria et Julia sont superficielles et insupportables. le cousin Tom est tout aussi superficiel que ses soeurs. Lady Bertram est indolente et ennuyeuse, tandis que la tante Norris est une horrible mégère. quant aux parents de Fanny se sont des caricatures. Finalement les personnages les plus sympathiques sont sans doute Mary et Henry Crawford, qui ont certes leur lot de défauts mais sont nettement plus intéressants et nuancés. L'intrigue est classique, avec son cortège de jeunes filles à marier et d'intrigues amoureuses, mais plaisante à suivre. J'ai également retrouvé une plume entraînante, dense et plaisante.
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Encore un subtil tableau de la société anglaise à l'ère georgienne que nous peint Jane Austen. Difficile d'en faire une critique comme ça, à chaud, tant l'oeuvre est riche. Je ne sais pas si c'est dû à mes propres dispositions d'esprit lorsque je les ai lus mais j'ai ressenti dans Mansfield Park une présence plus sensible de l'auteure que dans ses autres romans, notamment dans le personnage de Fanny. À travers les caractères de ses personnages - d'un réalisme parfois grinçant (ô l'odieuse tante Norris) - la manière dont ils s'opposent ou se complètent, et toujours sous l'égide de la sacro-sainte étiquette et des règles de bienséance... Jane Austen, bien ancrée dans son temps, porte un regard empreint de lucidité, de finesse et parfois d'humour sur son époque. Il n'y a pas à dire, c'est toujours passionnant de se (re)plonger dans ses romans...
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Enfant pauvre, issue d'un mariage déshonorant, Fanny Price est recueillie par son oncle Bertram et sa tante Norris qui voient là l'occasion de faire ostensiblement une bonne action. Elevée sans affection à Mansfield Park, Fanny est traitée avec mépris par sa nouvelle famille. Seul son cousin Edmond fait exception, l'aidant à grandir en sagesse à l'aide de bons conseils et de lectures choisies. L'amitié reconnaissante qu'elle voue à ce cousin affectueux se transforme bientôt en un amour passionné que la jeune fille, timide et modeste, s'évertue à garder secret. Et c'est en souffrant silencieusement qu'elle voit bientôt Edouard s'éprendre de la belle demoiselle Crawford, tandis qu'elle-même lutte contre les avances d'un soupirant qu'elle n'a pas choisi…

Souvent donné comme le moins bon roman parmi ceux de Jane Austen, c'est avec un peu de méfiance que j'ai abordé ce gros volume. Ma lecture finie, je suis encore sous le charme. Ce n'est pas tant l'histoire d'amour passionnée, contrariée, avouée – et somme toute sans grande surprise – qui m'aura finalement marquée, mais Mansfield Park lui-même et son atmosphère singulière.

Dès les premières pages, le lecteur est invité à s'en imprégner et à en ressentir tout le paradoxe. C'est avec bonheur qu'il parcourt les bosquets accueillants de Mansfield Park en compagnie de Fanny et d'Edouard, avec réconfort qu'il s'isole aux côté de la jeune femme dans la chambre Est ou qu'il se divertit dans son théâtre improvisé. À l'inverse, il fuit ses salons lorsqu'ils semblent absorber et exhaler la langueur de Mrs. Bertram ou la méchante froideur de Mrs Norris. On ne quitte pourtant le domaine qu'à regret et c'est bien évidemment avec empressement qu'on y revient, pour assister enfin, en son sein, à l'issue heureuse des amours de Fanny et Edouard.

Scène majeure des intrigues qui se nouent et se dénouent en ses murs, Mansfield Park est un lieu tellement envoûtant qu'il engendre un véritable manque, une fois le livre refermé. J'y retourne dès que possible !
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Je n'ai pas réussi à finir ce roman pourtant j'aime énormément Jane Austen mais là, je n'ai vraiment pas réussi à accrocher. Ce ne sera pas vraiment un avis mais plutôt les raisons pour lesquelles j'ai abandonné. Ce sera probablement très court vu que je n'ai pas dépassé la moitié du livre.
Pour commencer, il y a beaucoup voire trop de descriptions. Habituellement, dans ses livres, cela ne me pose aucun problèmes mais là, j'ai trouvé ça extrêmement lourd.
Ensuite, côté personnages: Fanny est assez différente des autres héroïnes d'Austen : si elle a le bon sens et la droiture habituels, elle m'a paru bien trop timide et effacée voire ennuyeuse. Elle n'a pas l'assurance d'une Elizabeth Bennett même si elle a une sorte de force tranquille et des convictions solides qui lui permettent de faire ses choix.
Quant à sa famille, elle se comporte de façon indifférente et méprisante à son égard. Ses cousines m'ont agacé du fait qu'elles veulent toujours se mettre en avant. de plus, elles n'hésitent pas à se mettre en concurrence l'une contre l'autre, ce qui provoque des jalousies entre elles.
Malgré tout, il reste un membre de la famille qui semble essayer de faire un effort pour rendre la vie de Fanny agréable, qui est Edmund. Je n'ai pas vraiment apprécié non plus ce personnage malgré sa gentillesse désintéressé à l'égard de sa cousine, Fanny, qui est bien vite oubliée dès qu'une belle jeune fille vient s'installer dans le voisinage. Quel crétin, il ne voit pas qu'il fait du mal à cette pauvre Fanny!
Bref pour conclure, je dirais que pour moi c'est un roman bien décevant, comparé à Orgueil & préjugés, Raison & sentiments et Persuasion, et j'espère que les autres romans de Jane Austen, que je n'ai pas encore lu ne sont pas du même acabit. Mais comme j'aime énormément cette auteure, je pense que je lirai, tout de même, ses autres oeuvres.
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