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EAN : 9782253242994
408 pages
Le Livre de Poche (22/11/2023)
3.97/5   1959 notes
Résumé :
Par sa gaucherie, ses rêveries naïves et son engouement pour les vieux châteaux, Catherine Morland semble loin des modèles de vertu. Mais si cette jeune Bovary délicatement british n'a rien d'une héroïne, c'est que Jane Austen s'amuse ! Et nous emporte, d'une plume malicieuse, d'un bout à l'autre du plus moderne des romans austeniens.
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Critiques, Analyses et Avis (235) Voir plus Ajouter une critique
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L'expression « ironie mordante » semble avoir été créée pour Jane Austen, tant chacun de ses romans s'applique à parodier la bonne société anglaise, dans laquelle l'orgueil et les préjugés règnent en maîtres. Elle se moque gentiment des personnages de ses romans qui s'y plient, et crée des héroïnes qui savent s'affranchir, avec intelligence et douceur, du carcan dans lequel la société patriarcale voudrait les cantonner. Comble de l'inconscience, ses romans aiment laisser espérer que les sentiments peuvent parfois l'emporter sur la raison purement financière. Pour notre bonheur, « Northanger Abbey » n'échappe à aucun de ses ingrédients et la recette, bien que moins piquante que celle de l'inimitable Orgueil et préjugés, demeure savoureuse.
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C'est pour moi un roman dont l'intérêt et le plaisir de lecture se situent entre le vibrant « Orgueil et préjugés » et le (trop ?) calme « Raison et sentiments ». L'héroïne en est Catherine, une jeune femme tout juste en âge de se marier qui part en villégiature avec des amis de la famille, dans une ville où, de bal en théâtre, elle se fera des alliés et plus si affinités. Malheureusement, la frontière entre amis et ennemis est bien mince lorsque des considérations financières sont en jeu. Qui d'Isabelle ou de Miss Tilney, qui de John ou d'Henry, s'avèreront les plus sincères sous le verni de leurs mots d'apparat ? Cependant, l'histoire et les relations entre les personnages, n'ayant d'intérêt que relatés par la plume de Jane Austen, je vous les laisse découvrir par vous-même sans m'y attarder davantage. En effet les personnages sont assez simplistes, autant dans leurs qualités que dans leurs défauts, et c'est le talent de l'auteure qui les rendra intéressants. Je peux cependant vous dire que vous y trouverez un débat sur un thème qui nous concerne tous ici autant que l'auteure : la littérature, et particulièrement les romans.
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Dans cet opus en effet, le caractère utile ou futile de la littérature sur l'esprit des femmes est au coeur de l'histoire. Catherine, férue de romans gothiques, ne demande qu'à trembler elle-même, comme les héros de ses lectures, en visitant l'un de ses vieux bâtiments hantés d'histoires effrayantes qui la fassent vibrer. Via les dialogues entre Catherine et Henry, l'auteure débat alors des bienfaits et des écueils de la littérature de romans sur les caractères des jeunes femmes : Après l'avoir dénigrée via les propos d'un grossier spécimen mâle, ce qui a pour effet de nous faire rejeter ses arguments, puis en avoir fait l'éloge via Henry, gentleman courtisant la demoiselle, ce qui laisse planer le doute sur la sincérité des compliments polis sur cette littérature, l'auteure met ses conséquences en pratique sur son héroïne dont le caractère pondéré n'a d'égal que sa promptitude à la rêverie. Aussi lorsque celle-ci sera invitée à Northanger Abbey, arpentant les couloirs nuitamment et fouillant les recoins de chaque tiroir à sa portée telle l'héroïne de son roman préféré, elle laissera courir son imagination à la recherche de secrets enterrés et de mystères à percer, allant jusqu'à juger ses occupants à l'aune des personnages de romans qu'elle affectionne et se provoquer de grosses frayeurs. Justifiées ou imaginaires ? L'effet n'est pas des plus flatteurs pour la gent féminine lectrice, mais elle pimente un peu cette histoire d'amour qui, sans cela et la plume délicieuse de Jane Austen, demeurerait bien fade. Car bien qu'éternelle moqueuse, l'auteure ne peut s'empêcher de combler nos coeurs d'une romance assez simple dont elle vous laisse, en guise de conclusion, réfléchir à la morale.
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« - vous vous êtes fait une image très séduisante de l'abbaye.
- Certes. N'est-ce pas là un de ces vieux monuments si beaux que décrivent les livres ?
- Êtes-vous prête à affronter les horreurs qu'enclôt un monument pareil à ceux « que décrivent les livres » ? Avez-vous le coeur ferme ? Les nerfs assez bien trempés pour voir sans éprouvante glisser un panneau ou onduler une tapisserie ? »
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Ah, Jane Austen...Sans aucun doute mon écrivain préféré...Pourquoi ? Je répondrais sans hésiter parce qu'elle nous offre à le fois des histoires divertissantes, qui nous font rêver, mais aussi une réflexion sur la société et ses limites à travers ses personnages (ce dont il est d'ailleurs question à la dernière page de ce livre : "et je laisse à ceux que ces sujets passionnent le soin de décider si ce livre a pour but de recommander la tyrannie paternelle ou de prôner la désobéissance filiale").
Northanger Abbey n'échappe pas à la règle : l'héroïne, Catherine Morland, est une jeune fille de dix-sept ans, naïve et romanesque, qui fait ses premiers pas dans le monde. C'est l'occasion pour elle de découvrir Bath et ses coutumes, c'est-à-dire les bals et les spectacles, mais aussi l'amitié, en la personne d'Isabelle Thorpe, l'hypocrisie, l'orgueil, la cupidité, et, bien évidemment (comme dans tous les romans de Jane), l'amour...
Henry Tilney est un personnage que j'aime beaucoup, simple, généreux, affectueux, et donc terriblement séduisant ! J'ai également particulièrement apprécié le personnage d'Eleanor, chaleureux et attachant.

L'histoire, quant à elle, est passionnante. Au fil des (nombreux !) rebondissements de ce roman, le lecteur découvre les changements qui bouleversent considérablement Catherine, héroïne malgré elle, sans doute la moins intelligente de tous les personnages féminins de Jane Austen ; pourtant, cela ne nous empêche pas de nous identifier à elle et ainsi de partager ses pensées, ses doutes et ses espoirs.

Il parait que Northanger Abbey est le roman que les lecteurs austeniens apprécient le moins, pourtant, je l'ai adoré du début à la fin, ce qui vient confirmer ce que j'ai dit précédemment, à savoir que Jane Austen est bien l'auteure que je préfère car elle ne m'a jamais déçue, et je ne me lasserai jamais de ses histoires magnifiques qui nous font tellement du bien...
Un roman merveilleux que je relirai avec grand plaisir !

A lire !!
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Avec "Northanger Abbey", cette chère Jane Austen se plaît à déployer tout l'humour et toute la bienveillante ironie qui caractérisent son oeuvre et son talent ! Ici c'est davantage le fond plus que la forme qui importe. La trame narrative de cet opus n'offre pas en effet toute l'originalité, la profondeur, l'analyse psychologique et sentimentale et la sincérité des autre romans austeniens. Non, pour moi, "Northanger Abbey" est avant tout le récit d'une histoire simplette narrant les aventures simplettes d'une héroïne simplette (qui, du reste, est bien attachante). Il s'agit avant tout de rire du roman baroque, de sa fantasmagorie, de sa vogue, de son style tout en rendant un très bel hommage à ses auteurs, à la littérature en générale et au roman, en tant qu'écrit stylistique, en particulier (cf. les paragraphes consacrés à sa légitimation).

Catherine, jeune oie blanche qui s'émerveille de tout ce qu'elle voit, s'effarouche au contact de tous ceux qui l'entourent et s'angoisse de tout ce qui ne lui est pas familier, est l'archétype de la jeune curieuse, romanesque et passionnée, de ce début du XIXème siècle. Elle pourrait aussi bien être l'héroïne d'une roman de Mrs Ann Radcliffe, d'ailleurs elle adorerait ça ! Jane Austen joue avec elle comme un chat jouerait avec sa pelote de laine, la baladant, la bousculant, la heurtant parfois et l'emmêlant jusqu'à la crise nerveuse pour le plus grand plaisir de ses lecteurs ! Mais, heureusement, la raison ET les sentiments vaincront les fantasmes déréglés de cette jeunesse trop naïve et influençable qui devra rendre les armes d'elle-même. Il faut bien que jeunesse se passe !

Léger et frais mais assez prévisible, "Northanger Abbey", s'il est loin d'être désagréable à lire ou relire, n'occupe pas la première place dans mon "Top Austen", sans doute parce que je vieillis plus vite que Catherine ?
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Catherine Morland, la jeune héroïne du roman quitte sa famille quelques temps pour accompagner Mrs Ashley à Bath, une station balnéaire du sud de l'Angleterre.
Elle y rencontre la famille Thorpe dont la mère ne tarit pas d'éloges sur ses enfants pour les caser. Le rapport mariage, dot et bonne situation est vraiment très tangible.
La famille Tilney dont le père est général, a un fils Henry qui intéresse très fort Catherine. Celle-ci témoigne d'un grand romantisme et d'un penchant pour l'intrigue quand elle échafaude une théorie visant à démontrer que Mrs Tilney n'est pas morte de façon naturelle.
Les peurs décrites dans le vieux manoir de Northanger Abbaye déclenchent une atmosphère étrange.
Nous assistons à une comédie humaine très bien décrite par Jane Austen.
J'ai retrouvé un souci du lecteur comme dans un roman d'Anthony Trollope où l'auteur n'hésite pas à attirer ses lecteurs pour leur commenter une scène.
Nothanger Abbaye est le premier roman de Jane Austen paru après les autres. Elle le signale au début du livre : achevé en 1803 et paru treize ans plus tard.
L'écriture est cependant fine, élégante et témoigne déjà d'une certaine ironie.

Challenge 19ème siècle
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Northanger Abbey est le premier roman de Jane Austen que je lis.

J'ai d'abord été très entraînée par cette atmosphère anglaise qui embaume le livre et que j'aime beaucoup, cependant cette atmosphère finit par s'essouffler car il ne se passe pas grand chose, mais surtout il ne se passe rien qui ne soit prévisible.

Je dois malgré tout admettre que pour l'époque à laquelle il a été écrite, ce roman fait preuve d'une grande modernité et de beaucoup d'humour.

Ce fut une lecture divertissante et agréable, à lire donc si c'est un genre que vous aimez.
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Citations et extraits (219) Voir plus Ajouter une citation
Catherine n'avait pas lu trois lignes de cette lettre que son brusque changement d'expression, ses brèves exclamations de pénible étonnement témoignaient qu'elle recevait de peu agréables nouvelles. Henry ne la quitta plus des yeux et constata que la lettre ne finissait pas mieux qu'elle ne débutait. Mais il fut empêché de montrer même de la surprise : son père entrait. On alla déjeuner. Catherine ne mangea guère. Des larmes lui remplissaient les yeux, roulaient même sur ses joues. La lettre était tantôt dans sa main, tantôt sur ses genoux, tantôt dans sa poche. Catherine semblait ne pas bien savoir ce qu'elle faisait. Heureusement le général, tout à son cacao et à ses journaux, n'avait pas le loisir de l'observer. Aux deux autres convives, sa détresse était manifeste. Dès qu'elle put quitter la table, elle voulut s'enfermer chez elle. Mais les filles de service faisaient la chambre, et elle fut obligée de redescendre. En quête de solitude, elle entra au salon. Henry et Eleanore y étaient, qui se consultaient à son sujet. Elle voulut s'excuser et se retirer. On la força amicalement à revenir. Eleanore et Henry sortirent, après qu'Eleanore se fut gentiment mise à sa disposition.
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Ne nous préoccupons pas de savoir si les tourments de l'absence furent adoucis par une correspondance clandestine. Ni M. ni Mme Morland ne s'en occupèrent.
Ils avaient eu la gentillesse de ne rien dire à ce sujet, et lorsque Catherine recevait une lettre, comme il arriva assez souvent, ils regardaient d'un autre côté.
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Préparez-vous à accueillir votre belle-sœur, Eleanore, une belle-sœur en qui vous vous délecterez : franche, candide, sans fard, naïve, aux affections vivaces, sans prétention et sans détours.
- Une telle belle-sœur, Henry, serait ma joie, dit Eleanore avec un sourire.
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Le redoutable Henry parut bientôt. Rien n'était changé dans ses manières, sauf que peut-être il eut pour Catherine plus de prévenances encore qu'à l'ordinaire. Jamais elle n'avait eu plus grand besoin de réconfort, et il semblait qu'il s'en rendît compte.
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Le pauvre James est si malheureux ! Bientôt vous saurez pourquoi.
- Avoir une sœur si bonne, si affectueuse, dit Henry avec chaleur, doit être pour lui un grand soulagement à toute peine.
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Jane Austen est une autrice tellement intemporelle qu'elle est désormais la reine d'Internet des réseaux sociaux
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