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Critique de migdal


« Rente et sécurités » pourrait être le titre de ce roman qui nous plonge dans le royaume anglais du matérialisme et de l'oisiveté à la charnière du XVIII et du XIX siècle.

Les personnes sont appréciées à l'aune de leurs fortunes, de leurs revenus ou de leurs futurs héritages. A de rares anomalies près (médecins) personne ne travaille ou ne travaille plus (colonel) tout en jouissant de revenus confortables et éternellement stables.

Peu curieux de l'actualité politique ou culturelle, les acteurs passent leur temps à se rencontrer, bavarder, commérer et médire les uns sur les autres.

A l'exception d'un intermède musical, leur vie culturelle semble inexistante (aucune lecture) et les conversations se focalisent sur la préservation de cet art de vivre aussi futile que confortable.

Préservation qui implique des unions conçues comme de véritables projets de fusions - acquisitions dans lesquels les sentiments sont proscrits.

On comprend pourquoi Jane AUSTEN refusa de se marier…

Cette étude sociologique d'un monde désuet et obsolète se double d'une analyse psychologique observant deux soeurs, l'une « raisonnable », l'autre « sentimentale ». Quoique dégoulinant de romantisme, le dialogue et l'émoi de ces deux jeunes femmes est intemporel et féroce pour les hommes !

Superbement écrit et traduit ce roman est un témoignage bouleversant sur une époque et une conception du mariage surannées et matérialistes.

C'est avec un intérêt renouvelé que j'ai relu ces pages qui m'évoquent « La petite soeur » d'Hector Malot et la gracieuse Geneviève de Mussidan menacée d'être privée de son héritage.
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