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3,71

sur 509 notes
Je me suis tracassée toute la journée ... Comment rendre compte de ce splendide roman multiforme sans dénaturer la pensée de Paul Auster ? Comment retracer la relation ambigüe entre Adam et sa soeur Gwyn, entre Adam et son maître Rudolf Born ? Comment faire le lien entre le présent et le passé, en l'occurrence l'année 1967, où tout s'est délité pour se fondre dans une ambiance malsaine ?

Adam Walker est un étudiant de 2e année à l'université de Columbia. Il s'essaie à la poésie et surtout ne veut pas participer au massacre organisé qu'est la guerre du Viêtnam. Il fuit sa famille morte depuis la noyade de son jeune frère Andy, à 7 ans. Et ce jeune homme tourmenté va faire une rencontre inopportune, celle d'un professeur à Columbia, être nocif et énigmatique...Cette rencontre aura comme conséquence un voyage à Paris, où se produira le choc de certaines personnalités. Choc dont le retentissement est encore sensible des années plus tard.

Oui, je l'ai déjà dit dans d'autres billets, et je le répète, je le proclame, même : Paul Auster est très fort ! D'une intelligence extrême couplée à une sensibilité hors du commun, il arrive à nous faire communiquer avec l'Invisible. Mais qu'est-ce que l'Invisible, dans ce roman ? Ce sont « les profondeurs du coeur » que chaque personnage est obligé de sonder, et cette confrontation suprême ne laisse pas indemne, ni le personnage, ni le lecteur.
Paul Auster excelle dans la description de la psychologie humaine, dans le rapport entre les hommes tissé de faux-semblants, de regards, de paroles choisies et de lapsus, de sincérité et de confiance, de pouvoir et de faiblesse.

Dans ce roman, il a touché à l'indicible, à l'invisible. Il est au sommet de son art.

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L'enfer ce n'est pas les autres… ^^
C'est de devoir lire un livre qu'un être cher vous a offert ^^

Un cadeau ça se lit pour valider le geste de
Celui qui a voulu vous faire plaisir ^^
Là où ça se complique c'est quand vous avez
Détesté le livre en question !!!

Au départ vous vous laissé gentiment embarqué
Par l'histoire du jeune étudiant Adam Walker et sa rencontre improbable
Avec Born qui lui propose le projet de créer son propre journal littéraire.
Chose encore plus illogique il lui propose 25 000 dollars sur 3 ans pour faire ce qu'il veut.
En guise de remerciement Adam couche avec Margot (la supposé amie de Born)…
Chacun remercie l'autre comme il veut …et comme il peut …^^

Passons sur le meurtre du gamin des rues voulant les braquer. Born qui le tue de sang-froid devant le regard ébahi d'Adam…qui culpabilise…

J'avoue que c'est à partir de la page 120 où il y a une description circonstanciée d'une nuit d'amour qu'il a passé… avec sa soeur…qui m'ont retourné les tripes…
J'ai eu envie de vomir…suis pas coincée…mais raconter un acte incestueux ; ça me dérange…
…est-ce de la provocation ?…penses-t-il que la description de ses ébats amoureux avec sa soeur puisse faire autre chose que de me choquer ??? !!!

J'avoue qu'après ce passage ,j'ai bloqué, et j'ai pas envie de perdre mon temps a lire un auteur qui me dérange profondement !!!

Maintenant la grande question c'est qu'est-ce que je vais pouvoir raconter à cet ami qui m'a offert le livre …
Vais probablement utilisé l'une des ces stratégies :
1. Dire simplement et franchement que j'ai détesté
2. Affirmer que le livre a été kidnappé par des lecteurs Télérama-bobo-végan ^^
3. Manger le livre avec de la sauce tomate pour le faire disparaitre
4. Dire que j'ai piscine à chaque fois qu'il me téléphone
5. Déménager au pôle nord pour admirer les aurores boréales sans avoir à me justifier sur cette horreur
6. Affirmer avec aplomb que le livre a été avalé par un dauphin qui passais par là et dont les nageoires ont frétillées à la simple vue de la couverture du livre.
7. Dire que c'est Tarzan qui en sautant d'un réverbère à l'autre en plein Paris m'a volé le livre que je n'ai pas pu terminer
8. le persuader que c'est le petit Spirou qui l'a déchiré devant moi sans aucun remords et que de ce fait j'ai pas pu le terminer
9. Tenter de lui faire croire que c'est Spip ,l'écureuil domestique de Spirou, qui l'a grignoté avec ces petites dents acères et qu'après son forfait je n'ai pas pu lire son livre déchiqueté comme un tas de confettis ^^

Ce qui est certain c'est que plus jamais je ne lirai du Paul Auster …car sa logique n'est pas la mienne …et j'avoue qu'après avoir lu du Fregny tout me semble fade et sans saveur !!!
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Un apprenti poète témoin d'un meurtre retrouve le meurtrier des années après. Il raconte ses liens avec lui et sa propre vie dans un texte qu'il confie à un ami, lequel, après sa mort va entrer en contact avec des femmes qui l'ont connu et notamment sa soeur. Se pose en effet le problème de savoir si ce texte doit être publié ou non.
En fait d'invisible, Auster nous tend une fois de plus un miroir où les personnages se reflètent pour mieux se cacher les uns dans les autres, dans une sorte de jeu de construction vertigineux où la psychologie et l'action s'entremêlent dans un résultat assez stupéfiant qui aborde le mystère des êtres à travers leurs interactions. Non-dits, trop-dits, mensonges, vérités se succèdent à un rythme vertigineux et passionnant dans une écriture concise et rapide, efficace à l'extrême.
Qui est invisible, celui qui se cache derrière ses discours, ou celui qui tente de cerner des vérités improbables, le beau parleur ou l'écrivain ? Un peu thriller, un peu policier, mais surtout immense roman sur le secret des êtres, et le rôle de la fiction comme un miroir tendu sur la vie.
J'aime, un peu, beaucoup, passionnément....
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Je ne souhaite pas faire un nouveau résumé, il y en a d'excellents ici mais juste faire part de mon ressenti:

Invisible de Paul Auster est une Intrigue complexe nichée dans un roman du trouble ;

Trouble sur les faits racontés par plusieurs personnages et selon des versions différentes.

Trouble sur le texte écrit par plusieurs narrateurs, eux même s'exprimant à la première, deuxième ou troisième personne du singulier.

Trouble du lecteur plongé dans un ou des meurtres, dans un inceste, dans une traite humaine indicible.

Trouble sur la santé mentale des différents personnages.

Trouble sur la véracité de tout ceci.

Trouble sur la nature réelle des personnages ; écrivain ou taupe, victime ou espion, professeur respectable ou agent double…

Trouble sur notre état lorsque l'on termine cet ouvrage; ravi ou déçu ? Perplexe dans tous les cas
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Roman protéiforme, où la mise en abyme se reflète elle-même, l"Invisible" efface le visible pour éclairer la part d'ombre de chacun des personnages qui animent ce roman aux allures de thriller. Tous complexes, il sont captivés par l'énigmatique et angoissant professeur Born, personnage focus de l'intrigue où il est question de poésie, de littérature, de sexe, de meurtre et essentiellement de fascination. D'une grande sensualité et au plus près des émotions humaine, l'ouvrage est indubitablement sensitif et atmosphérique. L'action se déroule entre New York et Paris, espaces qui participent à l'ambiance et aux différents point de vue relatés, qui dit vrai? Qui sent vrai ? Qui est vrai ?. Paul Auster s'amuse avec des déplacements romanesques, un puzzle de portraits, une jongle avec les narrations, des changements de perspective, un emboîtement des récits et livre un roman extrêmement riche et délicieusement tarabiscoté. "Invisible" est un miroir sans tain qui nous révèle à nous même nos fantasmes, peurs, fascinations inavoués...
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"Invisible" est le titre énigmatique et étrange du dernier roman de Paul Auster.
Comme est étrange et formidablement romanesque, l'attirance morbide des personnages du roman pour un monstre séducteur et indéchiffrable, véritable Deus ex machina.
Invisible raconte comment sur quarante années, cet ogre (fantasmé ?) va faire se croiser des deux côtés de l'Atlantique entre New-York et Paris, les destins de ceux qui tenteront vainement d'échapper à son influence fatale.

En bref, mes mots-clé : brillant, fascinant, intriguant et passionnant, pas ennuyeux du tout
(auteur barbant : c'est l'a priori que j'avais après avoir “lâché” Auster dans les années 1990... et jamais "retenté" jusqu'ici !)

Dès le début de la deuxième partie du roman (page 75), le lecteur comprend que la première partie qu'il vient de lire, c'est aussi... du roman ! La mise en abyme ne fait que commencer. La construction de Invisible se complexifie au fur et à mesure avec l'emboîtement des récits et les changements de perspective. Ainsi de suite. A la fin il deviendra impossible de distinguer ce qui fait partie de l'imaginaire d'un personnage, d'un autre, de celui du lecteur, ou de Paul Auster. Vertiges. Plaisirs.

Première partie, 1967, New-York
Le narrateur est Adam Walker, étudiant en littérature, passionné de poésie classique. Il raconte à la première personne les circonstances de sa chute dans les rais de Rudolph Born et de sa compagne Margot : comment il est attiré, manipulé, comment il se débat, et finalement succombe.

“Born m'avait eu. Il m'avait fait voir en moi quelque chose qui me remplissait de dégoût et, pour la première fois de ma vie, je compris ce que c'était de haïr quelqu'un. Jamais je ne pourrais lui pardonner - et jamais, je ne pourrais me pardonner, à moi.”

Deuxième partie, 2007, New-York
Changement de narrateur : James (Jim), est un auteur à succès qui a perdu de vue Adam depuis leurs années communes en faculté. Adam est l'initiateur d'une correspondance avec Jim. Il lui fait lire le début d'un roman qu'il est en train d'écrire (c'est la première partie que le lecteur vient de lire, “Printemps”). Après avoir prévenu Jim que le second chapitre pourrait le choquer, Adam finit par lui envoyer une suite à ses mémoires de l'année 1967.

Dans ce texte intitulé “Eté”, Adam écrit à la seconde personne (il s'adresse à lui-même, tutoiement). On retrouve Adam, Margot, le temps d'un été poisseux à Brooklyn. On fait connaissance avec Gwyn la soeur d'Adam. On apprend leur histoire familiale douloureuse. Born est absent, disparu, invisible, mais son influence maléfique sur Adam est pesante. le désarroi dans lequel il plonge peut expliquer ses débordements affectifs et sensuels avec Margot d'abord, et avec Gwyn, sa soeur, ensuite.

Cette partie du roman, étouffante et belle, parfois torride m'a rappelé l'ambiance du roman Ada de Nabokov.

Troisième partie, 2007, Californie
Jim n'aura pas l'occasion de discuter avec Adam de son projet littéraire. Adam meurt. Avant de disparaître il a confié son manuscrit inachevé à Jim et le laisse libre de rédiger le chapitre manquant “Automne” à partir de notes très détaillées.
 Jim écrit à la troisième personne et au présent ce dernier volet des mémoires de l'année 1967 d'Adam Walker.

Venu à Paris à l'automne 1967 pour y poursuivre ses études, Adam a retrouvé Margot, mais aussi, malencontreusement, son âme damnée : Rudolph Born. Toujours inquiétant et machiavélique, Born met en présence Adam et deux françaises : Hélène Juin et sa fille Cécile, lycéenne.

La première partie "Printemps" s'achevait sur la disparition de Born, quittant précipitamment les Etats-Unis pour échapper à une enquête policière. A la fin d'"Automne", c'est au tour d'Adam de disparaître brutalement de la vie de Cécile, expulsé du territoire français suite à ce qui ressemble à un coup monté par la police. Mystères et symétries.

Quatrième partie, 2007, Paris
A la demande de Gwyn, la soeur d'Adam, Jim reprend le manuscrit d'Adam (Printemps, Eté, Automne), l'adapte, et le publie sous son propre nom.
Plus tard, à Paris, Jim retrouve Cécile qui lui confie à son tour une partie de son journal intime. Elle y raconte son face à face avec Born, en 2002, pour une ultime rencontre. Cécile la française est la seule qui aura eu le courage d'affronter Born pour l'amener au bout de quarante ans à se trahir. Elle le punit en ne cédant pas à son ultime tyrannie. Elle est ainsi celle qui venge Adam.

Sur le titre...
Invisible ? Visible ? Je me rends cet après-midi au Salon du Livre, où j'espère, Paul Auster sera... visible !
Se rendre visible : c'est (aussi) la leçon d'écriture que Paul Auster fait donner au milieu de son roman, par un auteur (Jim) à un autre auteur (Adam).

"En parlant de moi-même à la première personne je m'étais étouffé, rendu invisible, mis dans l'impossibilité de trouver ce que je cherchais. Il fallait que je me sépare de moi-même, que je libère un espace entre moi et mon sujet (moi-même en l'occurrence) [...]. Je devient il, et la distance créée par ce léger déplacement me permit d'achever le livre."

Paul Auster est un formidable virtuose des déplacements romanesques !
Dans Invisible cela ne nuit en rien, au contraire, au plaisir du lecteur.
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Bon, je me suis accroché, et j'ai été au bout, convaincu que je lisais un livre important, de quelqu'un d'important, de grande renommée de l'autre côté de l'Atlantique.
La construction du récit est originale, avec des livres dans le livre. Mais il y a un gros problème : l'intrigue n'est pas suffisante, pas suffisamment palpitante. On n'a pas envie d'avancer la lecture, car on se moque un peu de l'histoire. le comble de la déception sera pour la fin, qui n'en est pas une, comme si l'auteur n'avait plus d'encre ou de ruban de machine à écrire.
Dernier carton rouge pour la mise en page d'Actes Sud : aucune aération ou retour à la ligne, des blocs monstrueux, d'un ennui mortel. Une mise en page en adéquation finalement avec le fond.
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C'est toujours compliqué avec Paul Auster. Cet écrivain américain contemporain est tellement européen dans sa manière d'être et d'écrire qu'on ne peut s'empêcher de lui pardonner certaines faiblesses dans l'inspiration. C'était le cas dans son précédent roman, Seul dans le noir, inabouti, à mon humble avis. Ce n'est pas le cas ici. Il joue avec le temps, le temps qui passe, il joue à saute-moutons. Un évènement survenu à vingt ans reprend forme à soixante chez le personnage principal, raconté par une tierce personne. Ce livre raconte l'histoire d'une vie entre parenthèses. Ce qui a compté s'est déroulé il y a longtemps et à l'heure de sa fin prochaine, il doit, comme on dit, solder les comptes et dans son cas, l'écrire. Il ne raconte pas sa vie, juste l'évènement qui a mis sa vie entre parenthèses, un fait divers.
Ce fait divers, vécu à 20 ans, a ouvert la boîte de Pandore de ses illusions sur la nature humaine. Sa naïveté a été balayée et lui a ôté toute envie de poursuivre ce pour quoi il se sentait fait: écrire.
Les protagonistes de son histoire sont des gens qui n'appartiennent pas à son monde, lui, jeune américain, rencontre des français, représentés ici sous les traits d'intellectuels à double face, que Paul Auster a dû rencontrer lors de ses séjours en France. La part autobiographique est présente dans le personnage principal, la question est, dans quelles proportions?
On sent l'incompréhension, liée à une certaine fascination, à un désir d'en savoir plus sur cet univers qu'il veut faire sien. Partir à Paris à vingt ans dans les années 60, pour un américain épris de culture européenne, c'est la quête du Graal.Il y laissera toutes ses illusions.
La fin du roman est particulièrement réussie, poignante à souhait sans jamais tomber dans le larmoyant. Plusieurs tiroirs ont été ouverts au fil du récit, certains ont été refermés, d'autres non, au lecteur de deviner lesquels.
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J'ai adoré ce livre tant sur le fonds que sur la forme
Sur la forme, il y a trois récits principaux
Le premier est fait avec Adam Walker comme narrateur : l'action se déroule en 1967 : il a la vingtaine, étudiant en lettres, il rencontre un couple toxique, et vit un début d'histoire d'amour et un drame.
Le deuxième est rédigé toujours par Adam Walker mais là il raconte 1967 40 ans plus tard et en utilisant le « tu » à la place du « je ». L'action se passe à Paris
Enfin le dernier épisode est écrit toujours par Adam Walker mais la en disant « il » . L'action se passe a nouveau aux Usa.

Ces 3 épisodes ont chacun un nom de saison et sont entrecoupés d'un narrateur externe 40 ans après les faits principaux, Jim un écrivain, qui a connu Adam à l'université

Sur le fonds, les personnages sont passionnants, ambigus, manipulateurs

Le dernier chapitre est le journal de Cécile, une jeune parisienne rencontrée par Adam en 67.

A la fin, je ne sais pas ce qui est vrai ou faux dans l'histoire mais j'ai passé un excellent moment…
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Roman proteiforme, plusieurs narrateurs qui racontent une histoire sordide. J'étais surprise lorque je découvrais la structure de ce roman. J'ai beaucoup aimé car cela nous permet de comprendre la maitrise de la plume d'Auster. Ce roman est mon premier Auster, je suis étonnée de sa plume précise et parfois imbriquée. Je recommenderai ce roman pour apprendre plus sur les écrits où différentes personnes (je , tu, il) parlent. Il y a un chapitre où l'auteur décide d'écrire en 3e personne pour faire l'éffet au lecteur. En fin un roman exceptionnel. Et puis cette fin inatendue...
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