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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Très loin de mes sentiers de lecture habituels, je découvre Paul Auster et "La Musique du hasard" grâce à une critique de rabanne que je remercie en passant, un court billet tout en ressenti qui a su me convaincre.
L'économie de mots, c'est ce qui m'a tout de suite frappé dans ce récit, chaque mot porte, chaque phrase est d'une précision chirurgicale, on se retrouve très vite aspiré sans espoir de retour dans cette histoire.
Très vite je me suis demandé où nous emmenait l'auteur, je me suis demandé pourquoi les questionnements de Jim Nashe pouvaient être passionnants à ce point, une spirale de mots et de réflexions d'une clarté évidente, un reflet de nos propre pensées d'une certaine façon, peut-être pour cette raison en fait.
Difficile de parler du contexte sans en dire trop, j'ai eu la sensation d'alterner entre réalité et fiction, entre le plausible et l'improbable, entre la raison et la folie, ceci accentué par un suspense parfois étouffant, car bien qu'il ne s'agisse pas d'un thriller, il y a une tension permanente dans cette histoire qui va nous faire attendre le tout dernier paragraphe pour nous libérer.
Je ne me risquerai pas à classer ce roman pour toutes les raisons évoquées plus haut, j'ai adoré ce moment de lecture, tout simplement.
Clin d'oeil à Babélio avec cette "musique du hasard", c'est une suite de clics d'une critique à l'autre et d'une suggestion du genre "vous aimez ce livre ?" qui m'aura amené là "par hasard".
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Chez Paul Auster, on reconnaît tout de suite sa patte, disons sa plume: un mec paumé, tombé au plus bas - ruiné, convalescent, ayant tout abandonné, bref, au pied du mur, à quelques pas seulement de la déchéance la plus complète, de la chute sans fin. En quelques lignes, il nous révèle la situation du personnage; ensuite, à nous d'imaginer comment il va bien pouvoir se tirer de là, mais peine perdue: l'imagination de Paul Auster est si riche, ses intrigues à la fois si raffinées et si complexes, que je défie quiconque d'imaginer la fin.

Voici donc Nashe, pompier et père d'une petite fille, se retrouvant tout d'un coup avec une considérable somme d'argent, héritée de son père qu'il connaît à peine. il plaque tout, prend sa voiture, et pendant un an, roule, roule roule, traverse les Etats-Unis en long et en travers, sans quasiment jamais poser le pied au sol.
L'argent s'écoule. Il ne reste plus que quelques billets. Plus de travail, plus de femme, une soeur qui s'occupe de sa fille. Et un sentiment d'échec.
C'est ici que commence le roman. Nashe rencontre un jeune auto-stoppeur. le hasard. Mais Nashe joue sa vie à pile ou face avec ce jeune homme, hasard toujours qui va l'amener tout droit en enfer.

Un livre sombre dans lequel la vie des personnages est soumis, sans cesse, au choix que l'on fait, à la route qu'on décide de suivre ou de quitter. thème cher à Auster.
Nashe y rencontre des personnages hors du commun, inimaginables et des situations complètement irréalistes, si elles n'avaient pas ce caractère si convaincant. On y croit, on est, finalement, à peine en deça du possible, du probable.

Encore un roman de Paul Auster envoûtant mais bien sombre...
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C'est le livre d'un désespoir silencieux qui ne dit pas son nom. Plus rien n'a d'importance aux yeux de Jim Nash même lorsque le sort le désigne en tant qu'héritier testamentaire d'un père qu'il n'a pas connu. Trop tard pour changer son destin et lui rendre la garde de sa petite-fille de deux ans qu'il a dû confier à sa soeur ! Il s'achète une belle voiture, part sur les routes sans l'ombre d'une destination, et le hasard, sous l'aiguillon d'un instinct altruiste, l'amène à prendre en stop un jeune homme cabossé, Jack Pozzi, joueur de poker qui vient de se faire tabasser après une défaite. Jim Nash lui offrira sa revanche misant ses derniers sous pour qu'il se refasse dans une partie de poker avec deux nouveaux riches ; des gens pour le moins étranges et machiavéliques. La suite est terrible... On suit leurs tribulations avec fébrilité, espérant qu'un revers du destin permette à ses deux écorchée vifs de s'en sortir, ému par cette belle amitié qui lie les deux compagnons d'infortune…
On ne peut s'empêcher d'y voir la métaphore d'une vie bien trop souvent vidée de son sens, et qui paradoxalement en reprend un, malgré tout, dès que cette vilaine solitude est rompue...
Un suspense haletant, et tout l'art d‘un Paul Auster qui donne vie et corps à ses personnages d'une façon magistrale.
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Dans "La musique du hasard", on retrouve comme une constante un héritage tombé du ciel qui va permettre à un homme (Jim Nashe) de se confronter à des choix et donc à lui-même.

Acculé après avoir brûlé sa liberté par les deux bouts, est-ce un hasard si Nashe est soudain bousculé par sa rencontre fortuite avec Pozzi, un jeune joueur de poker?

On ne peut éluder le fait que le héros soit le quasi homonyme du mathématicien John Nash. Un homme bien connu notamment des amateurs de poker pour sa théorie des jeux qui leur permet, entre autre, de savoir statistiquement quand risquer tout ce qu'ils ont afin de "survivre". Évidemment, une statistique reste une statistique. À l'échelle d'une vie humaine existe-t-il vraiment un bon moment pour être "all-in" ?

Oscillant entre liberté et entraves, émotion et calcul, risque et prudence, l'existence de Nashe semble être une métaphore du jeu. À moins que ce ne soit le jeu qui soit finalement une métaphore de la vie tout simplement...

Dans cette mélodieuse trajectoire, se trouve l'absurdité magnifique du hasard, l'excentricité classieuse de Paul Auster et, comme toujours avec lui, plus de profondeur qu'il n'y paraît de prime abord.
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C'est incroyable comme il arrive à nous entraîner dans cette histoire complètement folle qui relèverait presque du western. J'ai lu ce livre d'une seule traite, complètement subjuguée et fascinée par les relations entre les personnages. Farfelu et passionnant. Une belle écriture, il n'y a rien de tel !
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Un beau jour, Nashe hérite d'une petite fortune d'un père qu'il n'a aperçu que deux fois dans son enfance. C'est le point de départ de cette vie qui, petit à petit, va basculer.

Nashe décide alors de tout plaquer, boulot, maison et même famille, pour prendre la route et vagabonder d'états en états. Sans but précis, sans rêve déterminé. Voyages faites de rencontres fortuites. Il se lie d'amitié avec Pozzi, joueur de poker professionnel rencontré au bord de la route, qui va l'entraîner malgré lui vers une surprenante partie. Compagnon de fortune et d'infortune.

Une première lecture datant de bien des années, j'ai eu envie de [re]découvrir ce roman afin que Paul Auster (écrivain qui au fil de ses romans m'enchante et continue à m'enchanter, à m'impressionner et à me perturber) ait enfin une petite place sur ce site. Et, une nouvelle fois, je me sens plonger dans des errances humaines faites de rencontres, de petits détails du hasard qui peuvent faire de grands ou petits destins. J'y retrouve un homme qui se complait de se voir proche d'une déchéance grâce à un tout petit rien ; un homme qui du jour en lendemain, et sans remord, décide de tout abandonner pour... n'aboutir à rien ou si, plutôt pour aboutir à sa perte. Un autre regard sur le choix et la liberté qu'un homme peut avoir dans sa vie : en se voulant libre, il s'enferme et erre dans un nouveau labyrinthe.
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Encore une histoire de solitude, d'enfermement et de fuite en avant. Celle d'un type qui jours après jours s'acharne méthodiquement à foirer sa vie, à la jouer à pile ou face en la consumant patiemment, seul au volant de sa voiture.Dans l'habitacle protecteur du véhicule j'ai eu l'impression qu'il attendait un truc comme un signe du destin un signal fort, une clef magique qui ouvrirait une porte inespérée.
Enfin c'est au pied du mur (au sens propre comme au figuré) que va se dessiner peut-être le début d'une piste...

N'est' il pas trop tard?
gare aux illusions!

Un livre qui m'a fait énormément penser à Moon palace. Un livre très beau, surréaliste, tendre et dure qui nous perd dans de drôles de méandres.
Bienvenue dans la 4 ème dimension.
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La Musique du Hasard est pour moi une variation moderne sur le thème de la Cigale et la Fourmi. La cigale c'est Jim Nashe qui, se retrouve contre toute attente avec un fabuleux héritage d'un père qu'il a à peine connu et qui ne s'est jamais occupé outre mesure de ses enfants. La cigale c'est aussi Jack Pozzi, jeune joueur professionnel habitué à se retrouver riche ou complètement fauché au hasard d'une main heureuse ou en misant sur la mauvaise carte. La fourmi ce sont Flower et Stone, deux commerçants à la retraite, divorcés, qui ont gagné le gros lot de l'euromillion (ou ce qui en tient lieu aux Etats-Unis) sur un billet acheté ensemble.
Le hasard réunira ces quatre personnages autour d'une partie de poker. Si la réponse de la fourmi de Jean de la Fontaine à la cigale vous semble le comble du cynisme, alors attendez voir ce que les sinistres Frank Flower et Mike Stone réservent aux compères Nashe et Pozzi. C'est là que ce qui n'était chez le fabuliste français du 17ème siècle que satyre morale de la société devient une variation sur l'exploitation de l'homme par l'homme et, disons-le tout de suite, l'esclavage moderne. Comment Nashe et Pozzi s'en sortiront-ils? Sortiront-ils d'ailleurs de cette situation? Je ne révèlerai pas la fin, mais vous laisse la découvrir par vous même, de ce roman assez court, mais dont l'action ne laisse que peu de répit.
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"La Musique du hasard" de Paul Auster nous propose en effet l'éloge du hasard, en une musique que le lecteur écoute et suit avec curiosité, sensibilité et plaisir. le hasard est omniprésent dans ce page turner addictif et ce road trip qui n'est pas sans rappeler "Sur la route" du grand Jack Kerouac. le hasard permet à notre héros Nashe, d'hériter d'une somme d'argent qui le conduira à traverser l'Amérique en voiture, sans destination précise. de là, sa rencontre avec Pozzi, un gros joueur de poker, lui permettra de jouer le reste de son argent dans une importante partie chez deux millionnaires excentriques. L'addiction au jeu de cartes et l'adrénaline qu'il provoque fait penser à "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme" de Stefan Zweig. Enfin, du hasard de cette rencontre qui virera à l'amitié et à la solidarité, naîtra un revirement de fortune qui ne sera pas sans nous faire penser à "Des noeuds d'acier" de Sandrine Collette.

Entre road trip devenu vicieux, descriptions millimétrées, dénonciation des ravages des jeux d'argent, mais aussi noirceur, claustration, humour noir, répartie cinglante et aucun temps mort, "La Musique du hasard" s'inscrit comme un grand roman américain ; à lire pour les amateurs d'évasion et de ce lâcher-prise qui fait parfois tant de bien !
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On retrouve ici l'univers abrupt et très concret de Paul Auster où la grâce et l'espoir sont bannis. le suspense est époustouflant, aussi puissant que dans les meilleurs polars. La musique préside au destin de Pozzi et Nashe, joueurs de poker qui espèrent gagner le gros lot dans une partie "facile" contre un couple de millionnaires excentriques. Il s'agit de la musique du monde, une loi universelle, base de la signification occulte de cette histoire en apparence absurde.
On retrouve dans ce roman les thèmes qui hantent l'auteur : dépossession, désintégration de la personnalité.
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