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Critique de Glaneurdelivres


Il semble que Paul Auster soit attaché à écrire dans des carnets.
Dans « La nuit de l'Oracle », il s'agissait d'un carnet bleu, et voici maintenant dans ses mains un carnet rouge !

Dans ce calepin, Paul Auster collectionne des anecdotes de sa vie personnelle.
Il y consigne plein de choses improbables, des hasards, des coïncidences, des circonstances étranges qui surviennent dans sa vie, et qui l'interpellent.

« le carnet rouge » est un recueil qui rassemble 13 nouvelles très courtes.
Paul Auster nous dit clairement que tous ces petits récits sont vrais.
J'ai un peu regretté qu'il n'y en ait pas davantage…

Pour un 1er livre de Paul Auster, je ne conseillerais pas ce petit recueil de récits. Je considère qu'il est préférable de connaître un minimum, son univers au préalable, pour pouvoir apprécier « le carnet rouge » à sa juste valeur.
Il y a peu de pages à lire, et on pourra les déguster, à condition d'avoir déjà lu quelques-uns de ses livres plus substantiels.

Ce sont des récits brefs, et l'écriture est au minimum.
Ses notes sont comme des esquisses. Elles vont à l'essentiel, sans fioriture.
Elles constituent un terreau qui pourra nourrir la rédaction de romans par la suite, en y ajoutant une mise en forme, et de la créativité.

Ce recueil est en cela intéressant, que l'on comprend mieux la démarche d'écriture de l'auteur.
J'ai eu l'impression d'entrer dans les coulisses de fabrication des ouvrages de Paul Auster !

Ses notes sont intimistes, amusantes, et étranges, car invraisemblables !
Nous aussi, dans notre vie de tous les jours, nous trouvons parfois bizarres, certaines circonstances qui surviennent inopinément et qui nous stupéfient, et on les oublie vite.
Mais Paul Auster, lui, mémorise les siennes pour notre plus grand plaisir !

Dans ces courtes nouvelles, il est tour à tour victime, témoin ou encore confident.
Avec le 13e récit de son carnet rouge, Paul Auster nous raconte la façon dont son premier roman (Cité de verre – 1er volume de sa Trilogie new yorkaise en 1987) a été impulsé par une erreur de numéro de téléphone…
« Il avait besoin de parler à Mr. Quinn, et me priait de le mettre en ligne. Histoire d'être certain, je lui ai demandé d'épeler le nom. Il avait un accent assez fort, et j'espérais qu'il voulait parler à Mr. Queen. Je n'ai pas eu cette chance. Q-U-I-N-N, a-t-il répondu. Tout à coup j'ai eu peur, et pendant une ou deux secondes je n'ai pas pu articuler un mot. Je regrette, ai-je dit enfin,
il n'y a pas de Mr. Quinn ici. Vous vous êtes trompé de numéro. L'homme s'est excusé de m'avoir dérangé, et nous avons tous deux raccroché.
C'est réellement ainsi que ça s'est passé.
Comme toutes celles que j'ai rapportées dans ce carnet rouge, cette histoire est une histoire vraie. »

Ce recueil de récits choisis, représente, en quelque sorte, l'univers en miniature de Paul Auster.
Et son univers, il le désigne comme son « art poétique sans théorie ».

A noter qu'en 2004, Mathieu Simonet a adapté une des nouvelles de ce carnet rouge, dans un court-métrage homonyme.
Le synopsis : une jeune femme entend parler d'un livre rare à la radio. S'ensuit une quête effrénée. Elle écume librairies et bouquinistes.
Ses désillusions seront chassées par une rencontre improbable...
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