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3,99

sur 670 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ouf! Quel voyage! Je viens de finir ce livre et cette effroyable plongée en enfer continue à me secouer de sentiments contradictoires : admiration devant l'art de Maître Auster, totale empathie pour les personnages plus vrais que nature, et surtout angoisse devant le miroir que ce livre pourrait être. Si la dystopie est un sous-genre de l'anticipation, un tel roman peut comme quelques grands monuments de la SF, s'avérer prophétique. Alors, il faudra se souvenir qu'en 1987, un certain Paul Auster a imaginé un monde à la fois fort lointain et à la fois très proche du nôtre ou du moins de ce qu'il peut devenir. Toutes les dystopies à la mode, écrites vite fait, et vendues au kilo, peuvent aller se rhabiller. Gageons que quand ce genre sera passé de mode, on continuera à lire le voyage d'Anna Blume, et à frémir d'un effroi d'humain et d'un plaisir de lecteur.
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Voilà un roman dont j'avais arrêté la lecture il y a quelques années. Trop déprimant, trop triste, je n'avais pas le coeur d'aller plus loin.
Mais Paul Auster est un de mes auteurs favoris, et je ne pouvais pas en rester là.
L'emprunt à ma bibliothèque des Oeuvres romanesques 1 éditées dans la collection Thesaurus d'Actes Sud m'a permis d'y revenir, dans la foulée des lectures du merveilleux Moon Palace et de la Musique du Hasard.

J'ai cette fois beaucoup aimé ce roman. Ainsi, parfois, l'adhésion à un livre dépend de notre disposition d'esprit, de la période de notre vie.

Dans le cas présent, il suffisait de passer le cap désespérant de la description terrible de cette ville post-apocalyptique. Une ville dans laquelle la jeune Anna Blume est venue à la recherche de son frère William, dont sa famille est sans nouvelles.

Une fois ce cap franchi, on se laisse emporter par une formidable histoire qui montre, entre autres, comment la solidarité, l'amitié, l'amour, permettent de résister dans une société qui s'est effondrée, où chaque individu lutte d'abord pour sa survie.

Étrange région, étrange ville dans laquelle arrive Anna Blume. Pourquoi est elle coupée du reste du monde? Quelle catastrophe s'est produite pour que les ressources de toutes sortes aient disparu, qu'il faille incinérer les humains et récupérer leurs excréments pour produire de l'énergie, que tous les habitants luttent férocement entre eux pour survivre, qu'il n'y ait plus aucune naissance, et tant de suicides?
Une région qui pourtant n'est pas un univers concentrationnaire, ni une dictature, du moins en apparence. Non, un monde effondré, peut-être une prophétie de ce que sera notre planète suite au réchauffement climatique.

Face à cette adversité terrible, la jeune Anna se battra, souvent avec violence contre la violence des autres, certaines pages sont très dures. Mais elle trouvera aussi l'amitié au coeur de la souffrance et même l'amour.
Et le roman se termine dans l'incertitude et l'espoir de jours meilleurs.

Comme toujours, Paul Auster, au delà d'être un merveilleux conteur, à l'écriture si fluide, nous invite aussi à quelques réflexions profondes sur sur la finitude de notre monde, l'esprit de résistance, et attire aussi, je crois, notre attention sur le rôle de l'écrit, du livre pour que notre civilisation dure.

Une petite réflexion enfin. Pourquoi donc avoir choisi ce titre français, le voyage d'Anna Blume, alors qu'il aurait suffi de traduire littéralement le titre anglais choisi par l'auteur, In the country of the last things, titre qui est tellement plus explicite et plus beau.
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Quel livre ! Quel voyage, pour sûr ce n'est pas le voyage que l'on rêve. Anna Blume , seule passagère, embarque pour un pays dont l'auteur ne nous révèle point le nom, pour retrouver son frère disparu. Ce frère qui lui-même avait été envoyé dans ce pays apocalyptique par son journal afin qu'il envoie des informations sur cet étrange pays et état de fait.
Anna ne savait nullement ce qui l'y attendait. Elle avait une adresse où se rendre, mais elle fut pris au dépourvu, car nulle rue n'était encore en état, tout n'est que ruine et désolation. Plus de rue, ni de frère. Elle parcourt, abasourdie par ce qu'elle découvre, comme un mauvais cauchemar, elle tend de survivre tant bien que mal. Elle s'adapte à ces conditions extrêmes, où chaque pas est un pas vers demain. La faim, le froid, deux ennemis terribles à combattre au quotidien en plus des attaques en tout genre.
Une société dans le chaos dont nous ne saurons pas l'époque ni comment cela a pu arriver, ni comment elle s'organise hormis ce qu'Anna vit et nous conte. Survivre tant bien que mal, elle croise Isabelle, puis enfin, elle retrouve non son frère mais un collègue envoyé aussi pour retrouver son frère.
L'histoire est prenante, et rythmée, tel qu' on ne parvient plus à lâcher le livre, les enchaînements se suivent à toute allure. On veut découvrir cette ville en chaos, on veut savoir si Anna va parvenir à retrouver son frère, comment elle parvient à oublier sa vie d'avant avec tout son confort, comment elle s'adapte. Comment l'humain redevient un simple animal en quête de nourriture, chaque jour est un combat pour sa peau. Traqué, par tous, il faut se battre, se méfier, se cacher et se contenter de peu et surtout de rien. Que reste-t-il à l'homme dans une telle société, où il redevient soit animal soit esclave de cette société en perdition ?
Tant de choses qui nous amènent à réfléchir sur des sujets du quotidien, sur notre société si fragile, sur l'espèce humaine... merveilleux roman de dystopie loin des romans actuels pour ados, je vous rassure. Ça reste surtout du Paul Auster, avec son talent et sa marque de fabrique si j'ose dire, son originalité. de l'imagination incroyable mais jamais gratuite, car tout ceci pourrait bien nous arriver un jour ou l'autre. Peut-être même, pas si loin de la réalité dans des pays en guerre.
C'est une pure merveille malgré le drame, un livre à faire lire à nos jeunes, avant tous les autres de ce genre, car il est abordable, pas très épais, et le personnage est remarquable.
J'ai adoré, et je vais m'empresser à revenir plus souvent vers cet auteur.
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J'opère un retour aux presque classiques avec le roman de Paul Auster paru en 1989, et que je n'avais pas réussi à lire au moment où je l'ai acheté. Cette fois, je me suis laissée emporter par cette géniale dystopie. La jeune Anna Blume a quitté l'Angleterre pour partir à la recherche de son frère William au-delà de l'océan. Quelques années après, elle livre le récit de son arrivée et de sa survie dans la ville où elle pensait le trouver. La ville est entièrement fermée, le chaos y règne, les rues sont aux mains des Charognards, la nourriture manque, le logement est des plus précaires. Anna trouve la force de s'adapter à ce monde, pour survivre, et garde l'espoir de revoir son frère… Rien dans le roman n'explique comment cette ville en est arrivée là, le lecteur n'en sait pas plus qu'Anna, et reste comme elle rivé aux problèmes les plus urgents. Ce roman prenant et angoissant est une grande réussite, une fable sur la société, dont on n'est guère étonné qu'elle soit parue à l'époque où le nom de New York était symbole de criminalité galopante…
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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Mon 1er Paul Auster quand j'étais au collège .... et depuis on ne s'est plus quitté
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Une nouvelle fois Paul Auster m'a emmenée dans son histoire: Anna Blume part rechercher son frère, journaliste, qui a disparu dans le "Pays des choses dernières", un monde en ruine, en marge de notre monde, un monde en déliquescence, où règnent le chaos et une misère noire. Malgré l'incroyable violence de cet univers et son destin tragique, elle y rencontrera des êtres "purs", symbole de l'étincelle de vie inextinguible à laquelle semble croire l'auteur. La lecture de Claude Grimal qui se trouve à la fin du récit (dans l'édition de Babel) est brillante.
Je le redis, un régal, une nouvelle fois.

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Ma chère et tendre Anna,
C'est les yeux remplis de larmes que je t'écris, tant ton récit m'a bouleversé. Puisque j'ai lu ta lettre, peut-être ce petit mot réussira à te trouver. Bien sûr, je ne suis pas le destinataire auquel tu t'attendais et tu serais sûrement bien triste de savoir que ton ami n'a pas pu te lire. J'ai été horrifié de découvrir ce que tu as vécu, là bas, dans ce pays des choses dernières. Ton témoignage de ce que l'Homme peut infliger à l'Homme m'a évidemment fait penser aux victimes des régimes totalitaires du 20° siècle, avec ceci de plus horrible que, chez vous, tout semble s'être déroulé dans une volonté commune de chaos, que cet état des choses durera pour toujours. Que s'est-il passé au juste ? Nous ne le saurons probablement jamais. Sache qu'ici aussi les choses ont bien changé. Je ne sais pas si tu reconnaîtrais le pays au cas où tu réussirais à revenir. Il n'y a jamais eu autant d'abondance et en même temps autant de misère. Nous aussi nous nous écharpons pour quelques pièces de monnaie. Nous aussi nous connaissons désormais les milices et les hivers sans fin. Mais ton courage et ton abnégation me donnent la force de continuer. Moi aussi vois-tu, j'essaye de faire un pas après l'autre. Je ne me débrouille certainement pas aussi bien que toi, mais je tâche de t'imiter et de trouver dans la tristesse du Monde des motifs de réconfort. Tu m'as fait prendre conscience que même le plus noir des avenirs peut nous apporter des joies comme l'amour, la solidarité et l'amitié ; l'espoir d'une vie meilleure. J'espère de tout coeur que toi et ta petite bande ayez réussi à trouver un abri, un havre de paix, bien loin de ces hordes barbares. Je te souhaite de t'epanouir et de devenir la magnifique femme que je pressens en toi.
Avec toute mon affection.

Yohan Zielinski
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Anna est une jeune fille partie à la recherche de son frère, dans une ville située au bout du monde et aux limites de la folie, dont on ne sort jamais. La mort y est devenue un commerce, que ce soit par la façon de se suicider, ou la récupération des effets personnels des cadavres restés au milieu de la rue. Anna a pénétré dans cet enfer et s'y est adaptée. La seule chose qui lui permettra de tenir le coup, ce sont les liens d'amitié qu'elle nous avec les personnages qu'elle rencontre.
Ce roman a été pour moi une petit merveille, une belle découverte de Paul Auster. Il a été écrit sous la forme d'un longue lettre qu'Anna envoie à son meilleur ami. Elle utilise donc régulièrement le pronom "tu", impliquant le lecteur dans sa vie. Les décors de cette histoire étaient très clairs dans ma tête. L'auteur a un style tout particulier permettant aux longues descriptions de ne pas être ennuyeuses.
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C'est LE livre dont je me souviens et auquel je fais souvent référence, plus de dix ans après l'avoir lu. Ici, l'insupportable nous donne les mains moites, mais ce cauchemar nous attire aussi puisque inexorablement, on y retourne avec envie. Ici, nous découvrons l'un des paradoxes humains d'aimer malgré ce grand malaise que la lecture nous procure. du Très Grand Art...!!!
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Magnifique roman de Paul Auster, qui m'émerveille à chaque fois. La puissance du récit, de l'imaginaire, m'emporte à chaque fois. Roman complexe, dont l'histoire se situe à la fois dans un temps indéfinissable, notre planète après une apocalypse..ou bien certains endroits de notre planète, actuellement, décimés par la guerre, la faim, les dictatures de toute sorte..
J'ai adoré ce récit, Ana Blume, survivante et guerrière pourtant fragile et vulnérable. L'humanité toute entière est dans ce récit, la puissance des rêves, de l'amour, l'attachement nécessaire à la survie de l'homme, sa folie aussi..Monsieur Auster vous êtes un grand, j'ai lu énormément de vos écrits, et par bonheur il m'en reste encore à découvrir..Je lis, et à chaque fois je me dis "tu devrais noter cela quelque part". C'est juste beau.
Un des rares auteurs à me faire pleurer, à chercher en moi autant d'émotions. Merci.
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