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Critique de nicolab37


Avec la fin de l'été vient toujours pour moi une pulsion nostalgique, malgré la rentrée littéraire foisonnante qui s'annonce. Tout me renvoie à un monde intime et familier: un frisson au saut du lit, les araignées qui s'invitent dans ma salle de bain, la buée sur un pare-brise, un froid à nouveau éprouvé, le déclin de la lumière...comme une manifestation dans l'air de l'achèvement d'un cycle. Je me replonge alors dans un passé fantasmé de lectures que j'aurais eues ou que j'aurais un peu oubliées, et j'ai envie de relire pour me retrouver, à une autre époque, dans ailleurs, en un autre moi-même...
Aussi, Paul Auster me convient parfaitement en ces moments mélancoliques, parce que précisément il est l'auteur de la filiation, de l'identité et de l' errance. Dans son Moon-Palace, judicieusement placé sous le signe de l'astre lunaire, l'auteur nous convie à une recherche identitaire ponctuée de portraits toujours un peu décalés, des êtres inattendus dans un New-york des années 60 très urbain et peuplé, où pourtant il y est facile de disparaître. Depuis son appartement avec vue sur Broadway et l'enseigne du Moon-Palace, Marco Stanley Fogg profite de la précarité de sa situation d'étudiant et de la mort de son oncle, pour expérimenter une sorte d'auto-anéantissement, un abandon de lui même, véritable épreuve ontologique, étape nécessaire à sa future reconstruction. Son errance, ses rencontres, son voyage jusqu'aux confins désertiques de l'Utah participent à la renaissance du personnage.
Pas étonnant qu'il y soit si souvent question de la lune à l'évidente symbolique: la première phrase du roman qui relate les premiers pas sur celle-ci en 1969, le nom de groupe les "moon-men", la citation du voyage imaginaire sur la lune de Cyrano de Bergerac, le paysage lunaire du grand canyon, la fascination qu'exerce sur nous le "Moonlight" peint par Balkelock, comme une préfiguration de la scène finale du roman. Rien de cet étrange périple n'est finalement laissé au hasard, ni les lieux, ni les personnages, même les plus fantasques et c'est précisément là que réside toute la magie d'Auster.
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