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3,97

sur 2019 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'hésite entre la réputation de l'auteur (que je découvre), des fulgurances, des phrases qui font mouche…
« le Soleil est le passé, la Terre est le présent, la Lune est le futur. »
« J'avais sauté du haut d'une falaise, et puis, juste au moment où j'allais m'écraser en bas, il s'est passé un événement extraordinaire : j'ai appris que des gens m'aimaient. »
… et l'ennui dégagé par un récit monocorde, une histoire tirée par les cheveux, des personnages peu crédibles, aux motivations difficiles à cerner et à partager (le narrateur, Effing), des personnages secondaires ectoplasmiques.
J'y vois le roman de l'échec et des occasions manquées, et si je ne fais pas erreur, c'est sur ce point une réussite :
Solitude, isolement, réclusion, , fuite, abandon, handicap, tendance suicidaire, paternité ignorée ou refusée, tout tourne autour d'un vaste désert affectif. L'amitié et l'amour y apparaissent, ils sont puissants, salvateurs même (seconde citation), mais ne durent pas ; une éclaircie passagère dans un gros ciel d'orage.
J'en ressors avec une bonne bouffée de pessimisme, que la citation du début, « la Lune est le futur », illustre parfaitement. Car, qu'on ait eu ou pas l'occasion de parcourir les étendues désertiques et lunaires des « Four Corners », qu'on ait contemplé ou pas, du haut d'une falaise d'Island in the Sky (là où se déroule la scène finale de Thelma & Louise), l'endroit même où les astronautes d'Apollo XI s'étaient familiarisés avec le sol lunaire, on sait tous que la Lune, même si elle fait rêver, est avant tout un endroit désolé, une planète morte, l'image de la fin du monde.
Déception. Paul est un peu trop austère pour moi !
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Pour Paul Auster, les mots vont presque toujours au-delà de ce qu'ils sont. L'écriture est faite d'échos et de références, et l'histoire elle-même est une spirale. Ici, on suit sur le fil de la lune (présente d'une manière ou d'une autre tout au long des pages) trois individus solitaires - reliés évidemment mais chut, c'est un secret ! Il y a un petit côté énigme et l'auteur semble faire des clins d'oeil au lecteur. C'est brillant. Mais un peu froid pour moi.
Le personnage principal est un jeune homme qui se laisse aller dans le courant ; j'ai fait pareil à la lecture et ce n'est pas désagréable mais il m'a manqué quelque chose, peut-être un attachement.
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Le narrateur, M.S. Fogg, n'a pas été épargné par la vie. Il perd sa mère dans un accident de la route alors qu'il est encore enfant. N'ayant aucune idée de l'identité de son père (est-il d'ailleurs encore vivant?), il part vivre chez son oncle. Alors qu'il entre à l'université, son oncle, musicien, repart sur les routes avec son groupe. Un voyage dont il ne reviendra pas. M.S. Fogg se retrouve alors seul au monde. Ses économies fondent plus vite que prévu et il finit par se retrouver à la rue. C'est néanmoins grâce à un ami de fac, Zimmer, et à une jeune femme rencontrée par hasard, Kitty Wu qu'il va réussir à se sortir de ce mauvais pas. Il se met à la recherche d'un emploi et va trouver une place chez un vieil homme infirme qui cherche quelqu'un pour écrire ses mémoires. Julian Barber est un vieil homme âpre et parfois tyrannique. Un vieil homme qui souhaite laisser, en héritage à son fils qui le croit mort depuis de nombreuses années, l'histoire de sa vie et de son imposture. M.S. Fogg se laisse embarquer dans la vie de ce vieil homme et respecte ses dernières volontés en entrant en contact avec son fils, Salomon. Une rencontre qui doit permettre à ce dernier d'apprendre la vérité sur son père et qui, finalement, va aussi permettre à M.S. Fogg de découvrir l'identité du sien.
C'est un livre où les histoires personnelles se mélangent et où le passé des uns rejoint celui des autres. Un roman qui parle de recherche d'identité et de voyage initiatique.
C'est un roman agréable à découvrir, toutefois, j'ai trouvé les hasards de l'histoire un peu gros et cela m'a gêné pour vraiment y adhérer.
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Ce livre, en trois parties, est marqué par le thème de la solitude. Tout au long de ce livre, nous allons suivre les tribulations de Marco Stanley Fogg. Orphelin à onze ans après un tragique accident de voiture qui a coûté la vie à sa mère, de père inconnu, il est élevé par un oncle bohème et sympathique. Après avoir perdu ce dernier, Marco sombre dans la dépression et dans la misère. C'est cette longue descente aux enfers qui est un des sujets du livre: comment une vie peut basculer brutalement dans le néant. C'est la partie la plus touchante de ce récit : voir Marco se débattre et abandonner, perdre peu à petit son équilibre de vie pour entrer dans le monde des clochards et des sans-abri. le livre bascule ensuite sur les rencontres de Marco et l'impact que celles-ci auront sur la suite de son existence.
Cette histoire est très bien écrite. L'auteur a le don de tenir le lecteur en haleine. C'est un excellent conteur, ce qui fait que ce récit, qui aurait pu être rébarbatif, prend parfois des accents magiques et irréels. Lors de la lecture, je ne sais plus si tout cela n'était que le délire d'un homme en proie à la solitude ou un mensonge savamment inventé.
Je n'ai pas mis une meilleure note car le poids de toute cette solitude m'a asphyxié : tous les personnages y sont plongés, que ce soit à cause de la pauvreté, d'un handicap physique, d'une obésité morbide ou d'une aventure dans l'Ouest qui a mal tourné.
Si vous avez un coup de blues, fuyez ce livre sous peine de déprimer fortement.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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pas inintéressant mais globalement déçu. Je n'ai pas eu envie de lire d'autres livres du même auteur. 300 pages en compagnie d'un loser largué (ayant de très bonnes raisons de l'être, je le conçois, un type capable de dilapider des milliers de dollars et de s'en faire voler autant, alors qu'il est constamment dans la merde et ne fait rien pour en sortir..... ça lasse.
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Les tribulations physiques et imaginaires de Marco Stanley Fogg.
Un récit long, un style plus dense qu'Auster offre généreusement.
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J'ai lu ce livre deux fois.
Dans ma jeunesse, j'ai adoré l'histoire de cet étudiant, livré à lui même, ne sachant que faire de sa vie, à la fois pris dans ses rêves de réussite littéraire et perdant complètement pied avec la réalité.
Comment faire pour survivre à New York alors qu'on est étudiant, qu'on n'a plus de famille, pas d'argent et qu'on veut devenir écrivain ?
le narrateur de cette auto-fiction va s'enfoncer dans ses délires de velléités littéraires, perdre pied avec la réalité et déchoir socialement jusqu'à toucher le fond.
Comment va-t-il s'en sortir ? Va-t-il s'en sortir ? Je ne dévoilerai pas l'issue du livre. Je dirai juste que l'aventure du personnage va être passionnante, pleine de rebondissements. A l'époque je me suis totalement identifié au personnage du livre et la lecture du livre a eu des effets positifs, comme une grande bouffée d'air pur, libératrice, un message d'espoir.

J'ai relu le livre il y a quelques mois avec l'espoir de retrouver la même excitation qu'à l'époque, les mêmes émotions.
Damned, les années ayant passé, je pose un regard un peu plus critique et analytique sur le livre. On sent que c'est une oeuvre de jeunesse pour Paul Auster. L'intrigue est parfois rocambolesque et invraisemblable, les personnages caricaturaux.

Si vous n'avez pas lu le livre, arrêtez vous de lire maintenant parce que je vais livrer mon ressenti et que je ne voudrais pas influencer votre lecture.

Le personnage d'auto-fiction me paraît beaucoup moins sympathique qu'à l'époque de ma première lecture. Il y a alternance chez lui entre phases d'un égoïsme, et d'un nombrilisme exacerbés suivies de moments d'expression de sentiments pathétiques avec force larmes et sanglots.
On pourrait s'attendre de la part de l'auteur à la description d'une rédemption au fil de l'oeuvre, à l'évolution du personnage vers plus d'ouverture aux autres, une harmonisation de ses émotions et de ses sentiments, plus d'humanité. Non, le personnage en fait ne fait que se blinder, s'endurcir. Il y a résilience, certes, mais une résilience qui enferme, qui isole.

C'est d'autant plus regrettable, que quoi ? On nous décrit un parcours initiatique là, c'est l'objet du livre, l'histoire d'un être perdu qui choit puis rebondit, celle d'un adulte qui naît, qui sort de la chrysalide de son enfance, son adolescence. Cependant, le message délivré est l'endurcissement et la prise de distance avec "l'autre".
C'est inquiétant pour moi car il y a comme l'exposition d'un modèle social à suivre pour subsister dans les sociétés nord-américaines et comme allant de soi.

La pauvreté des relations humaines décrites dans le livre, semble aller de soi pour le public américain mais personnellement, cette distanciation psychique, affective entre les personnages, posée en norme, m'a inquiété et peiné à la fois. On retrouve ça chez Philip Roth.
Cette équation de la liberté totale au prix de la solitude.

On retrouve aussi beaucoup de thématiques chères à certains écrivains de culture juive. L'écriture y est souvent mythologique en prise directe avec le "Livre".
D'abord le rapport au père, ou aux pères, les pères de substitution s'imposant quand le véritable père vient à manquer.
La mise à l'épreuve de la foi liée au dénuement, à la perte progressive des biens, des ressources, des assises sociales, des proches et finalement de la santé qu'on retrouve dans le livre de Job.
Il y a aussi en oeuvre, le mythe du juif errant, perdu, livré à lui-même, pérégrinant dans la souffrance sans trouver le repos, sa place, mais fort de son expérience, de sa richesse de vie.
Ceci me fait penser d'ailleurs à Paulo Coelho et son concept de légende personnelle. Concept sulfureux avec lequel j'ai beaucoup de mal à adhérer, tellement égoïste et puéril à la fois. C'est d'ailleurs un des grands reproches adressé par ses détracteurs au développement personnel, d'être justement, trop personnel...

Ce sont ces mêmes incitations individualistes et égoïstes exposées dans le livre qui font que j'en apprécie moins la relecture.

ça me donne envie de relire "demande à la poussière" de John Fante qui aborde exactement le même thème, raconte un peu la même histoire mais en transmettant un message et une vision de la société et du rapport à autrui complètement différente.
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Lorsque l'on échange avec des amis sur nos lectures en cours et que l'on se donne des conseils souvent l'on s'étonne que je n'ai jamais lu de roman de Paul Auster.
Je me suis décidé à combler ce manque. Je consulte sa bibliographie et quelques avis sur Babelio et choisis Moon Palace.

J'ai eu du mal au début à renter dans l'histoire. Je commençais à douter de mon choix. Puis petit à petit le style de Paul Auster fait effet.
Il nous embarque dans une histoire incroyable aux personnages torturés en quête d'identité.

Ce voyage initiatique à la recherche de secrets de famille m'a semblé par moment bien long et un peu ennuyeux.
Les situations de vie du héros, Marcus Stanley Fogg sont telles les montagnes russes et souvent dérangeantes. Elles m'ont semblé trop invraisemblables pour que j'arrive a mis attacher.

Paul Auster a un style et une écriture captivante mais je n'ai pas complètement adhérer à son univers et je ne suis pas sûr de relire un de ses ouvrages.
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Il s'agit mon deuxième essai avec ce roman. La première fois, il m'est littéralement tombé des mains. Pas cette fois-ci. Si ce ne fut pas un grand succès, ce ne fut pas un échec de lecture non plus, plutôt une ambivalence.
Commençons par ce que j'ai aimé. le style de Paul Auster. Ce roman est sublime par l'écriture, les mots, la musique qui s'en dégage. Il est tellement bien écrit que ce sont les mots qui m'ont bercé et m'ont permis d'aller au bout de ma lecture.
Ce que je n'ai pas aimé ? Et bien tout le reste : l'histoire trop rocambolesque à mon goût, des personnages qui s'enchainent mais pour lesquels il n'est pas possible de s'attacher, le héros M.S. Fogg trop innocent et égocentrique. J'ai d'ailleurs failli abandonner ma lecture à cause de ce personnage.
Un avis mitigé donc, mais la découverte de la olume d'un auteur que je n'avais jamais lu.
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Moon Palace de Paul Auster

Marco Stanley Fogg aborde les événements marquants de sa vie. Pour ce faire, il relate les circonstances entourant sa naissance, le manque d'information concernant l'identité de son père, le décès de sa mère, les années auprès de son oncle, ses problèmes d'argent, son travail auprès d'un certain Effing, un vieillard riche en fin de vie, son histoire d'amour avec Kitty, sa rencontre avec le fils d'Effing. Ce dernier va lui en dévoiler un peu plus sur son identité et ses racines paternelles. Fogg livre ainsi un témoignage sur sa vie et sur son arrivée à New York dans les années soixante. À travers ses mots, c'est également un portrait de l'Amérique qu'il dresse avec ses beautés, ses drames et ses laideurs.

Mon opinion

Je sors de cette histoire d'environ 500 pages (pour mon édition) mi-figue mi-raison. Je m'explique. D'une part, je n'ai pas ressenti d'attachement pour le personnage principal, en l'occurence le narrateur. J'ai trouvé son histoire invraisemblable, voire farfelue, comme si les aléas de la vie le guidaient trop fortement dans sa quête de vérité. C'était trop pour moi car je ne crois pas que tout tombe comme ça dans l'existence. L'univers guide Fogg vers sa figure paternelle. Je ne veux pas dévoiler toute l'histoire, mais si vous la lisez vous allez peut-être comprendre mon affirmation. D'ailleurs, voici une citation illustrant mon propos :

«C'est un enchaînement de connexions manquantes ou mal synchronisées, de tâtonnements dans l'obscurité. Nous nous trouvions toujours au bon endroit au mauvais moment, nous nous manquions toujours à peine, toujours à quelques millimètres de comprendre la situation dans son ensemble. Cette histoire se résume ainsi, je pense. Une série d'occasions ratées. Tous les morceaux se trouvaient là depuis le début, mais personne n'a su les rassembler. » (p. 383)

Les morceaux évoqués sont ceux entourant la figure paternelle dans le récit. Car dans ce livre, il s'avère question d'une quête, celle du père.

D'autre part, j'ai apprécié me retrouver dans le New York des années soixante et j'aurais aimé vivre dans un petit studio new-yorkais du Chinatown. À Montréal, nous avons aussi un Chinatown et il s'avère intéressant de s'y promener comme si la langue française n'existait pas. L'anglais est parlé, mais avec l'accent chinois et l'accent québécois, c'est un drôle de mélange et la compréhension apparaît parfois difficile. Comme le mentionne Fogg à propos de ces différences linguistiques :

«C'était l'Amérique, mais je n'entendais rien à ce que les gens disaient, je ne comprenais pas la signification de ce que je voyais. » (p. 354)

Je vous encourage bien entendu à lire Moon Palace. Je possède également La trilogie new-yorkaise de Paul Auster. Je vais certainement la lire. Mais je dois avouer que je préfère la plume de Joyce Carol Oates pour me parler de l'Amérique. Elle me capte plus de par son intensité et de par ses thèmes.

https://madamelit.ca/2022/09/15/madame-lit-moon-palace-de-paul-auster/
Lien : https://madamelit.ca/2022/09..
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Moon Palace

L'histoire se passe principalement :

Sur la Lune
à New-York
Dans un Palace
En Birmanie

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