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3,97

sur 2018 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est ma troisième expérience avec Paul Auster et je dois avouer que cet auteur me fascine, avec "Moon Palace" j'ai vraiment été impressionné.
Ce monsieur est un magicien des mots, un maître pour créer des ambiances hors normes, des situations improbables et pourtant logiques et cohérentes. J'aime son style qui vous aspire dans l'histoire, il est inimitable, une écriture dense et pourtant fluide, précise et prenante.
Au bout de ma troisième rencontre, je crois déceler une constante avec des personnages qui touchent le fond, qui vont à l'extrême limite de leurs capacités et de leur résistance, cela pourrait paraître triste et ennuyeux, c'est en fait passionnant et assez dingue.
Marco Stanley Fogg raconte ici les circonstances étranges qui ont marqué le commencement de sa vie...
Et ensuite quelle construction ! Un enchaînement de faits, de réflexions, de coups du sort, et surtout de rencontres, de rencontres qui façonnent un destin, le destin d'un jeune homme ordinaire qui va vivre quelque chose d'extraordinaire.
Mais là où Paul Auster est fascinant, c'est que l'air de rien il nous fait prendre conscience que M.S Fogg n'est pas si différent de vous où moi, ce qui nous rend si réceptif à cette évocation de sept ans du tourbillon de sa vie.
J'ai adoré, je suis désormais fan, inconditionnel ;)
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C'était mon premier Paul Auster..... Ça va vous paraitre excessif, mais je suis déjà fan !
C'est le bon livre qui vous tient en haleine, tant par le fil de l'histoire que par toutes les anecdotes historiques autour de cette Lune, véritable fil conducteur...
Beaucoup d'empathie éprouvée pour les quelques personnages du Moon Palace et beaucoup de temps passé à éplucher avec délectation mes encyclopédies pour vérifier l'exactitude des propos du sieur Paul Auster.
Je vous encourage à lire, "liker" et commenter toutes les citations que j'ai retranscrites avec plaisir.
Pour les puristes ou tout simplement les curieux, qui aimeraient prolonger la réflexion du pourquoi M.S. Fogg continue de marcher vers le Pacifique.....je vous invite à lire "Marcher, une philosophie" de Frédéric Gros, il nous encourage tous de marcher vers..... l'Ouest !!!!
Je pense que Paul Auster pourrait se présenter au Nobel de Littérature, J'ai d'ailleurs retrouvé une certaine similitude dans la première partie d'errance et de faim avec un certain Knut Hamsun (Nobel 1920), mais peut-être que je voulais vous laisser le meilleur pour....... la Faim. :-)


PS : par contre si quelqu'un peut m'expliquer ce qu'est devenu M.S. Fogg, j'avoue avoir un flou à vouloir tout décortiquer !??
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Quel filou ce Paul Auster... On croît qu'il nous promet du Jules Verne et, d'un tour de passe-passe, il passe à Dostoïevski... À moins que ce ne soit que l'une des nombreuses coïncidences de ce livre ? Et “Plus on prête attention aux coïncidences, plus elles se produisent" disait Vladimir Nabokov.

Pour la première coïncidence, difficile justement de ne pas faire le rapprochement entre Marco Stanley Fogg et Rodion Romanovitch Raskolnikov : deux ex-étudiants fauchés, délirants de faim et de solitude... mais si l'un commettra l'irréparable, Paul Auster est trop malin pour entraîner son héros dans une réinterprétation simpliste de "Crime et Châtiment". Que nenni !

Mais parler des autres coïncidences du livre reviendrait à dévoiler toute la trame de l'histoire... et ce serait franchement dommage de gâcher à d'autres lecteurs.trices le moment précis du livre où je me suis dit "Mince ! Je ne l'avais pas vu venir !".

MOON PALACE est un EXCELLENT livre de Paul Auster (parmi ses meilleurs même) et j'ai ADORÉ.

Ce que j'aime principalement avec cet auteur, c'est qu'il arrive toujours à instiller des éléments de physique (appliquée ou quantique) dans ses histoires, là en l'occurrence, il se sert de Nikola Tesla et de l'électricité.

Quand je referme un livre de Paul Auster, et MOON PALACE ne fait pas exception à la règle, je sens que des choses m'ont échappées mais ce n'est pas grave, c'est même une des raisons principales pour lesquelles je ne me séparerai jamais de ses livres, afin de pouvoir les relire.


MOON PALACE de Paul Auster
Traduit par Christine le Boeuf

Editions Actes Sud (GF) / Babel (poche)
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Nous sommes en 1969, Neil Armstrong est le premier homme a marcher sur la lune. Une nouvelle forme d'exploration est née.
Sur terre Marco Stanley Fogg suit l'évènement, étrange destin pour celui qui porte deux prénoms d'explorateurs célèbre. Marco a perdu sa mère très tôt, son oncle Victor s'occupe de l'enfant jusqu'à l'adolescence puis l'envoie à New-York poursuivre ses études.
Marco est du genre attentiste, il est persuadé que tout vient à qui sait attendre.
Installé dans une chambre sordide parmi les caisses de livre que son oncle lui a offert, avec pour seul vue le " moon palace" un restaurant asiatique.
A cours de ressource Marco se retrouve à la rue, vivant de ses trouvailles dans les poubelles de central park.
Quand j'ouvre un roman de Paul Auster je ne sais jamais ce que je vais trouver, ce que je vais éprouver. Avec " moon palace" il ne déroge pas à la règle. Paul Auster est un magicien des mots, il sort de son chapeau des histoires invraisemblables et moi jeune lecteur de son oeuvre j'en redemande, toujours en attente d'une quête intérieure, d'un voyage initiatique. C'est ça la magie de Paul Auster, on quitte Marco Stanley Fogg moribond dans central park, on le retrouve poussant le chariot de monsieur Effing un vieil homme acariâtres, distribuant des billets de 50 dollars, pour ensuite rouler avec Sol Barber, l'homme au chapeau en direction de l'Utah.
" Moon palace" une invitation au voyage avec l'oeil bienveillante de la lune.
Un très beau roman donc.
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Moon palace est un fabuleux roman lunaire, avec des personnages hors du commun, attachants, voire fascinants. On n'a pas si souvent l'occasion de se conduire de façon extravagante dans la vraie vie, et si on lit, c'est un peu pour pouvoir le faire au moins par imaginaire procuration, non? Ici, point de platitude, les personnages ont comblé mes attentes pour ce qui est de leur tendance à certaines formes d'extrémisme comportemental. Notre narrateur, Marco Stanley Fogg, décide par exemple, « pour des raisons philosophiques et personnelles », d'abandonner complètement la lutte contre ces chocs, ces accidents que la vie nous balance continuellement.
«Ce n'était pas par envie de me tuer - n'allez pas croire ça - mais parce qu'il me semblait que si je m'abandonnais au chaos de l'univers, l'univers me révèlerait peut-être en dernier ressort une harmonie secrète, une forme, un plan, qui m'aideraient à pénétrer en moi-même. La condition était d'accepter les choses telles qu'elles se présentaient, de se laisser flotter dans le courant de l'univers. Je ne prétends pas y avoir très bien réussi. En fait, j'ai échoué lamentablement. Mais l'échec n'entache pas la sincérité de la tentative. Même si j'ai failli en mourir, je crois que cela m'a rendu meilleur.»

Les bizarreries des personnages creusent la réflexion sur le pourquoi du comment de ce qu'on fait ici-bas, nimbée par la lumière de la lune. Elles contribuent à faire de Moon palace un roman initiatique d'une profondeur et d'une richesse qui m'ont beaucoup plu.
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« Il me semblait que si je m'abandonnais au chaos de l'univers, l'univers me révèlerait peut-être en dernier ressort, une harmonie secrète, une forme, un plan, qui m'aideraient à pénétrer en moi-même ».

Marco Stanley Fogg se cherche. Certes, il n'est pas le premier jeune adulte à hésiter sur la manière dont il va conduire sa vie, préférant se laisser porter par le quotidien plutôt que de foncer et jouir de ses opportunités. Mais avec un prénom placé sous la double bienveillance de deux illustres explorateurs, on en espérerait davantage d'audace.

Orphelin de père à la naissance, puis de mère il y a peu, Fogg regarde passer la vie, et à travers les deux fenêtres de son studio new-yorkais, la vie qui vibre sur Broadway où se détachent les lettres du Moon Palace, restaurant dont les deux « O » en néon semblent être le regard de Dieu. Et il s'en satisfait : « C'est tout ce que je mérite : j'ai créé mon néant, il me faut maintenant y vivre ».

Point de départ de cet incroyable roman initiatique d'un jeune homme à la limite de toucher le fond, Paul Auster – traduit par Christine le Boeuf – nous embarque dans la révélation au monde (et à lui-même) de Fogg par le biais de rencontres plus salvatrices les unes que les autres, pour rattraper le passé douloureux de ces gens « qui se sont trouvés aux bons endroits mais aux mauvais moments ».

Rencontres avec l'oncle Victor, musicien fantasque ; avec Effing, l'acariâtre vieillard ; avec Barber, gargantuesque collectionneur de chapeaux. Sans oublier Zimmer, Kitty, Scoresby, Byrne ou Mme Hume, personnages « secondaires » aux rôles pourtant essentiels. Autant d'étapes qui vont faire progresser Fogg dans son histoire familiale et dans son parcours de vie.

Des rencontres, et de l'amour : « J'avais sauté de la falaise et puis, au tout dernier moment, quelque chose s'est interposé et m'a rattrapé en vol. Quelque chose que je définis comme l'amour. C'est la seule force qui peut stopper un homme dans sa chute, la seule qui soit assez puissante pour nier les lois de la gravité ».

Mais le plus chez Auster, c'est sa capacité à introduire dans sa trame de multiples dimensions parallèles, qu'il déroule sans jamais se perdre. Moon Palace est aussi un délicieux voyage au coeur des États-Unis, à travers New-York bien sûr, mais aussi Boston, l'Utah ou la Californie.

Et l'on y retrouve les autres thèmes favoris du grand Paul : la littérature, avec quelques clins d'oeils appuyés aux auteurs français (Flaubert, Montaigne, Rostand…) ; la musique avec ici, la clarinette fétiche, dernière possession d'un Fogg démuni ; les sciences avec Nikola Tesla, défenseur controversé du courant alternatif.

Quant au style, c'est un régal d'érudition enrobée de fluidité. Assez dense (quasiment aucun dialogue et des blocs de textes compacts sans retours à la ligne ni aérations), le texte ne se laisse pas facilement aborder. Puis la magie opère, et au fil des pages, l'esprit trouve son rythme et l'intérêt se développe crescendo, jusqu'au dernier tiers où le livre devient difficile à lâcher.

Et si « le soleil est le passé, la Terre est le présent, la Lune est le futur », l'océan qui accueille Fogg à la fin du livre symbolise à coup sûr l'espoir, l'immensité de tous les possibles, car comme le rappelle Auster citant Verne (tiens, encore un Français), « Rien ne saurait étonner un américain ».

Une lecture forte donc, que je vous souhaite de lire à votre tour si, comme pour moi, un astre bienveillant la pousse jusqu'à vous : un grand merci Stéphanie !
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Paul Auster figure parmi mes auteurs préférés, dans une catégorie tout autre que celle des Duras, Woolf, Modiano ou Proust que j'adore, mais après tout on peut aimer Rembrandt et Kandisky, celle, et même si cette définition est un peu réductrice, car il n'a pas écrit que cela, de la fiction romanesque sur fond philosophique, dans laquelle je "range" mes bien-aimés Kundera, Roth, Kafka, Tolstoi, Boulgakov, etc....

Cela faisait un bout de temps que je n'avais rien lu de lui, et je ne m'étais pas lancé, à sa sortie, dans la lecture du "pavé" 4321.

Pour débuter ma nouvelle cure d'Austerité, je commence par Moon Palace, puis ce sera La Musique du Hasard, et enfin, je l'espère cette fois, le voyage d'Anna Blume, que j'avais abandonné en route en raison de sa profonde tristesse et désolation.

J'ai retrouvé, avec un plaisir renouvelé, son formidable monde dans ce roman d'une grande richesse d'invention et de réflexion, encore plus subtil, je trouve, que Léviathan et Brooklyn Follies qui sont les deux derniers de cette veine que j'ai lus. Et, le roman terminé, en y réfléchissant, j'ai eu la sensation que ce cher Paul Auster m'avait entraîné, par delà les péripéties de cette aventure pleine de rebondissements, dans un savant jeu de miroirs à multiples faces.
Ainsi en est-il du thème de la lune, astre symbole du hasard, qui apparait dès le début, 1969, et ce célèbre voyage sur l'astre, jusqu'à la dernière page du livre, en passant par le restaurant Moon Palace, le nom de l'orchestre de l'oncle Victor, la lune étrange du tableau de Blakelock. Mais aussi celui du thème de l'isolement dans la chambre du bien nommé Zimmer, ou de celui de la caverne où se cache et crée des images Julian Barber, clin d'oeil à Platon, et bien d'autres encore.
Mais ce n'est pas qu'un jeu, c'est derrière l'apparence du roman d'aventures, une réflexion profonde et parfois très dure sur l'identité, la solitude et le nihilisme, mais aussi sur la création littéraire et artistitique.

Ce roman prend la forme hybride du roman d'aventures et du roman d'apprentissage. Une aventure urbaine qui se passe à New York, la ville si chère à l'auteur, mais aussi par des récits enchâssés, dans le désert de l'Utah, ou dans des contrées imaginaires et fantastiques. Un apprentissage de la vie par un jeune étudiant d'une vingtaine d'années, fait de grandes souffrances et de grandes joies, et d'un refus du monde tel qu'il est.

Je ne livrerai pas ici un résumé du livre, je laisse au futur lecteur le plaisir de la découverte. D'ailleurs, de façon fort insolite, la première page nous livre une sorte de résumé de l'intrigue, comme si l'auteur nous disait: voilà, je vous résume l'histoire, est-ce que vous voulez que je vous y emmène avec moi?

Je dirais simplement, en me répétant un peu, que j'ai beaucoup apprécié, et le rythme captivant, et l'atmosphère onirique, et les multiples réflexions "philosophico-artistiques" que ce roman m'a inspiré.
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Moon Palace est un vrai roman d'aventures, qui vous tient en haleine du début à la fin. Là où réside tout l'art de Paul Auster, c'est que dès la toute première page, le narrateur, en un seul paragraphe, résume tout le livre: il perd son appartement, il se retrouve à la rue, il rencontre Kitty Wu qui lui sauve la vie, puis il travaille pour un vieil homme en fauteuil roulant, découvre l'identité de son vrai père et traverse le désert de Utah. Voici donc le programme du livre que vous avez l'intention de lire, ni plus ni moins. et bien malgré ça, finalement, on ne sait rien!! Bien sûr cette intro au récit est alléchante, on se demande comment ce narrateur va bien pouvoir se retrouver à vivre tout ça.
Comme dans tous les bons livres de Paul Auster- les moins bons aussi d'ailleurs - il est impossible d'imaginer ce qui va se passer à la page suivante. L'air de rien, de son écriture au style si discret, transparent, de ses phrases si simples, Auster nous transporte à chaque fois dans des vies incroyables.

Moon Palace est mon petit favori de Paul Auster, peut-être que malgré ce qui lui arrive au début du livre, cette descente en enfer dont on se demande comment il pourra en remonter -ce qui est le propre de toute descente aux enfers...- le narrateur Marco Fogg est jeune, courageux, obstiné et enthousiaste. Moon Palace, dès les premières lignes, est un délice à lire!
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Un fils, son grand-père, son père. Ou pas?
Conquête de l'Ouest ou quête de la lune?
Rêve ou réalité? Mensonge ou vérité?

Ce qu'il y a de tangible dans ce roman addictif, ce sont les lieux : New York d'abord, le personnage préféré de Paul Auster, ville d'ombres et de lumière à partir de laquelle on plonge dans un récit vertigineux composé d'une suite de tableaux composant des réalités fictionnelles extra-ordinaires et improbables qui nous emmènent de Long Island aux décors panoramiques de l'Utah, et sur lesquelles on ne cesse de douter : le jeune MS Fogg a-t-il réellement connu cette descente aux enfers avant de rencontrer l'acariâtre Effing, ce dernier a-t-il réellement vécu cette vie hors nromes qu'il lui raconte pour sa nécrologie, faite d'art, de souffrances et de renaissance, et Solomon est-il vraiment le trait d'union entre eux deux?

Quoiqu'il en soit et en dépit (ou grâce à!) toutes ces pertes de repères et de la multiplication des perspectives, comme dans ce tableau Clair de lune' de Blakelock au centre d'une scène capitale du livre, "Moon Palace" est un roman palpitant, merveilleusement écrit, et qui m'aura (enfin!) permis de passer la porte de l'univers de Paul Auster qui jusqu'à là me restait assez opaque.

J'ai particulièrement adoré tout ce qui a trait au personnage de Effing (contraction de fucking, il fallait le faire!) , vieillard impotent d'une intelligence et d'un cynisme prodigieux qui embauche MS Fogg comme homme de compagnie, le tourmente, et par le biais de la narration de son incroyable parcours remet le jeune homme sur sa voie.
Pur et rare plaisir de lecture, au cours duquel j'ai eu le sentiment de vivre toute l'histoire américaine de ces cent dernières années!
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Un chef-d'oeuvre tout simplement !

Paul Auster a signé là l'un de ses plus merveilleux romans, et à mon sens, le plus sensible.
On retrouve aussi ce rapport à l'Art particulier qu'a Auster qui donne une coloration particulière à ce récit. le tout est écrit dans un style délectable.

Cette quête d'un père m'a émue et bouleversée : j'ai dévoré ce livre en 2 jours!

A lire absolument !
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Moon Palace

L'histoire se passe principalement :

Sur la Lune
à New-York
Dans un Palace
En Birmanie

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