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EAN : 9782246825234
180 pages
Grasset (14/10/2020)
3.73/5   15 notes
Résumé :
« J’ai déposé mes courses sur le tapis roulant, la jeune femme a encaissé. J’avais envie de lui dire : moi, je n’encaisse pas. Parce que je ne suis pas à sa place, et surtout parce que je ne supporte pas les normes de cette société qui font d’elle et de ses collègues des sans voix, peu reconnus, peu protégés.
Les caissières illustrent ce qui ne tourne pas rond dans une société où l’on ne cesse de nous asséner : ne pense pas, dépense. La caisse enregistre cet ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Je ne suis pas sûre que Clémentine Autain soit très au point avec son sujet. Les exemples sont peu convaincants ou ont l'air de sortir d'une lecture rapide d'une tête de gondole trouvée après une brève et rapide recherche par mots clefs. Je ne doute pas de son envie de bien faire mais tous ses efforts sont réduits à néant par le mépris constant pour la "macronie" et les "classes supérieures" dont elle fait pourtant parti.

Cet essai est un laïus sans queue ni tête, dont le sujet de base se perd dans une envie de combattre sur trop de fronts tout en ne pointant du doigt qu'un ennemi. Il n'y a pas de recul, pas d'analyse de la situation d'un point de vue autre que le sien, juste l'Ennemi, le méchant, l'État et le capitalisme. Certes, elle dit des choses qui tombent sous le sens mais j'ai eu l'impression d'écouter une vidéo d'un complotiste sur YouTube ou de lire un article Facebook dans l'ère du temps et pas un essai écrit par une député.

Les (res)sources sont en grande partie de l'oeuvre de la fiction (dont pour certains des livres dystopiques) qui ont, comme elle le pointe du doigt, une vision assez juste mais volontairement exagérée de la réalité. Elle ne cite jamais dans le livre-même ses sources et laisse le lecteur se débrouiller avec des "Je ne sais plus où c'était exactement" qui font l'effet d'une conversation de fin de soirée bien arrosée plus que d'un message politique se voulant fort. Il y a pourtant de nombreux avis justes qui mériteraient d'être développés et qui sont plus pertinents dans la bibliographie annotée que dans le reste du livre et c'est dommage.

Quant au sujet de base il est vite noyé sous le magma assez fatigant de militantisme dont elle avoue ne faire que la moitié elle-même mais accuse l'État de ne pas suivre son modèle.

J'ai été vite lassée du manque d'impartialité qui fait plus pointage de doigt enfantin que réel sujet de réflexion. La place de la précarité, du COVID et ses retombées ou de l'hypermarché sont au final assez vite balayés pour trouver d'autres combats (écologie, féminisme, macronie, anti-capitalisme, anti-consumérisme). En se voulant woke et proche des gens (en admettant toutefois qu'elle ne vit pas comme les prolétaires), Clémentine Autain en oublie de se trouver un véritable sujet de combat. A trop chercher à être sur tous les fronts, on ne l'est réellement sur aucun. Cela aurait pu fonctionner dans un ouvrage plus long, mieux construit, pas uniquement basé sur quelques citations de livres (dont la moitié sont de fiction, même si décrivant la société actuelle) mais avec un véritable travail de fond, des citations sourcées et présentes dans le texte et pas uniquement publié dans la fébrilité de la crise actuelle pour surfer sur la vague.
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Bon c'était une première pour moi : lire la littérature LFiste. Je n'ai pas été déçu.
- Les riches sont les méchants, d'ailleurs ils devraient avoir honte d'être riches. Il faut les faire cracher leur pognon.
- Les pauvres sont les gentils, mais il ne faut pas les appeler les pauvres car cela peut les traumatiser : non ce sont les plus démunis ; il faut leur donner des sous (qu'on aura pris aux riches) mais sans que cela se voit car ce serait la honte pour eux. Et du cash car un chèque consommation ce serait la honte à la caisse de l'hyper. Et surtout s'ils sont pauvres c'est la faute de la société, des politiques non-Lfistes et des riches.
- Les caissières (elle a oublié l'écriture inclusive mame Autain ; il faut écrire caissi .er. ère (s) car il y a des hommes aussi ) font un métier de m……. Non mame Autain les hôte . esse. (s) de caisse (c'est plus correct comme blaze) font un beau métier et franchement je les ai bénis au début du confinement de mars 2020. Sans eux quid de mon camembert ? Et puis il n'y a pas de sous-métiers, juste des gens qui gagnent leur vie en travaillant. Mais si on veut supprimer ces soi-disant métiers de merde par des caisses automatiques, c'est un scandale (à la Marchais) car on pique le travail du bon travailleur.se. Je ne comprends plus trop.
Je passe sur le catéchisme écolo qui me fatigue. Je croyais qu'on s'était débarrassé de l'église et bien non, la nature a horreur du vide. Comme les têtes de l'hydre dix nouvelles églises castratrices renaissent. L'écologlise est là plus gonflante. Mais pour faire semblant d'être objectif, ce qui est très difficile pour moi, je conviens que tous ces emballages que l'on met à la poubelle quand on rentre de course c'est le poids !
Mame Autain, les quidams franchouillards ils aiment aller à l'hypermarché ; il faut se mettre ça dans la tête. Il faudra sortir les chars pour les empêcher d'y aller. Il faudra réinventer les camps de rééducation à la Mao pour nous faire refuser nos chers hypers pour les épiceries d'antan.
Une expérience de lecture très stimulante, capable de me faire bondir toutes les pages, un shoot d'adrénaline permanent, un litre de monster energy directement dans la veine. Je conseille l'expérience aux non-LFI, car les autres ils n'apprendront rien.
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Après avoir vu un reportage sur Arte sur les hypermarchés dans un contexte post COVID, j'ai eu envie d'en savoir un peu plus. le documentaire se concentrait sur la lutte entre les quelques grands groupes de distributeurs qui se fédèrent de plus en plus au niveau européen et les grandes marques (les producteurs; ainsi que la lutte des distributeurs franchisés de centre-ville contre leur maison-mère qui gère également des hypermarchés en périphérie des villes.
Clémentine Autin, elle, s'intéresse plutôt au sort du personnel de ces hypermarchés, essentiellement féminin et à temps partiel. Elle démonte également le système qui engendre frustrations et gaspillage et profite peu à ceux qui auraient vraiment besoin, les plus démunis.
En cette période de fin d'année, un petit livre à offrir après l'avoir lu.
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Un hypermarché, un centre commercial, c'est un lieu plus ou moins grand qui fourmille d'informations précieuses, sur nos habitudes alimentaires, nos goûts, nos manies. Quoi de mieux qu'un hypermarché pour étudier le comportement de la population, ou même le système politique d'un pays? Clémentine Autain reprend l'histoire du commerce jusqu'à aujourd'hui, période Covid. Elle y mêle son expérience personnelle et politique. Elle démontre que le système commercial est au bout du rouleau et qu'un changement ne serait pas du luxe! Une étude très intéressante.
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Après son "Dites-lui que je l'aime", remarquable ouvrage sur sa mère l'actrice Dominique Laffin, la députée insoumise retrouve la politique avec ce nouveau livre. Et ce sont des retrouvailles particulièrement réussies !
Pour Clémentine Autain, ces nouveaux temples de la consommation que sont les hypermarchés illustrent tout à fait l'étape actuelle du capitalisme. Plumer les consommateurs que nous sommes évidemment, mais en même temps les endormir et les manipuler. Ecrit pendant le confinement, ce livre est à la fois un livre d'actualité et un livre d'analyses et d'informations - très nombreuses - pour qui ne se résigne pas au "consomme et tais-toi".
Un livre utile, sans aucun doute. indispensable même.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
« J’ai déposé mes courses sur le tapis roulant, la jeune femme a encaissé. J’avais envie de lui dire : moi, je n’encaisse pas. Parce que je ne suis pas à sa place, et surtout parce que je ne supporte pas les normes de cette société qui font d’elle et de ses collègues des sans voix, peu reconnus, peu protégés.
Les caissières illustrent ce qui ne tourne pas rond dans une société où l’on ne cesse de nous asséner : ne pense pas, dépense. La caisse enregistre cet argent roi qui nous fait perdre le sens de la vie, et la déshumanisation en marche s’incarne à travers ces « petites mains » que nous confondons avec leur outil de travail. Leur quotidien rapporté à leur salaire illustre une effrayante hiérarchie des valeurs. Et sur le tapis roulant, elles voient passer toute la démesure consumériste d’un monde qui court à sa perte. L’écosystème, pas plus que nos désirs, ne peut supporter une telle gabegie, tandis que de plus en plus de personnes, de familles ne parviennent pas à boucler leurs fins de mois. »
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En 2015, une enquête de l’institut d’études Odoxa montrait que les deux tiers des Français étaient favorables au travail dominical, même s’ils estiment à 76 % que celui-ci va « renforcer la société de consommation » et à 61 % que cela va accroître « la pression sur les salariés ». Dans le même temps, 56 % d’entre eux sont opposés à l’idée de travailler eux-mêmes le dimanche. Les Français refusent par ailleurs très majoritairement la banalisation du travail du dimanche qu’ils considèrent comme un jour de repos, consacré à la famille et aux loisirs. Finalement, le désir pour soi, d’une part, et le souhait collectif, d’autre part, apparaissent dans leur dimension contradictoire. C’est comme si nous avions tendance à dire que le dimanche était sacré pour nous-même mais qu’il ne saurait l’être pour notre voisin.
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L'hypermarché est le lieu de toutes les promotions mais la caissière attend toujours la sienne.
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Haut lieu du consumérisme débridé et de la frustration, l’hypermarché matérialise la folie capitaliste. C’est l’espace de toutes les promotions, sauf pour les caissières. Dans l’un des plus grands groupes mondiaux de distribution, il a fallu 15 jours de grève pour obtenir 45 centimes d’euros en plus sur les tickets restaurants ! L’hypermarché, c’est aussi là où l’on voudrait nous faire croire que croissance infinie est synonyme de mieux-être sur une planète aux ressources limitées. Il est urgent de rompre le lien entre le plus et le mieux. Et ce n’est pas l’essor de l’e-commerce, avec son profilage numérique dit intelligent, qui freinera le marketing agressif fabriquant la pulsion d’achat, le gâchis, les inégalités… quand il promet plutôt la surveillance généralisée.
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A travers les caissières, je vois depuis longtemps tout ce qui ne tourne pas rond dans notre société où l'on nous assène au fond : ne pense pas, dépense.
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