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Critique de Pancrace


Oublier Klara ! Ce serait oublier Anton son piètre mari, Rubin son fils à la vie de rudesse et de hargne, marin sur chalutiers soviétiques et ce serait surtout oublier Iouri son petit fils, ornithologue, revenu des Etats-Unis pour accompagner les derniers jours d'un père qui lui reproche de ne pas lui ressembler et qu'il n'a jamais aimé.
Oublier Klara, ce serait oublier Irina, la voisine-tendresse de Rubin, Luka l'ami de jeunesse de Iouri et surtout Annia de la tribu des Nenets soeur de chaleur et de larmes de Klara.
Et ça c'est impossible pour moi tant le verbe d'Isabelle Autissier a su tisser des liens indéfectibles d'humanité et de fraternité avec les personnages de son roman.
A Mourmansk, l'amour manque sans es-poir de réveil. L'amour y a définitivement été balayé, aspiré par Staline qui a su cacher sous l'immense tapis de l'Urss des millions de vies en poussières.
Des années plus tard, Iouri rattrapera sa fuite et exhumera les vestiges du passé éteint.
Ce roman recèle la densité du malheur, la force de l'obstination pour ne pas s'asphyxier dans cette vie asthmatique, des soucis plein les bronches. Ce pays est un piège où les années sont des siècles. Il en faut du courage pour amnistier le passé, oublier tout ça…mais pas Klara.

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