«
D'acier » fut pour moi un énorme coup de coeur, un vrai choc que je ne suis pas prête d'oublier. Avant d'entamer la lecture de «
La vie parfaite » je me suis donc légitimement poser la question : est-il possible de réitérer un roman aussi fort ? de plus, n'ayant pas lu pour le moment d'autres livres de
Silvia Avallone je suis donc passée directement de «
D'acier » à «
La vie parfaite ».
Comme pour son premier roman, l'auteur a situé son récit dans une cité pauvre d'Italie, « la cité des Lombrics », près de Bologne. L'histoire s'articule encore une fois autour de deux femmes.
L'une, Adèle adolescente de 17 ans dont la situation familiale et sociale est plus que précaire ; l'autre, Dora professeur d'italien habitant un quartier chic de la ville, socialement privilégiée et nantie. La première est enceinte de son petit ami Manuel, petite frappe du quartier, emprisonné pour meurtre. La seconde est en proie à une très grande souffrance proche de la folie du fait de l'incapacité de son couple à avoir un enfant et qui voit celui-ci s'effriter irrémédiablement au fil des FIV et des micro-injections non réussies.
Rien ne lie ces deux femmes issues d'un milieu si opposé si ce n'est la maternité. Mais un lien impossible et inattendu entre ces deux souffrances extrêmes va se créer en la personne de Zéno, élève brillant de Dora et ami fidèle secrètement amoureux d'Adèle.
Avec «
la vie parfaite »,
Sylvia Avallone nous offre de nouveau un roman social dans lequel nous retrouvons cette jeunesse italienne totalement sacrifiée croupissant dans des banlieues tristes où la précarité domine inlassablement. Mais c'est le thème de la maternité qui en est le sujet principal : maternité ardemment désirée pour l'une, accidentelle et subie pour l'autre, thème abordé d'une manière émouvante et avec talent par l'auteur.
Malheureusement, même si j'ai retrouvé une grande humanité et une sobriété propre à l'écriture de la romancière, il m'a manqué ce souffle et cette force romanesques splendides qu'il y avait dans «
D'acier » ainsi que cette profondeur dans la description des personnages et de leurs émotions.
Bien sûr cela est mon ressenti propre. Il est indéniable que ce roman est beau et touchant et que je vous invite à le lire. En ce qui me concerne, je vais continuer à suivre cette auteure et vais sans aucun doute me plonger dans une autre de ses histoires.