Ne pas trouver un taxi pour se rendre Gare de Lyon, voyager debout dans un couloir de train, confondre deux valises, c'est ennuyeux ; trouver une main sanguinolente dans son bagage c'est fâcheux … mais le pire, c'est d'égarer la valise confiée par sa grand-mère !
Claude Aveline a rédigé en 1960 ce polar dont l'intrigue nous plonge dans les années 30, époque où un jeune homme allait demander la main de sa fiancée puis lui offrait une bague (ici l'oeil de chat), idéalement héritée de ses ascendants … Epoque surannée, qui fut le décor de bien des romans de Simenon, et conserve un délicieux parfum d'éternité et d'image d'Epinal.
Cette main coupée met le doigt sur un trafic d'art international et dessine un scénario rocambolesque, avec des acteurs attachants, et un style de très grande qualité notamment lors des dialogues ... croustillants.
Dernier ouvrage de la « suite policière », ce titre trouve place derrière « l'abonné de la ligne U » et « voiture 7 place 15 », des romans cultes que la RATP et la SNCF pourraient offrir aux victimes des grèves actuelles pour les dédommager et leur permettre de découvrir un des grands auteurs du XX siècle.
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Joli tour de force qui mêle habilement des éléments qui pourraient paraître non conciliables dans un même récit. Partant d'un épisode de valise sanglante frisant le grand-guignol et le fantastique, le lecteur traverse le policier psychologique pour aboutir à une conclusion beaucoup plus proche de la délinquance traditionnelle.
Sans sombrer dans le feuilletonnesque, les rebondissements tiennent le rythme jusqu'au dénouement surprenant. Les personnages sont finement dépeints.
Ecrit en 1970, le roman se déroule dans les années 30 ce qui permet de renouer avec le charme désuet de la pension de famille, de l'étudiant désargenté, de la riche oisive, de la femme de chambre mutine et du patron d'établissement de nuit portant beau.
Cela m'a fait penser aux meilleurs Steeman.
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Il faut reconnaître que les rides, une bonne couche de billets de banque les fait mieux disparaître que des escalopes! (p. 123)
Un
assassinat aux Champs Elysées
Feuilleton en quarante épisodes, adapté par
Claude AVELINE d'après son
roman éponyme.En 1961 le jour de l'inauguration du Salon de l'Auto, vers 14 heures, un autobus de la ligne 83, part de la porte Champerret, chargé entre autres voyageurs, des Colet,
couple d'Avignonnais en
vacances à Paris et d'un monsieur qui s'installe en face d'eux et lit son
journal. Un homme qui a d'abord suivi...