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Un grand merci tout d'abord à Babelio et aux Editions Mercure pour la découverte de ce roman, reçu dans le cadre de l'opération Masse critique.
Avec un titre aussi évocateur et une quatrième de couverture plus qu'alléchante, je m'étais finalement fait un scénario quant au livre. Et, là, rien de ce que je m'étais imaginé ne m'a été conté.
Le roman commence par les obsèques du mari de l'héroïne, Sonia Pinget. C'est alors la rencontre avec son neveu, Gabriel, avec qui elle évoque sa jeunesse. A cette époque, elle quitte son Bordeaux natal et rejoint la capitale où elle suit des cours de théâtre et travaille à mi-temps dans un cabinet d'avocat. En couple avec Jan qu'elle a rencontré au cours de théâtre, elle vit une relation en parfaite harmonie. Cette tranquillité amoureuse va être bouleversée le jour où Sonia croise la route d' Alexandre, un ancien amant de Jan. L'amour peut-il alors durer entre eux, sachant que ce dernier ne cache pas à Sonia son amour pour les hommes ?
Sur un ton léger, Sophie Avon nous raconte cette histoire d'amour mais pas seulement, puisqu'elle s'attache également aux envies inhérentes à cet âge, aux passions autres qu'amoureuses, aux liens familiaux. On erre, comme Sonia, au fil des pages, dans le Paris des années 80.
Avec cette simplicité de ton, Sophie Avon fait la part belle au quotidien de son héroïne mais pas suffisamment, selon moi, à la passion amoureuse.
Les amoureux m'ont attendrie mais pas éprise....
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Décidement, je pense que je vais me spécialiser dans les romans écrits par les femmes journalistes de cinéma, car, après Brioche de Caroline Vié et Là où tu es de Claire Vassé, voilà que j'ai enchainé avec Les Amoureux ( titre simplissisme mais beau), un autre roman écrit par quelqu'un que je connaissais surtout grâce à ses écrits sur le cinéma.

Enfin, je dis ses écrits, il faudrait que je précise "plutot sa voix" puisque Sophie Avon, l'auteur de ces amoureux paru lors de la dernière rentrée de septembre aux éditions Mercure de France, est critique de cinéma pour le journal Sud Ouest (vu, ma région de résidence, vous pensez bien que je n'ai pas souvent l'occasion de lire ce quotidien), et elle intervient régulièrement, depuis 2005, à l'émission Masque et la Plume sur France Inter , émission dont j'essaie de ne rater aucune séance.

J'ai toujours apprécié de l'entendre, elle, et sa voix suave, toujours posée (alors que ses confrères s'emportent pour un oui ou pour un non), et aux propos aussi intelligents qu'inattendus (même si je ne suis pas toujours d'accord avec elle, mais qui est toujours d'accord...avec moi :o)?).

On devinait la léttrée sous ses envolées critiques, et il n'est donc guère étonnant de la voir s'essayer à l'écriture . D'autant plus que Sophie Avon n'en est pas à son coup d'essai en matière d'écriture, puisqu'elle a déjà écrit une dizaine de romans depuis 1988 ( Ce que dit Lili : La lumière de Neckland...), mais Les Amoureux est le tout premier que je lis d'elle.

Ce roman me semble d'ailleurs assez autobiogprahique, puisque je sais que Sophie Avon est une bordelaise qui a commencé sa carrière artistique en faisant des cours de théatre à Paris.

Or, c'est exactement la destinée de l'héroine de son histoire, Sonia, 18 ans qui quitte Bordeaux pour réaliser son rêve et suivre, à Paris, des cours de théâtre. Jan, comédien, tombe amoureux d'elle. Cette relation idyllique de deux jeunes qui se la jouent artistes bohème, prend fin lorsque Jan présente Alexandre, son ancien petit ami à Sonia. Sonia tomba amoureuse violemment et sut qu'elle n'avait jamais aimé comme ça avec cette quiétude et cette joie. Avec la certitude que sans ce garçon, elle ne pourrait plus vivre. Sonia et Alexandre décident de vivre ensemble et leur amour grandit. Sonia est heureuse. Même si elle semble avoir entendu ce qu'Alexandre lui avait dit quant à son attirance pour les garçons…

Bref, même si on ne sait évidemment pas si Sophie Avon a vécu une histoire d'amour aussi passionnée et passionnelle que celle qu'elle décrit dans ce roman (la demoiselle est très pudique), on se doute qu'elle ait mis beaucoup d'elle même, et ce récit intime et personnel touche par cette douce et sensible écriture, aussi douce et sensible que la voix de Sophie sur France Inter...

On aurait parfois aimé un peu plus d'embrasement et d'emportement, et les quelques passages au présent (l'histoire commence lorsque Sonia, à 50 ans, enterre Jonas, son mari, et sa seconde histoire d'amour après Alexandre) m'ont semblé un peu superflues, mais l'auteur arrive quand même, par son écriture simple mais touchante, et sa juste vision sans caricature sur le milieu des théatreux parisiens, à transcender un sujet qui pourrait paraître traité un peu trop souvent dans la littérature française.

En effet, cette simplicité de ton, qui pourrait passer un peu pour légère, nous touche, faisant écho à cette jeunesse, la nôtre peut-être, ou celle que nous avons rencontrée chez nos proches.

En même temps, j'aime autant les romans d'amour que les films d'amour, c'est mon coté grand romantique, mais ce roman là se classe clairement parmi le haut du panier...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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C'est avec délicatesse, sensibilité et justesse que Sophie Avon évoque dans son roman un amour de jeunesse, celui de Sonia et Alexandre. Un premier amour impétueux et foudroyant, qui remplit toute leur existence. Une déferlante de sentiments.
Avec le temps, il se fragilise, se fissure, puis explose. Car l'amoureuse éperdue n'a pas vu ou voulu voir l'évidence d'une relation vouée à l'échec. Et quand enfin elle réalise, c'est le désenchantement.
Si les jours s'enfuient, si la vie reprend son cours, si d'autres amours surgissent, le souvenir de cet amour-là ne s'efface pas. Les émotions ressenties alors, demeurent gravées, à jamais.
Sonia Pinget vient d'enterrer Jonas, l'homme avec qui elle a partagé trente ans de sa vie. Au bras de son neveu Gabriel, elle quitte le cimetière. Sa douleur est palpable, sa tristesse infinie.
Soudainement des images du passé lui reviennent à l'esprit, elle se revoit jeune femme, quittant Bordeaux pour la capitale. Et le film de ces années-là défile sous ses yeux : ses cours de théâtre, ses premiers cachets, les amitiés qui se nouent, son travail à mi-temps chez un notaire, l'atmosphère parisienne, des parents qui s'éloignent et se perdent, une petite soeur fantasque, les vacances à Malgenêt, et surtout son amour pour Alexandre, grand amateur d'A la recherche du temps perdu de Proust... et cette illustre phrase de Swann qui résonne :  « Dire que j'ai gâché des années de ma vie, que j'ai voulu mourir, que j'ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n'était pas mon genre ! » 
Nous sommes au début des années quatre-vingts. Les jeunes gens que côtoie Sonia vivent chaque minute avec délectation. Passionnés par le théâtre, amoureux de l'amour, ils ne semblent pas se projeter dans l'avenir, profitant du moment présent. Sans peur du lendemain, ils avancent dans la vie joyeusement, avec insouciance – précisons que l'épidémie de SIDA n'a pas encore sévi. Sonia, Alexandre, Jan, Corinne et les autres tourbillonnent, expérimentent, se cherchent et rêvent.
Si l'écriture est belle, les réminescences de Sonia sont enveloppées d'une certaine lenteur, certes propre à l'évocation du souvenir, mais qui entraînent tout de même quelques longueurs dans le récit. Cependant, un très beau portrait d'une génération d'hommes et de femmes des eighties est dessiné et les liens – amicaux, amoureux, familiaux – tissés entre les personnages apparaissent tour à tour solides, fragiles, et complexes. Une lecture agréable où plane un souffle romanesque indéniable.

Lien : http://lesmotsdelafin.wordpr..
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La Bohème de Charles Aznavour pourrait être la bande-son de ce roman de Sophie Avon. J'y ai pensé plus d'une fois au cours de ma lecture, tant est prégnante ici cette insouciance qui caractérise les années 80, contexte choisi par l'auteure pour développer son histoire.
Ils ont à peine vingt ans pour la plupart, passionnés par l'art sous toutes ses formes, pensent avoir du talent et courent le cachet en se nourrissant de rêves et d'idéaux, tout en cherchant à se faire une place au soleil, sur les planches des théâtres parisiens ou les projecteurs des plateaux de tournages. La précarité de leur vie, ils l'idéalisent, puisque seul l'amour compte à leurs yeux, bien plus que l'argent ou la gloire.
Vous l'aurez compris, Sophie Avon retranscrit à merveille l'était d'esprit et les idéologies du début des eighties avec ces personnages qui vivotent en attendant de décrocher un rôle et se contentent d'amour et d'eau fraiche. La réussite de la reconstitution sociétale de l'époque est ce qui m'a semblé le plus réussi dans ce roman.
Car malheureusement, j'ai ensuite vite déchanter.
La couverture du roman, sobre et jolie, exsude une sensualité qui associée à une alléchante quatrième de couverture laissait miroiter une histoire d'amour fou, passionnée et fougueuse.
Mille fois hélas, il n'en va pas tout à fait ainsi dans cet ouvrage de Sophie Avon, que je découvre par ailleurs avec ce livre, et je n'ai pas vu mes attentes tout à fait comblées, je dois le confesser.
Pauvre de moi qui m'attendais à m'émouvoir ou tout du moins à vibrer, frémir et trembler face à cette histoire d'amour apparemment douloureuse et poignante. Je me suis sentie flouée sur toute la ligne, trompée sur la marchandise de bout en bout tant le roman ne m'a procuré qu'une seule sensation : l'ennui.
Bien peu d'émotions se dégagent de ce roman où l'amour est, je pense, trop intellectualisé, disséqué, discuté…pour parvenir à toucher le lecteur. La sensualité n'est guère au rendez-vous non plus. C'est surtout une certaine crudité du langage qui l'emporte dans les scènes d'amour.
Sorte de Jules et Jim inversé (et transposé dans les eighties) où deux jeunes hommes s'aiment passionnément avant de rencontrer et de tomber amoureux successivement de la même femme (déjà, cet état de fait semble bien peu crédible, le monde est petit, tout le monde se connait à Paris dans les milieux du spectacle, certes, mais quelle est la probabilité pour que deux anciens amants tombent amoureux fous l'un après l'autre de la même femme en l'espace de quelques mois ?). du coup, ces deux histoires d'amour semblent artificielles.
Surtout que le thème de la quête de l'identité sexuelle des personnages masculins du roman n'est que survolé par Sophie Avon, pas assez fouillé ni analysé selon moi. Il est un peu fort de café, que deux jeunes hommes à priori attirés par les garçons deviennent subitement hétérosexuels (ou presque) en tombant amoureux de la même jeune fille ! mais soit, admettons que cela s'explique par le climat libertaire du début des années 80 et passons. Cependant, j'aurais vraiment apprécié que l'auteure nous montre le cheminement intérieur et intime des personnages masculins du roman. Un jour, ils aiment un garçon, le lendemain une fille. Cela manque d'une certaine réflexion sur l'identité sexuelle, le processus amoureux concernant les deux jeunes hommes n'est pas assez explicité. Les personnages ont l'air de changer de sexualité comme on change de chaussettes comme ça brusquement.
Au détour d'une phrase, Alexandre qui, bien que très amoureux, ne parvient pas pendant des semaines à exprimer charnellement son désir pour sa compagne, réussit subitement à faire l'amour avec elle comme ça, sans que rien ne laisse entrevoir le processus amoureux ou même mental intervenu dans l'esprit du jeune homme ! C'est un peu trop facile et j'ai trouvé que l'auteure avait trop tendance à user de ce genre de pirouettes pour se sortir des ornières narratives de son intrigue. C'est dommage.
Je ne demandais pas une étude de moeurs sur les années 80 mais une immersion partielle dans l'esprit des personnages masculins n'aurait pas été superflue. J'ai également été surprise que Sophie Avon n'évoque pas le début des années Sida (ici, les personnages n'utilisent pas de protections ce qui laisse penser que les premiers ravages de la maladie n'ont pas encore fait parler d'eux).
Autre souci majeur : les personnages sont bien peu attachants. Ils m'ont semblé préfigurer ce qui allait devenir le « bobotisme » des années 2000, tant ils semblent élitistes et regardent l'existence et les gens de haut comme s'ils étaient supérieurs à tous et à tout. Résultat, eux non plus ne sont pas parvenus à m'émouvoir un iota.
La très belle écriture de Sophie Avon ne parvient pas à sauver l'ensemble où trop de longueurs viennent décourager le lecteur. Quelques instants surnagent parmi l'océan de bavardages et de références culturelles qui s'écoule entre les pages de cet ouvrage.
Au final, je n'ai pas apprécié cette lecture et je suis déçue. Je m'attendais à un beau roman plein de frémissements, de passion et d'intensité et j'ai trouvé à la place un roman parfois ennuyeux, dénué d'émotions et empli de personnages désincarnés et agaçants.
Je garderai de ce livre la vive sensation d'une déception latente. Comme quoi, une couverture attirante est parfois trompeuse, mieux voir revoir Jules et Jim de Truffaut ou sur un sujet assez similaire le très joli film d'André Téchiné : Rendez-vous.
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Sonia Pinget vient de perdre son compagnon, Jonas. Elle se souvient de ses 18 ans, de son arrivée à Paris en septembre 1979, de ses amours…

Merci à Babelio et à Mercure de France pour l'envoi de ce roman dont on parle trop peu en cette rentrée littéraire. Dommage car ce nouvel ouvrage de Sophie Avon n'est pas dénué de charme. Il propose une belle évocation de la vie de bohème qu'a connue la jeune Sonia à tout juste 18 ans, entre petits boulots et cours de théâtre, avant de se ranger. Les personnages sonnent juste et sont plutôt attachants. Or le style de l'auteure emmène le lecteur à leurs côtés, l'enveloppant dans ses longues phrases comme dans un cocon.

Mais le soufflé a tendance à retomber avec quelques effets de style un peu lourds et surtout les chapitres se déroulant aujourd'hui, qui n'apportent pas grand-chose à l'histoire. Et surtout, la fin du laisse un goût d'inachevé : tout ça pour ça ?

Les Amoureux offrent malgré tout un délicat retour au début des années 1980 et à la vie de patachon qu'on mène souvent à 18 ans… même si c'est pour mieux se ranger ensuite. Lucide et plutôt réussi.
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L'enterrement de Jonas, le mari, est le prologue de l'histoire de Sonia Pinget. Sonia préfère s'éclipser après la cérémonie en l'honneur de son mari et rentrer chez elle avec Gabriel, son neveu adulé.

On ne saura rien de plus sur ce qui fait le quotidien de cette femme cinquantenaire que déjà au bénéfice d'une lettre retrouvée on opère un flash-back qui nous ramène 40 ans en arrière.

La jeune Sonia, 18 ans, quitte Bordeaux pour réaliser son rêve et suivre, à Paris, des cours de théâtre. Jan, comédien, tombe amoureux d'elle. Cette relation idyllique de deux jeunes qui se la jouent artistes bohème, prend fin lorsque Jan présente Alexandre, son ancien petit ami à Sonia.

Un autre petit ami, un changement d'appartement mais sinon c'est la même histoire qui se répète. Elle l'aime beaucoup, il l'aime aussi. Ils prennent un chat, repeignent la salle de bain, fument beaucoup, vivotent grâce à des petits boulots... Rien d'exaltant!

L'écriture de Sophie Avon est intéressante et explique pourquoi j'ai réussi à aller jusqu'à la 370ème page. Mais l'histoire de Sonia et de ses amants est navrante et banale. le but de l'auteure était peut-être de nous décrire l'insouciance des années 80. Mais Sophie Avon reste en surface et sous couvert de légèreté ou de fraîcheur naïve n'approfondit pas cette relation atypique entre hétéro et homosexuel. Sonia apparaît comme une grande gourde, dépendante de ses petits amis voire de ses parents.

Une histoire qui manque d'authenticité et de panache. La vie de Sonia et de ses petits amis est convenue et manque d'étincelles. Les parenthèses où nous revenons à la vie actuelle de Sonia n'apporte rien au roman et il m'a semblé maladroit dans l'introduction de notifier l'existence d'Alexandre pour ensuite nous raconter l'amourette de Sonia et Jan. Seule la personnalité un peu fantasque de la soeur de Sonia met du piment dans "Les amoureux".
Je remercie Babelio et Mercure de France pour l'envoi de ce livre.

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