Pendant un instant, il tient les cils baissés sur mes lèvres et les siennes s'entrouvrent comme s'il allait se mettre à parler, me dire tout ce que je crève d'entendre, mais le voilà déjà qui fronce les sourcils et le cœur de sa bouche se serre. Il déglutit, m'embrasse sur le front. Et alors, comme toujours, je sais qu'il ferme une parenthèse, la dernière.
Elle et moi avons un problème commun avec le bonheur : nous n’osons pas y croire, ni en jouir.
Je ressemble à mon père, oui. Je le vois et, surtout, je le sens. C’est comme un poison qui se répand dans mes veines.
Il y a des jours où tout va mal. Des jours où le cosmos lui-même semble prendre un malin plaisir à tout mettre en œuvre pour vous pourrir la journée. Aujourd’hui, je crois qu’il veut ma mort.
Je flotte. Trente bons centimètres au-dessus du sol, dans ma bulle devenue indestructible. Tamao ne lâche plus ma main. Un sourire permanent s’étale sur mes lèvres et je vois le monde autrement. Tout est plus beau, plus grandiose, plus fou.
Le réveil devient le moment le plus éprouvant de ma journée. C'est le point de passage entre brouillard et clarté où toutes les vérités me rattrapent en me heurtant de plein fouet. L'intervalle où la légèreté de l'oubli s'incline devant le poids du rappel, qui m'écrase jusqu'à me broyer le corps et l'âme.
On se dispute mieux qu'on ne s'aime.
Je me cherche, et ne me trouve plus.