La vie de plusieurs travailleurs soviétiques l'hiver dans l'est de l'URSS racontée à l'occasion de l'arrivée imprévue d'une cargaison d'oranges en provenance du Maroc. le récit, bien qu'il décrive bien les conditions de vie et l'état d'esprit des gens, manque de légèreté et de dynamisme. Quelques passages longs.
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Années 60, îles Kouriles, dans la lointaine province du Kamtchatka, en extrême-orient soviétique. Lorsqu'un navire arrive chargé d'oranges venues du Maroc, toute la population accourt assister au spectacle.
Ce court roman dresse les tranches de vie de 5 jeunes, Victor Kalyga, Nicolas Kaltchanov, Herman Kovalev, Lucia Kravtchenko, La Racine. le roman alterne les focalisations entre les différents personnages, créant un certain rythme qui fait que jamais on ne s'ennuie.
Au contraire, on pénètre dans l'esprit de cette jeunesse qui, dans l'URSS poststalinienne mais toujours sous le joug d'une dictature bureaucratique, cherchait à vivre et avait soif de liberté.
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Un des romans les plus géniaux que j'ai lus, et je serais bien en peine de dire exactement pourquoi...Portraits croisés d'une jeunesse pleine d'espoir et désillusionnée, rythme de la langue, influence du jazz et de la poésie, j'ai dévoré ce livre, et je le relis toujours avec autant de plaisir.
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Ils ont bien annoncé déjà qu'avant six mois, dans l'océan au bord duquel nous nous trouvons, dans les eaux tropicales, leurs cerveaux électroniques allaient lancer un ordre et qu'ils allaient reprendre leurs exercices avec les joujoux de la série terre-mort. Nous, on fait la queue parce qu'on a envie d'oranges ! Eh oui ! envie de manger des oranges ! Allez tous au diable, c'est comme ça : on a envie de manger des oranges !
Quand je pense aux avions à réaction, à la façon dont ils fendent le ciel tels des bolides jusque sous la barbe du père Cosmos, le sol me manque, et je sens avec une acuité particulière que j’habite une toute petite planète. Avant, les gens savait bien que la terre était ronde et qu’elle tourner autour du soleil (rien que d’y penser !...), mais ils avaient tout de même l’impression d’habiter des immensités de terre ferme et d’eau, de forêt et de steppe et le ciel au-dessus de leur tête était à juste titre paisible et silencieux. Maintenant, franchement, c’est plus le moment de plaisanter, parce qu’après tout, de l’autre côté de l’océan, il pourrait bien se trouver quelque enragé pour appuyer sur un bouton et pour envoyer tout ça au diable !
Ce soir aussi, en descendant au camp, je pensais a Krasnodar, aux femmes, aux plages de sable chaud, aux concerts de musique légère en plein air, au jazz d'Oleg Lundstream...Ca me faisait plaisir de me dire que tout ça, ça existait, qu'il y avait autre chose au monde que cette combe mirifique, ensorcelée et puante.
Nous sommes repartis en silence et d’un pas ferme. Nous savions parfaitement où nous conduisaient nos pas. Je pense d’ailleurs que chacun sait ce qu’il lui reste à faire quand la femme qu’on aime ne vous écrit pas.