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EAN : 9782815934466
176 pages
L'Aube (05/09/2019)
4.15/5   62 notes
Résumé :
Elle doit monter une pièce de théâtre. Finir sa thèse. Lancer une machine. Régler des comptes ancestraux avec les pères et les patrons. Faire la révolution – tout en changeant la couche de Petit Chose. Au passage, casser la figure à Maman Ourse et tordre le cou à la famille idéale. Réussir les gâteaux d'anniversaire. Retrouver la Dame de secours. Croire à nouveau en l'Autre.
Comme toutes les femmes, la narratrice de ce roman est très occupée. Découvrant sur l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Depuis que son mari a demandé le divorce et est parti sans plus s'occuper de leur fils en bas âge, la narratrice se retrouve en situation de « famille monoparentale » : entre son travail, l'enfant, l'absence de solution de garde et les tâches domestiques, sa vie explose en un chaos bien vite inextricable, où tout la contraint à faire des choix inacceptables.


Cri de rage et coup de gueule, ce livre est un uppercut plein de colère envoyé à la face du monde, façonné par les hommes et pour les hommes. Définitivement féministe, mais aussi proche de tous les mouvements de contestation récents, l'auteur exprime sa révolte avec virulence, sans mâcher ses mots, plaçant le lecteur dans les chaussures de cette mère-célibataire en galère en rédigeant le récit à la seconde personne du singulier.


Son constat est amer : en matière parentale et familiale, les femmes n'ont dans les faits quasiment que des devoirs et les hommes que des droits. Le partage n'est pas équitable : si certains pères doivent s'enchaîner à des grues pour pouvoir jouer leur rôle, il est facile pour d'autres de s'en tirer avec le minimum de présence requise, voire d'échapper à toute pension alimentaire. A la mère d'assumer ce qu'il est convenu de considérer comme sa fonction naturelle, et tant pis si elle doit en plus subvenir aux besoins du foyer. De toute façon, même en couple, n'a-t-elle pas pris l'habitude de tout assumer de front, offrant à son mari « le pack femme à tout faire + enfants en forfait illimité » ?


Rédigé en une succession de saynètes croquées sur le vif, ce récit militant est écrit avec autant d'humour que de passion, insistant justement sur les combats qu'il reste à mener pour l'émancipation féminine, mais réduisant un peu trop à mon goût le rôle de l'enfant à celui d'un boulet.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Comme l'avait fait il y a un an Carole Fives dans Tenir jusqu'à l'aube, Samira El Ayachi décide de traiter du sujet des mères célibataires, des mamans solos. Cette histoire raconte le combat qu'elles mènent et traite des conditions des femmes et de leur émancipation. Elles sont de plus en plus nombreuses et souffrent de solitude sociale. Elles n'ont pas le droit de se construite en tant qu'individu. Je crois que beaucoup de mamans solos se reconnaitront dans ce roman. Les choses ont évolué mais on voit bien qu'il y a encore beaucoup à faire. de nombreux exemples cités le démontrent bien. Roman émouvant avec des touches d'humour qui n'enlèvent rien au message que veut délivrer l'auteur, bien au contraire.
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Allo Maman solo : la romancière et femme de théâtre Samira El Ayachi choisit en cette rentrée d'aborder le sujet ô combien d'actualité des mères célibataires qui doivent assumer toutes les charges de la parentalité sur elles, sans être bien aidées par la société dans son ensemble qui ne cesse de leur mettre des batons dans les roues.

L'héroïne des "femmes sont occupées "doit ainsi tenter d'éléver son enfant ( dénommé Petite chose) et cela est particulièrement difficile dans un monde forcément dominé par un patriarcat établi et quasiment institutionnalisé .

Dans cette société qui fait bien trop reposer le poids de l'enfant sur la seule mère, ce récit de vie touche et évite la charge d'humour grâce à quelques notes d'humour bien senties.

En plusieurs chapitres courts et bien sentis Samira El Ayachi parvient à raconter la complexité du rôle de la femme d'aujourd'hui, cette femme qui vacille parfois mais ne rompt pas..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Alors que je choisis presque toujours à l'instinct mes lectures dans ma PAL, il n'est pas anodin d'être passée sans vraiment le chercher, d'un inédit de Simone de Beauvoir à la lecture de ce roman de Samira el Ayachi. Pas seulement parce qu'il est fait référence à elle dans le texte mais parce que ce roman fait résonner avec force les combats féministes portés quelques décennies auparavant par la philosophe.

Le roman de Samira en Ayachi c'est le livre des femmes, des mères, de ces mères seules qui se battent, ne lâchent rien, aiment, travaillent, donnent le bain, consolent, font les courses, payent les factures, écoutent les copines au téléphone, passent au garage et chaque soir lisent une histoire avant que Petit Chose ne s'endorme tout contre elles.

C'est le livre de la solitude, du désarroi, de la colère, du manque d'un homme, de l'épuisement mais aussi celui de l'amour maternel, du courage et de la liberté à rester femme.

Ca griffe, ça pique, ça érafle les hommes démissionnaires, la société tendance patriarcale, mais souvent aussi le ton est drôle et l'on rit avec la narratrice qui dans une deuxième personne constante se parle en parlant de nous. Un « tu » intime et sensible, pour libérer une parole féminine universelle, entre amertume et humour.

Un roman moderne, vif et militant sur les femmes d'aujourd'hui, ces femmes occupées, guerrières solo à la conquête de leur indépendance.
A découvrir.

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C'est une histoire de séparation... non c'est l'histoire d'une découverte de soi, de retrouvailles presque avec son être profond. Notre héroïne ne le sait pas encore car quand elle se retrouve seule, sans (son) homme elle est hébétée avec l'enfant face à elle et une société pas faite du tout pour les mères célibataires.
Le chemin est long mais ça monte lentement, sûrement du fond des entrailles (page 107 : "redéfinir ce qu'est l'émancipation depuis nos intérieurs") parce qu'au final les femmes même (très) occupées, quand on leur laisse le champs libre, la voie vers elles mêmes elles sont debout et fortes. Page 216 : "la puissance de la femme est présente : elle est révélée par la nécessité"
Tout le talent de Samira Elayachi est de savoir écrire cette intimité là précisément : ce qu'on ressent et qu'on ne dit pas, en soi face aux autres, ce qu'on pense rapidement et qu'on oublie dans l'instant mais qui malgré tout laisse une trace, une empreinte indélébile. Oui résolument c'est une écriture de la pensée. Intime et profonde.
Samira Elayachi bouscule mais écrit vrai. Chacune se reconnaîtra à un moment, seule ou pas, mère ou non.
Elle Bouscule les bonnes pensées des mères idéales et en apparence parfaites. Oseront elles un jour reconnaître que oui on regarde nos mômes ou les mômes des autres comme des entraves parfois, que oui on en a marre souvent et qu'on voudrait tout envoyer valser le mari sa mère la sienne les autres tout le monde !
Et malgré tout ça les femmes avancent aiment organisent et rêvent. Toujours.
L'écriture de Samira Elayachi est enveloppée et enveloppante, on s'y glisse, on y entre.
Je vous y invite grandement !
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critiques presse (1)
Actualitte
17 décembre 2019
On rit des petites saynètes bien campées qui entrecoupent un récit anonyme à la 2e personne, suggérant une lecture jouée qui pourrait incarner ce récit militant s’achevant par une lueur d’espoir.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Si seulement j’avais les moyens, la première chose que je ferais, c’est de le quitter. La hantise de la précarité, c’est bien connu, fait que chacun reste sage. Le système est en place. Tout baigne. Voilà pourquoi les mères célibataires ne sont pas aidées comme elles le devraient. Sinon, tout le pays divorcerait. Et puis il y a toutes les autres. Des millions que tu rencontres chaque jour au coin de ta rue, sous l’abribus, à la boulangerie, derrière le bureau, à saisir du texte, à répondre au téléphone, à servir le café dans l’ombre. La France entière, en somme. Elles t’impressionnent. Celles qui, bien qu’en couple, se retrouvent à tout porter sur leurs épaules. Assurent les repas, les courses, le ménage, les anniversaires, les vacances, les aspects administratifs, les pansements affectifs, font tourner la boutique – en plus de travailler et de continuer à faire rire les enfants. Tu ne savais pas que ça pouvait exister : des mères célibataires en couple. Et tu ne vois plus que ça autour de toi. Des mères célibataires en couple. Une pandémie qui touche tous les âges, toutes les nationalités, toutes les classes sociales. Le mari est là, comme un fantôme, qui fait l’homme en représentation. Assurant dehors. Les pieds à la traîne dedans. La femme reste car elle est conditionnée à rester. Le mari reste pour le pack femme à tout faire + enfants en forfait illimité. Tout le monde se prend en otage. Tout le monde joue à cache-cache.
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Ma main c'est pour écrire, c'est pour essuyer la bouche de mon enfant, ma main c'est pour dessiner dans le vent, ma main c'est pour toucher les grans de café et les porter à mes narines, je reprends ma main, et ma peau, et mon dos, et ma vie, et mon sexe, mes soupirs, mes mots qui servaient aux engueulades. Je reprends tout ça qui ne servait à rien, qui pourrissait lentement dans le placard du bas à côté des packs d'eau. Je reprends mon corps, que tout le monde touchait - sauf moi. Je reprends ma vie et je ne la soumettrai plus jamais. Ni au père, ni au mari, ni à l'amant. Même pas à l'enfant. Qui osera le dire ?
P.158
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Heureusement quelqu’un a inventé la lumière bleue pour que tu puisses te cacher dedans. Dans les moments où tu te sens hagarde, tu laisses tes doigts filer distraitement sur le fil d’actualité de Facebook. Tu ne sais pas ce que tu y fais, ni ce qui te conduit là. Tu ne sais pas ce que tu y cherches. Tu n’as nulle part où aller. Tu te jettes à corps perdu dans les bras de l’immensité. Tu te sens devenir une artère dans le corps d’un monstre mondial, tu nourris les réseaux sociaux de ton sang, il se nourrit de ton poil. Tu laisses les post des uns et des autres te conduire dans des petites chambres – toutes les chambres te vont, toutes sauf la tienne –, tu vas de lien en lien, quelqu’un s’occupe de tout, de votre destinée commune, quelqu’un te nourrit de ses nouvelles, tu espères tomber sur des aventures qui te ressemblent, tu espères des avis, des conseils : du réconfort dans la masse des solitudes superposées.
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Le monde est fait pour deux catégories de personnes. Les hommes. Les femmes riches. Les autres se retirent sur la pointe des pieds en riant doucement et en s'excusant.
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Allongées. Tu as vu autour de toi beaucoup de femmes allongées. Couchées. Ta propre mère. Allongée. Entre les allers et retours du père. Dehors, le père. Dedans, la mère. Une salle d’attente avec deux jambes et deux bras ouverts. Dès le départ, c’est mal proportionné. Immense l’attente, étroite la salle. La mère attend que le père entre en elle, que les enfants sortent d’elle, que les mondes partent, se fabriquent, puis reviennent. La vie d’une mère est cela : l’attente. Et quand tout le monde est parti, quand le petit monde quitte le nid, alors la mère s’installe dans des lits vides. Elle attend encore. Mais cette fois, elle ne sait plus ce qu’elle attend.
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