Il s(agissait pour moi d'une relecture.
J'avais découvert ce témoignage il y a une quinzaine d'années ; j'étais alors une jeune femme, étudiante, célibataire. Et j'avais déjà été très touchée, voire bouleversée par ce récit de vie si poignant, ce combat pour l'espoir au milieu du néant que représentaient les camps nazis.
Contexte fort différent pour cette seconde lecture : enceinte de mon troisième enfant, l'effet fut le même, mais démultiplié. J'ai ressenti dans ma chair ce qu'avait pu ressentir cette si jeune femme, dont l'enfant à naître représentait tant de choses, une victoire, la force de vie, la preuve de son grand amour, la "sororalité" ("fraternité" féminine ;) ), ...
J'ai été plus émue cette fois par le récit de l'après-guerre, qui ne m'avait pas tant interpelée la première fois. C'est en effet très intéressant de ne pas seulement s'être "contentée" (si je puis dire) de nous raconter cette grossesse extraordinairement humaine, mais d'avoir poursuivi par la narration du retour à la vie civile plus "ordinaire" - ou qui se voudrait telle - , tant du côté de l'évolution de la relation mère-fille, que plus généralement le retour à la vie en tant que membre de la société française.
Une lecture que je conseille fortement, malgré le titre un peu "aguicheur" qui ne rend pas justice à l'intensité qui se dégage de ce témoignage vécu.
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Enceinte, dans le camp de concentration de Ravensbrück, Madeleine sait que son état de femme enceinte ne lui offrira aucun avantages.
Malgré tout, malgré la faim, les brimades, malgré une vie de misère, une grande solidarité naîtra. Beaucoup de ses compagnes seront solidaires de Madeleine et de sa fille, Sylvie. L'enfant doit la vie à sa mère, mais aussi aux autres prisonnières.
Poignant, émouvant, vous prenant aux tripes, on termine le livre avait un mal à la mâchoire. Deux cent vingt pages concentrées.
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J'ai lu beaucoup de livres sur les camps de concentration. Pas pour la description de la vie dans ces camps mais parce que je suis fascinée et admirative devant toutes les victimes, rescapées ou mortes, qui ont tenté, désespérément de survivre malgré les brimades, la peur, la perte de l'espoir, les tortures physiques et mentales, la faim, la soif, le froid... le vie plus forte que la menace de mort.
Dans ce livre, un nouveau combat, celui d'une maman pour sauver sa fille née là-bas : l'amour plus fort que la mort. Mais aussi et surtout, l'apport de cette fille à ce témoignage. Lorsque j'étais gamine, dans mon village, un jeune adolescent nous semblait bizarre. Il avait peur de tout et surtout des uniformes même celui du facteur. Nous parents nous ont dit qu'il était ainsi parce qu'il était né, d'une mère Polonaise et d'un père Belge, dans un camp de prisonniers pendant la guerre. Je regrette aujourd'hui, alors que mes parents et les siens sont morts, de ne pas avoir essayé d'en savoir plus. D'où l'intérêt que j'ai porté à ce récit.
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Madeleine est toute jeune mariée et soupçonne d'être enceinte quand elle est arrêtée et déportée pour des faits de résistance.
Malgré le travail forcé, horriblement dur du camp et la sous-nutrition, Madeleine va tout de même donner naissance à sa petite fille à l'intérieur du camp.
Au moment de l'évacuation de ce dernier, Madeleine et une de ces camarades, qui a aussi accouché pendant sa déportation, vont tout faire pour cacher leurs bébés et sortir vivantes de cet enfer.
Je ne raconterai pas plus en détail les faits de ce témoignage. Je pense que chacun devrait le lire !
Mon avis
Ce témoignage est extrêmement fort, poignant, bouleversant.
Par moment, l'histoire prend réellement aux tripes.
On se demande vraiment comment Madeleine a pu mener sa grossesse jusqu'au bout et surtout comment elle a pu sortir de Ravensbrück avec son bébé vivant.
Ce genre de témoignage est essentiel. Personnellement, je ne savais pas que des bébés nés dans les camps avaient survécu.
On ne sort pas indemne de ce genre de lecture !
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Livre témoignage
Leur système concentrationnaire était cohérent dans l'absurde. Nous devions être productives et on ne nous nourrissait pas. La finalité était la mort, le but était aussi notre extermination...Dans cet univers de la peur, face à la lâcheté, à l'agressivité, aux pires compromissions de ce bétail humain, nous avons connu de sublimes, d'extraordinaires témoignages d'amitié.
... l'endroit était sinistre. Une petite salle étroite, une sorte de couloir, pas d'eau, pas de wc à proximité, pas d'électricité...mon enfant allait voir le jour dans ce monde obscur...quand je pense qu'il existait dans le Revier une salle de gynécologie parfaite avec tous les instruments d'obstétrique dans les meilleures conditions d'hygiène possible...elle nous était interdite et ne servit jamais qu'aux expériences mutilantes des médecins nazis.
Le souvenir est l'affaire des vivants. C'est pourquoi je reprendrai la phrase que prononça Michelet, quand il fut libéré : "Pardonnons, mais n'oublions jamais".