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Critique de Alfaric


Dans "Sept Missionnaires", 4e épisode de la saison 1, nous sommes en Irlande à la fin du Haut Moyen-Âge : Aed Mac Neill intrigue et combat pour unifier les clans et devenir le Haut Roi, tandis que la fureur des hommes du Nord s'abat sur les villages et les monastères côtiers... le Grand Abbé tente de rallier le chef de guerre à cause tandis qu'il envoie sept moines commandos pour évangéliser les fomoirés... Sauf qu'à la place de saints il envoie des blasphémateurs : frère Oran n'est qu'Orgueil, frère Enan n'est qu'Envie, frère Curnan qui n'est qu'avarice, frère Goban n'est que gourmandise, frère Conan n'est que Colère, frère Lugan n'est que Luxure, et frère Tristan n'est que Paresse ! Ils sont capturés avant même d'être arrivés, et sur l'île de Skellig Mor ils n'ont que 24 heures à mettre à profit pour réussir leur mission durant ce bref temps de répit... Chassez le naturel il revient au galop certes, mais ici les petites rivières font les grands ruisseaux : en s'adonnant à leurs turpitudes habituelles leurs faiblesses deviennent leurs forces, et en s'intégrant à grande vitesse à la communauté ils amènent rapidement la révolution politique, sociale et culturelle qui pourrait tous les sauver... Et de fil en aiguille survient la catastrophe / le miracle qui fait tomber la Vikings de Skellig Mor dans les bras du Christ Blanc ! Mdr
On ne présente plus Alain Ayroles dialoguiste de grand talent qui a régalé la France entière avec "D", "Garulflo" et "De Cape et de Crocs", ici associé aux dessins impeccables de Luigi Critone et aux couleurs de Lorenzo Pieri qu'on aimerait voir plus souvent. Il y a bien sûr une fable moral derrière l'humour omniprésent : il faut de tout pour faire un monde, car les choses les plus saintes se dissimulent parfois en des lieux inattendus et le loser de l'un est peut-être le winner de l'autre... Mais derrière la bonne humeur, la bonne volonté et la grosse déconne les auteurs dissimulent un message grave derrière un propos léger : quelle différence entre la volva qui manipule son jarl et l'abbé qui manipule son roi ? Quelle différence entre les guerriers païens qui pillent et tuent au nom d'Odin et les guerriers chrétiens qui pillent et tuent au nom de Dieu ? En ces temps où l'obscurantisme refait surface où islamistes et christianistes préparent activement choc des civilisations et guerres de religion, après tant de franche rigolade la dernière planche m'a mis mal à l'aise...

PS: c'est hallucinant les gens qui encensent Wilfrid Lupano et qui prennent Alain Ayroles de haut...
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