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EAN : 9791096252268
62 pages
Propos 2 éditions, 2021 (29/01/1921)
3.75/5   2 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Édith Azam compose un recueil entier autour d'un moment de la journée ô combien signifiant : le crépuscule. Ce mot fait sens – on pourrait penser au fameux Crépuscule des dieux de Nietzsche, mais le recueil se démarque radicalement de l'idéologie nietzschéenne. le crépuscule c'est la fin : celle du jour, de la vie, d'un état, d'une idée, etc. le titre Animal-Crépuscule est ici d'une évidence absolue.
L'économie poétique

Le recueil se signale tout d'abord par l'économie de ses moyens, économie poétique ; Edith Azam donne le plus de poids et de signifiance aux mots employés, toujours avec pondération, aux espaces, comme aux brisures des vers, mais son choix se porte également sur une économie des « personnages » constituant l'univers intradiégétique. Si on exclut le crépuscule, cinq mots reviennent de manière récursive : Oiseaux, loups, chèvres, auxquels s'ajoutent les êtres humains (nous) et Montagne, affublé d'une majuscule qui transforme le substantif en nom propre ; opérant une personnification. Cette composition n'est pas anodine ; les oiseaux et les loups incarnent la vie sauvage sous ses deux aspects : les prédateurs et les proies, les chèvres représentent les animaux domestiques, exploités par les êtres humains. Montagne enfin condense la diversité minérale, en atteignant par la même occasion le statut de personnage. C'est autour de ce jeu de synthèse que se noue l'économie du texte. Notons la proximité sémantique entre économie et écologie, les deux formés par le préfixe oîkos « la maison », c'est à dire un lieu clos ; impliquant la gestion de son espace, un équilibre. Une économie est un équilibre des biens, ou des actions en vue d'une fin donnée, l'écologie concerne celle des capacités de survie de chaque éléments présent dans un même lieu, un même oîkos. L'absence de séparation entre les éléments intradiégétiques participe donc à cette économie-écologie du livre, elle figure ce que la taxinomie aurait énoncé à travers des concepts dans le cadre d'un essai.

29

Les oiseaux sont montés

sur les cornes des chèvres

les chèvres sur les loups

les loups sur nos épaules

et nous :

sur Montagne.

Ensemble on a gravé

des mots sur les parois

des croquis des esquisses

pour que les vents s'y frottent

et les portent au loin.

Avant que tout ne disparaisse

qu'il reste quelque part

quelque chose du monde

tel qu'on aurait

voulut qu'il soit.

Les loups

grattaient la terre

dessinaient sur le sol

leur gueule d'ange

inachevé.

Dans ce poème, tous les éléments sont mis sur un même pied d'égalité, Edith Azam englobe judicieusement Montagne dans l'économie biologique, puisque l'ordre minéral participe (bien que passivement) à la survie des espèces. À l'instar des autres personnages, Montagne parle un langage qui lui est propre, à travers ses rivières, elle souffre tout autant que les animaux de l'attaque acharnée du crépuscule qui l'entaille et l'empourpre. Chacune de ses parties se retrouve donc menacées par la venue du crépuscule : véritable force agissante dont la finalité est l'anéantissement du macrocosme en présence.

7

Si beau

le soleil

sa danse démente le soleil

les lueurs fiévreuses le soleil

gelé

nous hallucinait.

La catastrophe

était sublime.

Le livre prend, sous certains aspects, les contours de la fable ou de la légende épique ; un combat entre la vie (élargie par le minéral) et le crépuscule, qui fait survenir la fin de leurs capacités de survie. Ce thème est, à l'évidence, en lien étroit avec la thématique écologique – le crépuscule vient mettre un terme à la vie naturelle. Mais si cette lecture est séduisante, elle est réductrice et minimiserait le sens d'un livre dont le point de fuite ne se semble pas être uniquement l'anthropocène. Il s'agit avant tout d'une idée de la fin, au sens philosophique, une fin qu'aucun langage ne peut nommer, ni concevoir.

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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
6.



Les loups
les chèvres
les oiseaux
nous les regardions sans cesse.
C’est dans leurs yeux
que nous trouvions refuge.
Dans leurs yeux
le refus total :
de mourir

Le corps dans un présent malade
nous étions incapables.
Immobiles
défaits
on attendait.

Déjà le ciel nous rongeait.
(...)
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5



Tout était rouge et froid :
polaire.
Montagne a inventé des fleurs.
Elle en a mis partout
et de mille couleurs.
Elle a dit :
pour le crépuscule.

Mais rien à faire non
le soleil en ciseau taillait
les parois rocheuses.
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2



On a quitté les villes
déserté les villages
on a trouvé refuge
au pied de la montagne
avec les chèvres et les oiseaux.

Tout était rouge
tout était beau.
Devant nous les falaises
ricochaient de soleil
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1



Ce qu’on a vu
c’est le crépuscule.
Il s’est jeté sur nous :
la gueule ouverte
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4



Autour de nous
des chèvres
des oiseaux
et puis dans les taillis
des loups
au regard triste

Ils restaient à l’écart.
Dans leurs grands yeux
pâles et doux
quelque chose se noyait.

Ils le savaient déjà eux
les loups
que la lumière s’abîme
s’engouffre toujours :
vers le vide.
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Videos de Edith Azam (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edith Azam
Edith AZAM – "Ça n'a pas d'importance" (France Culture, 2008) L’émission « Ça rime à quoi ? », par Sophie Nauleau, diffusée le 28 septembre 2008.
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