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3,39

sur 414 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'aime un alexandrin, posé, calme et serein
Pour les tourments d'un coeur, alarmé, incertain
Oui mais, j'aime mieux
Sous mon ciel pluvieux
La musique de l'impair
Et la liberté des vers.
Entendez cependant que les monuments je les aime fonctionnels. Je n'ai point propension à vénérer les illustres morts. Ni adulation. Ni vouloir de les singer. Ni admiration pour ceux qui s'y essayent.

Je retrouve ici tout ce qui m'a longtemps écarté des biographies. Ces défauts patents que l'on me présente comme autant de qualités. Cet aveuglement que l'auteur veut à toute force partager par de longues et pompeuses incantations. Ces rodomontades à l'envi pour se faire remarquer, dit platement : ces phrases pleines de mots et vides de sens. Tout cela me laisse froid, sans le moindre frisson. Huitres : les plus creuses sont les plus baveuses; phrases en longueur sans saveur : idem.

Ils sont bien cruels, zébrant cette étale prose nous peignant Racine jeune ou vieux d'un seul aplat si pâle, ces quelques emprunts érudits. Et bien trop peu nombreux pour illuminer cet épais brouillard qui m'engourdi. Comme il me semble vain et vaniteux ce récit d'une groupie nécrophile dont j'entrevois le fantasme "Et quand, un moment plus tard, il la pénètre, l'énergie qu'il met dans le mouvement de ses hanches vient confirmer que le chasseur n'est plus la proie." Et ce Jean abusif revenant sans cesse m'est de plus en plus insupportable. Vingt fois j'ai manqué laisser là cet ouvrage, vingt fois un sursaut mortifère me fit continuer. Je prends Racine et son amour des arbres qui n'écrivent ni ne s'agitent et qui ne s'abaissent à d'avillissants ronds de jambes, la tragédie c'est d'aimer ce qu'on n'est pas, madame.

Et pourtant le début ... "Titus mange goulûment. Il a une faim proportionnelle à l'énergie que lui demande ce moment. Bérénice ne touche pas à son plat. Elle reste immobile, le regard fixé sur son assiette. Puis elle pleure." Déjà monte en moi une ancienne houle, irrépressible, du plus profond de mes entrailles, que j'avais de longtemps enfouie et les moiteurs de mon front blême qui saura les rafraîchir ? Déjà mon coeur accablé. Déjà ... J'avais rêvé une autre suite :
Elle pleure, se lève, disparaît dans la nuit ...

Deux étoiles pour ce livre, c'est un cadeau, je voudrais mettre plus, je devrais mettre moins. "Titus n'aimait pas Bérénice" et moi de ne l'aimer point.
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J'ai longuement hésité sur la façon dont j'allais écrire cette chronique. Parce qu'il y a sans doute plein de bonnes raisons pour apprécier ce livre. Mais d'une certaine façon – et je ne cerne pas bien pourquoi – j'ai l'impression qu'on m'entourloupe.

En fait, ça commence dès le sujet du livre. le roman débute en ces termes (la quatrième de couverture renchérit) : Bérénice est une femme d'aujourd'hui, elle est la maîtresse de Titus et Titus la quitte. Brisée, bouleversée, elle se met à lire Racine. Et puis des livres sur Racine, tant qu'à faire. Elle veut à tout prix comprendre comment un janséniste, courtisan, homme de lettres, est parvenu à écrire l'amour de cette façon-là. Ce sera son processus de guérison à elle.

Beaucoup de blogueurs et de Babelionautes ont souligné avant moi le grand décalage qui existe entre ce que le livre annonce à son début et ce qu'il offre réellement. Nos Titus et Bérénice modernes n'apparaissent que très peu au cours du roman : trois passages, au début, au milieu et à la fin du roman. Soit 27 pages sur 315. Est-ce vraiment un problème, me demanderez-vous ? Après tout, l'histoire de Racine, c'est un sujet intéressant… Oui, mais quelque chose gêne aux entournures dans ce choix de mise en place. Fallait-il, pour nous vendre une biographie romancée de Racine, absolument nous le présenter comme absolument actuelle et pouvant répondre à nos interrogations contemporaines sur l'amour ? La Bérénice moderne créée par Nathalie Azoulai ne serait-elle qu'un prétexte ?
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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Comment ne pas aimer Racine, son univers mythique et passionné, la beauté de son style ? Comment ne pas être fasciné par sa propre histoire, de Port-Royal au sommet de la cour de Louis XIV ? Ce roman nous charme par cette évocation double, intime et rejoignant la grande histoire. Et puis l'on se demande si le charme est apporté par le récit littéraire, ou si le récit ne profite pas du charme. L'un n'empêche sans doute l'autre, mais on se pose souvent la question, à lire les belles phrases souvent abstraites et renvoyant à une admiration partagée. Quant aux quelques pages éparses cadrant la sorte de biographie par une histoire contemporaine, on peut s'interroger sur leur efficacité. Un sentiment global donc assez ambigu.
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Alors... comment dire... Bof ! Très bof même ! Si on ferme les yeux sur la confusion des premières pages où on est expédié de l'antiquité romaine à un café parisien en passant par le 17ème siècle de Racine avec l'impossibilité de pouvoir s'installer dans le livre. Si on passe les interminables pages sur le petit Jean qui s'embourbe dans ses cours de latin. Si on fait abstraction des quelques chapitres de l'époque contemporaine totalement inutiles parachutés en plein milieu... j'ai bien aimé les passages créatifs de Racine et son ambition.

J'ai dû lire ce livre car j'ai été sélectionnée comme juré pour le 'Goncourt : choix de la Tunisie' par l'Institut Français. Nous devons faire un choix parmi les 4 finalistes. J'ai commencé par celui-ci en me disant que les 'goncourables' vont me transporter dans des univers incroyables... ca n'a pas pris.
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Une femme, quittée par son amant, cherche à surmonter son chagrin en s'immergeant dans un travail sur Racine. – J'imagine déjà mon ami C... s'exclamer : "Tu lis vraiment beaucoup de livres de femme ! " – . le sens profond de cet ouvrage m'a sans doute échappé et j'en ai trouvé par moment la lecture ennuyeuse... Peut-être parce que je suis un homme ! ... Peut-être.

Essayons d'y voir clair : pourquoi Racine ? En écrivant ses tragédies, Racine s'attachait à insérer méticuleusement dans l'esprit de ses personnages, les ravages psychologiques provoqués par leurs amours passionnels tragiques. Dévastée par sa rupture, la narratrice du roman s'identifie à une héroïne de Racine. Mais pourquoi Bérénice ? Dans Racine, Titus devenu empereur renonce à Bérénice par devoir envers Rome ; il la quitte la mort dans l'âme, parce qu'il l'aime ; Dans Nathalie Azoulai, l'amant abandonne la narratrice pour préserver sa famille ; il retourne prosaïquement auprès de Roma, son épouse. C'est manifeste, le Titus du roman n'aimait pas sa Bérénice ! Mais pour moi, c'est plutôt qu'ils n'étaient ni Titus ni Bérénice.

Après cette pointe de polémique, il me revient de rendre au moins un hommage à ce livre : ne connaissant pas plus que cela la vie de Racine, j'ai sincèrement apprécié de découvrir sa personnalité complexe ; janséniste mais avide de reconnaissance et de confort matériel ; indomptable, inflexible mais courtisan et flagorneur ; surtout, portant très haut son ambition de pureté pour la langue française et de musicalité pour l'alexandrin. C'est toujours positif d'apprendre quelque chose.

Le livre est très bien écrit, le vocabulaire est riche... Trop riche ! J'en ai gardé une impression d'emphase dénuée de sensibilité, comme un exercice de style "surtravaillé" d'étudiant en lettres. Et puis c'est long ; la vie de Racine s'étale au fil des 300 pages sur de nombreux non-événements sans intérêt, narrés au présent, ce qui accentue le sentiment de lire du vide.

Enfin, quelle idée, tout au long du livre, d'appeler Racine et Boileau par leur prénom !... Les aventures de Jean et Nicolas !... J'ai du mal à comprendre que ce livre ait obtenu le Médicis et qu'il ait été en piste pour le Goncourt.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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Déroutante morphologie que ce roman aux allures semblables à celles de la fameuse Galerie des Glaces qu'il évoque à plusieurs reprises... Mise en abîme labyrinthique, aux accents homériques, à l'écriture parfois froide mais épurée... Structure binaire, nostalgie usurpée, qui réveille, chez le lecteur, des désirs enfouis d'alexandrins bien lourds et bien pesants.

Mais, derrière ce jeu de cache-cache de poupées russes, difficile de trouver autre chose que la simple voix de l'analogie empreintée par Nathalie Azoulai. Cette vie romancée du plus grand poète classique français n'a su que raviver en moi l'envie de redécouvrir le grand maître de la tragédie et m'a laissée presqu'aussi hermétique devant le chagrin de cette Bérénice que le fut Titus devant celui de sa maîtresse déchue.
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Depuis sa sortie je tourne autour de ce livre qui me fait peur. Bon allez il se retrouve sur le haut de ma pile de livres achetés chez emmaus que je dois lire.... j'étais Contente, motivée, je crois que j'avais envie de l'aimer ce livre. Et badaboum pas du tout du tout. Je me suis sentie très seule durant cette lecture, j'ai eu du mal à suivre, j'ai été i supportée par le style que je qualifierai de boursouflé... je l'ai terminé et c'est bien. Il m'a simplement donné envie de lire une bio de Racine
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Il aura fallu un roman qui m'a laissée complètement perplexe pour me donner envie de republier une critique sur mon blog. Grand merci Nathalie Azoulai. :-)

Perplexe et pas mal déçue. J'ai comme l'impression qu'il y a un peu tromperie sur la marchandise (pardon pour les grands mots). Comment penser autrement quand on s'attend (parce que la quatrième de couverture et le début du livre nous le laissent fortement supposer) à lire une "tragédie" contemporaine sur le thème de l'amour et de la séparation et qu'on se retrouve au final plongé dans une biographie romancée de Racine.

XXIème siècle. Titus quitte Bérénice. Il choisit de rester avec sa femme.
Bérénice cherche alors du réconfort dans la vie et l'oeuvre de Racine, grand dramaturge du XXVIIème siècle. Elle s'identifie à la Bérénice de l'auteur (coïncidence des prénoms, un peu facile), elle-même quittée par un illustre Titus. Nulle doute que mieux connaître l'homme qui a donné vie à cette grande tragédie, qui a mis des mots sur les souffrances affectives des femmes, lui permettra à son tour de se dépatouiller avec le mal dont elle souffre actuellement.
Le postulat de départ est bien alléchant et j'avais réellement hâte de me lancer dans cette lecture au sujet au combien original.


Après une petite vingtaine de pages qui plante le décor actuel de la souffrance de la Bérénice version XXIème siècle, on plonge dans la petite enfance et l'éducation de Racine à Port-Royal.
Et... toute la vie du monsieur suit.
Tout cela est extrêmement intéressant. Je vous avoue même que ça aurait pu me donner envie de lire du Racine.
Mais quid de l'histoire actuelle de Bérénice ???
Celle-ci n'est ensuite évoquée que durant un chapitre, situé au milieu du livre, et à la faveur de l'avant-dernier chapitre, pour nous apprendre que son Titus à elle est mort, qu'elle est enfin soulagée/libérée de cet amour. Finalement, il ne l'aimait pas. Voilà sa conclusion.
Pourquoi ? Comment ? le rapport avec Racine et la Bérénice à qui il a donné vie ?
Rien du tout.
Zéro analyse.
Le résumé au dos du livre nous dit que "Racine devient le partenaire d'une convalescence". Où est développée cette convalescence ?
Ça doit être tellement fugace que je n'ai rien capté.

Cette pseudo histoire de rupture amoureuse ressemble à un gros prétexte pour parler de Racine.
Très bien, et hyper intéressant, je le redis.
Mais pourquoi s'embêter à créer des personnages contemporains quasi inexistants et creux ?
Je n'ai pas compris.
Un exercice de style, sans doute.

Je suis bien embêtée du coup. Je ne sais pas si j'ai envie de conseiller ou pas la lecture de ce roman (plutôt "pas" en fait, pour être honnête).
Si vous voulez vous immerger un moment dans le XVIIème siècle, Racine, sa vie de courtisan, sa passion pour la langue, son amour pour le Roi, oui, vous aimerez.
Si vous pensiez lire une belle histoire qui vous éclaire sur les méandres, les raisons de la séparation amoureuse, vous ne pourrez être que très déçus.
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Je ne m'attendais pas, sous ce titre séduisant (ni à la lecture de la 4ème de couverture), à trouver une biographie de Racine. Ça aurait pu être intéressant si l'auteur n'avait pas voulu faire du style. Mais chaque citation nous fait de la peine pour elle tant le contraste est impitoyable! Elle passe son livre à célébrer la beauté de la langue de Racine avec des phrases pataudes et lourdes comme des enclumes, quand elles ne sont pas carrément fautives à force de chichis. L'enfer est pavé de bonnes intentions.

Sans parler du parallèle oiseux avec une love story contemporaine, qui veut sans doute aider le lecteur à comprendre que la ville de Rome était "la régulière" de Titus, tout comme la femme officielle du malheureux comparse de l'histoire, lequel finit par mourir sans qu'on se soit le moins du monde intéressé à son sort et sans avoir apporté quoi que ce soit au schmilblick.

Ca donne juste envie de relire le merveilleux modèle. Ce qui n'est déjà pas si mal peut-être?!
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En débutant ma lecture, je ne connaissais rien de la trame de ce roman. A sa sortie, j'avis lu de bonnes critiques, le titre m'a rappelé une des pièces de théâtre que j'aime le plus. Me voilà embarquée dans l'histoire d'une rupture amoureuse. J'hésite à poursuivre..ne devrais-je pas opter pour une lecture plus légère en ces temps anxiogènes? Je persévère et hop, l'auteur effectue un virage inattendu. Il s'agit maintenant d'une biographie romancée de Jean Racine. Passée la surprise, je m'y intéresse car je ne connais de lui que son oeuvre. Mais l'écriture alambiquée, les formules trop recherchées ont raison de mon intérêt. du coup, je finis un peu plus instruite mais franchement déçue. Et la pirouette finale revenant à la rupture amoureuse n'apporte rien selon moi et renforce le caractère artificiel de l'oeuvre.
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