Un ouvrage qui ne fait que passer trop rapidement entre mes mains puisque je l'ai choisi à la Librairie Tschann , à Montparnasse, pour l'anniversaire d'un ami musicien et passionné d'histoire... Il est certain que j'aurais préféré
choisir un ouvrage plus léger pour l'occasion... mais en le parcourant, j'ai été happée par l'ensemble de ces textes et les abondantes informations présentées...connues comme inédites...
Un ouvrage comme le précise l'un des deux auteurs, Hélios Azoulay, qui est composé de trois parties: la première est ensemble d'histoires écrites par hélios Azoulay qui les a confiés à son co-auteur, Pierre- Emmanuel Dauzat, qui a écrit à son tour un ensemble de lignes, denses touchant l'histoire de la musique mais aussi dans quelles circonstances tel ou tel compositeur était joué et programmé dans les camps...etc.
" - Orphelines polonaises-
les nazis avaient interdit Chopin, que l'on jouait dans les camps. La proximité de la mort donne des libertés. Schumann avait dit, à propos des musiques de Chopin, que c'étaient "des canons cachés sous des fleurs" au service de la plogne libre. "En pologne, c'est-à-dire nulle part", pensaient les nazis. s'encanailler avec Chopin était sans danger.
Le sublime et l'horreur. Une même musique pour l'enfer et le paradis,pour vivre et pour mourir. Mais on est en droit de penser que l'oreille du bourreau n'est pas la même que celle de la victime" (p.128)
La troisième partie présente le livret d'un opéra , jamais traduit."A peine édité quelque part en Allemagne". Son auteur était le compositeur Viktor Ullmann. Les deux actes de cet opéra, nommé "Le 30 mai1431" racontent la vie de Jeanne d'Arc , jusqu'au bûcher. Le CD qui est joint à l'ouvrage offre les deux pages de musique léguées par Viktor Ulmann.
Malheureusement je n'ai pas eu le temps de l'écouter... j'attendrai les impressions de cet ami, musicien confirmé ...à qui je dois offrir ce soir, cette publication
Même si ma lecture ne fut que trop rapide je tenais à parler de cet ouvrage réalisé par deux auteurs investis par leur sujet. Hélios Azoulais est "musicien-archéologue" de la musique des camps, et Pierre-Emmanuel Dauzat, essayiste et traducteur. Un travail précieux qui, à mon sens, se lit par fractions, tant le sujet et le contenu proposés sont denses mais également dérangeants et bouleversants...
Le 14 nov. oH10... j'étais bien embarrassée d'offrir ce livre captivant mais "tourneboulant".... je suis contente d'avoir vu les pupilles plus qu'intéressées de mon ami musicien... qui s'est lancé dans mille histoires concernant ce sujet... des plus délicats. Je présente mes excuses auprès des lecteurs avertis... ma chronique est médiocre et superficielle... mais je tenais à référencer ce livre et en faire une présentation minima... mais le livre est d'une qualité bien supérieure à mes lignes... j'avoue avoir été mal à l'aise avec le sujet., même si captivée..
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Très bon livre extrêmement bien documenté, poignant, bouleversant, je ne sais pas trop quoi en dire, le sujet parlé n'est pas abordable à la critique, il faut le lire, ce n'est pas une question de talent du récit, juste une question d'Histoire.
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Simon Laks est violoniste mais compositeur également, et il avait obtenu par miracle- la chance est toujours un miracle ici- ce poste d'instrumentiste au sein de l'orchestre. Mais si son talent au violon est à l'origine de sa situation, ses dons d'écriture lui avaient valu de surcroît d'être nommé copiste. Ainsi tous les jours, pendant des heures, attablé, il arrange, harmonise ou recompose, au gré des demandes, besoins, caprices ou humeurs des autorités du camp. Car les nazis prétendent aimer la musique. et tout le monde croit qu'ils l'aiment, alors que la musique n'est qu'une conquête de plus pour les nazis. Les nazis n'aiment pas la musique, ce n'est pas vrai, les nazis la -colonisent-, c'est tout. (p; 23)
Avant qu'on ne la condamne à nous divertir, la musique nous guérissait. Avant
qu'on nous l'injecte par les écouteurs sans qu'elle ne passe par l'air- ce qui est
normalement sa nature, ce vol de là d'où elle part jusqu'au labyrinthe de notre
tympan-, la musique était magique.
La berceuse est l'ultime survivance de ce temps où la musique était encore
de la sorcellerie, où la musique guérissait. La berceuse a son heure. La
berceuse est entre celui qui la chante et celui qui s'endort sous le frôlement
de son vent léger. (p.73)
- Orphelines polonaises-
les nazis avaient interdit Chopin, que l'on jouait dans les camps. La proximité de la mort donne des libertés. Schumann avait dit, à propos des musiques de Chopin, que c'étaient "des canons cachés sous des fleurs" au service de la Pologne libre. "En Pologne, c'est-à-dire nulle part", pensaient les nazis. S'encanailler avec Chopin était sans danger.
Le sublime et l'horreur. Une même musique pour l'enfer et le paradis, pour vivre et pour mourir. Mais on est en droit de penser que l'oreille du bourreau n'est pas la même que celle de la victime. (p.128)
Les étincelles intraduisibles
Simon Laks : "Quand un SS écoute de la musique, surtout une musique qu'il
aime particulièrement, curieusement, il commence alors à ressembler à
un être humain" (p.110)
VLEEL 251 Rencontre littéraire Hélios Azoulay Pour Tommy, Juste avant d'éteindre, éditions du Rocher