L'échelle de la mort

L'échelle de la mort est un récit sur l'hypocrisie des traditions et de ceux qui s'en servent pour asseoir leur semblant de domination dans leur propre famille et dans leur village. Au début j'étais un peu décontenancé par le rythme du récit et par le nombre inconsidéré des personnages importants surtout quand on n'ai pas habitué aux noms arabisant. J'ai dû me faire un lexique de nom de personnage pour pouvoir continué dans ma lecture. La construction du roman se fait un peu dans le désordre et on comprend à la fin de la lecture pourquoi. Les informations qui arrivent dans le désordre ne font qu'amplifié l'intensité du récit. Un roman essentiel pour comprendre ces petits villages loin de tout et de toute réel autorité.

Challenge Multi-Défis 2021

On traverse ce village du sud de la Syrie au rythme du Khamsin, ce vent violent, sec et aride. On le traverse donc avec force et rapidité mais on a le temps d'observer, de voir et de comprendre la dure réalité qui s'impose lorsque les femmes portent l'honneur sacré. C'est forcément affligeant, injuste, hypocrite et mauvais. C'est forcément triste pour les protagonistes qui subissent les coups de la communauté. Qui, en lisant tous ces romans qui évoquent le sujet, ferait de ce cercle fermé un exemple de société? Qui, à part les pourritures qui se réjouissent de la soumission intégrale des femmes, pourrait s'abreuver d'un honneur qui ne fait pas la dignité mais la misère de l'humanité ? Aucune âme éprise d'amour et de liberté ne voudrait vivre dans un trou béant qui pue la mort. Personne ne mérite d'être condamnée pour avoir simplement aimé. Personne ne mérite la mort pour avoir simplement voulu être et exister. Relever la tête est une dignité, pas une faute à sanctionner. On ne le dira assez. Court et efficace, ce roman est à lire parce qu'il nous transporte avec facilité dans un monde qu'on ne voudrait plus voir existé.

•CRUELLE TRADITION•
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🦊 L'échelle de la mort est puissante. Cette échelle-là, mieux vaut ne pas la prendre. Ce livre de la collection Sindbad que j'aime particulièrement, arrive à vous saisir en peu de mots, peu de pages. En réalité c'est un shot de vodka interdit qu'on nous propose. Mamdouh Azzam est un auteur syrien à la plume savoureuse, pas de digression, chaque mot est placé la où il le faut. Salma est une jeune femme dont l'avenir était tout tracé, bientôt mariée. Pourtant elle fuit avec Abdelkrim pour une nouvelle vie. le roman commence par son enfermement, sa mort lente sous les sévices de deux gardiennes de sa propre famille. Elle est condamnée après avoir souillé l'honneur de ses ancêtres. Un patriarcat puissant dont elle ne se relèvera pas. Chaque paysage où chaque pièce est décrite avec un parfum singulier. le goût de l'horreur parfois reste en travers de la gorge. Nul divertissement, l'auteur creuse le sillon d'une littérature forte, qui dénonce des situations insoutenables. Nul compromis, il ira au bout de ses mots et de ses convictions. le mélange des religions est ds rites est un détonateur. Les druzes considérés comme une branche chiite, recoupe des traditions qui ne sont pas communes. Si le code de l'honneur est mis en avant, c'est la réputation qui est au coeur du roman. Cette fameuse réputation, partant des rumeurs aux faits avérés, l'exemplarité d'un individu et de toute sa famille. Quand l'un pèche, toute la famille est déshonorée et peut tomber. Entre esprit obtus, cruauté et injustice, la puissance des mots n'a pas de prix. Évidemment, c'est aussi la condition des femmes dont il est question, de leur envie d'émancipation, or cette dernière est encore muselée par la religion. Une atmosphère parfois austère, parfois lubrique nous saisit tout au long du roman. Un long et amer parfum de vengeance continue de couler, souvent de manière indirecte autant dans la forme que sur le fond. L'auteur qui a été condamné par une fatwa des cheikhs de la communauté Druze, a également été censuré pour un de ses ouvrages•••
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« L'Échelle de la mort » est un court roman écrit dans une langue dépouillée mais qui sait dépeindre la passion brûlante de l'amour tout en dénonçant le poids des traditions druzes. Les personnages de Mamdouh Azzam se débattent pour échapper au destin dans lequel ils sont enfermés par un patriarcat cruel.