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EAN : 9782365770576
128 pages
Urban Comics Editions (13/07/2012)
3.95/5   11 notes
Résumé :
Les anciens Minutemen se lancent dans une course sanglante pour éliminer les derniers pontes du Trust : mais à qui profite vraiment cette vendetta ? L'agent Graves mène-t-il un double voire triple jeu ? Le retour d'un tueur à gages particulièrement expérimenté va faire pencher la balance et redistribuer les cartes.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à le sens de la chute (épisodes 76 à 83). Il contient les épisodes 84 à 88, initialement parus en 2007/2008, écrits par Brian Azzarello, dessinés et encrés par Eduardo Risso, mis en couleurs par Patricia Mulvihill, avec des couvertures de Dave Johnson. La série continue dans Dernières cartouches (épisodes 89 à 94).

Épisode 84 - Sigmar Rhone (l'un des chefs de familles du Trust) détruit la carrière d'un rappeur, prépare des pâtes pour ses enfants, gonfle le moral de sa femme et se rend à un rendez-vous d'affaire. Épisode 85 - Benito Medici prend un repas avec son père Augustus et Megan Dietrich. Lono manque de trépasser dans une cabine de sauna. Épisode 86 - Victor Ray règle quelques petits détails de manière très professionnelle, un spectacle qui n'est pas pour les enfants. Épisode 87 - C'est au tour de Remi Rome de faire éclater ses talents. Ailleurs, Joan d'Arcy passe un contrat avec Will Slaughter, un contrat de type meurtre commandité. Épisode 88 - Cole Burns et Mister Branch ont une discussion détendue sur un banc. Ailleurs un jeune adulte se fait descendre en pleine rue, sans motif apparent. Dans un bar non loin de là, Ronnie Rome attend son contact.

Il paraît que le bonheur n'est pas une destination, mais une façon de voyager. C'est la maxime que le lecteur peut garder à l'esprit tout au long de ce tome. La fin de l'histoire est proche (dans le prochain tome) et il s'agit de savourer à leur juste valeur chacun de ces épisodes pendant que le voyage dure encore. Arrivé à ce stade, il y a de fortes chances que le lecteur ait développé une forme de dépendance à ces histoires ultra violentes, très noires, sans espoir, un peu perdu au milieu des machinations tentaculaires de factions aux contours imprécis, aux alliances incertaines. À nouveau ce tome lui permet de s'envoyer sa dose, avec un décollage immédiat.

Ça commence par le pouvoir que confère l'argent, avec Sigmar Rhone jouissant des plaisirs de la vie et de son pouvoir sur le rappeur de pacotille. Ça continue avec le pouvoir que confère la violence, le droit de vie et de mort sur ses prochains, sans oublier une bonne dose de sexe épicé (avec des menottes), voire déviant (à proximité de tueurs) grâce à l'aura de séduction du pouvoir. Azzarello n'oublie pas le poids du destin qui pèse sur chacun des personnages, à commencer par des vies de famille pouvant virer au cauchemar à l'instant suivant, du fait du style de vie violent du père. Ainsi plusieurs personnages se retrouvent totalement prisonniers de leur milieu, incapables d'échapper à l'engrenage dont ils ont pourtant conscience.

Comme à son habitude, Azzarello ne ménage pas ses personnages : ils trinquent tous d'une manière ou d'une autre, même ceux que le lecteur pouvait croire intouchables. L'agent Graves apparaît comme le jouet de sa soif de vengeance, tout entier polarisé sur son objectif, incapable de tolérer quelque forme de distraction que ce soit. Même Lono n'est pas à son avantage dans l'épisode 85, c'est dire si personne n'est épargné. Quant aux tueurs professionnels, leur façon de voyager ne leur apporte aucun instant de bonheur. Azzarello dispose toujours du même savoir faire pour orchestrer une conversation retorse. Cette fois-ci il s'agit d'une serveuse qui a découvert le corps de 2 de ses clientes qui se fait asticoter par Victor Ray et un pote.

Arrivés à ce stade du récit, Azzarello et Risso n'ont plus rien à prouver et ils pourraient se contenter de dénouer proprement les fils de leur intrigue, que le lecteur s'en trouverait pleinement satisfait. Ce serait leur faire injure de croire qu'ils pourraient s'en tenir là. Au fil des pages, le lecteur se rend compte qu'il contemple le visage d'un homme d'une cinquantaine d'années au moment de la jouissance sexuelle, l'asphyxie d'un homme respirant une atmosphère saturée d'ammoniaque, un homme avec une hache plantée dans le crâne, un père convainquant sa fille de manger ses petits pois, de la cervelle en train de s'écouler d'une boîte crânienne fracassée, etc.

Après tous ces épisodes, il est possible que la mémoire joue des tours. Pourtant Eduardo Risso semble de plus en plus à l'aise pour tout dessiner, avec nuance. Dans ce tome, toutes les femmes sont irrésistibles chacune à leur manière. Megan Dietrich n'a jamais été plus physiquement épanouie (si c'est possible, dans sa robe au bras d'Augustus Medici). La femme de Sigmar Rhone est une beauté affolante. La pauvre serveuse en jupette révélant ses fesses, torse nu avec 1 petite étoile sur chaque téton, est fragile, résignée à l'exhibitionnisme qui fait partie de son métier, de plus en plus désemparée alors que Victor Ray la mène par le bout du nez. Même la grosse Rianna (ravisseuse d'enfant) devient pathétique dans son désarroi. Comme toujours, Risso brille par l'intelligence de ses mises en scène, toujours visuelles quelle que soit la nature de la séquence. À aucun moment, le lecteur ne peut se repaître de la violence comme simple divertissement. Alors que les crimes deviennent de plus en plus sordides et les exécutions de plus en sommaires, Risso montre leur horreur, qu'il s'agisse du meurtre de sang froid d'enfants (difficile à soutenir, épisode 84), ou d'un meurtre gratuit dans la rue (épisode 88). Par sa direction d'acteurs et ses cadrages, Risso conserve la dimension spectaculaire de la violence, tout en impliquant le lecteur de telle manière à ce qu'elle ne puisse pas être déconnectée de la souffrance de la victime, de la mort arbitraire injuste, du ressenti des tueurs. Alors que le récit opère une plongée dans le milieu des tueurs professionnels, il ne se produit pas de déconnexion avec les conséquences de cette violence, le lecteur n'a d'autre choix que de contempler toute l'horreur de ces morts faciles.

Il ne fait donc guère de doute que la série va s'achever dans un bain de sang d'une ampleur inimaginable, pour une vengeance hors de contrôle. Il y a peu de chance que le dénouement soit à la hauteur de l'intensité de la somme de tous les épisodes précédents. Mais ce voyage en 100 épisodes aura procuré des émotions fortes tout du long. Il n'y a donc plus qu'à découvrir sereinement la fin qui sera forcément dans la continuité de ce voyage hors du commun.
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Le seizième tome de cette série phare du catalogue Vertigo reprend les épisodes #84 à #88 de la saga US. le quatrième de couverture de cet opus rappellera d'ailleurs aux lecteurs qu'il ne reste plus que deux tomes à sortir, ce polar étant prévu en 100 épisodes dès le départ.

Cette formidable aventure touche donc tout doucement à sa fin et si les différents protagonistes devaient encore choisir leur camp lors du tome précédent, l'heure est maintenant au grand nettoyage. le titre de cet album annonce d'ailleurs immédiatement la couleur et c'est bel et bien le sang des membres du Trust qui risque de couler.

Alors qu'au fil de nombreuses machinations, magouilles, alliances et trahisons, Brian Azzarello s'était amusé à progressivement repositionner ses pions sur le gigantesque échiquier qu'il a mis en place depuis le début de cette saga, les événements semblent maintenant s'accélérer à l'approche de la conclusion de cette série. Les pontes du Trust sont dorénavant dans la ligne de mire des Minutemen et c'est l'homme d'affaires Sigmar Rhone qui est le premier à en faire les frais dans cet album.

Cette série approche donc de sa phase ultime, avec de nombreuses victimes et une montée de la violence, qui n'épargne même plus les plus petits. Si Brian Azzarello montre une grande maîtrise narrative, il est tout de même conseillé de relire les tomes précédents pour saisir tous les aboutissants de cette histoire complexe, portée par une avalanche de personnages extrêmement charismatiques qui se croisent avec maestria au fil des pages, dans un ballet de dialogues savoureux.

Visuellement, le travail de l'argentin Eduardo Risso (« Je suis un vampire ») demeure irréprochable, tout comme celui de Patricia Mulvihill à la colorisation, qui signe d'ailleurs l'introduction de cet album.

Il reste donc à attendre la sortie des deux derniers tomes pour comprendre à qui profite cette longue vendetta de 100 épisodes.
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Plusieurs petites histoires qui ferment des boucles entamées dans d'autres opus, d'autres s'ouvrent et le nettoyage des familles du TRUST se poursuit. Un peu moins inspiré au niveau du scénario mais toujours aussi percutant sur la forme, le dessin grandiose mais aussi la narration vertigineuse.
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critiques presse (1)
Sceneario
17 juillet 2012
Azzarello, tout comme Jason Aaron avec Scalped, est un maître du polar, du récit bien noir en bande dessinée. Il a le don pour nous raconter des récits où les personnages ont de la présence et sont aussi de beaux salopards. Il n' y a pas d'enfants de choeurs dans cette saga.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il n'y a qu'un cadavre...pas de raison. Et si j'en avais une pour expliquer pourquoi une personne en tue une autre...ça fait longtemps que je fais ce métier...je n'ai jamais entendu de raison qui soit suffisante.
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- ...le plus jeune vainqueur au loto de l'histoire du Colorado a déclaré qu'il investirait l'argent dans son éducation. Sait-on ce qu'il veut devenir, Diane ?
- S'il est malin, un retraité.
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- En laissant savoir que je suis fort, les autres se sentent plus faibles. Et une fois que c'est fait ? Ils le sont.
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- Je peux te poser une question ?
- Tant que j'ai pas à répondre.
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